Dispensés de match mardi, les Dragons jouant la CHL, les Brûleurs de Loups retrouvent la compétition ce week-end avec deux matchs au programme contre Bordeaux puis Nice. L’occasion de confirmer la belle victoire acquise contre Amiens (5-0) la semaine dernière et de se repositionner dans le sillage d’Angers qui n’est plus qu’à 3 pts devant. La réception des Boxers peut apparaître comme un bon test face à une équipe qui vise clairement le haut de tableau et qui avait éliminé Grenoble la saison dernière en demi-finale. D’autant plus que les Bordelais sont en forme en ce mois d’octobre puisqu’ils viennent d’enchaîner quatre succès contre Cergy (6-4), Nice (7-1), Gap (5-1) et Chamonix (5-0). Un parcours impressionnant pour les ex-Grenoblois Maxim Lamarche et Tom Guidoux qui vont retrouver Pôle Sud sous leurs nouvelles couleurs.
Pour cette rencontre du haut de tableau, Grenoble sera privé de son capitaine Sacha Treille, blessé au genou contre Amiens et qui sera absent quelques semaines. Son absence coïncide avec le retour d’Alexandre Mallet qui se préparait physiquement depuis son arrivée à Grenoble. Du côté bordelais, Kévin Dusseau, Baptiste Bruche et Tommy Giroux manquent à l’appel.
Matija Pintaric est titularisé devant la cage grenobloise alors qu’Olivier Dimet a choisi de faire jouer le second gardien Victor Bodin, lui aussi passé par Grenoble, et de laisser Quentin Papillon au repos.
Christophe Boivin lance les débats avec un premier lancer bien capté de la mitaine par Victor Bodin, testé ensuite par un bon lancer de la ligne bleue de Charles Schmitt. Mais ce sont les Boxers qui sont tout près d’ouvrir la marque sur une contre-attaque de Salonen qui a profité d’un cafouillage de Beauchemin en zone neutre. Une perte de palet qui aurait pu coûter cher sans l’intervention de Pintaric qui repousse du bouclier la tentative de l’attaquant bordelais.
Après avoir subi lors des premières minutes, les Bordelais retrouvent le contrôle du palet et parviennent à mettre Grenoble sous pression. Mais sur une échappée, Gueurif manque de peu le cadre. À la suite d’un bel enchaînement, Beauchemin trouve une bonne position de tir mais Bodin détourne le palet. Grenoble finit par trouver la faille sur un palet remonté à la ligne bleue par Schmitt qui choisit intelligemment la passe pour Boivin bien démarqué plutôt que le tir : face à une cage grande ouverte, Boivin ne manque pas de concrétiser l’offrande de son défenseur (1-0, 07’46). Dans la foulée, les Brûleurs de Loups auraient pu marquer un deuxième but sur une passe de Leclerc vers Fleury mais cette fois Bodin ne se laisse pas surprendre.
Les Boxers essaient de réagir avec un bon décalage de Leborgne pour Hamonic mais le tir de ce dernier est bien capté par Pintaric. Une mauvaise relance de Hardy est contrée par Spinozzi, sans conséquence grâce une nouvelle fois à l’intervention de Pintaric. Boivin est retenu par Loik Poudrier pour une première supériorité numérique. Un tir de Fleury bien servi par Deschamps passe tout près du montant. La pénalité est tuée mais à cinq contre cinq, Grenoble se montre de nouveau très dangereux sur une passe de Leclerc pour Gueurif juste devant la cage bordelaise, sans réussite. Bodin est présent en sortant une belle mitaine sur un tir de Regis.
Bordeaux réagit avec une belle présence en zone offensive. Une reprise de Guidoux juste au-dessus de la cage donne des sueurs froides à la défense grenobloise. Puis Polcs tente de démarquer Valtonen mais sa passe est un peu trop appuyée. Aurélien Dair aurait pu doubler la mise pour Grenoble en fin de tiers en récupérant le palet face à la cage puis en tentant de marquer du revers mais Bodin détourne de la jambière. Au terme d’une période relativement prudente de la part des deux équipes, Grenoble rentre au vestiaire avec un petit avantage.
Après ce premier tiers en guise de round d’observation, les Brûleurs de Loups semblent vouloir prendre les choses en main en début de deuxième période. En possession du palet dans la zone offensive, ils cherchent l’ouverture avec des tentatives de Regis puis Farnier notamment mais Victor Bodin est solide devant sa cage. Beauchemin tente sa chance à son tour après une bonne circulation du palet grenobloise mais une nouvelle fois Bodin ferme les jambières sur le palet. Puis Beauchemin sert Boivin qui tire du revers avant que Mallet, également en très bonne position, ne se heurte à Bodin. Mais dominer n’est pas gagner et sur leur première occasion, les Boxers font mouche. Beauchemin perd le palet dans la bande face à Gegeris, qui temporise et trouve Leborgne parfaitement placé devant le slot : ce dernier fusille Pintaric à bout portant alors que la défense grenobloise avait tardé à se replacer (1-1, 24’56).
Les Brûleurs de Loups repartent à l’assaut de la cage bordelaise. En bonne position face à la cage, Leclerc reprend un palet qui traîne à bout portant mais trouve la barre transversale. Alors que Grenoble essaie de prendre l’ascendant, Prissaint accroche Farnier. C’est une deuxième supériorité numérique pour Grenoble qui installe très vite son jeu de puissance. Binner prend un tir puissant, repoussé difficilement par Bodin au milieu de la défense et malgré le trafic devant lui. Puis c’est Beauchemin qui manque de peu le cadre sur un lancer lointain. Une remise de Dair devant la cage manque de peu la crosse de Koudri. Malgré deux minutes difficiles, le boxplay bordelais s’en sort.
À 5 contre 5, Grenoble continue d’investir la zone offensive avec un bon décalage de Bachelet pour Schmitt mais Bodin repousse une nouvelle fois. Les Boxers parviennent enfin à se retrouver en position d’attaque avec Jevpalovs qui tente un centre-tir qui ne trouve pas preneur. Grenoble a l’ascendant mais Bordeaux est à l’affût de la moindre erreur avec Guidoux tout près de profiter d’une passe trop molle de Schmitt pour Regis. Mais alors que les débats s’équilibrent, tout s’accélère dans les cinq dernières minutes du tiers. Et comme souvent cette saison, le déclic survient sur un lancer lointain de Kyle Hardy, aussi précis que puissant, qui surprend Victor Bodin, gêné par l’écran devant lui (2-1, 35’21).
Grenoble reprend l’avantage et les débats se durcissent avec une charge appuyée de Poudrier sur Grossetête qui reste sonné quelques instants. Dans la foulée, Polcs fait trébucher Boivin en zone offensive. Le power-play est très vite installé, une première reprise de Boivin passe de peu à côté, mais le palet revient sur Boivin qui cette fois préfère la passe sur Mallet qui marque à bout portant (3-1, 37’28). Coup dur pour Bordeaux, mais les Boxers se réinstallent vite dans la zone offensive : un palet gagné par Prissaint est bonifié par Jevaplovs qui trouve Poudrier oublié par la défense grenobloise seul face à la cage. Sa reprise face à Pintaric est imparable (3-2, 38’33). En une minute, Bordeaux revient à un but et reste à portée d’une égalisation.
Tout reste possible au début de la troisième période. Grenoble se positionne d’entrée en zone offensive mais se fait contrer avec Pompei qui part en deux contre un. Son tir est repoussé par Pintaric mais le palet revient sur Prissaint qui manque le cadre sur le rebond. Leclerc répond en s’emmenant le palet pour se présenté face à Bodin mais il ne cadre pas le tir. Fleury fait trébucher Lemaître en zone offensive, Bordeaux obtient un premier power-play et s’installe bien. Pintaric bloque un lancer dans l’axe de Jevpalovs. L’attaquant letton est de nouveau en action sur une remise de Pompei mais Pintaric ferme bien son angle. Sur une belle action en zone offensive, Farnier et Bachelet auraient même pu trouver l’ouverture.
Grenoble récupère tout de même un surnombre. Les deux se retrouvent à 4 contre 4 puis à 5 contre 4 en faveur de Grenoble. Et les Brûleurs de Loups ne vont pas laisser passer l’occasion : Boivin prend un lancer à mi-distance, repoussé par Bodin mais ce dernier relâche le palet et Mallet est le plus prompt pour le récupérer et marquer du revers (4-2, 44’21). Ça se complique pour Bordeaux d’autant que Prissaint est pénalisé pour un cinglage sur Fleury. Grenoble a du mal cette fois à installer son jeu de puissance. Deschamps prend un lancer qui fuit le cadre. La pénalité est tuée aisément.
Le temps tourne contre les Boxers qui doivent rapidement se montrer dangereux pour revenir dans la partie. Lamarche prend un lancer puis Spinozzi envoie de la bleue un tir flottant qui oblige Pintaric à se coucher en deux temps sur le palet. Mais c’est Grenoble qui se montre une nouvelle fois plus réaliste avec un slap d’Alexis Binner de la ligne bleue qui transperce Bodin (5-2, 49’19). La revue vidéo confirmera le but, Leborgne ayant poussé Gueurif sur Bodin qui réclamait une obstruction.
Il ne reste que dix minutes à Bordeaux qui doit plus s’exposer et laisse forcément des espaces. Bodin repousse un lancer de Southorn puis détourne une reprise de Mallet, signe que les meilleures occasions restent grenobloises. D’ailleurs les Brûleurs de Loups gèrent bien leur avance en maintenant le palet en zone offensive sans concéder d’occasion majeure. Bodin repousse le palet sur un gros lancer de Beauchemin. Une pénalité contre Fleury qui a fait trébucher Prissaint donne un semblant d’espoir à Bordeaux. Mais les Boxers ne semblent plus vraiment y croire et Dair est même tout près d’accroître l’avance grenobloise. Gegeris s’offre un petit raid solitaire dans la zone offensive mais bute sur Pintaric, Il sera pénalisé à son tour en faisant trébucher Gueurif. Cette fois c’est la fin du suspense, Bordeaux terminant en infériorité numérique sans pouvoir contester la victoire grenobloise.
Les Brûleurs de Loups ont fait la course en tête du début à la fin dans cette rencontre en construisant patiemment leur succès face à une équipe de Bordeaux difficile à bouger. Après s’être détaché dans le deuxième tiers, ils ont vu les Boxers revenir avant de confirmer définitivement dans un troisième tiers parfaitement géré. On notera l’importance capitale des supériorités numériques avec deux buts marqués par le revenant Alexandre Mallet.
Comme face à Amiens, les Brûleurs de Loups ont su se montrer efficaces tout en limitant les opportunités de leurs adversaires car Bordeaux a été souvent contenu dans sa zone ce soir. C’est donc une nouvelle performance collective intéressante des Grenoblois ce soir face à un des prétendants au podium. Outre le doublé de Mallet, on retiendra l’efficacité constante de la paire Hardy-Binner ce soir, puisqu’ils ont encore une fois chacun marqué un but. Boivin, auteur de trois points et d’un match plein, s’est également illustré. Il faudra remettre le couvert dès demain face aux Aigles de Nice et confirmer ce succès.
Les Boxers voient de leur côté leur série de 4 victoires s’arrêter à Pôle Sud. Toujours au coude à coude à la mi-match grâce aux arrêts de Bodin, très bon dans la première partie du match, ils ont concédé deux buts en fin de deuxième période et dans le troisième tiers. Bordeaux n’a pas eu sa réussite habituelle en infériorité numérique et a concédé deux buts en six infériorités, un des points de bascule de cette rencontre. L’absence de Dusseau s’est fait ressentir en défense, les Boxers n’évoluant qu’à cinq défenseurs, ce qui a fini par s’avérer préjudiciable dans la deuxième partie du match. En attaque, il a manqué un peu de réalisme pour pouvoir passer devant au tableau d’affichage. Les Boxers auront l’occasion de se remettre sur les rails en recevant Briançon dimanche.
Désignés meilleurs joueurs du match : Alexandre Mallet (Grenoble) et Loik Poudrier (Bordeaux)
Commentaires d’après-match (d’après Le Dauphine Libéré) :
Per Hånberg (entraîneur de Grenoble, en photo ci-dessus) : « C’est important de gagner à domicile, car ce sont toujours des matches spéciaux. Cela étant, notre objectif principal reste de gagner tous nos matches, à domicile comme à l’extérieur. Mallet a su se procurer les bonnes occasions. Quand un joueur fait un aussi bon retour sur la glace, je ne peux qu’en être fier. Pour Grossetête et Binner, il y avait un peu de sang, mais rien d’inquiétant, ils devraient être prêts pour demain ! »
Alexandre Mallet (attaquant de Grenoble) : « Ça faisait pas mal de temps que je me préparais. Après, je ne pensais pas marquer deux buts, donc ça fait forcément plaisir. Maintenant, il faut continuer à jouer comme ça pour les prochains matches. »
Damien Fleury (attaquant de Grenoble) : « Marquer 500 points, c’est une fierté, je suis content de moi. Après, je ne compte pas m’arrêter là. Pourquoi ne pas aller chercher les 600 points ? »
(Photos de Philippe Crouzet)
Grenoble – Bordeaux 5-2 (1-0, 2-2, 2-0)
Vendredi 18 octobre 2024 à 20h15 à Pôle Sud. 4051 spectateurs.
Arbitrage de Yann Furet et Julien Peyre assistés de Alexia Cheyroux et Viny Bergamelli
Pénalités : Grenoble 4’ (0’, 0’, 4’), Bordeaux 12’ (2’, 4’, 6’)
Tirs : Grenoble 34 (10, 11, 13), Bordeaux 24 (6, 6, 12)
Engagements : Grenoble 30 (10, 12, 8), Bordeaux 29 (5, 12, 12)
Évolution du score :
1-0 à 07’46 : Boivin assisté de Schmitt et Mallet
1-1 à 24’56 : Leborgne assisté de Gegeris
2-1 à 35’21 : Hardy assisté de Dair et Leclerc
3-1 à 37’28 : Mallet assisté de Boivin et Leclerc (sup. num.)
3-2 à 38’33 : Poudrier assisté de Jevpalovs et Prissaint
4-2 à 44’21 : Mallet assisté de Boivin et Binner (sup. num.)
5-2 à 49’19 : Binner assisté de Hardy et Gueurif
Grenoble
Attaquants :
Christophe Boivin – François Beauchemin – Alexandre Mallet
Guillaume Leclerc – Matias Bachelet – Damien Fleury (A) (4’)
Valentin Grossetête – Adel Koudri – Aurélien Dair
Théo Gueurif – Nicolas Deschamps (C) – Loïc Farnier
Défenseurs :
Jordon Southorn – Jarod Hilderman
Kyle Hardy (A) – Alexis Binner
Samuel Régis – Charles Schmitt
Gardien :
Matija Pintaric
Remplaçant : Cebald Debiak (G). Absents : Pierre Crinon (opération), Jakub Štěpánek, Sacha Treille (genou), Hugo Nogaretto, Antoine Fertin.
Bordeaux
Attaquants :
Enzo Carry – Mathieu Pompei (A) – Samuel Salonen
Emils Gegeris (2’) – Loik Poudrier (C) (2’) – Nikita Jevpalovs
Kaylian Leborgne – Rudolfs Polcs (2’) – Julius Valtonen
Aina Rambelo – Julien Guillaume (A) – Tom Guidoux
Défenseurs :
Axel Prissaint (4’) – Maxim Lamarche
Justin Hamonic – Kévin Spinozzi
Bastien Lemaître
Gardien :
Victor Bodin
Remplaçants : Quentin Papillon (G), Ulysse Tournier. Absents : Baptiste Bruche (pied), Kévin Dusseau, Tommy Giroux.