On prend les mêmes et on recommence… ou presque. 24h après avoir battu les Boxers de Bordeaux à Pôle Sud (5-2), les Brûleurs de Loups reçoivent les Aigles de Nice pour un match avancé de la 25e journée. Une équipe qu’ils ont déjà reçue lors du premier match de la saison à Pôle Sud avec une victoire difficile en prolongation (3-2). Les Grenoblois, seuls premiers désormais après la défaite hier d’Angers à Amiens, savent donc à quoi s’attendre face à une équipe très défensive et toujours difficile à manœuvrer.
Les Niçois, eux, se battent pour rester au contact de la huitième place. Vainqueurs à Anglet vendredi dernier (2-1), ils se sont inclinés hier soir à Gap (4-5) après un retour tardif. Ce sera donc une question de récupération entre deux équipes qui ont un match dans les jambes. On notera la rotation dans les gardiens puisque Raphaël Garnier qui a joué à Gap hier soir et qui avait gardé (brillamment) les cages niçoises lors de la première rencontre à Pôle Sud, laisse sa place à Conrad Mölder. Alternance aussi côté grenoblois avec Jakub Štěpánek qui prend la place de Matija Pintaric qui a joué hier contre Bordeaux. Du côté des absences, on note toujours celle des internationaux grenoblois Sacha Treille et Pierre Crinon alors que Louis Cirgues et Michal Kvasnica manquent à l’appel côté niçois.
D’entrée, les Brûleurs de Loups attaquent la cage avec un lancer de Southorn, repoussé par Mölder. Une première alerte bien suivie d’une autre plus conséquente : suite à gros travail de Mallet et Boivin derrière la cage niçoise, le palet est ressorti idéalement par Boivin pour Beauchemin qui le réceptionne au milieu de la défense niçoise. Le tir instantané du centre grenoblois ne laisse aucune chance à Mölder à bout portant (1-0, 00’40). Un début de match idéal pour Grenoble qui prend tout de suite les devants grâce à sa première ligne.
Le premier tir niçois vient de Marek Sloboda côté gauche mais Štěpánek repousse le palet sans inquiétude. Gênés par le positionnement des Niçois, les Brûleurs de Loups ont du mal à accélérer dans cette première période. Lefebvre teste la mitaine de Štěpánek sur un tir lointain. Le jeu se passe essentiellement en zone neutre mais Adam Raska parvient à percer la défense grenobloise avec Regis et Schmitt qui laissent partir l’attaquant niçois seul vers le but mais Štěpánek réalise son premier arrêt clé du match.
Les Grenoblois réagissent enfin avec Valentin Grossetête et Matias Bachelet qui effectuent un gros travail en zone offensive. Le tir de Grossetête est repoussé de justesse de la jambière par Mölder. Après une bonne séquence niçoise en zone offensive, Karjalainen prend un lancer dans l’axe, bloqué par Štěpánek. Le gardien tchèque, plus sollicité que prévu, repousse de la jambière un tir de Ruel. Grenoble répond avec Hardy qui prend un bon lancer à la bleue et cette fois c’est Mölder qui s’illustre sans laisser de rebond. Štěpánek doit être encore vigilant sur un tir de la ligne bleue de Corvez en dégageant le palet de la jambière.
Regis trouve Beauchemin bien placé devant le slot mais Mölder ne se laisse pas surprendre. En fin de tiers, les Brûleurs de Loups exercent un gros pressing en zone offensive ce qui empêche les Aigles de sortir le palet. Mais cette domination dans la possession ne se traduit pas forcément par des occasions franches. Au terme d’une première période relativement terne et dominée par Nice (12 tirs cadrés à 7), les Brûleurs de Loups ont une maigre avance d’un but.
En début de deuxième période, après avoir récupéré un palet laissé par Proux, Deschamps prend un lancer repoussé de l’épaule par Mölder. Après un lancer de Hardy sur la cage niçoise, le gardien Mölder fait trébucher Fleury venu chercher le rebond. Première supériorité numérique pour Grenoble qui a de la difficulté à s’installer. Hardy prend tout de même un lancer en bonne position mais Mölder bloque le palet. La pénalité est finalement tuée sans trop de difficulté par Nice.
Les Aigles sont à l’affût des contre-attaques à l’image de Msumbu qui centre pour Raska mais ce dernier ne cadre pas son tir. La cage est assiégée par Grenoble avec des tentatives successives de Fleury, Deschamps ou Hardy mais la défense niçoise est extrêmement bien regroupée autour de la cage de Mölder. Hardy est emporté par son enthousiasme et renverse Raska ce qui lui vaut une pénalité et permet à Nice de souffler. Une situation difficilement exploitée par le power-play niçois qui se retrouve même en danger sur une reprise de Bachelet bien servi derrière la cage par Farnier. Grenoble n’aura pas été vraiment été en difficulté pendant deux minutes.
Dès le retour à cinq contre cinq, Bachelet envoie Boivin en face-à-face avec Mölder mais le portier niçois remporte le duel. Boivin remet ça avec une échappée côté gauche mais Mölder est une nouvelle fois présent pour détourner le palet. Et suite à une longue passe transversale de Hardy, Fleury arme son tir et marque d’un splendide slap croisé qui transperce Mölder (2-0, 30’25).
Le break est enfin fait par Grenoble et cela semble libérer les Brûleurs de Loups qui s’installent en zone offensive où ils multiplient les actions de jeu. Ca chauffe pour les Aigles et ça chauffe sur la glace entre Regis, Guerif, Berzins et Proux notamment suite à un arrêt de Mölder. Tout ce petit monde va se calmer en prison. Le palet est quasiment exclusivement dans les crosses grenobloises mais sans réelle occasion de but. Štěpánek, qui n’avait pas grand-chose à faire depuis un bon moment, réalise un bel arrêt sur un tir de Sloboda. Jusqu’à la fin du tiers, la domination des Grenoblois est effective mais il faut une petite erreur de la défense niçoise pour que Fleury prenne un lancer en bonne position face à la cage, lancer que Mölder repousse. Dans la dernière minute, les Niçois arrivent à sortir de leur zone et Sloboda prend un lancer sur Štěpánek… un des quatre tirs cadrés de Nice dans ce tiers outrageusement dominé par Grenoble (15 tirs à 4 !).
Le premier tir de la troisième période est un gros slap de Karjalainen de la ligne bleue, repoussé par Štěpánek. Mais les Grenoblois, conscients que leur avance n’est peut-être pas suffisante, investissent la zone offensive. Mölder repousse un revers de Dair et détourne une reprise à bout portant de Loïc Farnier. Installés en zone offensive, les Brûleurs de Loups cherchent à inscrire le troisième but qui les mettrait vraisemblablement à l’abri. Beauchemin entre en collision avec Mölder, les deux joueurs restent sur la glace pendant quelques secondes. Le gardien estonien reprend ses esprits et repousse de l’épaule un tir de Deschamps. Grossetête ne cadre pas son tir après s’être bien démarqué.
Paradoxalement le jeu se déroule sur un faux rythme, comme si le score était acquis. Nice continue d’attendre les contre-attaques et ne se porte pas plus en zone offensive. Et Grenoble semble vouloir gérer sans trop s’exposer. Les minutes s’égrènent donc sans occasion notable. Les Grenoblois se contentent de maintenir le palet en zone offensive et de lancers lointains comme celui de Hilderman, capté difficilement par Mölder. Après un engagement en zone offensive, un lancer de Binner de la ligne bleue est dévié involontairement par Tiala et retombe en cloche dans les filets en lobant Mölder (3-0, 51’14). Un but casquette qui douche définitivement les espoirs niçois.
Les Brûleurs de Loups peuvent désormais se contenter de gérer même s’ils se font une petite frayeur sur un palet perdu en défense par Southorn. En contre, Leclerc donne une bonne passe en retrait à Binner mais Mölder détourne le lancer du défenseur suédois. Sur un une-deux entre Grossetête et Farnier, Grenoble aurait pu ajouter un quatrième but mais le tir grenoblois n’est pas cadré. Face à des Niçois résignés, les locaux monopolisent le palet dans la zone offensive. Fleury manque le cadre alors qu’une reprise de Deschamps trouve Mölder sur sa trajectoire. Une charge avec le genou inutile et dangereuse de Dair sur Raska derrière la cage niçoise vaut une expulsion à l’attaquant grenoblois. Štěpánek préserve son blanchissage malgré les 40 secondes de supériorité numérique niçoise.
Les Brûleurs de Loups ont pris leur temps pour construire patiemment leur succès sans véritablement forcer leur talent face à une équipe regroupée en défense qui n’a jamais ouvert le jeu sauf peut-être partiellement au premier tiers. Avec un but marqué par tiers-temps, les Grenoblois ont assuré le « service minimum » sans être étincelant offensivement. Štěpánek assure un blanchissage, le deuxième pour lui et le quatrième pour l’équipe à Pôle Sud cette saison. En revanche Aurélien Dair risque d’écoper une suspension pour son geste non maîtrisé en fin de match.
Pour le reste, ce match disputé sur un rythme assez lent ne restera pas dans les annales, les deux équipes étant sans doute fatiguées de leur match de la veille. Les Niçois ont profité de l’apathie grenobloise au premier tiers-temps pour prendre leur chance avant de se replier en défense et d’attendre en vain les opportunités de contre. Limités à respectivement 4 et 3 tirs cadrés dans les deux derniers tiers, ils n’ont guère pu briller offensivement. Avec 30 arrêts sur 33 tirs, Conrad Mölder a été logiquement le Niçois le plus en vue ce soir. Place désormais à la coupe de France mardi et mercredi avec un déplacement à Chamonix pour Grenoble et à Villard-de-Lans pour Nice.
Désignés meilleurs joueurs du match : Jakub Štěpánek (Grenoble) et Nicolas Ruel (Nice)
Commentaires d’après-match :
Damien Fleury (capitaine de Grenoble) : « On est content des deux résultats, grosse victoire hier et grosse victoire ce soir donc c’est que du positif. Deux petits faux-pas, il y en a un qui nous embête un peu c’est celui à Angers mais maintenant on l’a fait, on sait qu’il ne va pas falloir le refaire, on sait les choses qu’il va falloir qu’on change et je pense qu’on progresse de match en match. On savait qu’ils allaient nous attendre haut dans leur zone, qu’ils allaient nous endormir un peu, et on est un peu tombés dans le piège en fin de deuxième où on leur a donné beaucoup trop d’occasions. Ils ont commencé à revenir dans le match mais on s’est bien parlé pendant la deuxième pause. Au troisième tiers on a remis de l’intensité et au final on ne leur a pas donné grand-chose. On ne va pas comparer avec l’année dernière, le groupe n’est pas pareil, le coach non plus. On vit bien ensemble, on a vraiment à cœur de se battre les uns pour les autres, et c’est top donc j’espère qu’on va aller loin cette saison. Pour nous c’est important d’atteindre la première place, on a vraiment envie d’envoyer des messages à toute la ligue, ça fait le troisième ou le quatrième blanchissage qu’on fait donc on leur montre que c’est compliqué de marquer contre nous. Mardi en coupe de France, c’est un match couperet, c’est comme un match 7 de finale de play-offs, on n’a pas le droit à l’erreur. On est allé perdre chez eux en championnat donc on a à cœur de se rattraper et de montrer un autre visage sur leur glace. »
Samuel Regis (défenseur de Grenoble, photo ci-dessous) : « Sortir de ce premier 2 en 2 avec deux victoires, on est content. Il y avait beaucoup de fatigue ce soir mais on a essayé de garder les choses simples et de jouer plus vers l’avant. Je crois qu’on a bien exécuté et ça s’est bien passé. Nice n’est peut-être pas la meilleure équipe sur le papier mais ils travaillent et suivent leur système. Et quand tu es discipliné dans ton système et que tu respectes ton positionnement, c’est plus dur de trouver des brèches pour se faufiler. Eux exécutent très bien cela et il faut leur donner crédit mais au bout de la ligne, on a réussi à capitaliser sur nos chances. Je crois qu’après la bagarre, ça a donné un peu de jus aux gars, on a eu un long shift de trois minutes dans leur zone tout de suite après. Et comme leur jeu est un peu ennuyant, ça a donné un peu de vie aux gars sur le banc et on a mis nos bottes de travail comme on dit au Québec. »
(Photos de Philippe Crouzet)
Grenoble – Nice 3-0 (1-0, 1-0, 1-0)
Samedi 19 octobre 2024 à 20h15 à Pôle Sud. 4208 spectateurs.
Arbitrage de Cyril Debuche et Nicolas Barbez assistés de Quentin Ugolini et Eric Briolat
Pénalités : Grenoble 34’ (0’, 9’, 5’+20’), Nice 9’ (0’, 9’, 0’)
Tirs : Grenoble 33 (7, 15, 11), Nice 19 (12, 4, 3)
Engagements : Grenoble 27 (10, 10, 7), Nice 17 (8, 6, 3)
Évolution du score :
1-0 à 00’40 : Beauchemin assisté de Boivin et Mallet
2-0 à 30’25 : Fleury assisté de Hardy et Deschamps
3-0 à 51’14 : Binner assisté de Grossetête et Bachelet
Grenoble
Attaquants :
Christophe Boivin – François Beauchemin – Alexandre Mallet
Guillaume Leclerc – Nicolas Deschamps (A) – Damien Fleury (C)
Théo Gueurif (2’) – Adel Koudri – Aurélien Dair (5’+20’)
Valentin Grossetête – Matias Bachelet – Loïc Farnier
Défenseurs :
Jordon Southorn – Jarod Hilderman
Kyle Hardy (A) (2’) – Alexis Binner
Samuel Régis (5’) – Charles Schmitt
Gardien :
Jakub Štěpánek
Remplaçant : Cebald Debiak (G). Absents : Matija Pintaric (G), Pierre Crinon (opération), Sacha Treille (genou), Hugo Nogaretto (surnuméraire).
Nice
Attaquants :
Marek Sloboda – Adam Raska – Julien Msumbu
Daniels Berzins (2’) – Hugo Proux (5’) – Filip Dvorak
Taavi Tiala (A) – Luka Kalan – Nicolas Ruel
Alexis Sutor (A) – Joseph Broutin
Défenseurs :
Harijs Brants – Marc-André Levesque (C)
Maxime Corvez – Jules Lefebvre
Yoan Salvé – Leevi Karjalainen
Gardien :
Conrad Mölder (2’)
Remplaçants : Raphaël Garnier (G), Teemu Loizeau. Absents : Louis Cirgues, Michal Kvasnica.