Un match fermé
Ce troisième acte entre Brûleurs de Loups et Ducs n’échappe pas à la logique sportive des deux premiers. À l’instar de la demi-finale entre Angers et Bordeaux, tout se joue sur des détails et à ce petit jeu-là, les Grenoblois en profitent.
Les deux équipes s’observent, se rendent offensive pour offensive, sans pour autant que celles-ci ne soient dangereuses. Les deux gardiens effectuent les arrêts nécessaires sans pour autant briller. Les pertes de palet sont nombreuses des deux côtés et les défenses érigent un mur devant leur filet respectif. La pénalité contre Joshua Nicholls pour retard de jeu (11’32”) offre une belle occasion aux visiteurs du soir de prendre les devants mais rien n’y fait. Les deux formations, d’un niveau égal, ne parviennent pas à se défaire l’une de l’autre et le jeu, qui a repris à cinq contre cinq, continue de se disputer. Si les statistiques de la Magnus valorisent la première période grenobloise (11 tirs à 7), ce match tient toutes ses promesses et, dans un tiers aux rares arrêts de jeu, les deux équipes gardent portes fermées, se quittant dos-à-dos.
On prend les mêmes et on recommence
Que dire de ce deuxième acte ? Rien ne change, ou presque. Les Ducs, qui démarrent assez bien, héritent d’une supériorité numérique, Hilderman se rendant coupable d’un cinglage sur Brady Shaw qui filait au but. Réédition de l’avantage numérique isérois, les Angevins tournent et alertent Pintaric, en vain, les louanges allant à la défensive des BDL, très sûre de son jeu, bien loin de ce que l’on avait pu apercevoir au fil des oppositions régulières.
Les offensives se rodent mais les cerbères n’ont que peu d’occasions à se mettre dans la mitaine. Les défenses se resserrent un peu plus et le suspense grandit. Le Kop 38 et les groupes de supporters angevins se répondent, donnant une ambiance sympathique à une patinoire qui ne s’est que rarement enflammée cette saison. Dans le jeu, les lancers sont manqués ou détournés, les deux formations se rendent possession pour possession, temps fort pour temps fort, mais aucun verrou ne saute et la décision devra attendre la troisième période.
Une histoire de détails ?
D’entrée de tiers, les Ducs replongent dans leurs travers. À 5 défenseurs, les doubles présences se paient cher et certaines combinaisons marchent mieux que d’autre, celle-ci connaît quelques errances et Grenoble en profite. Les rebonds se multiplient dans la peinture et Damien Fleury surgit au second poteau pour briser la glace (0-1 à 42’56”). S’ils sont devant au nombre de tirs, les Isérois semblent marquer un petit peu contre le sens du jeu, les statistiques avancées allant dans le sens des locaux. La différence est faite et celle-ci peut s’agrandir. Dans la foulée, un cinglage de Téo Sarliève offre à Grenoble un semblant de balle de match. Les lignes de tirs existent mais une forêt de jambes vient les brouiller et quelques approximations techniques les éteindre, effaçant la pénalité sans grand danger. Le temps s’écoule somme toute rapidement et voilà que Jarod Hilderman, qui commet une faute de carre dans sa propre zone, se rend coupable d’un faire trébucher en essayant de sortir le palet (48’39”). Brady Shaw et compagnie multiplient les tentatives mais rien n’y fait. Plus encore, Matt Wilkins vient commettre une interférence sur le gardien. Les arbitres ne disent rien puis, lorsqu’il est plaqué au sol par Alexis Binner, lèvent le bras. Angers est alors annoncé en supériorité numérique mais après réunion du corps arbitral, les deux hommes filent en prison, le jeu continuant à effectifs égaux (50’10”).
Revenu au jeu, Alexis Binner se rend coupable d’une obstruction (56’00”). Sur la première action de l’avantage numérique, Angers pense égaliser par l’intermédiaire de Shaw. L’Iceparc exulte mais, après une discussion passionnée avec Treille, Hilderman puis Hånberg et Terglav, un challenge vidéo est pris par Grenoble et le but est refusé pour une obstruction sur le gardien. Celle-ci fera réagir sur les réseaux sociaux mais dans la nuit angevine, l’essentiel est ailleurs. L’une des rares vraies chances de marquer vient d’être effacée et Pintaric croit encore en son blanchissage. Les secondes s’égrainent, Binner revient au jeu, Paredes prend son temps mort puis sort son gardien. À 6 contre 5, les Angevins tournent sans trouver de ligne de tir, leurs tentatives sont manquées et le palet brûle les crosses. Après une première tentative manquée, Treille bloque une passe, s’échappe et sert Aurélien Dair qui vient crucifier les Angevins, permettant à Grenoble de n’être plus qu’à soixante minute d’un titre cette saison (59’44”). Louons la performance défensive des Isérois qui semble avoir appris par cœur le jeu offensif de ses adversaires, concoctant son antidote à la perfection. L’acte 4, disputé ici-même demain soir, promet d’être riche en émotions alors qu’Angers n’a plus marqué – ou du moins n’a plus eu de but accordé – depuis 123 minutes.
Désignés hommes du match : Matija Pintaric (Grenoble) et Matthew O’Connor (Angers)
Angers – Grenoble 0-2 (0-0, 0-0, 0-2)
Mardi 1er avril 2025 à 20h30 à l’Iceparc d’Angers. 3 586 spectateurs
Arbitres : Cyril Debuche et Julien Peyre assistés de Nicolas Constantineau et Joffrey Yssembourg
Tirs : Angers 24 (7, 5, 12) Grenoble 23 (11, 7, 5)
Pénalités : Angers 6’ (2’, 0’, 4’) Grenoble 8’ (0’, 2’, 6’)
Évolution du score :
0-1 à 42’56” : Fleury assisté de Beauchemin et Boivin
0-2 à 59’44” : Dair assisté de Treille (cage vide)
Angers
Attaquants :
Brady Shaw – Mathew Wilkins – Sami Tavernier
Téo Sarliève – Philippe Halley (A) – Cédric Di Dio Balsamo
Peter Valier – Nicolas Ritz – Robin Gaborit (C)
Marius Serer – Parker Colley – Josh Nicholls
Thomas Suire
Défenseurs :
Vincent Llorca – Neil Manning
Matt Prapavessis – Jere Rouhiainen
Ethan Cap
Gardien :
Matthew O’Connor (22 arrêts)
Remplaçants : Elliot Lévêque (G), Kylian Fauvel (D). Absents : Lucien Onno (rupture des ligaments croisés), Jonathan Charbonneau (rupture des ligaments croisés), Jesper Kandergard (genou).
Grenoble
Attaquants :
Christophe Boivin – François Beauchemin – Alexandre Mallet
Matias Bachelet – Nicolas Deschamps (A) – Damien Fleury (A)
Aurélien Dair – Adel Koudri – Sacha Treille (C)
Loïc Farnier – Théo Gueurif – Hugo Nogaretto
Défenseurs :
Kyle Hardy – Alexis Binner
Jacob Andersson – Jarod Hilderman
Pierre Crinon – Charles Schmitt
Jordon Southorn
Gardien :
Matija Pintaric (24 arrêts)
Remplaçant : Cébald Debiak (G). Absents : Valentin Grossetête (suspendu), Jakub Stepanek (choix).