Les Brûleurs de Loups ont remporté hier soir la première manche, non sans mal, en ne faisant la différence qu’au troisième tiers-temps (3-1). Les Aigles se sont montrés coriaces et ont sans doute encore l’intention de l’être ce soir pour ramener la série sur la Côte d’Azur à égalité. Très bons défensivement et rapides en contre-attaques, ils ont posé des problèmes à cinq contre cinq aux Grenoblois qui n’avaient pas encore passé la vitesse supérieure requise en play-offs. Les power-plays ont fait la différence finalement.
Ce soir, les deux équipes alignent quasiment les mêmes joueurs : Sacha Treille, exclu la veille pour une bagarre, n’est finalement pas suspendu alors que Charles Schmitt rentre dans la rotation au profit de Pierre Crinon, laissé au repos. Les deux gardiens, Conrad Mölder et Matija Pintaric, sont reconduits pour un deuxième match consécutif.
Grenoble prend logiquement le jeu à son compte en début de rencontre et se montre dangereux sur une action emmenée par Bachelet et Dair mais Mölder réussit l’arrêt pour rassurer son équipe. Installés en zone offensive, les locaux tentent leur chance de la ligne bleue avec Hilderman puis Schmitt. Comme hier, la défense niçoise est bien en place et arrive à contrer une équipe grenobloise en possession du palet mais pas à son aise pour trouver des ouvertures. Sur une belle passe transversale, Mallet trouve Beauchemin qui finit par échouer sur le le portier niçois, percuté dans la foulée par Salvé. Le défenseur niçois se procure d’ailleurs le premier tir cadré après un engagement en zone offensive. L’engagement qui suit est de nouveau gagné par Nice, un nouveau lancer de Salvé rebondit au fond de la balustrade pour revenir devant le slot. Pintaric essaie de le geler mais le manque, il ressort pour Broutin qui marque dans la cage ouverte (0-1, 08’28). Comme hier, les Niçois ouvrent le score contre le cours du jeu. Dur pour les Grenoblois qui concèdent ce but gag alors qu’ils avaient dominé jusqu’à présent.
Les Brûleurs de Loups accusent le coup et on du mal à ramener le jeu dans le camp niçois. Les Aigles arrivent bien à cadenasser le jeu et la zone neutre pour éviter tout tir dangereux à son gardien. Beauchemin sur un accélération tente de déstabiliser la défense niçoise mais Mölder repousse le tir en angle fermé. Boivin accroche Sloboda en zone neutre alors que l’attaquant niçois accélérait. La première supériorité numérique est donc pour les Aigles qui se font surprendre dès le début par une accélération de Koudri qui centre pour Treille lequel manque de peu de reprendre le palet face au slot. Et sur un engagement gagné en zone offensive, Loizeau décale Kalan qui met le palet à la cage, Kopta arrive à le dévier devançant Pintaric et Southorn avec la complicité du poteau (0-2, 14’11). Nice fait le break et les affaires grenobloises commencent à se compliquer.
Boivin prend alors les choses en main en déviant malicieusement le palet sur un tir lointain d’Hilderman (1-2, 14’56). Cette fois la réaction grenobloise est rapide et ce qui redonne confiance aux Brûleurs de Loups qui commençaient à douter. L’intensité est d’ailleurs plus élevée pour terminer ce premier tiers avec Mallet qui met le palet à la cage alors que Hardy arrivait juste devant le slot. Malgré une bonne fin de tiers et un nouveau lancer sur la cage d’Hilderman, les Grenoblois accusent un retard d’un but à la première pause face à des Niçois opportunistes.
Dès le début du deuxième tiers-temps les Brûleurs de Loups annoncent la couleur en prenant possession de la zone offensive. Deschamps prend un lancer sur une accélération mais Mölder bloque le palet. Puis c’est Aurélien Dair qui centre devant la cage pour Bachelet, laissé tout seul mais Mölder parvient à s’interposer devant le jeune international grenoblois. Le jeu est plus vif que lors du premier tiers-temps et Sloboda est tout près de prendre de vitesse la défense grenobloise mais il est repris par Hardy et son tir est détourné par Pintaric. Andersson tente sa chance côté fermé mais Mölder détourne le palet de l’épaule. Dair manque le cadre sur une passe en retrait de Bachelet. Ça chauffe pour Nice qui s’accroche toujours à son but d’avance mais qui continue à contrôler cette équipe grenobloise en zone neutre. Suite à un palet gagné derrière la cage, Koudri passe en retrait à Fleury qui voit son lancer dans l’axe heurter le poteau. Tamminen tente lui sa chance de loin mais son lancer est bloqué facilement par Pintaric. Grossetête place une grosse accélération qui lui permet de se présenter seul face à Mölder mais le portier niçois sort encore le grand jeu et remporte le face-à-face.
Grenoble ne manque pas d’opportunités et continue de pousser pour forcer l’égalisation. Le palet circule dans la zone niçoise mais les Aigles concèdent très peu d’occasions. Après un bon numéro en zone offensive, Leclerc sert Southorn qui prend un lancer dévié par Mölder. Finalement le défenseur grenoblois aura une deuxième chance et trouve l’ouverture grâce à l’écran formé par Koudri et Leclerc devant Mölder (2-2, 30’22). Cette égalisation donne beaucoup d’énergie aux Brûleurs de Loups qui campent dans la zone offensive.
Binner obtient une pénalité en zone offensive et les Isérois s’offrent une grosse séquence à six contre cinq avant que la pénalité soit effectivement sifflée contre Ruel. C’est la première supériorité du match pour Grenoble qui s’installe tout de suite. Un tir de Beauchemin dans le slot sème la panique devant Mölder mais Treille n’arrive pas à prendre le rebond. Mölder sort de nouveau un gros arrêt sur un one timer de Boivin. Puis Fleury manque de peu de reprendre le rebond suite à un tir de Hardy. Dair prend à son tour un tir sur réception suite à un décalage de Hardy mais Mölder se jette sur le palet. Les esprits s’échauffent entre Tiala et Dair alors que le Niçois tentait d’éjecteur un peu vigoureusement Bachelet du slot. Les deux joueurs sont pénalisés mais la supériorité numérique se poursuit avec les tirs qui se succèdent sur la cage niçoise : Binner, sans que le palet ne soit gelé par Mölder, puis Beauchemin qui ne cadre pas son tir mais le palet rebondit sur la balustrade et revient sur Boivin qui ne rate pas le cadre (3-2, 33’45). Les Brûleurs de Loups prennent l’avantage au score pour la première fois du match.
Kopta et Grossetête s’échangent des cinglages et partent se calmer tous les deux en prison. Berzins essaie de remettre les Aigles dans le bon sens mais il échoue sur la jambière de Pintaric qui n’avait plus grand-chose à faire depuis un long moment. Koudri essaie de creuser l’écart mais Mölder est présent. Les Aigles tentent plus en fin de période avec Tiala notamment qui parvient à déjouer Binner pour frapper à la porte de Pintaric qui dévie de la jambière. À 20 secondes de la fin de tiers, Salvé retient Fleury alors qu’il était parvenu à se présenter face à Mölder.
Grenoble commence la troisième période en supériorité numérique pour 1’40. Binner prend d’entrée un premier lancer mais le boxplay niçois se met rapidement en place. Les deux équipes reviennent à cinq contre cinq, Tiala déborde côté gauche et prend un tir, capté par Pintaric de la mitaine. Les Brûleurs de Loups font circuler le palet en zone offensive mais il faut une grosse intervention de Hardy sur Sloboda pour éviter une belle occasion niçoise. Mallet et Boivin repartent à l’offensive. Après une grosse séquence grenobloise, Mölder finit par geler la rondelle pour faire souffler son équipe. L’engagement reste gagné par Nice et Salvé arrive à prendre un lancer. Pintaric veille et de l’autre côté de la glace, Binner parvient à prendre un lancer dévié au passage par Hardy, ce qui trompe Mölder lequel laisse glisser tout doucement le palet sous ses jambières (4-2, 46’02). Après une frayeur initiale, les Brûleurs de Loups font le break et ont cette fois le match bien en mains. Les Grenoblois maintiennent tout de même la pression dans la zone offensive, avec Treille et Koudri tout près du slot. Southorn prend un lancer de la ligne bleue, bloqué par Mölder mais les Aigles ont du mal à sortir de leur zone pour rattraper leur retard.
Sur un palet mal dégagé par Hilderman, Tiala parvient tout de même à prendre un tir du revers, repoussé de la mitaine par Pintaric, prélude à une bonne période niçoise dans la zone offensive. Berzins part dans le dos de Southorn puis passe en retrait à Broutin face à une cage ouverte mais il ne parvient pas à contrôler le palet et cette grosse occasion n’aboutit pas pour Nice. Un tir de Cirgues est repoussé par Pintaric et sur la contre-attaque, Schmitt sert Boivin dans l’axe qui ajuste une nouvelle fois Mölder, mettant fin au suspense (5-2, 52’05). Sous l’impulsion de Tiala et de Raska, les Aigles essaient de prendre en défaut Pintaric mais la défense grenobloise est bien en place et Pintaric fait l’arrêt qu’il faut. Dans les dernières minutes, Binner fait trébucher Raska. Les Aigles installent leur jeu de puissance, Raksa prend un lancer mais la pénalité est finalement tuée assez facilement par les Brûleurs de Loups qui valident un deuxième succès dans cette série.
Les Brûleurs de Loups se sont fait une petite frayeur en étant menés rapidement 2-0 mais ils ont pu refaire leur retard petit à petit pour dépasser une équipe niçoise moins opportuniste dans la deuxième partie du match. Sous l’impulsion d’un Christophe Boivin en grande forme (triplé ce soir), les Grenoblois ont pris les devants au cours du deuxième tiers-temps pour finalement assurer leur succès assez tranquillement au troisième tiers. Pintaric, mis en difficulté sur les deux buts niçois, a ensuite fermé la porte pour éviter tout retour des Aigles.
Nice s’est montré une nouvelle fois très bon défensivement au cours du premier tiers-temps avant de lâcher prise progressivement sous les coups de boutoir grenoblois et ce malgré encore une fois un très bon Conrad Mölder. Avec deux victoires en deux matchs, les Brûleurs de Loups peuvent aller sereinement poursuivre la série du côté de Nice. Les Aigles en revanche auront la pression à domicile pour revenir à hauteur dans la série.
Désignés meilleurs joueurs du match : Christophe Boivin (Grenoble) et Nicolas Ruel (Nice)
Commentaires d’après-match :
Edo Terglav (entraîneur-adjoint de Grenoble) : « C’est toujours bien de commencer à la maison mais aussi un peu de pression parce que tu es chez toi, tu veux garder cet avantage de la glace. Deux matchs difficiles contre une équipe bien en place défensivement. On a vu hier la difficulté de marquer les buts à cinq contre cinq, mais on a été très bons dans les unités spéciales. Aujourd’hui on a modifié un peu notre façon de jouer dans la zone offensive, on a créé beaucoup plus d’occasions, d’ouvertures. Je suis content que ça ait fonctionné parce que c’est une équipe qui ne donne pas beaucoup devant la cage. Ils donnent des lancers mais ils ont de très bons défenseurs pour le box-out, ils sont très disciplinés… Hier on a montré un peu frustration quand ça allait moins bien mais aujourd’hui on a dit qu’il fallait qu’on travaille, même quand on est mené 2-0, on était calmes, on savait que notre temps allait venir. Plus le match avançait, mieux on était, on avait plus d’énergie, plus de momentums, on était plus dangereux. Mais si on fait le bilan, ce sont deux débuts de match un peu compliqués, il faut qu’on trouve nos émotions tout de suite. Je trouve qu’on est là, on a le palet mais on est juste moins patients à certains moments… Pourquoi on n’arriverait pas à marquer un ou deux buts toute de suite, ce serait plus calme. Là au contraire, c’est eux qui profitent de nos erreurs plus que des chances qu’ils créent. C’est important qu’on reste calme, qu’on garde la possession du palet et qu’on attende nos chances. Si on regarde les matchs, on a 70% de possession du palet, on sait que ça va être pareil à Nice, ils vont attendre et essayer de marquer sur les contres, c’est juste à nous d’être bien défensivement quand on perd le palet. On ne veut pas juste contrôler le palet mais aussi être plus physiques, mettre plus de pression. Maintenant c’est eux qui vont avoir cette pression-là parce qu’ils jouent chez eux, et c’est à nous d’imposer le tempo dès le début. Il faut les aborder à 0-0, il ne faut pas qu’on pense trop si on finit en 4, ou on mène 3-0… Non là c’est 0-0, on est chez eux, il faut avoir cette mentalité de vouloir bien faire, d’aller chercher cette première victoire. On veut les matchs un à la fois, chaque match est important, pas juste les victoires mais aussi comment on joue, beaucoup de sacrifices, c’est ça qu’on aime beaucoup, on est une équipe qui aime avoir le palet, pratiquer le jeu offensif mais on est très fier de défendre aussi, et de faire les choses biens devant le gardien, bloquer les shoots, et je trouve qu’on est vraiment monté d’un niveau de ce côté-là. Damien, c’était une nouvelle à laquelle on ne s’attendait pas, c’est son choix, il faut voir tout ce qu’il a fait pour le club et moi j’étais là quand il est arrivé pour la dernière fois… Maintenant ce serait bien de bien finir en beauté pour lui aussi… On sait que quand tu veux partir de ce sport-là, c’est en haut, et pourquoi pas avec un titre. »
Christophe Boivin (attaquant de Grenoble) : « Il a fallu un peu de temps pour nous mettre en marche, on tire de l’arrière 0-2 et puis on trouve le moyen de marquer des buts. Je pense que c’est ce qu’on voulait faire, démontrer notre vrai jeu. À partir du deuxième tiers on a dominé le match et on n’a pas regardé en arrière. On a eu beaucoup de jeu avec le palet dans la zone de Nice, je pense qu’on contrôle bien le match… Peut-être attaquer un peu plus au milieu, créer plus de chances mais on a eu nos chances et on a été opportunistes, c’est la bonne nouvelle. Quand le palet rentre, c’est bon pour nous. On a imposé notre jeu au deuxième tiers et au troisième tiers on a été intelligents aussi, on a bien géré et on a réussi à remporter ce match n°2. Il faut imposer notre style à nous dès le départ. Pour les matchs 3 et 4, il faut imposer notre rythme et je pense que ça va bien aller, c’est ce qu’il faut faire. Ça fait toujours plaisir de marquer des buts, un triplé je peux pas demander mieux personnellement et j’en ai fait bénéficier l’équipe, on a remporté la victoire donc oui c’est une belle soirée. À chaque match, c’est souvent le premier but qui lance la machine. C’est ce qui a été ce soir, on a fait 1-2 jusqu’à 5-2. Donc oui c’est ce qui a lancé le match. Maintenant il faut imposer notre rythme dès le départ, il faut être solides autant défensivement qu’offensivement et ne rien leur donner. Moi je prends une punition en première période et ils marquent là-dessus donc ils ont pris leur chance. Si on est intelligent et qu’on reste dans notre système, qu’on est compact en unité de cinq, comme on l’a fait cette année quand on a eu du succès, c’est la clé. »
Grenoble – Nice 5-2 (1-2, 2-0, 2-0)
Samedi 1er mars 2025 à 20h15 à Pôle Sud. 4208 spectateurs.
Arbitres : Geoffrey Barcelo et Clément Goncalves assistés d’Alexia Cheyroux et Quentin Ugolini
Pénalités : Grenoble 8’ (2’, 4’, 2’), Nice 8’ (0’, 8’, 0’)
Tirs : Grenoble 41 (9, 16, 16), Nice 22 (7, 3, 12)
Engagements : Grenoble 42 (14, 17, 11), Nice 28 (10, 10, 8)
Évolution du score :
0-1 à 08’28 : Broutin assisté de Berzins et Salvé
0-2 à 14’11 : Kopta assisté de Loizeau et Kalan (sup. num.)
1-2 à 14’56 : Boivin assisté de Hilderman et Andersson
2-2 à 30’22 : Southorn assisté de Schmitt et Leclerc
3-2 à 33’45 : Boivin assisté de Beauchemin et Treille (sup. num.)
4-2 à 46’02 : Hardy assisté de Binner et Farnier
5-2 à 52’05 : Boivin assisté de Schmitt et Beauchemin
Grenoble
Attaquants :
Christophe Boivin (2’) – François Beauchemin – Alexandre Mallet
Matias Bachelet – Nicolas Deschamps (A) – Aurélien Dair (2’)
Sacha Treille (C) – Adel Koudri – Guillaume Leclerc [ou Damien Fleury (A)]
Théo Gueurif – Valentin Grossetête (2’) – Loïc Farnier
Défenseurs :
Kyle Hardy – Alexis Binner (2’)
Jacob Andersson – Jarod Hilderman
Jordon Southorn – Charles Schmitt
Gardien :
Matija Pintaric
Remplaçants : Cebald Debiak (G). Absents : Jakub Štěpánek, Pierre Crinon, Samuel Régis, Hugo Nogaretto (surnuméraires), Antoine Fertin (prêté à Cergy).
Nice
Attaquants :
Marek Sloboda – Joseph Broutin – Daniels Berzins
Taavi Tiala (A) (2’) – Adam Raska – Nicolas Ruel (C, 2’)
Ondrej Kopta (2’) – Luka Kalan – Teemu Loizeau
Alexis Sutor (A) – Hugo Proux – Julien Msumbu
Défenseurs :
Yoan Salvé (2’) – Louis Cirgues
Joona Tamminen – Leevi Karjalainen
Sebastian Miedema – Jules Lefebvre
Gardien :
Conrad Mölder
Remplaçants : Raphaël Garnier (G). Absents : Maxime Corvez, Filip Dvorak, Harijs Brants, Marc-André Levesque (tous blessés).