Pierre-Yves Gerbeau (président de la FFHG) :
Finale de la Coupe de France : « On était plein l’année dernière, on est encore plus plein cette année. On a eu une affiche exceptionnelle l’année dernière parce qu’avoir un club de D1 en finale, c’était historique et vraiment sympa. En plus ils sortaient du carnaval de Dunkerque donc ils sont arrivés bien chauffés. Je pense sincèrement que c’est la meilleure ambiance qu’on n’ait jamais eu en finale de Coupe de France. Là on a les deux plus grosses écuries françaises en finale, ce qui devrait faire beaucoup de spectacle (prolongations, pénalties, etc). En étant totalement impartial, on veut surtout du beau spectacle. »
Jeux Olympiques 2026 : « Nos deux équipes de France, féminines et masculines, ont terminé meilleures deuxièmes des poules qualificatives finales, donc on attend avec plus qu’impatience l’annonce du CIO pour savoir si la France sera rattrapée et qualifiée pour les 2 équipes de France. On ne va sûrement pas célébrer parce que si on est qualifiés, ça veut dire que le désastre humanitaire en Ukraine continue. Par contre on est un peu stressés surtout pour nos athlètes, féminines et masculines, parce que leur expliquer au moins de juin qu’elles vont aller aux Jeux Olympiques quatre mois plus tard sans préparation c’est un peu compliqué donc c’est un sujet sur lequel on travaille. Le président du CNOSF M.Lappartient étant aussi candidat au CIO, il a un peu du mal à se positionner, on en a parlé à Madame la ministre qui on l’espère est pérenne parce qu’on a fait trois ministres en 6 mois. Notre cercle vertueux pour l’exposition de notre sport (JO en 2026, championnats du monde 2028, suivis des JO de 2030) fait que ce serait quand même extraordinaire. Et je pense à nos athlètes et à notre staff, il y en a quelques-uns d’un certain âge dont notre capitaine historique, mais aussi Sacha Treille ou Stéphane Da Costa, des grandes vedettes de l’équipe de France qui n’ont jamais fait de JO et dont c’est le rêve depuis toujours, ce serait super pour eux. Je pense aussi à Lore Baudrit qui a porté les couleurs de l’équipe de France depuis 16 ans… Conclure sa carrière internationale sur un JO ce serait quelque chose d’exceptionnel. »
Championnats du monde 2028 : « La NHL a décidé de venir envahir l’Europe en 2028, ce qui pose quelques petits problèmes pour ne pas dire plus, donc là aussi on a une discussion très compliquée et très avancée à faire avec l’IIHF. Mais effectivement le fait qu’il y ait un désaccord profond entre l’IIHF et la NHL nous complique sérieusement les choses. »
Croissance du hockey : « On arrive à la fin de l’olympiade, relancer la dynamique à travers l’exposition de notre sport, continuer à le faire grandir. On a aussi réorganisé notre DTN pour donner un nouvel élan et justement continuer ce cap de maturité à travers nos grandes réformes. On est très busy et on essaie de faire face à toutes choses en priorisant l’humain, nos athlètes en premier lieu. Il y a une très belle dynamique, les patinoires sont pleines, c’est sympa de dire que tous les ans on bat des records mais on a rebattu notre record de licences de l’année dernière, on a passé les 25 000 licenciés et la fréquentation des patinoires sont en progression, encore plus que l’année dernière pas seulement sur notre ligue phare qui est la Synerglace Ligue Magnus mais aussi et surtout la D1, D2 et D3 où les patinoires sont remplies. »
Patinoires : « Là où on a vu un sujet qui s’est créé sur l’avenir des patinoires, qu’on soit bien clair : il y a un objectif très arrêté de la fédération mais aussi de celles des sports de glace sur s’engager dans des équipements vertueux. Avant la dissolution de M. Macron, on avait un accord avec M. Béchu qui a porté la patinoire d’Angers et la transition écologique, le Ministère de l’énergie et celui des sports avec Amélie, où on avait demandé qu’il y ait un décret ministériel pour que personne, privé ou public, ne puisse construire une patinoire qui ne soit pas vertueuse. Donc il y a deux patinoires qui ont ouvert qui sont vertueuses, qui sont Douai et Dreux et pour nous le porte-étendard – parce qu’il n’y a qu’une seule patinoire qui soit totalement carbone 0 qui est en Norvège à Oslo – seront la patinoire de Chamonix et la patinoire de Nice – qui sera la patinoire permanente olympique des JO – qui seront zéro carbone.
L’objectif arrêté, c’est que non seulement on continue de travailler sur le parc de patinoires existantes et qu’on arrête les envolées lyriques « on va fermer les patinoires deux mois en été comme ça on va faire des économies » : vous enlevez la glace, vous la remettez, ça vous coûte plus d’argent et plus énergie. Donc il y a un volet communication mais aussi surtout un volet travail, on est associés à des experts, on a fait les assises de la glace et on va continuer à travailler là-dessus pour améliorer les patinoires existantes et pour surtout s’appuyer sur la géothermie, ça marche, il va y avoir des choses de progression comme c’est le cas toujours, en tout cas l’objectif arrêté, et c’est le cas aussi de l’IIHF parce qu’il y a aussi des grands pays de hockey qui se posent des questions aussi.
Et si nos sports de glace doivent survivre, il faut que ce soit dans des équipements vertueux. Ça c’était un des objectifs de notre mandat en 2022, on continue, on avance. Il y a des choses politiques qui se sont passées qui ne sont pas forcément faciles mais en tout cas, tous les gens de la famille de la glace sont très focalisés sur les sujets environnementaux. Je passerai un message juste rapide pour nos amis de Boulogne qui continuent à se battre pour que leur patinoire survive. Pour nous c’est quand même la patinoire fédérale qui a été construite par la fédération à l’époque, où des solutions ont été proposées, on continuera de s’activer pour soutenir ce club même si aujourd’hui il est défunt mais on pourrait voir avec les élections [municipales] de 2026 peut-être un retournement de situation. Il y beaucoup de patinoires en Ile de France qui pour des raisons d’immobilier se sont fermées, la bonne nouvelle c’est qu’il y a plein de projets qui avancent et qui sont vertueux parce qu’on a bien défini un cahier des charges. »
Aide de l’État : « On se focalise sur le très haut niveau pour l’instant, on déroule nos réformes, on a eu notre première année de changements de structures et de performance pour redonner la valeur de champion de France dans nos championnats amateurs. Il y a des choses qui ont très bien marché de manière générale et on va faire des petites adaptations pour finir la mandature et après relancer pour les personnes qui auront la chance de diriger la fédération en 2026, cette dynamique en termes d’exposition. Vous avez vu notre stratégie media qui a été une signature qui marche extrêmement bien et je rends hommage à notre directeur général M. Ropert qui a porté le projet avec Sportway, la qualité des images est meilleure, les abonnements sont en développement.
On commence à attirer l’attention, même si ce soir c’est en différé… L’Équipe 21 se réintéresse au hockey-sur-glace. C’est un test qu’on fait aujourd’hui pour les attirer et qu’ils se rendent compte que ça a beaucoup évolué depuis qu’ils étaient partenaires donc on attire de plus en plus de convoitise et c’est important vu le désengagement de l’État qui me choque profondément. Nous, petite fédération d’hiver, on s’est fait déshabiller pendant 4 ans pour le soutien de l’État, ce qui était normal pour être citoyen pour Paris 2024. On se retrouve pour 2026 ou 2030, c’est vachement bien le sport, mais il y a plus de sous. Donc ça nous pose de grosses problématiques même si en tant que bons citoyens on a été de plus en plus autonomes.
Quand Éric [Ropert] et Luc Tardif ont créé la fédération, il y avait plus de 40% d’aide de l’État, aujourd’hui c’est moins d’un tiers. En tout cas sur la haute performance et les équipes de France, on a besoin de l’Etat parce qu’aller aux JO et préparer des équipes de France alors que ce n’était pas forcément prévu… On travaille beaucoup, l’ANS nous aide. Il faudrait qu’il y ait une petite stabilité politique et étatique pour solidifier ces accords-là. Parce que parler de 2030 c’est super, la bonne nouvelle c’est que les fédérations d’hiver vont être au COJO qui va être nommé mardi avec M. Grospiron à sa tête. Donc je vais aller au premier conseil d’administration mardi au siège qui sera près du stade de football et là aussi on espère avoir une voix écoutée. Ce n’est pas se dire, c’est super 2030, ça va bien se passer, mais si on n’a pas les moyens de préparer nos jeunes pousses, on ne va pas y arriver. Le premier pas a été une grosse bagarre avec Fabien Salière, le président du ski qui est un très bon ami, pour justement porter la voix et dire qu’il est indispensable que les fédérations qui vont organiser les Jeux aient une voix au Comité directeur, ce qui n’était pas forcément possible pour les Jeux d’été comme elles sont 32. Là on espère être extrêmement actifs dans le CA restreint parce qu’on a aidé avec notre petite contribution sur toute la technique, la mise en place des patinoires temporaires dans le stade de Nice ou la définitive pour faire avancer les dossiers et être écouté. On a eu extrêmement de collaboration de la ville de Nice dont le patron de l’organisation est là ce soir, Frédéric Gilles, qui était adjoint aux sports à Bordeaux et qui porte le projet olympique de Nice. On a une très bonne collaboration, j’ai été voir M. Estrosi avec Éric, ça s’est super bien passé et on a parlé autant de JO que d’après JO. C’est très bien, ça avance et on ne parle plus de désastres de patinoires qui polluent la planète. La patinoire de Nice, elle, sera totalement vertueuse. »
Éric Ropert (directeur général de la FFHG) :
Médiatisation : « Aujourd’hui il y a 38 000 personnes inscrites sur la plateforme Sportway. En comparatif avec Fanseat, il y en avait 20 000. Mais comme il y a de la co-diffusion avec BFM régions et Sport en France, il faut aussi cumuler avec ces diffusions parce qu’il y a beaucoup de matchs qui sont en gratuit. On est au-dessus des prévisions, ce qu’on souhaite l’année prochaine, c’est quasiment doubler. Le modèle marche à partir du moment où il y a un minimum qui finance le système, avec une prise de risque parce qu’il y en quand même beaucoup de matchs diffusés en gratuit. On est à 25% en avance par rapport à nos prévisions. La moitié des abonnés, comme des personnes enregistrées, est sur la Magnus, et la moitié sur HockeyFrance TV. Il y a la D1, la D2, les jeunes. C’est un peu une surprise, on pensait que la Magnus serait rapidement plus forte mais en fait ça se joue à rien, ce qui est bien, ça veut dire qu’il y a beaucoup de gens intéressés pas que par la Magnus mais aussi le reste. Ces gens-là sont forcément proches des équipes des différents championnats mais on n’a pas encore d’analyses plus fines. L’équipe de France a forcément un attrait plus important que le championnat lui-même, une des meilleures audiences du hockey français a toujours été l’équipe de France, la finale de la Coupe de France et le Winter Game car il y a un côté différent. On travaille d’ailleurs sur un Winter Game. Les deux ont eu lieu à Grenoble et à Lyon et ont bien marché mais ils ont été organisés par les clubs eux-mêmes, à Lyon avec l’OL. Mais on voit que c’est compliqué pour les clubs de gérer un événement comme ça parce que c’est un gros événement qui est en en plus de tout le travail fait pour remplir les patinoires. Donc on a une discussion avec les clubs pour peut-être en faire un produit national, géré par la Ligue et qui tournerait comme le fait un peu la NHL. L’équipe marketing qu’on a mis en place a ce sujet-là à traiter avec les clubs pour mettre en place des Winter Games récurrents. C’est un événement intéressant qui a un vrai impact. »