Les Brûleurs de Loups se sont qualifiés relativement aisément en quatre matchs face à Nice en quart de finale. Une série sans histoire pour Grenoble, contrairement à celle qui a opposé les Dragons de Rouen aux Gothiques d’Amiens, qu’il a fallu sept matchs pour départager. Et alors qu’on s’attendait à un remake des finales 2022 et 2023 en demi-finale, les Gothiques ont créé la surprise en venant à bout du champion de France en titre en s’imposant mercredi à l’île Lacroix (3-2) lors du septième match. Deux jours plus tard, ils se retrouvent à Pôle Sud pour disputer leur premier match de la série de demi-finale contre Grenoble. Pas le temps de souffler, donc, pour Amiens : alors que Grenoble n’a plus joué en compétition depuis 10 jours, Amiens s’apprête à jouer ce soir et demain soir ses quatrième et cinquième matchs de la semaine.
Les retrouvailles entre les deux équipes s’annoncent également explosives car les matchs entre Grenoble et Amiens ont été passablement animés cette saison. Avantage tout de même à Grenoble qui l’a emporté quatre fois (5-0, 6-1, 6-0 et 4-2 en coupe de France) contre une seule à Amiens (4-2).
Les Brûleurs de Loups sont seulement privés de Grossetête, suspendu après son expulsion lors du match 3 contre Nice puis avec de nouveau lors d’un match de Chambéry contre Nantes. Regis et Nogaretto sont surnuméraires. Amiens se présente au complet avec le retour de Brittain dont la suspension a été réduite à trois matchs et Larinmaa en surnuméraire. Pintaric et Kozun, héroïque à Rouen, seront les gardiens titulaires pour ce premier match.
L’entrée en matière des Grenoblois est rythmée et Kozun repousse un premier lancer de Crinon alors que Dair était présent pour prendre le rebond. Sur une très bonne entrée de zone, Mallet laisse en retrait dans l’axe à Hilderman qui manque le cadre. Mais après cinq minutes de jeu, il y a peu d’occasions à se mettre sous la dent et les deux gardiens ne sont pas trop sollicités. Après une bonne accélération, Leclerc parvient à glisser le palet à Gueurif qui rate son contrôle face à la cage. C’était la meilleure chance pour Grenoble depuis le début. Une première pénalité est appelée contre Cepon pour avoir fait trébucher Gueurif dans la zone amiénoise. Le jeu de puissance est rapidement installé, Beauchemin manque de peu un one timer. Hardy tente sa chance de loin mais Kozun repousse et la défense amiénoise parvient à se dégager. Dair tente un one timer en bonne position mais le portier amiénois est encore bien présent. Malgré ces quelques tentatives, le boxplay amiénois tient bon.
La première grosse opportunité du match est pour Grenoble avec une passe en profondeur de Southorn qui lance Boivin en breakaway mais le top scorer grenoblois perd son duel avec Kozun. Sur une contre-attaque amiénoise, Hardy plonge pour neutraliser un centre de Bastien Maia. Matias Bachelet tente d’exploiter pour sa part une passe de Fleury mais il se heurte à un Kozun bien positionné. Puis c’est Fleury qui reprend à bout portant un centre de Deschamps devant le slot mais Kozun est une nouvelle fois impérial.
Les Gothiques sont bien en place dans ce match et bloquent les Grenoblois, les obligeant à tirer de loin et s’en remettant à Kozun. Sur une relance un peu précipitée de Kozun, Deschamps récupère le palet et sert Hardy à la ligne bleue mais le portier amiénois parvient à repousser la rondelle. Les Gothiques arrivent petit à petit à desserrer l’étau et sur une contre-attaque un tir du revers d’Ugo Tocquin est paré par Pintaric. Le portier grenoblois repousse un lancer lointain de Lepage alors que les Amiénois commencent à investir un peu plus longtemps la zone grenobloise.
Magovac commet un cinglage sur Mallet. Avec l’attaquant supplémentaire, Kyle Hardy prend un puissant lancer de la ligne bleue qui vient s’écraser sur le poteau. Deuxième supériorité numérique pour Grenoble qui a l’occasion de concrétiser sa domination. Bachelet essaie de trouver Fleury devant le slot mais la défense amiénoise est bien en place. Fleury qui manque de peu de glisser le palet au fond de la cage mais le palet s’échappe pour quelques centimètres. Deschamps se fait contrer au moment où la pénalité de Magovac se termine. Lavigne peut partir en contre-attaque lancer sur Pintaric qui repousse mais le palet revient dans la crosse de Phelan qui remet sur Cepon lequel décale Lavigne dont le tir instantané surprend le gardien slovène (0-1, 19’41). Gueurif a tout de suite une opportunité d’égaliser sur une passe de Leclerc mais il échoue sur Kozun. Après avoir dominé de manière stérile, les Brûleurs de Loups se font surprendre dans les dernières secondes et se retrouvent menés à l’issue du premier acte.
Amiens commence la deuxième période avec de bonnes opportunités, Djemel lance sur la cage et Pintaric laisse un rebond. Mais Lavigne accroche Deschamps, ce qui donne une bonne occasion à Grenoble de revenir au score en supériorité numérique. Boivin allume une première mèche après un bon décalage de Binner mais Kozun repousse le palet. Grenoble est bien installé mais ni Hardy ni Dair n’arrivent à trouver l’ouverture malgré une pression forte mise sur la cage amiénoise. Un lancer de Dair heurte même le poteau avant de revenir devant la cage.
Le rythme est moins élevé dans ce deuxième tiers-temps avec des Gothiques qui arrivent bien à contenir les Grenoblois. Bachelet parvient tout de même à prendre un lancer lointain, repoussé également par Kozun. Et c’est à peu près tout ce que les Isérois peuvent faire face à une équipe bien positionnée. Schmitt et Dair s’y essaient à leur tour mais il n’y a pas assez de trafic devant la cage pour gêner le portier amiénois. Mais sur un engagement anodin gagné en zone offensive par Koudri, Treille ajuste Kozun d’un petit tir du poignet croisé (1-1, 26’39). Revenus à égalité, les Brûleurs de Loups ont la dynamique de leur côté, Crinon prend un tir non cadré. Beauchemin puis Hardy prennent leur chance à tour de rôle pour tenter de forcer le verrou amiénois. Binner trouve un décalage parfais pour Hardy mais la reprise du défenseur grenoblois vient s’écraser sur le poteau.
La pression grenobloise s’intensifie avec un palet mis à la cage par Crinon et dévié involontairement par Magovac. Amiens arrive toute de même à prendre quelques tirs à l’image de Maia ou de Tessier qui tente de bonifier un palet qui traîne dans la zone grenobloise. Pintaric répond présent. La défense grenobloise laisse parfois un peu trop d’espace à Phelan par exemple qui peut s’avancer pour prendre un tir de près. Svanenbergs exploite à son tour un palet en entrée de zone pour tester Pintaric. Les occasions sont plus du côté d’Amiens désormais même la multiplication de pertes de palet de part et d’autre a tendance à hacher le jeu. Mais sur une contre-attaque éclair et parfaitement négociée, Lavigne remonte le palet à la faveur d’un changement de ligne tardif des Grenoblois, il glisse le palet à Djemel qui fait le tour de la cage pour servir parfaitement Phelan dans l’axe, libre de tout marquage, qui ajuste Pintaric à bout portant (1-2, 36’05).
De nouveau menés, les Brûleurs de Loups doivent repartir à l’assaut de la cage amiénoise. Suite à un magnifique jeu en triangle entre Boivin, Beauchemin et Mallet, ils sont tout près d’égaliser mais Cepon se jette et dévie le palet du patin… sur le poteau. Grenoble essaie d’emballer la rencontre en fin de tiers mais la défense amiénoise est bien regroupée au tour de Kozun. Pintaric sort une belle mitaine sur un tir de Svanenbergs et les Gothiques rentrent au vestiaire avec toujours un but d’avance face à des Grenoblois qui peinent à accélérer le jeu face à un adversaire bien positionné.
Les Grenoblois doivent remonter un but en 20 minutes pour au moins chercher la prolongation. Ils tentent d’amener le palet en zone offensive mais sans se montrer dangereux. À l’inverse leur fébrilité défensive les met en danger comme sur cette passe en retrait de Crinon pour Southorn récupérée par Tessier qui se présente face à Pintaric, mais il est repris de justesse avant de pouvoir déclencher son tir. Mais sur un coast to coast dont il a le secret, Binner débloque la situation d’un lancer précis qui vient se loger en lucarne (2-2, 42’30). Revenus à égalité, les locaux retrouvent la confiance sur cette action pourtant anodine.
Les Gothiques réagissent avec une contre-attaque de Julien Tessier qui profite de la passivité de Southorn pour prendre un lancer repoussé in extremis par Pintaric. La contre-attaque grenobloise est redoutable. Boivin donne le palet à Beauchemin qui remet sur Boivin qui n’a plus qu’à pousser le palet dans la cage ouverte, Kozun n’ayant pas eu le temps de se replacer (3-2, 43’20). En l’espace d’une minute, Grenoble a complètement renversé le match et prend les commandes au score pour la première fois.
Les Grenoblois continuent de mettre la pression dans le camp amiénois avec un lancer de Bachelet difficilement capté par Kozun. Sur un palet perdu par la défense amiénoise, Leclerc prend un tir en bonne position, contré. En maîtrise du palet, les Grenoblois semblent désormais sereins. Les Gothiques ont du mal, eux, à s’approcher de la cage grenobloise. Après un bon enchaînement entre Bachelet et Fleury, ce dernier arrive en position face à la cage mais son tir s’envole au-dessus de la cage. Hilderman s’avance et prend un tir sans être inquiété mais cette fois Kozun fait l’arrêt.
Grenoble multiplie les occasions et surtout maintient le jeu dans la zone amiénoise. Deschamps manque de peu un rebond suite à un tir de Bachelet. Sur un palet perdu par Cepon, Leclerc place une accélération pour servir en retrait Gueurif mais Kozun est sur la trajectoire. Pintaric n’est guère inquiété dans cette troisième période et les Brûleurs de Loups semblent faire défiler le chrono. Deschamps aurait pu enfoncer le clou en héritant d’un palet face au but mais il manque sa reprise. Une reprise de Phelan en pivot passe à quelques centimètres de la cage grenobloise. Un tir de Southorn est repoussé par Kozun. Et alors que les Grenoblois semblent gérer la fin de rencontre, un dégagement de Crinon est renvoyé sur la cage par Magovac. Le rebond est pris par Svanenbergs qui ressort pour Cepon lequel décale sur… Maia qui égalise à bout portant alors que Crinon et Southorn n’y ont vu que du feu (3-3, 55’51). Les Gothiques font preuve de réalisme en marquant sur une de leurs seules occasions du tiers.
Tout est relancé et les Brûleurs de Loups ont pris un gros coup sur la tête avec cette égalisation inattendue. Ils essaient tout de même de se relancer mais les Gothiques se déploient rapidement en contre-attaque : Matima efface Binner pour se retrouver en situation de deux contre un. La passe de Matima évite Boivin qui était revenu défendre et trouve Svanenbergs qui pousse le palet au fond à la stupeur générale dans Pôle Sud (3-4, 58’06). Dès lors Hånberg n’hésite pas, il demande un temps mort et sort son gardien pour aller chercher l’égalisation. Et les Grenoblois y parviennent suite à un engagement gagné par Beauchemin suivi d’un lancer de Binner dévié par Treille juste devant la cage (4-4, 59’18). C’est finalement la prolongation qui devra départager les deux équipes pour ce premier match de la série.
Pintaric fait un premier arrêt mais c’est Grenoble qui a la meilleure opportunité du début de prolongation avec Deschamps qui lance Fleury qui se présente face à la cage mais ne cadre pas son tir. Fleury qui a une deuxième chance de près mais qui n’arrive pas à négocier le palet. Deschamps fait trébucher Lavigne et reçoit deux minutes de pénalité. Amiens évolue donc à 4 contre 3, mais dans la foulée, une crosse haute de Brittain sur Pintaric remet les deux équipes à égalité numérique. Bachelet a une double opportunité face à la cage mais Kozun sort un double arrêt. Beauchemin s’avance et tente à son tour mais Kozun est encore présent. Fleury reçoit le palet devant le slot mais sa tentative de marquer en se retournant est repoussée par Kozun. Amiens arrive à remettre la crosse sur le palet et assure une bonne présence dans la zone offensive. Une passe redoublée entre Treille et Dair aurait pu permettre à Grenoble de l’emporter. Après, c’est au tour de Leclerc de tenter sa chance de près.
Sur une seule occasion, Phelan aurait pu emporter la mise pour Amiens, à deux reprises il a le palet de la gagne au bout de la crosse mais Pintaric parvient à repousser le palet. Dans la foulée Lepage est sanctionné pour une charge avec la crosse sur Boivin alors qu’il avait subi un cinglage quelques instants auparavant. En voulant se faire justice lui-même, il écope d’une pénalité majeure qui permet à Grenoble de terminer en supériorité numérique. Beauchemin trouve le poteau de près sur le power-play. Kozun repousse un one timer de Boivin. Binner manque le cadre une première fois puis prend encore un tir repoussé par la bande alors que le rebond pris par Beauchemin termine sur le poteau. Mallet de près aurait pu marquer le but de la victoire dans les ultimes secondes mais Kozun héroïque repousse cette ultime tentative.
Malgré une incroyable domination grenobloise pendant la prolongation (10 tirs cadrés à 1), les Gothiques arrachent la séance de tirs au but. Une séance qui sourit aux visiteurs puisque Kozun repousse les quatre tentatives grenobloises alors que Pintaric s’incline face à Tessier et Gibert.
Les Gothiques d’Amiens s’imposent donc pour ce match n°1 dans la continuité de leurs trois matchs consécutifs remportés pour renverser la série face à Rouen. Les deux équipes ont eu tour à tour l’opportunité de gagner : Amiens a mené deux fois au score avant de se faire rejoindre puis dépasser en début de troisième tiers-temps. On pensait alors que Grenoble avait fait le plus dur et gérait tranquillement les minutes restantes mais c’était sans compter sur la fébrilité défensive affichée par Grenoble et l’opportunisme d’Amiens qui marque deux buts dans les cinq dernières minutes pour virer en tête à deux minutes de la fin. L’égalisation arrachée dans les ultimes secondes du troisième tiers et une prolongation largement dominée redonnent le momentum aux Brûleurs de Loups. Mais la séance de tirs au but leur est fatale. Les hommes de Per Hånberg pourront longtemps regretter s’être fait rejoindre alors qu’à 3-2 le match semblait en poche avec qui plus est la maîtrise du palet. Mais une nouvelle fois un marquage assez laxiste en défense et des revirements trop nombreux ont permis à Amiens de se relancer.
On retiendra également l’excellent comportement en infériorité numérique des Gothiques qui n’ont pas encaissé de but ce soir dans cette situation. Les Amiénois ont été fidèles à leur réputation d’équipe accrocheuse dans un match très correct où aucun débordement n’est à signaler. Avec un doublé, Treille s’est illustré côté grenoblois alors que les lignes amiénoises ont toutes été actives ce soir. Le MVP amiénois est sans doute Kozun qui a été héroïque en fin de match et pendant la séance de tirs au but, comme il l’avait été face à Rouen. Désormais dos au mur, les Brûleurs de Loups doivent à tout prix l’emporter demain pour égaliser dans la série.
Désignés meilleurs joueurs du match : Sacha Treille (Grenoble) et Zach Lavigne (Amiens)
Commentaires d’après-match :
Mario Richer (entraîneur d’Amiens) : « On est une équipe qui continue à travailler constamment et c’est ce qu’on a fait même si on tirait de l’arrière. On est revenus deux fois dans le match, c’est notre identité de travailler fort 60 minutes. Même si c’est difficile dans notre zone, les gars font preuve de composure, ils contrôlent les émotions. Et ils font bien ça. C’est sûr que de battre un des plus gros, comme je dis tout le temps, Rouen c’est le PSG, là on s’attaque au Real Madrid. Quand tu regardes tous les salaires qui sont donnés ici, tu mets les cinq plus gros salariés ici avec le gardien, c’est autant d’argent que toute notre équipe. On est une équipe de milieu de plateau avec un budget limité et quand tu vois qu’on est capable de compétitionner contre eux, félicitations à toute l’organisation, à tout le monde, ça rend fier les partisans et la ville d’Amiens. Ce n’est pas facile de les contenir mais c’est une victoire d’équipe. À 3 contre 4 en prolongation, il y a eu beaucoup de tirs bloqués, tout le monde met l’épaule à la roue, tout le monde veut faire partie de la solution. Match après match, ce sont des joueurs différents qui comptent les buts, tout le monde participe, on a trois/quatre trios qui font en sorte de travailler très fort. Notre gardien a été très bon, ça lui fait quatre matchs en six jours, il faut le faire. On n’arrête pas de jouer là avec les changements de la fédé qui ont mis les matchs le samedi, le lundi et le mercredi… En plus on n’a pas joué samedi, on a joué dimanche ! Dimanche, lundi, mercredi, et on joue demain donc ça va être cinq en sept… Dans l’année on ne fait jamais deux matchs en deux soirs dans notre ligue mais en play-offs, on ne fait que ça… Contre Rouen, on a joué trois fois deux matchs de suite ! Notre équipe est top shelf, elle est en forme. Les joueurs sont en grande forme physique, et on va être là demain et on va travailler très fort comme d’habitude. Grenoble, ils sont très très forts, il y a une p*** d’équipe, pour moi ils devraient gagner cette année. Ils ont été en finale de la coupe de France, en finale de la Coupe Continentale… L’équipe favorite pour gagner, c’est eux… Aucun doute. Nous on travaille très fort, c’est notre ADN et tout le monde participe. On est l’équipe surprise, ce n’est pas qu’on aime être ça mais on a causé une surprise… Battre Rouen qui a gagné les deux dernières années, qui a participé à la CHL cette saison. On n’a pas battu une équipe de pied de céleri, on a battu une p*** d’équipe donc on arrive ici et on veut causer une autre surprise tout simplement, on sait que Grenoble c’est LA grosse équipe de la ligue donc on veut juste causer une surprise, jouer un peu les trouble-fête, voilà… »
Edo Terglav (entraîneur-adjoint de Grenoble) : « On a perdu. C’est le premier match d’une série en sept matchs, il faut en gagner quatre. Personne n’a dit qu’Amiens allait venir ici nous donner les deux matchs, ils ont battu Rouen parce qu’ils ont mérité donc on s’attendait à une équipe pleine d’émotion, pleine d’énergie. Je trouve qu’on a bien géré les vingt premières minutes, on était en contrôle, tout. Après, on a un peu trop joué de la façon qu’ils veulent, on a perdu beaucoup trop de palets à la ligne bleue, ils ont cherché un peu d’énergie en marquant les buts sur nos turnovers et c’est là que j’ai trouvé qu’on n’a pas gardé les choses simples et qu’on s’est mis dans le trouble tous seuls. Le match ne s’est pas joué en prolongation, il s’est joué en deuxième période où on a trop donné de chances, causé des erreurs. Il faut rapidement faire un reset, il y a un autre match qui arrive très vite. C’est ça les play-offs, on s’attendait à une série très longue. La première bataille est perdue, on est prêt pour la deuxième demain. Même si on dit qu’ils ont joué beaucoup, qu’ils sont fatigués… C’est une équipe qui travaille 60 minutes, qui a beaucoup de caractère. Gagner les matchs en play-offs, c’est dur. Il faut être constant 60 minutes, il faut jouer de la même façon. Quand on est très haut, il ne faut pas être trop haut non plus et quand on est bas, il faut vite revenir et se reconcentrer. Aujourd’hui, c’était un peu le problème… Quand on revient en troisième période, je nous sentais un peu trop confiants. Tout a été dit, on a vu l’équipe contre laquelle on joue, on savait tous ça avant, maintenant il faut le mettre sur la glace et faire la différence. Les matchs de play-off, c’est beaucoup d’émotions, beaucoup de sacrifices, et je trouve qu’eux l’ont fait plus aujourd’hui que nous. »
Mattias Bachelet (attaquant de Grenoble) : « C’est clair qu’on est déçus mais on n’est pas abattus, loin de là. On sait qu’on a grillé une cartouche et on va essayer de bien récupérer ce soir, de bien dormir et demain on va revenir en ayant à cœur de livrer une belle prestation dans notre patinoire, avant de partir pour deux matchs à Amiens. On va tout faire pour revenir ici jouer un match 5. Il n’y pas du tout de panique, on va essayer de se remobiliser demain et c’est tout. On savait à quoi s’attendre, on leur a laissé beaucoup de chances, notamment au deuxième tiers, c’est là qu’on perd le match. On n’a pas du tout été surpris, on savait qu’ils allaient arriver forts, ils viennent de sortir Rouen, ce n’est pas rien. C’est à nous de nous ajuster et de revenir encore plus forts demain. Aujourd’hui on a manqué de cette précision dans le dernier geste, on aurait pu plier le match avant. On a loupé pas mal d’occasions donc il va falloir qu’on se concentre sur ce qu’on est capable de faire, on l’a fait pendant la saison donc il faut juste être plus concentrés et faire en sorte que ces occasions rentrent. On a encore largement le temps de passer devant et de gagner cette série donc aucune panique, on a juste hâte de jouer demain. On était prêt, on s’est bien entraîné cette semaine, je ne pense pas qu’il y avait un manque de rythme, c’est un manque de concentration sur les choses simples notamment au deuxième tiers. »
Sacha Treille (capitaine de Grenoble) : « Je pense que clairement on leur donne à chaque fois des chances de revenir dans le match, on a été un peu fragiles défensivement et si on regarde la globalité du match, on a quand même beaucoup plus d’occasions mais c’est plus dur d’aller marquer les buts. C’est une équipe qui ne lâche rien, on l’a vu sur leur série d’avant, là-dessus il n’y a pas de soucis, on sait qu’ils sont capables de rebondir à n’importe quel moment, maintenant c’est à nous d’apprendre à mieux jouer avec le palet et d’essayer d’enfoncer un peu plus les équipes adverses. Le point positif c’est qu’on donne de l’extra temps dans les jambes d’Amiens avec dix minutes en plus, il faut continuer à bosser, travailler fort et ça va venir. On a essayé, ça n’a pas marché, il y a des jours où ça nous sourit plus dans ces situations, là le power-play n’était pas très beau ce soir, on va essayer de corriger ça, analyser très vite avant le match de demain et surtout bien récupérer. Il y a zéro panique, on est conscient que c’est un petit match, certes on aurait voulu le gagner, on aurait pu d’ailleurs le gagner mais voilà, il nous échappe, il va falloir juste se remobiliser et aller au combat demain. »
Grenoble – Amiens 4-4 (0-1, 1-1, 3-2, 0-0) / 0-2 aux tirs au but
Vendredi 14 mars 2025 à 20h15 à Pôle Sud. 4208 spectateurs.
Arbitres : Geoffrey Barcelo et Clément Goncalves assistés d’Éric Briolat et Nicolas Constantineau
Pénalités : Grenoble 2’ (0’, 0’, 0’, 2’), Amiens 33’ (4’, 2’, 0’, 2’+5’+20’)
Tirs : Grenoble 49 (16, 11, 12, 10), Amiens 29 (9, 11, 8, 1)
Engagements : Grenoble 53 (12, 17, 17, 7), Amiens 33 (7, 10, 13, 3)
Évolution du score :
0-1 à 19’41 : Lavigne assisté de Cepon et Phelan
1-1 à 26’39 : Treille assisté de Dair et Koudri
1-2 à 36’05 : Phelan assisté de Djemel et Lavigne
2-2 à 42’30 : Binner assisté de Pintaric
3-2 à 43’20 : Boivin assisté de Beauchemin et Mallet
3-3 à 55’51 : Maia assisté de Svanenbergs et Cepon
3-4 à 58’06 : Svanenbergs assisté de Matima et Magovac
4-4 à 59’18 : Treille assisté de Binner et Beauchemin
Tirs au but :
Grenoble : Boivin (manqué), Bachelet (manqué), Dair (manqué), Treille (manqué).
Amiens : Matima (manqué), Svanenbergs (manqué), Tessier (réussi), Gibert (réussi).
Grenoble
Attaquants :
Christophe Boivin – François Beauchemin – Alexandre Mallet
Matias Bachelet – Nicolas Deschamps (A, 2’) – Damien Fleury (A)
Sacha Treille (C) – Adel Koudri – Aurélien Dair
Loïc Farnier – Théo Gueurif – Guillaume Leclerc
Défenseurs :
Kyle Hardy – Alexis Binner
Jacob Andersson – Jarod Hilderman
Jordon Southorn – Pierre Crinon
Charles Schmitt
Gardien : Matija Pintaric [sorti de 58’13 à 59’18]
Remplaçants : Kirill Dorofeev (G). Absents : Jakub Štěpánek, Samuel Régis, Hugo Nogaretto (surnuméraires), Antoine Fertin (prêté à Cergy), Valentin Grossetête (suspendu).
Amiens
Attaquants :
Rudy Matima – Janis Svanenbergs – Antonin Plagnat
Zachary Lavigne (C, 2′) – James Phelan (A) – Ilies Djemel
Gauthier Gibert – Julien Tessier – Bastien Maia
Noa Besson – Guillaume Roussel – Ugo Tocquin
Défenseurs :
Justin Bergeron (A) – Mathieu Mony
Kristjan Cepon (2′) – Aleksandar Magovac (2′)
Jordan Lepage (5’+20′) – Joshua Brittain (2′)
Gardien :
Taran Kozun
Remplaçants : Clément Fouquerel (G), Raphaël Opoma Ngombo. Absent : Jesper Larinmaa (surnuméraire).