Alors peut-être ?
Voilà Grenoble lancé sur de bons rails. À peine entrées dans le match, les deux formations se rendent coup pour coup. Parker Colley est le premier à alerter Pintaric mais sa tentative ne trouve pas la zone désirée. De l’autre côté, les offensives sont plus précises et, comme trop souvent dans cette série, les détails virent pour Grenoble, grâce à une exécution redoutable. Aurélien Dair profite d’un joli jeu d’équipe pour enterrer le peu de ferveur angevine d’entrée. Après un premier rebond, il jaillit au premier poteau et adresse un tir sous la barre qui ne laisse aucune chance à O’Connor (0-1 à 02’04”). Comme la veille, les Ducs voient trouble et concèdent une pénalité dans la foulée. Cette fois-ci, Robin Gaborit est chassé pour un cinglage et Grenoble à l’occasion de mettre un deuxième doigt sur le trophée. Malgré quelques grosses tentatives, toutes repoussées par O’Connor, les Isérois devront patienter avant de conforter leur avance.
La dynamique s’équilibre peu à peu puis c’est au tour de Jared Hilderman, que les arbitres semblent avoir à l’œil, d’être sanctionné pour une charge avec la crosse. Crosse qu’il ne tarde pas à frapper contre le plexiglas, s’estimant lésé (15’30”). La supériorité numérique, qui ne fait que peiner à s’installer, n’octroie pas le moindre momentum. Plus encore, libéré, Hilderman peut disputer un 2 contre 1 mais le retour défensif, efficace bien que peu conventionnel, empêche celui-ci. Grenoble regagne les vestiaires avec une petite longueur d’avance.
Un bug dans la matrice
Si le tableau d’affichage affiche toujours un but d’avance en faveur des Isérois, la dynamique de la rencontre passe elle petit à petit en faveur des Angevins. Dos au mur, les hommes de Jonathan Paredes tentent leur va-tout et mettent Matija Pintaric à contribution. Craintifs à l’idée d’aller se faire mal devant le but adverse jusqu’ici, ils consentent aux efforts et se procurent de belles occasions, repoussées par le cerbère slovène. Les minutes s’égrainent et la tension palpable dans les travées d’une patinoire timorée se fait de plus en plus pesante. Le but du chaos semble alors proche mais alors que les Brûleurs de Loups n’avaient pas commis la moindre erreur de cette ampleur, voilà qu’un bug vient se glisser dans le programme presque robotique qui les conduit au succès. Installés en zone offensive, un duel perdu dans la bande voit Alexis Binner être à contretemps dans son repli défensif. Treille et Deschamps, revenus défendre, communiquent mal et montent tous deux sur Matt Prapavessis, porteur du palet. L’espace libéré profite à Téo Sarliève qui s’engouffre dans l’espace laissé. Son tir côté opposé bat la mitaine d’un Pintaric qui restait blanchi depuis 154 minutes (1-1 à 31’23”).
La dynamique engendrée par le but porte les Angevins au fil des minutes qui suivent. La pression monte sur le but de Pintaric qui doit s’employer à maintes reprises. Aurélien Dair tente de donner l’impulsion aux siens mais sa charge sur Brady Shaw est sanctionnée puis revisionnée à la vidéo. Appelé pour projection contre la bande, il écope de deux minutes de pénalité, sa charge étant plus impressionnante que dangereuse (36’07”). La supériorité numérique angevine, décidément peu inspirée en finale, ne fait que gratifier les statistiques du cerbère adverse. Dair revenu au jeu, Crinon prend sa place pour un retard de jeu qui peut sembler discutable (38’11”). Une fois de plus, la balle est tirée à blanc, la sirène renvoyant les deux formations aux vestiaires dos-à-dos.
La Dalle Angevine
Grenoble à la faveur des débuts de tiers. Comme souvent dans cette finale, les retours du vestiaire sont en faveur des hommes de Per Hånberg. Buteurs pour inaugurer la rencontre, ils rééditent la performance. Après cinq minutes disputées d’une cage à l’autre, le jeu d’erreurs reprend de plus belle. Bien décalé par Boivin et Hilderman, Jacob Andersson glisse dans le cercle d’engagement et profite d’une erreur de placement d’O’Connor pour adresser un tir côté fermé qui vient se glisser sous le bouclier du gardien angevin (1-2 à 45’03”). La joie sur le visage des Grenoblois témoigne de l’idée de soulever le trophée, seulement voilà leur deuxième erreur de la soirée. Confiants dans leur capacité de fermer la porte, ils tentent moins de choses et reculent un peu plus. Il n’en faut guère plus aux Angevins pour réagir. Dans un roster coupé à deux lignes et demi, une belle combinaison entre Wilkins et Valier permet aux Angevins d’entrer en zone à 3 contre 3. La passe abandon crée un décalage suffisant pour permettre à Parker Colley de tenter sa chance dans une position favorable. Son tir semble prendre la direction de la mitaine de Pintaric mais Peter Valier, venu faire le nombre devant le but, joue le palet – et pas l’homme cette fois-ci -, dévie le palet et égalise (2-2 à 47’28”).
L’Iceparc se réveille et pousse. Les deux gardiens se rendent arrêt pour arrêt et les minutes s’égrainent plus rapidement que les secondes ne semblent le faire. Jarod Hilderman est de nouveau chassé pour un faire trébucher et Angers a l’occasion de prendre les commandes d’un match pour la première fois de la série (54’36”). Après près d’une minute trente à tourner en vain, la solution vint de l’inévitable Sami Tavernier. Servi en retrait par Shaw, il tente un tir du poignet qui, malgré une vitesse relative, prend une course difficile à anticiper pour le gardien adverse à la vision obstruée par Wilkins et Valier. Si Binner tente de faire le ménage dans la peinture, il est trop tard, ce palet flottant passant au-dessus du bras de Pintaric avant de venir se loger dans le filet (3-2 à 56’07”).
Dans la minute qui suit, Hanberg décide de tenter le filet désert. À peine installés en zone offensive à 6 contre 5, une passe cassée voit Shaw passer la ligne rouge et tenter sa chance, échouant à quelques centimètres du poteau. À la course, Tavernier est le plus prompt et, après s’être enroulé sur lui-même, trouve le fond du filet (4-2 à 58’08”). Les deux minutes restantes sont peu disputées, Kyle Hardy étant chassé pour cinglage (58’39”). Malgré une bonne performance de la part des Grenoblois, la machine si bien huilée semble s’être légèrement grippée… pour mieux revenir à domicile ? En tout cas, les coéquipiers de Sacha Treille disposeront d’une nouvelle occasion de soulever le trophée dès samedi, à Polesud.
Désignés hommes du match : Matija Pintaric (Grenoble) et Sami Tavernier (Angers)
Angers – Grenoble 4-2 (0-1, 1-0, 3-1)
Mercredi 2 avril 2025 à 20h30 à l’Iceparc – 3 586 spectateurs
Arbitres : Jérémy Rauline et Clément Goncalves assistés de Quentin Cady et Quentin Ugolini.
Pénalités : Angers 2’ (2’, 0’, 0’) ; Grenoble 10’ (2’, 4’, 4’)
Tirs : Angers 38 (10, 14, 14) ; Grenoble 29 (10, 8, 11)
Évolution du score :
0-1 à 02’04” : Dair assisté de Koudri et Treille
1-1 à 31’23” : Sarliève
1-2 à 45’03” : Andersson assisté de Hilderman et Boivin
2-2 à 47’28” : Valier assisté de Colley et Wilkins
3-2 à 56’07” : Tavernier assisté de Shaw (sup. num.)
4-2 à 58’08” : Tavernier assisté de Shaw (cage vide)
Angers
Attaquants
Brady Shaw – Mathew Wilkins – Sami Tavernier
Téo Sarliève [puis Valier à 40’00”] – Philippe Halley (A) – Parker Colley
Peter Valier [puis Sarliève à 40’00”] – Nicolas Ritz – Robin Gaborit (C, 2’)
Marius Serer – Thomas Suire – Cédric Di Dio Balsamo
Défenseurs :
Vincent Llorca – Neil Manning
Matt Prapavessis – Jere Rouhiainen
Ethan Cap
Gardien :
Matthew O’Connor
Remplaçants : Elliot Lévêque (G), Kylian Fauvel (D), Josh Nicholls (A). Absents : Lucien Onno (rupture des ligaments croisés), Jonathan Charbonneau (rupture des ligaments croisés), Jesper Kandergard (blessé, fin de saison).
Grenoble
Attaquants :
Christophe Boivin – François Beauchemin – Alexandre Mallet
Matias Bachelet – Nicolas Deschamps (A) – Damien Fleury
Aurélien Dair (2’) – Adel Koudri – Sacha Treille
Loïc Farnier – Théo Gueurif – Hugo Nogaretto
Défenseurs :
Kyle Hardy (2’) – Alexis Binner
Jacob Andersson – Jarod Hilderman (4’)
Pierre Crinon (2’) – Charles Schmitt
Jordon Southorn
Gardien :
Matija Pintaric [sorti de 57’42” à 58’08”]
Remplaçant : Cébald Debiak (G). Absents : Valentin Grossetête (suspendu), Jakub Stepanek (choix).