Avant ce deuxième match du tournoi Karjala, Helsinki honore un des nouveaux membres des Lions du hockey (le numéro 277), Pekka Rinne. Il représentait une ère dans laquelle la Finlande produisait les meilleurs gardiens du monde. Une ère qui l’a vu multiplier les succès internationaux avec un système très efficace, mais parfois vu comme attentiste ou soporifique, qui a fait son temps.
Le nouveau sélectionneur Antti Pennanen rompt avec cette tradition. Suivant la tendance générale du hockey mondial vers plus de vitesse, il a modifié le système pour favoriser le patinage, l’atout qui avait valu à la Finlande de devenir une grande nation du hockey à la fin du siècle dernier, et qui a été moins accentué par la suite. Pennanen est le seul nouvel entraîneur dans cet Euro Hockey Tour, et après deux journées de tournoi, c’est lui qui a raison puisque son équipe est en tête.
Les Tchèques découvrent à leurs dépens la vitesse finlandaise, eux qui continuent d’aligner des débutants déjà trentenaires. Jeudi c’était un gardien, Ondřej Kacetl (remplacé aujourd’hui par Jakub Málek qui évolue depuis trois ans à Tampere avec Ilves) mais ce samedi c’est un attaquant de 31 ans, Marek Kalus (31 ans), qui fait ses premiers pas en équipe nationale sous les yeux de ses parents qui ont fait le déplacement.
Arrivé dans l’équipe comme remplaçant après le forfait de Markus Nurmi, Kristian Vesalainen provoque le premier but en chargeant Kryštof Hrabík alors que toute l’équipe finlandaise met la pression dans les bandes. La rondelle ricoche alors sur la jambe de Harri Pesonen, qui la fouette d’un tir des poignets au-dessus de la botte droite de Málek (1-0). Le deuxième but vient d’une perte de palet du défenseur Ronald Knot, dont profite pour Toni Rajala pour marquer en solitaire sous la barre (2-0).
Les Tchèques reviennent sur la glace avec la volonté d’accélérer, avec notamment une longue présence offensive du trio de champions du monde Beránek-Kondelík-Flek. Mais cet élan est brisé par une obstruction de Radim Zohorna. En avantage numérique, le palet circule parfaitement de Mikael Ruohomaa derrière la cage à Mikko Lehtonen à la bleue puis Rajala dans le cercle droit qui trouve la déviation gagnante devant le but de Harri Pesonen – pour un doublé personnel (3-0). Matyáš Kantner est ensuite expulsé pour une charge à la tête d’Ahti Oksanen, qui était en position basse.
Les rouges ne cessent de mettre la pression sur le gardien Emil Larmi, mais celui-ci se montre digne de l’héritage de Rinne et finira avec un blanchissage de 34 arrêts. Les Finlandais, eux, sont beaucoup plus précis dans leurs gestes : Miro Aaltonen parvient à intercepter dans les airs une passe transversale en zone neutre de Hrabík et Arttu Ruotsalainen clôt alors le score d’un revers placé très exactement en lucarne (4-0)
Désignés joueurs du match : Emil Larmi pour la Finlande et Michael Špaček pour la Tchéquie.
Commentaires d’après-match :
Radim Rulík (entraîneur de la Tchéquie) : « Ils étaient plus rapides, partout avec un temps d’avance, et avaient toujours une excellente technique à cette vitesse. C’était un adversaire très difficile pour nous. La preuve est que sur les quatre buts encaissés, nous avions le palet l’instant d’avant. Si nous avions mieux manié la rondelle, nous ne leur aurions pas donné ces occasions lorsqu’ils nous ont forcés à faire une erreur. Et lors de leur but en avantage numérique, notre défenseur [NDLR : Radek Kučeřík] aurait dû être au centre de l’enclave avec son joueur, mais il est arrivé un peu plus tard. Les Finlandais ont été tout simplement excellents. Notre vitesse était la même que d’habitude, mais la vitesse finlandaise était un cran au-dessus. Nous n’avons pas critiqué les gars. Nous avons un match contre les Suisses devant nous. Nous ne pouvons pas penser que nous allons battre tout le monde. »
photo : Český hokej
Finlande – Tchéquie 4-0 (2-0, 1-0, 1-0)
Samedi 9 novembre 2024 à 17h00 à la Helsingin jäähalli. 7114 spectateurs.
Arbitres : Daniel Eriksson et Richard Magnusson (SUE) assistés d’Onni Hautamäki et Teo Mäkinen (FIN).
Pénalités : Finlande 18’ (2’, 10’, 6’) ; Tchéquie 35’ (0’, 8’+5’+20’, 2’).
Tirs : Finlande 24 (7, 10, 7) ; Tchéquie 34 (6, 10, 18).
Évolution du score :
1-0 à 04’52’’ : Pesonen
2-0 à 19’36’’ : Rajala
3-0 à 27’32’’ : Pesonen assisté de Rajala et Lehtonen (sup. num.)
4-0 à 45’29’’ : Ruotsalainen assisté d’Aaltonen
Finlande (2′ pour surnombre)
Attaquants :
Toni Rajala (+1) – Juho Lammikko (+1) – Ahti Oksanen (+1)
Arttu Ruotsalainen (+1) – Miro Aaltonen (+1) – Waltteri Merelä (A, +1)
Kristian Vesalainen (+1) – Mikael Ruohomaa (+1) – Harri Pesonen (A, +1)
Petteri Puhakka (2′) – Otto Koivula (4′) – Sampo Ranta (2′)
Patrik Puistola
Défenseurs :
Mikko Lehtonen (C, +1, 2′) – Santtu Kinnunen (+2)
Robin Salo – Lassi Thomson
Atro Leppänen (+1) – Nuutti Viitasalo
Peetro Seppälä (+2, 2′)
Gardien :
Emil Larmi (4′)
Remplaçant : Harri Säteri (G). En réserve : Rasmus Rissanen, Otto Leskinen (D), Veli-Matti Savinainen, Hannes Björninen (A).
Tchéquie
Attaquants :
Ondřej Beránek (C) – Jáchym Kondelík (2′) – Jakub Flek (-1)
Radan Lenc – Michael Špaček (A) – Daniel Voženílek
Kryštof Hrabík (-2, 2′) – Petr Kodýtek (-2, 2′) – Matyáš Kantner (-1, 5′+20′)
Marek Kalus (-1) – Radim Zohorna (-1, 2′) – Pavel Kousal (-1)
Défenseurs :
Filip Pyrochta (A) – Daniel Gazda
Radek Kučeřík – Jan Košťálek
Jiří Ticháček (-1) – Ronald Knot (-1)
Dominik Mašín (-2) – Libor Zábranský (-2, 2′)
Gardien :
Jakub Málek
Remplaçant : Ondřej Kacetl (G). En réserve : Jan Ščotka, Martin Jandus (D), Michal Kovařčík, Michal Kunc, Martin Kaut (A).