Après la qualification olympique de la fin de l’été, l’équipe de France masculine ne s’est plus réunie une seule fois en cinq mois, ni pendant la trêve internationale de novembre ni pendant celle de décembre. Un hiatus inédit dans la préparation des Bleus. Le stage de février prend donc de l’importance, d’autant que Yorick Treille – le sélectionneur qui a depuis lors accédé au statut de futur entraîneur-chef de Genève-Servette – a finalement eu très peu de matches de préparation (deux en août en Norvège) pour mettre en place ses propres systèmes. Ces deux jours de tournoi, encore en Norvège, sont donc attendus.
Or, février, au milieu de l’hiver, est le mois des malades, des virus en tout genre, mais aussi des blessés. On le constate dans beaucoup de pays et la France n’échappe pas à la règle. Les deux défenseurs rouennais Florian Chakiachvili et Enzo Cantagallo (sorti blessé au dernier match de Rouen à Amiens) sont forfaits de même que Lucien Onno (blessé avec Angers contre Rouen quelques jours plus tôt), ce qui a conduit à rappeler Fabien Bourgeois et Charles Schmitt.
En attaque, les deux leaders majeurs de la liste initiale Antony Rech et Sacha Treille font aussi défaut. Avec les débuts internationaux attendus de Matias Bachelet, Enzo Carry et Kaylian Leborgne, l’évènement de la convocation était la première sélection en bleu de Tommy Perret, aux côtés de Jordann, mais en fin de compte, aucun des deux frères n’est présent. Quatre substituts ont été rajoutés avec Fabien Colotti, Flavian Dair, Théo Gueurif et Quentin Tomasino.
En face, l’Autriche aligne une jeune équipe de moins de 23 ans de moyenne d’âge avec 2 débutants, Luca Erne et… le gardien Atte Tolvanen, finalement naturalisé après un long feuilleton (voir présentation de la saison autrichienne). Pas vraiment un débutant comme les autres, mais il doit s’avouer vaincu dès le deuxième tir français.
Robin Colomban, qui se change les idées d’une saison très difficile à Rouen individuellement comme collectivement, s’y illustre : il gagne d’abord une mise au jeu en zone offensive et ses ailiers Enzo Carry et Paul Joubert font un bon travail de conservation du palet dans les coins. Charles Schmitt remet en retrait à Joubert qui s’est reculé à la ligne bleue et prend un tir parfaitement dévié par Colomban (1-0). Joubert y récolte son premier point en bleu pour sa troisième sélection.
Ce début idéal est gâché quand Fabien Colotti fait trébucher Daniel Obersteiner en zone neutre. Après une belle circulation de palet des rouges, Lukas Kainz reprend dans le cercle droit la passe transversale de Nico Feldner, dans le haut du filet (1-1, ci-dessus). Les 8 membres du club de supporters autrichiens qui ont fait le déplacement se congratulent !
Colotti essaye de se rattraper sur une passe en retrait du coin de Leclerc, mais son tir est dévié du bout de la botte droite par Atte Tolvanen. Et lorsque Nico Feldner retient Flavian Dair, après un début de jeu de puissance intéressant, les Français n’arrivent plus à se réinstaller une fois le palet dégagé.
Le deuxième tiers-temps est monotone avec peu d’occasions dans un premier temps. Les deux équipes sont à l’affût d’une erreur, tel Paul Joubert qui vole le palet à Thimo Nickl tout près de la cage autrichienne. Très intéressant par son activité, Joubert vient encore se positionner à la ligne bleue sur une phase installée lors de sa présence suivante. C’est encore Colomban qui dévie son lancer en feuille morte (2-1, ci-dessous).
Lors de son second avantage numérique, après une charge avec la crosse de Sablattnig, la France a toujours autant de mal à s’installer. Mais elle profite de la belle accélération en zone neutre de Kevin Spinozzi qui fixe trois joueurs au passage de la ligne bleue, fait la passe transversale à Baptiste Bruche et va droit au but pour rediriger le service de son coéquipier bordelais par dessous Tolvanen (3-1).
Les Bleus se détachent même après avoir été sanctionnés d’un surnombre. Kaylian Leborgne pressse Gregor Biber (dragté par Utah en juin dernier) pour le forcer à une passe en retrait risquée, ce qui permet à Kevin Bozon de surgir devant Thimo Nickl pour intercepter, filer en contre-attaque et transpercer Tolvanen du revers malgré la faute du défenseur (4-1). Bien sûr, la pénalité continue encore, et quand elle s’achève, l’Autriche finit par répliquer. Masqué par les 101 kilos de Paul Huber (que le petit Fabien Bourgeois n’est guère en mesure de déloger de l’enclave), Julian Junca ne voit pas la passe transversale cachée de Thimo Nickl et n’est pas placé sur le lancer à mi-distance de Lukas Kainz qui s’offre un doublé (4-2).
Le match est donc loin d’être joué, et les Autrichiens le prouvent en mettent une grosse pression sur la cage de Junca au début du troisième tiers-temps, avec Maxa d’abord puis avec le premier trio. C’est ensuite le nouveau venu Luca Erne qui perce jusqu’au but et est accroché par Flavian Dair. Bozon, Thiry (deux fois) et Colomban ne perdent pas de temps à dégager dès qu’ils le peuvent et la pénalité est donc tuée, avec tout de même l’aide du poteau extérieur sur un tir en angle de Nico Feldner.
La France a géré ce temps faible et on entre dans les dix dernières minutes. Erne part à son tour en prison pour avoir accroché Leclerc. Les blancs n’ont pas de grosse occasion mais font bien défiler le temps. Et à exactement cinq minutes du terme, le capitaine Guillaume Leclerc convertit dans l’angle grand ouvert l’offrande de derrière la cage de Matias Bachelet (5-2, ci-dessous). L’intenable Paul Joubert réussit encore une interception face à Würschl et fait une passe-abandon à Enzo Carry qui percute la cage mais perd le palet.
C’est donc une entrée en matière très convaincante pour l’équipe de France, car ce n’est pas souvent qu’elle est si solide en match international avec un effectif aussi inexpérimenté. Les cadres ont répondu présent cet après-midi, et des profils plus inattendus aussi comme le Marseillais (depuis cette saison) Paul Joubert. Les Bleus attendent maintenant de savoir qui ils affronteront, et à quelle heure, demain en finale.
Désignés joueurs du match : Guillaume Leclerc pour la France et Lukas Kainz pour l’Autriche.
France – Autriche 5-2 (1-1, 3-1, 1-0)
Vendredi 7 février 2025 à 15h00 au Jordal Amfi d’Oslo. 402 spectateurs.
Pénalités : France 6′ (2′, 2′, 2′) ; Autriche 6′ (2′, 2′, 2′).
Tirs : France 24 (6, 11, 7) ; Autriche 27 (12, 7, 8).
Évolution du score :
1-0 à 04′33’’ : Colomban assisté de Joubert et Schmitt
1-1 à 10′11’’ : Kainz assisté de Feldner et Biber (sup. num.)
2-1 à 32′04’’ : Colomban assisté de Joubert et Schmitt
3-1 à 34′20’’ : Spinozzi assisté de Bruche (sup. num.)
4-1 à 36′15’’ : K. Bozon (inf. num.)
4-2 à 38′08’’ : Kainz assisté de Nickl et Biber
5-2 à 55′00’’ : Leclerc assisté de Bachelet et Bourgeois
France (2′ pour surnombre)
Attaquants :
Flavian Dair (-1, 2′) – Aurélien Dair – Baptiste Bruche
Guillaume Leclerc (C, +1) – Mathias Bachelet – Fabien Colotti (+1, 2′)
Enzo Carry (+2) – Robin Colomban (+1) – Paul Joubert (+2)
Kevin Bozon (+1) – Kaylian Leborgne (+1) – Théo Gueurif
Défenseurs :
Enzo Guebey (+1) – Kevin Spinozzi
Thomas Thiry (A, +1) – Yohan Coulaud (+1)
Fabien Bourgeois – Axel Prissaint
Charles Schmitt (+3)
Gardien :
Julian Junca
Remplaçants : Antoine Keller (G), Quentin Tomasino (A).
Autriche
Attaquants :
Paul Huber (-1) – Lukas Kainz (-1) – Nico Feldner (-1, 2′)
Maximilian Rebernig – Daniel Obersteiner – Henrik Neubauer
Mathias Böhm (-2) – Leon Wallner (-1) – Luca Erne (-2, 2′)
Elias Wallenta – Felix Maxa (-1) – Benjamin Lanzinger
Défenseurs :
Gregor Biber (-2) – Thimo Nickl (-2)
Nico Brunner (C) – Niklas Würschl
Jacob Pfeffer (-1) – Tobias Sablattnig (-1, 2′)
Thomas Klassek – Paul Stapelfeldt
Gardien :
Atte Tolvanen
Remplaçant : David Kickert (G). En réserve : Benedikt Oschgan (G), Tim Harnisch (A)