Match II : Lyon égalise dans un duel électrique
Le HOGLY crée la surprise en ouverture de la série, Lyon sous pression à domicile
Comme souvent à l’approche des séries, l’adage revient : les playoffs marquent le début d’une nouvelle saison, où la dynamique de la saison régulière ne garantit rien. Malgré deux larges victoires lors de la phase régulière (4-1 à l’aller puis 0-6 au retour), les Lions se sont inclinés à la patinoire Arago samedi dernier. Le HOGLY a rapidement pris l’avantage (2-0 après cinq minutes), pour finalement s’imposer 4-2, plaçant Lyon dans l’obligation de s’imposer à domicile pour poursuivre la série.
Pour ce match retour décisif, les Lyonnais pourront compter sur le retour de Ranel Vafin, absent depuis janvier, ainsi que sur un soutien populaire constant, avec une cinquième rencontre consécutive jouée à guichets fermés (3130 spectateurs).
Pour mémoire, les deux équipes s’étaient déjà affrontées pour un match décisif à Charlemagne, c’est en 2022 lors du Carré Final de D3, et La Roche-sur-Yon s’était imposé 2-1, s’adjugeant au passage le titre de champion. 9 joueurs côté vendéen et 8 côté lyonnais étaient déjà présents lors de cette rencontre.
20 premières minutes tendues
La tension est palpable dès les premiers coups de patins entre des Lyonnais dos au mur et des Vendéens à 60 minutes d’un exploit. Fidèles à leur réputation d’équipe rugueuse — la plus pénalisée du championnat avec 338 minutes de pénalité en saison régulière —, les Yonnais imposent immédiatement un défi physique. Mais Garifulin est sanctionné pour une charge incorrecte avant même que la première minute ne s’écoule. Fondadouze teste d’entrée les réflexes de Neau, qui reste solide malgré un écran de Lamothe. Sur un contre, Rajnoha profite de l’absence de pressing pour partir seul en infériorité numérique. Il efface Varjosaari mais C.Ginier ferme bien les jambières. Lyon pousse et Neau s’offre une frayeur lorsqu’il relâche un tir d’Andraud, le palet flirtant avec le poteau.
Dominée, La Roche-sur-Yon opte pour une stratégie prudente : des sorties de zone propres, des changements de ligne maîtrisés, et l’espoir d’un contre bien placé. Mais c’est un changement raté qui coûte cher. Elabiyev renverse le jeu vers Andreacci, oublié côté droit. Profitant d’un défenseur en retard pour sortir du banc, il avance sans pression jusqu’au point d’engagement et déclenche un tir frappé qui trouve le fond des filets (1-0, 8’59’’, illustration ci-dessous).
La réaction du HOGLY est immédiate. Mokshantsev sort du coin, repique plein axe, mais bute sur les bottes de C.Ginier. Ce dernier brille à nouveau face à Jacques, lancé en breakaway après avoir intercepté une passe transversale.
La tension monte d’un cran : les charges se font plus appuyées, les échauffourées se multiplient, même loin du palet. Chautant et Donald s’échangent quelques amabilités dans un duel loin du palet. À ce petit jeu, c’est Lyon qui craque en premier : Fondadouze est envoyé en prison pour dureté, suivi une minute plus tard par Ishmametyev. La période se conclut en 4 contre 4, dans un climat électrique et une frustration partagée.
Lyon passe l’épaule
Au retour des vestiaires, Varjosaari tente de fausser compagnie à la défense yonnaise, mais Laporte intervient in extremis. En manque d’inspiration en supériorité numérique depuis le début des playoffs (aucun but en 3 matchs), le staff lyonnais innove en alignant cinq attaquants sur la glace (E.Baravaglio, Chautant, Vafin, Andreacci, Plantrou), sans parvenir à faire sauter le verrou.
La Roche-sur-Yon profite d’une pénalité pour surnombre pour renverser la pression mais négocie mal une situation de 3-contre-1. Les deux équipes sont fébriles. De retour à forces égales, E.Baravaglio, idéalement servi dans le slot, ne cadre pas sa reprise. Puis Andreacci, déjà buteur, double la mise : il récupère le palet dans l’arrondi, fonce vers le but et le glisse au-dessus de la botte de Neau (2-0, 26’31’’). La tension ne redescend pas : E.Baravaglio et Magne jettent les gants dans et se livrent un furieux combat (illustration ci-dessous).
Le HOGLY manque le coche en supériorité numérique, et à la mi-match, Andreacci s’offre un triplé avec un tir précis du haut de l’enclave, bien servi par Franzino (3-0, 31’27’’).
Pourtant, le HOGLY n’abdique pas. Une erreur de marquage lyonnaise permet à Jacques, parfaitement servi par Durand entre deux défenseurs, de réduire l’écart (3-1, 35’05’’). Lyon bénéficie ensuite d’une nouvelle supériorité numérique mais, malgré un siège de la cage de Neau, ne concrétise pas. Les arbitres peinent à contenir les débordements : chaque coup de sifflet est suivi d’accrochages, et le match reste sur un fil.
Une tension à couper au couteau
Le dernier tiers s’ouvre sur un faux rythme, pauvre en occasions franches. Elabiyev tente sa chance de la ligne bleue, mais Neau reste vigilant. Lyon semble maîtriser les débats mais se fait punir contre le cours du jeu : Rajnoha combine avec Mokshantsev qui se joue la défense. C.Ginier réalise l’arrêt, mais Garifulin saute sur le rebond (3-2, 45’58’’).
Lyon ne doute pas longtemps. Moins d’une minute plus tard, Tomko envoie un tir flottant depuis la ligne bleue qui transperce Neau (4-2, 46’49’’). À l’autre bout, C.Ginier répond du gant face à Garifulin. Le powerplay lyonnais, pourtant performant en saison régulière (30,0%, 4e de D2), reste muet malgré deux nouvelles occasions. Et c’est même en infériorité que Lyon se fait encore surprendre : Mokshantsev exploite les largesses du repli défensif, sert Garifulin dans le slot, qui conclut et relance le match par la même occasion (4-3, 56’45’’).
Juraj Ocelka pose son temps-mort à deux minutes de la fin et fait sortir Neau pour un sixième patineur. Le HOGLY bourdonne autour du but Lyonnais, mais le portier des Lions parvient à geler le palet sous sa mitaine. Damien Raux répond en utilisant son propre temps-mort pour calmer ses troupes. Les dernières secondes sont irrespirables. Lyon parvient à maintenir le palet le long de la bande jusqu’à ce que la sirène retentisse, délivrance totale. La tension accumulée explose en une brève mêlée générale devant le banc local, annonçant déjà les étincelles du match décisif du lendemain (illustration ci-dessous).
Dans ce qui fut un vrai match de playoffs, intense et dramatique, Lyon égalise la série. Globalement supérieurs dans le jeu, les Lions se sont pourtant fait peur. Un powerplay inefficace et des moments de déconcentration leur ont coûté trois buts… et quelques sueurs froides.
Match III : Lyon impose sa supériorité
Après l’intensité émotionnelle et physique de la veille, l’incertitude planait sur la capacité des deux équipes à répondre présent pour ce match décisif. Bousculés par l’impact physique du HOGLY mais vainqueurs au forceps du deuxième acte, les Lyonnais savaient que la moindre faille défensive pourrait leur être fatale. En face, les Vendéens retrouvaient un scénario connu : comme au tour précédent face à Courbevoie, un succès à domicile suivi d’un revers à l’extérieur, avant un match d’appui gagné en déplacement. De quoi nourrir quelques espoirs… mais – spoiler alert – l’histoire ne se répètera pas.
Lyon étouffe le suspense d’entrée
La Roche-sur-Yon se montre agressive d’entrée, pressant fort et obligeant C.Ginier à une première intervention décisive face à Rajnoha. Mais Lyon ne tarde pas à répondre et ne fera pas dans le détail. Sur un tir de Vafin repoussé par Neau, Varjosaari surgit et marque du revers (1-0, 03’08’’). Plantrou s’arrache sur un nouveau rebond pour doubler la mise (2-0, 03’51’’), malgré les protestations vendéennes (illustration ci-dessous).
L’entame est idéale pour les Lions qui convertissent leurs premières occasions. Pourtant, le HOGLY n’a jamais été une équipe à baisser les bras. Rajnoha gagne son duel dans l’arrondi, fonce vers la cage et glisse le palet sous la botte de C.Ginier (2-1, 06’36’’), avant de provoquer le public. Une provocation sans effet : Lyon répond immédiatement par l’intermédiaire de Varjosaari qui dévie subtilement un tir tendu de Rama entre les bottes de Neau (3-1, 08’18’’).
Le rythme reste élevé. Magne tente de relancer les siens, sans succès, et le jeu physique reprend rapidement ses droits. Varjosaari, omniprésent, voit sa volée repoussée par Neau. Les Lions campent en zone offensive et Fondadouze, infatiguable travailleur, ajoute un nouveau but (4-1, 13’48’’). L’intensité monte encore : Chautant reste au sol après un contact à retardement non sanctionné. En fin de tiers, E.Baravaglio trouve Tomko devant le but : le capitaine ajuste Neau (5-1, 16’21’’, illustration ci-dessous).
Varjosaari puissance 3, Lyon s’envole
Lyon entame la deuxième période en supériorité, mais peine encore à installer son jeu de puissance. Une fois à égalité, M.Baravaglio s’échappe, bute sur Neau, mais poursuit son effort pour marquer le sixième but (6-1, 22’06’’). Le HOGLY perd le fil : les pénalités s’enchaînent et Neau multiplie les interventions décisives face à Andreacci puis Rama.
Le staff lyonnais tente de nouvelles combinaisons en jeu de puissance. Après avoir opté pour un alignement cinq attaquants la veille, place cette fois à un trio de défenseurs offensifs (Tomko, Elabiyev, Lamothe) en powerplay. Enfin, l’efficacité revient : en difficulté la veille (0 point et -2 au +/-), Varjosaari s’offre un triplé sur une belle circulation de palet (7-1, 33’18’’).
Alors que le match semble plié, une poignée d’excités en tribunes fait preuve d’un comportement déplacé à l’égard du banc yonnais, contraignant les officiels à interrompre brièvement le jeu le temps d’évacuer les indélicats. L’incident, isolé mais regrettable, casse le rythme de fin de période.
Un dernier tiers anecdotique
Le troisième acte n’apportera que peu de relief à la rencontre. Des deux côtés, les joueurs semblent épuisés par les efforts des deux matchs en back-to-back. C.Ginier, impeccable jusque-là, cède sa place à la 45e minute à Barbaret. Le jeune portier répond présent, bien aidé par Andraud qui supplée sur une action chaude. Lyon obtient un double avantage numérique en fin de rencontre sans l’exploiter – l’inefficacité des Lions en powerplay restant le principal point noir (seulement 1 réussite en 17 tentatives depuis le début des playoffs) – tandis que Desvignes, entré à la place de Neau, évite un nouveau but sur une tentative de Varjosaari.
Le temps s’écoule sans frayeur supplémentaire, mais pas sans tension, trash talk et rudesse. L’un des kops lyonnais en profite déployer une banderole « La Roche sous Lyon », entre chambrage taquin et/ou provocation potache, on vous laisse trancher. Lyon gère sereinement la fin de match et scelle une victoire nette (7-1), synonyme de qualification pour les demi-finales.
Comme le veut la tradition, malgré 180 minutes d’un âpre combat, les acteurs de la rencontre se quittent par une poignée de main fraternelle.
Prochain défi pour Lyon : un duel régional face au voisin valentinois, cette fois au meilleur des 5 matchs. Les Lynx, qui après avoir terminé la saison en boulet de canon (5 victoires en 6 rencontres pour boucler le tour régulier), ont écarté les Français Volants (2e de la poule A) en 2 rencontres en 1/8e de finale puis ont réalisé l’exploit de remporter les deux matchs à Toulouse en quart de finale emmené notamment par un Dmitrii Dudkin incandescent depuis le début des séries (17 points dont 10 réalisations en 5 rencontres).
Illustrations par Mark « Marky » Holdefehr (site web)
Match II
Lyon – La Roche-sur-Yon 4-3 (1-0, 2-1, 1-2)
Samedi 22 mars 2025 à 19h30 à la patinoire Charlemagne. 3132 spectateurs (guichets fermés).
Arbitres : Mikaël Rommevaux et Sébastien Geoffroy assistés d’Achille Lefevre et Johan Kirchenbraum
Pénalités : Lyon 31’ (2’, 4’+5’, 20’) ; La Roche-sur-Yon 42’ (4’, 2’+5’, 4’+2’+5’+20’).
Évolution du score :
1-0 à 08’59’’ : Andreacci assisté de Elabiyev
2-0 à 26’31’’ : Andreacci
3-0 à 31’27’’ : Andreacci assisté de Franzino et Chautant
3-1 à 35’05’’ : Jacques assisté de Durand
3-2 à 45’48’’ : Garifulin assisté de Mokshantev et Rajnoha
4-2 à 46’49’’ : Tomko assisté de Chautant et E. Baravaglio
4-3 à 58’01’’ : Garifulin assisté de Mokshantev (inf. num.)
Lyon (20′ de méconduite d’équipe)
Attaquants :
Lucas Chautant (A, +3) – Enzo Baravaglio (+2, 5’) – Rocco Andreacci (+3)
Ranel Vafin (-1, 2’) – Aloïs Franzino (+1) – Miska Varjosaari (-2)
Matteo Baravaglio – Flavien Fondadouze (-1, 2’) – Erwan Plantrou (2’)
Romain Ginier – Benjamin Robert
Défenseurs :
Deni Elabiyev (+2) – Slavomir Tomko (C, +3)
Joris Rama (A, -1) – Evan Andraud (-1)
William Lamothe (-1) – Clément Guennelon (-2)
Marcell Szélig
Gardien :
Clément Ginier
Remplaçant : Maxence Barbaret (G). Absents : Sidney David-Thivent, Victor Fournier, Rémi Mouret, Damian Raczka, Xavier Carrichon, Pavel Alexandre Voitik
La Roche-sur-Yon
Attaquants :
Valentin Jacques (-1, 2’) – Andrew Donald (-1, 2’) – Quentin Durand
Alexander Mokshantsev (29’) – Artyom Garifullin (+1) – Kamil Rajnoha (+1)
Matthieu Joerger – Arthur Chauvet – Baptiste Caboche
Samy Faure (-1) – Ugo Lollier (-1) – Mathias Lalanne (-1)
Défenseurs :
Hugo Laporte (-2) – Thomas Cornu (-1)
Alexei Ishmametyev (+1) – Thomas Duval
Paul Plaideau (-1) – Gaëtan Magne (5’)
Gardien :
Alexis Neau [sorti de 58’01’’ à 60’00’’]
Remplaçant : Teddy Desvignes (G). Absents : Vincent Delcroix, Hugo Nerriere
Match III
Lyon – La Roche-sur-Yon 7-1 (5-1, 2-0, 0-0)
Dimanche 23 mars 2025 à 19h30 à la patinoire Charlemagne. 1744 spectateurs.
Arbitres : Damien Icard et Bastien Germaneaux assistés d’Achille Lefevre et Johan Kirchenbraum
Pénalités : Lyon 4’ (0’, 2’, 2’) ; La Roche-sur-Yon 20’ (0’, 6’+10’, 4).
Évolution du score :
1-0 à 03’08’’ : Varjosaari assisté de Vafin et Franzino
2-0 à 03’11’’ : Plantrou assisté de Guennelon et Fondadouze
2-1 à 06’36’’ : Rajnoha assisté de Garifulin
3-1 à 08’18’’ : Varjosaari assisté de Rama et Vafin
4-1 à 13’48’’ : Fondadouze assisté de M.Baravaglio et Elabiyev
5-1 à 16’21’’ : Tomko assisté de E. Baravaglio et Andreacci
6-1 à 22’06’’ : M. Baravaglio assisté de Tomko
7-1 à 33’18’’ : Varjosaari assisté de Fondadouze et Tomko
Lyon
Attaquants :
Lucas Chautant (A) – Enzo Baravaglio – Rocco Andreacci (2’)
Ranel Vafin (+2) – Aloïs Franzino (+2) – Miska Varjosaari (+2)
Matteo Baravaglio (+3) – Flavien Fondadouze (+2, 2’) – Erwan Plantrou (+2)
Romain Ginier (+1) – Benjamin Robert (+1)
Défenseurs :
Deni Elabiyev – Slavomir Tomko (C, +1)
Joris Rama (A, +2) – Evan Andraud (+2)
William Lamothe (+1) – Clément Guennelon (+3)
Marcell Szélig (+1)
Gardien :
Clément Ginier puis Maxence Barbaret à 44’33’’
Absents : Sidney David-Thivent, Victor Fournier, Rémi Mouret, Damian Raczka, Xavier Carrichon, Pavel Alexandre Voitik
La Roche-sur-Yon
Attaquants :
Valentin Jacques (-3, 4’) – Andrew Donald (-2, 4’) – Quentin Durand (-2)
Alexander Mokshantsev (-1) – Artyom Garifullin (+1, 2’) – Kamil Rajnoha (+1)
Matthieu Joerger – Arthur Chauvet – Baptiste Caboche
Samy Faure (-2) – Ugo Lollier (-3) – Mathias Lalanne (-3)
Défenseurs :
Hugo Laporte (-3, 10’) – Thomas Cornu (-2)
Alexei Ishmametyev (+1) – Thomas Duval (-1)
Paul Plaideau (-1) – Gaëtan Magne (-1)
Vincent Delcroix (-2)
Gardien :
Alexis Neau puis Teddy Desvignes à 52’34’’
Absent : Hugo Nerriere