La FFHG a organisé pour la seconde fois une cérémonie pour la remise des trophées de la Ligue Magnus. Elle était l’occasion pour les acteurs du hockey français de se retrouver, au lendemain de la fin de la saison régulière, à l’occasion d’un dîner-croisière sur la Seine.
La cérémonie est restée sobre et efficace. Chacun est allé à l’essentiel dans ses discours. Retenons-en quelques points essentiels.
L’habitué
Anthony Rech a remporté le trophée Hassler de meilleur joueur français, comme l’an passé, et on peut dire que c’était assez attendu. Sauf à considérer que son principal concurrent était un gardien, mais celui dont on reparlera en fin d’article a eu son propre trophée.
Sans espoir
Grand absent : le meilleur espoir. À l’heure où devait être remis le trophée Jean-Pierre Graff, le président de la FFHG Pierre-Yves Gerbeau a annoncé que le trophée ne serait pas remis parce que le joueur concerné – Enzo Carry – était suspendu pour une agression pour un arbitre. Le Bordelais s’est vu infliger 5 matches de suspension hier par la CIRJ après avoir chargé un arbitre lors du match contre Cergy le soir de la Saint-Valentin. Une décision à mettre dans le contexte de la révision du tableau des sanctions annoncée jeudi par la FFHG après plusieurs incidents mettant en cause l’intégrité physique des arbitres (un junior de Cergy vient de prendre 5 ans de suspension dont 18 mois ferme).
La jeunesse zébrée
Faute d’espoir, ce sont uniquement des joueurs confirmés qui sont donc montés à la tribune. Pour voir les jeunes, il fallait attendre les trophées… des arbitres. L’espoir arbitral, Florian Baudry, n’officie en Magnus que depuis deux ans, et une seule saison comme « head ». Il a 24 ans. Mais le meilleur arbitre n’est guère plus âgé ! Il s’agit en effet de Quentin Ugolini, 26 ans seulement. Pour la seconde année consécutive – après Nicolas Constantineau – c’est donc un juge de ligne qui a été élu par ses confrères.
Le trait d’humour
Le prix de l’auto-dérision ne fait pas partie des trophées officiels, mais il peut indubitablement être remis à Kyle Hardy, qui a reçu son trophée de meilleur défenseur avec cette phrase : « C’est un honneur pour un défenseur qui n’est pas très bon en défense ».
La coquille
À l’écran apparaissaient les explications des noms des trophées, qui présentaient en quelques mots qui étaient ceux qui ont donné leur nom aux trophées. Lorsque vint le trophée Philippe Bozon de meilleur attaquant, l’écran fit alors apparaître, outre sa carrière de joueur, la mention « actuel entraîneur de l’équipe de France ». Oups ! La mention n’avait pas été modifiée depuis l’an passé.
Ce meilleur attaquant était sans doute le trophée le plus incertain, il est revenu à Christophe Boivin, le Québécois de Grenoble qui n’a pas manqué de saluer ses compagnons de trio François Beauchemin et Alexandre Mallet.
Brady Shaw aurait pu être un autre candidat, mais il a reçu le trophée Ramsay de meilleur compteur, et a prononcé quelques mots en français puisqu’il était le seul anglophone de la cérémonie. Shaw a reçu un trophée purement statistique (comme Marseille pour l’équipe la plus fair-play), mais Angers n’a pas manqué de distinctions. Jonathan Paredes a été élu meilleur entraîneur pour la seconde fois, puisqu’il avait déjà reçu cette distinction avec Cergy. L’Iceparc a été désignée comme la meilleure glace et meilleure infrastructure technique.
Les trophées spéciaux
Depuis l’an passé, la FFHG a aussi initié des trophées sur dossiers de candidature, récompensant les initiatives des clubs. L’innovation marketing a ainsi décernée à Chamonix pour le projet « L’Esprit Pionniers », dans lequel les partenaires ont renoncé à incruster la moindre publicité sur le maillot pour mieux soutenir l’identité du club (comme nous l’évoquions dans notre présentation d’avant saison).
Les Jokers de Cergy-Pontoise ont été récompensées pour « l’Échappée Sensorielle », une salle protégée de l’agressivité sonore de l’ambiance de patinoire dans laquelle des enfants ou adultes autistes ou handicaps peuvent assister au match dans un cadre visuel et auditif apaisé. Cette initiative s’inscrit dans un partenariat avec l’hôpital de Cergy.
Terminons par quelques mots du meilleur gardien Quentin Papillon sur son bilan de saison et son approche des play-offs, où on rappelle que ses Boxers de Bordeaux avaient atteint la finale l’an passé en éliminant Marseille puis Grenoble.
– Je suis content du classement [NDLR : Bordeaux a fini troisième], c’est un bon résultat pour le club, mais personnellement j’aurais préféré qu’on soit plus constant en tant qu’équipe. On n’a pas su trouver un moyen de battre Grenoble ou Rouen, en saison régulière aussi. Tous les compteurs sont remis à zéro et les gars feront tous les efforts pour soulever le trophée. On ne va pas se cacher.
– Craignez-vous des Spartiates de Marseille revanchards ?
Une grosse série nous attend. Cela aurait très bien pu ne pas passer l’an dernier, on perd 0-1 à trois minutes de la fin, le hockey se joue à pas grand-chose. On sait que ce ne sera pas facile, mais les fans sont heureux qu’on les affronte de nouveau car ce sont de très bons souvenirs pour tout le monde.
– Vous projetez-vous déjà sur les adversaires suivants ?
On sait déjà qu’on évite Grenoble (en demi-finale). C’est une très grosse équipe, ce sont évidemment eux qui sont les favoris pour le titre.
– Pensez-vous qu’Angers est une équipe qui vous convient mieux ?
La différence est qu’on les a battus cette saison [NDLR : 2 victoires partout]. Mais ils font une très bonne saison et je pense qu’ils ne se rateront pas en quart de finale cette fois. Ils sont toujours très solides défensivement et ils sont capables de faire le dos rond et de mettre des buts quand il faut. On l’a encore vu en finale de Coupe de France. En plus, ils ont maintenant un très bon coach et ça peut jouer dans la balance.