La dernière équipe-type de la saison régulière, consacrée au mois de février, fait apparaître les hommes en forme. Sami Tavernier est ainsi clairement monté en puissance à l’approche des playoffs et son titre de MVP en finale de la coupe de France n’est pas une coïncidence, il a aussi été l’ailier droit le plus performant du mois en championnat avec 7 points. Sa performance à Bercy peut être un bon aperçu de ce qu’il produira en séries. Il pourrait être le facteur X d’Angers tellement son style de jeu rapide, puissant et rugueux semble fait pour les playoffs.
Bordeaux a longtemps été porté par un collectif homogène qui a placé les Boxers sur le podium de la saison régulière, mais sans qu’un joueur ne se détache en particulier. Cela en devenait même inquiétant en janvier quand le manque d’efficacité offensive devenait criant. Mais depuis quelques semaines, Mathieu Pompei (photo en tête d’article) y a mis fin. En février, sa réussite est devenue insolente : 4 buts en 5 tirs (80% !) lui ont permis d’inscrire 9 points en 4 matches. La plus grande efficacité aux tirs des Bordelais sur la saison (16%) revient donc à son centre plutôt distributeur, qui initie les cycles d’une ligne très joueuse.
Une ligne qui s’est enrichie de Tommy Giroux car la toute fraîche association des deux Québécois est une carte nouvelle jouée par Olivier Dimet, et peut-être un atout maître. Giroux semble prêt à rendre ce que le club lui a donné. L’ancien étudiant en ressources humaines à l’UQTR (l’Université du Québec à Trois-Rivières) a pu découvrir cette saison que ses employeurs étaient très humains. Ils ont compris son souci de repartir au Canada pour accompagner les trois derniers mois de la vie de son père malade Dany, décédé début janvier dans une unité de soins palliatifs. Après avoir affronté cette épreuve en famille, Giroux a mis un temps de transition pour reprendre le rythme de la compétition, même s’il foulait la glace quatre fois par semaine au Québec pour rester en forme. En février, on a retrouvé le joueur dominant de Ligue Magnus, auteur de 3 buts plus 4 assists – dont une magnifique passe en profondeur pour Baptiste Bruche lors du match à Nice.
En play-offs, le talent offensif ne suffira pas. Bordeaux donne aussi en cas de besoin l’image d’une équipe physique qui se fait respecter. Kévin Dusseau incarne parfaitement cet élément, tout en faisant preuve d’une discipline de plus en plus remarquable : 1 seule pénalité (pour retard de jeu !) lors de ses 17 dernières rencontres, c’est significatif pour un défenseur à vocation défensive, et qui peut être plus ça puisqu’il a comptabilisé 4 mentions d’assistance en février. Les individualités ressortent au bon moment, et les Boxers comptent donc autant de joueurs dans cette équipe-type que dans les cinq précédentes. Est-ce le signe qu’ils sont prêts à refaire leur formidable parcours de 2024 ?
L’équipe qui a animé ce mois de février aura été Briançon, qui s’est offert le scalp des deux premiers du classement (Grenoble et Angers). Même s’ils n’ont pas été récompensés par les play-offs, manqués à 2 points près (avec 1 point de plus ils n’auraient pas l’avantage aux confrontations particulières face à Nice), ils sont sans doute amassé assez de points pour éviter cette année la dernière place et assurer cette fois leur maintien sur la glace. La différence la plus marquante par rapport aux années précédentes est venue de la défense, où le recrutement étranger a été une réussite. Le grand gabarit Conor McEachern s’est imposé comme le patron de la zone défensive. Il y gère les situations avec assurance et solidité, tout comme il a imprimé sa marque comme le capitaine d’une équipe devenue compétitive.
Le sprint final a en revanche souri à Chamonix. La qualification en play-offs des Pionniers doit beaucoup à leur gardien Tom Aubrun, qui a tenu le fort les bons comme les mauvais jours et a apporté les points décisifs. Il a évité les trous d’air qui frappaient parfois les Hauts-Savoyards lors des saisons précédentes et coûtaient cher au bilan (deux neuvièmes places). Au passage, il est devenu le gardien qui a battu trois fois le leader incontesté Grenoble (sur seulement sept défaites des Brûleurs de Loups en saison régulière). Manque de bol, en finissant septièmes, les Chamoniards affronteront en quart de finale le deuxième Angers, un adversaire qu’ils n’ont pas battu. Mais ce qui s’est passé jusqu’ici ne comptera plus, à partir de demain, quand débuteront les play-offs !
L’équipe-type de février 2025 : Tom Aubrun (Chamonix) / Kévin Dusseau (Bordeaux) – Conor McEachern (Briançon) / Tommy Giroux (Bordeaux) – Mathieu Pompei (Bordeaux) – Sami Tavernier (Angers).
La page de Ligue Magnus 2024/25