De retour en demi-finale pour la première fois depuis 2019 et un balayage subi contre les Brûleurs de Loups, les Gothiques ont mis un point d’honneur à s’affirmer comme une force en puissance de cet exercice 2024-2025. Sur sa lancée du quart de finale remporté contre l’éternel rival, Amiens a crée une petite surprise lors du premier match en terre iséroise (3-4 t.a.b) pour mettre la pression sur le grand favori. Battus lors de la deuxième rencontre, sans Ilies Djemel dont la saison est terminée, les joueurs de Mario Richer restent néanmoins dans le coup au moment de revenir à la maison et sont en quête d’au moins un succès synonyme d’un nouveau match assuré au Coliseum. En face, l’objectif grenoblois annoncé est clair : remporter les deux manches en Picardie pour finir le travail en cinq, à Pôle Sud, samedi. Bien plus difficile à réaliser qu’à simplement évoquer.
Grenoble domine
Sans complexe, les Samariens s’affairaient à mettre la pression dès les premières secondes. De la bleue, Čepon prenait un bon lancer de la bleue qui mettait la pression sur un Pintarič pas totalement serein (0’20). Un avertissement sans frais pour des Grenoblois qui posaient tout doucement leur jeu. Paradoxalement, c’est sur un jeu non construit que la flamme s’allumait. Deschamps interceptait le palet dans la crosse de Maïa, partait en duel mais le perdait face à Kozun (4’). Quelques minutes plus tard, en supériorité, Fleury interceptait une mauvaise relance et lançait immédiatement mais connaissait le même sort (10’). Sans être flamboyant, les Isérois s’affirmaient de plus en plus en zone offensive et, à ce petit jeu, Hardy parvenait à trouver une sublime passe pour un Dair complètement esseulé dont le tir était également stoppé par le gardien amiénois (13’).
La juste récompense finissait tout de même par arriver pour des Brûleurs de Loups plus entreprenants lorsque Leclerc tentait un tir de la bleue et trouvait le fond des filets sous les contestations de Kozun et du banc amiénois qui réclamaient une crosse haute sur une déviation de Gueurif devant le but. Après un long interlude pour révision vidéo, le but était finalement validé (0-1, 15’29). Un coup de froid qui précédait un coup de chaud : dans les secondes qui suivaient, Deschamps envoyait un bon tir qui n’était repoussé que par la transversale (16’). À cinq contre quatre pour finir la période, les Picards trouvaient enfin le chemin de la zone offensive pendant une longue séquence. De quoi apporter le danger et forcer Pintarič à un double arrêt de près sur Brittain (18’) pour conserver l’unique but d’avance au buzzer.
Amiens surprend son monde
Relancés par une fin de période à leur avantage, les Gothiques démarraient à nouveau pied au plancher le tiers médian. Lepage réalisait un gros travail à l’attaque, Svanenbergs trouvait Matima au deuxième poteau et ce dernier trouvait le fond des filets (1-1, 21’30). À peine le temps de savourer pour le public que, trouvé par Gibert sur une bonne entrée en zone, Tessier s’infiltrait, lançait du poignet et faisait exploser les 3000 personnes garnissant les travées du Coliseum (2-1, 21’51).
Ce début de tiers en fanfare semait réellement le doute dans les têtes iséroises. Si Boivin tentait sa chance, cela n’inquiétait que très peu un Kozun vigilant (23’30). Toujours en contrôle du palet mais bien moins convaincants, les protégés de Per Hånberg se frustraient face à la solidité du bloc défensif local et à un gardien impeccable. Symbole de ce manque de solution, un tir de Treille qui manquait de puissance et arrivait sur le plastron de Kozun malgré une longue phase de possession dans la zone amiénoise (32’40).
De moins en moins sereins, les vainqueurs de la saison régulière se rendaient coupables de plus en plus fréquemment d’erreurs techniques mais faisaient également des fautes évitables. Coupable d’un cinglage, Boivin laissait les siens à un de moins pendant deux minutes (33’49). Si la pénalité était parfaitement tuée, le retour à égalité numérique était plus laborieux puisqu’après un cafouillage sur une récupération haute de Bastien Maïa, le palet revenait sur Matima qui faisait sauter la gourde de Pintarič et enflammait encore un peu plus le Coliseum (3-1, 36’00). Portés par un public en feu, les Gothiques comptaient également sur un Kozun irréprochable en fin de tiers sur un tir en pivot de près de Beauchemin (38’) pour garder une avance qui semblait presque inespérée plus tôt dans la rencontre, mais aussi se rapprocher d’un potentiel exploit.
Les Gothiques craquent
Cela se matérialisait encore plus sur un nouveau début de tiers à l’avantage des protégés de Mario Richer. Roussel interceptait le palet en zone offensive et prenait un bon lancer stoppé par Pintarič (40’10). Cela avait le don de réveiller les Grenoblois qui profitaient d’un réajustement dans l’alignement pour apporter plus de danger. Trouvé par une passe intelligente de Leclerc – nouvellement sur cette ligne pour cette ultime période – Fleury était lancé en contre et trompait Kozun (3-2, 44’29).
Dans les secondes qui suivaient, Deschamps était à son tour atteint sur une échappée et ne manquait pas la cible non plus pour égaliser (3-3, 44’47). Un coup de massue comme celui des Gothiques à la période précédente qui forçait Mario Richer à prendre son temps mort pour remobiliser ses troupes.
Cela marchait quelque peu, notamment sur l’investissement défensif retrouvé après deux errements qui coûtaient cher. Et lorsque Deschamps était mis au cachot, le Coliseum reprenait logiquement espoir. La supériorité numérique prenait du temps à s’installer mais finissait par aboutir sur un lancer dangereux de la bleue de Bergeron amenant à un sérieux cafouillage devant le but d’un Pintarič qui parvenait finalement à geler la rondelle (50’). Une petite lumière dans une ultime période à l’avantage d’Isérois qui cherchaient le but du K.O.
Dominateurs, les visiteurs du soir voyaient Leclerc se faufiler dans la défense d’un très beau slalom mais l’ancien amiénois était stoppé par Kozun. Au bord de la rupture, les Picards cédaient logiquement quelques instants plus tard quand, depuis la gauche, Hardy trouvait une passe lumineuse pour Deschamps dont la reprise finissait au fond des filets pour un doublé personnel (3-4, 53’17).
En contrôle du jeu et désormais du score, les Brûleurs de Loups ne se contentaient pas de gérer cette si précieuse avance pour autant. Touché seul dans le slot, Dair envoyait un lourd lancer frappé mais manquait de peu le cadre d’un Kozun qui semblait battu (54’). Par la suite, Deschamps profitait d’une perte de palet sotte de Brittain pour s’échapper et s’offrir un triplé… mais manquait le cadre au moment d’ajuster Kozun (56’). Pas vraiment mis en difficulté quand Mario Richer décidait de sortir son gardien, Grenoble parvenait à maintenir le 4-3 et se payait le luxe d’alourdir légèrement l’addition au buzzer par Andersson (3-5, 59’59).
Loin d’être irréprochables, les joueurs de Per Hanberg ont su se faire violence pour mener dans la série et mettre sous pression des Gothiques qui n’auront pas le droit à l’erreur ce mercredi s’ils veulent espérer pouvoir s’offrir le scalp de Grenoble. Car à 3-1, la route s’élèverait sérieusement et semblerait impossible à renverser, à l’inverse du tour précédent.
Élus meilleurs joueurs du match : Julien Tessier (Amiens) et Guillaume Leclerc (Grenoble)
Amiens – Grenoble 3-5 (0-1, 3-0, 0-4)
Mardi 18 mars 2025 à 20h15 au Coliséum. 3220 spectateurs.
Arbitres : Cyril Debuche et Julien Peyre assistés de Quentin Cady et Éric Brolat
Pénalités : Amiens 2’ (2’, 0′, 0’) ; Grenoble 8′ (2′, 4’, 2’).
Tirs : Amiens 23 (4, 9, 10) ; Grenoble 42 (9, 18, 15).
Évolution du score :
0-1 à 15’29″ : Gueurif assisté de Leclerc et Crinon
1-1 à 21’30″ : Matima assisté de Svanenbergs et Lepage
2-1 à 21’51″ : Tessier assisté de Gibert et Bergeron
3-1 à 36’00″ : Matima assisté de Maïa
3-2 à 44’29″ : Fleury assisté de Leclerc et Crinon
3-3 à 44’47″ : Deschamps assisté de Leclerc et Fleury
3-4 à 53’17″ : Deschamps assisté de Hardy et Binner
3-5 à 59’59″ : Andersson
Amiens
Attaquants :
Rudy Matima (+1) – Janis Svanenbergs – Antonin Plagnat
Zachary Lavigne (C, -3) – James Phelan (-3) – Guillaume Roussel (-1)
Bastien Maïa (A, +1) – Julien Tessier (A, 2’) – Gauthier Gibert (-1)
Ugo Tocquin – Noa Besson
Défenseurs :
Aleksandar Magovac (-2) – Kristjan Čepon (-2)
Josh Brittain – Jordan Lepage (-1)
Justin Bergeron – Mathieu Mony
Gardien :
Taran Kozun (sorti de 58’50 à 59’59)
Remplaçants : Clément Fouquerel (G), Raphaël Opoma. Absents : Anatole de Mali (choix), Ilies Djemel (haut du corps), Jesper Larinmaa (choix)
Grenoble
Attaquants :
Alexandre Mallet – François Beauchemin (2’) – Christophe Boivin (-1, 2’)
Aurélien Dair (-1) – Adel Koudri – Sacha Treille (-1)
Matthias Bachelet (-1) [puis Leclerc à 40’00″] – Nicolas Deschamps (A, +3, 2’) – Damien Fleury (+2)
Guillaume Leclerc (+3) [puis Bachelet à 40’00″] – Théo Gueurif (+2) – Loïc Farnier
Défenseurs :
Kyle Hardy (+1) – Alexis Binner (+1)
Jordon Southorn (+1) – Pierre Crinon (+1)
Jarod Hilderman (2’) – Jacob Andersson
Gardien :
Matija Pintarič
Remplaçant : Cibald Debiak (G). Absents : Jakub Stepanek, Samuel Régis, Valentin Grossetête, Hugo Nogaretto, Charles Schmitt (choix)