Grenoble moins dominant n’a que le troisième bilan de janvier dans un mois où les Brûleurs de Loups ont raté leur rendez-vous principal (la Coupe Continentale). Voilà qui ouvre l’équipe-type à d’autres couleurs.
C’est Bordeaux qui a fait le meilleur mois, sans individualité qui sort du lot… autre qu’un formidable Quentin Papillon. Trois blanchissages, 6 victoires en 7 parties jouées, avec 94,9% d’arrêts : « Paps » devance un très bon Clément Fouquerel (93,4% et deux blanchissages). Plus généralement, Papillon a aussi pris la première place statistique de la Ligue Magnus sur l’ensemble de la saison : c’est exactement ce qu’on attend du gardien numéro 1 de l’équipe de France !
Les regards se tournent de plus en plus vers Angers qui apparaît comme un sérieux candidat au titre. La première paire grenobloise a été éclipsée en janvier par les performances de la première paire angevine Cap-Prapavessis, solide comme de l’érable. Ethan Cap est très propre défensivement, pas flashy mais mobile et avec très peu de déchets dans ses relances. Matt Prapavessis est plus offensif et plus technique, très précieux notamment à la pointe en avantage numérique car son lancer du poignet trouve souvent des déviations devant le but. Ce n’est pas un hasard si le jeu de puissance angevin était beaucoup moins efficace lorsqu’il était blessé en début de saison.
Après une arrivée sur les bords de Maine en cours de saison dernière un peu timide, l’ailier gauche Brady Shaw a prouvé cette saison qu’il n’avait pas volé son titre de MVP de la saison autrichienne 2022-2023 avec Innsbruck. Avec un style bien à lui (un mélange de puissance, de finesse dans le patinage et la technique, puis bien sûr une précision chirurgicale devant le but), l’insaisissable Canadien – surnommé Buzz l’éclair pour sa ressemblance avec le personnage de Toy Story – s’est révélé un redoutable finisseur, qui a inscrit 12 buts en 9 matches en janvier. En atteignant un total de 31 buts, il a battu un record des Ducs en saison régulière. Il pourrait également devenir le premier Angevin depuis Jonathan Bellemare en 2010 à terminer meilleur pointeur du championnat.
L’évènement de janvier, c’est aussi que Briançon est devenu très compétitif. Les Diables Rouges n’ont pas seulement quitté la dernière place, ils ont obtenu 7 victoires en 11 parties (sans compter le dernier match en retard gagné contre Grenoble le 2 février avant la trêve) et ont rattrapé leur retard de calendrier – dû à des pannes de patinoires en début de saison – en même temps qu’ils ont avancé de deux places au classement. Leur joueur-clé est le centre canadien William Lemay, auteur de 3 buts gagnants, parmi lesquels celui inscrit en prolongation contre Nice. Avec 8 buts (dont un en cage vide) en 24 tirs, Lemay a fait preuve d’un pourcentage de réussite insolent de 33%. Il a ranimé à lui seul le powerplay briançonnais qui était le plus faible du championnat.
À l’aile droite, enfin, Rolands Vigners se distingue par sa détermination intacte et sa combativité constante qui contraste avec certains coéquipiers rouennais. Il a connu un début de saison difficile, une difficulté de mise en route récurrente chez lui, mais il se juge dans la durée. C’est dans les vieilles marmites qu’on fait les meilleures soupes en hiver. Le Letton, qui aura 34 ans le mois prochain, constitue le meilleur trio des Dragons sur une « ligne des vieux » avec deux joueurs de 35 ans (Kytnar et Lampérier). Trois vétérans de la même génération qui s’entendent très bien et qui montrent l’exemple par leur travail et leur intelligence de jeu.
L’équipe-type de janvier 2025 : Quentin Papillon (Bordeaux) / Ethan Cap (Angers) – Matt Prapavessis (Angers) / Braeden Shaw (Angers) – William Lemay (Briançon) – Rolands Vigners (Rouen).
La page de la Ligue Magnus 2024/25