Nous arrivons au terme de ce championnat avec l’ultime affrontement. La finale de DEL fait ressurgir le champion en titre et favori Berlin qui va rencontrer un club de légende, patrimoine du hockey allemand, les Kölner Haie. Cologne n’avait plus atteint ce niveau de compétition depuis 2014 et son dernier titre remonte à 2002… Une autre vie ! Les « Haie » ont marqué l’histoire du championnat avec huit titres remportés.
Sous la direction du mentor finlandais Kari Jalonen, les joueurs du Rhin pourraient poser des problèmes aux Berlinois. Mais il faut bien dire que les rouges se sont fait peur. Par deux fois, l’équipe a mené trois manches à zéro avant de subir un contrecoup durant chaque tour. Il a fallu 6 manches pour conclure face à Bremerhaven et autant en demi-finale face à Ingolstadt.
Bref, savoir conclure une série demande de l’expérience et du sang-froid, et là, Berlin est un redoutable adversaire dans ce secteur. Ils ont les armes avec la meilleure efficacité aux tirs (15,5%), une meilleure infériorité numérique (80%) et le meilleur gardien des play-offs avec Jake Hildebrand. De son côté Cologne s’appuiera sur le deuxième scoreur des play-offs, Alexandre Grenier et un meilleur power-play (22,8%).
Josh Currie, l’attaquant de Cologne, est bien conscient qu’il a fallu fournir beaucoup d’efforts et batailler pour avancer : « Nous prenons les choses au jour le jour et ne regardons pas trop loin dans l’avenir de la série. Cela nous a très bien servi jusqu’à présent. Nous nous concentrons sur ce que nous pouvons influencer et ne nous soucions pas trop du style de jeu des Eisbären. Cela a été un long chemin pour arriver ici et ce que nous avons tous accompli ensemble est fantastique. L’ambiance dans le vestiaire est très bonne, on se serre les coudes et on se soutient les uns les autres – en séries éliminatoires, chaque jour nous rapproche en tant qu’équipe. Berlin est une équipe de haut niveau avec de nombreux bons joueurs et un staff technique solide. Je pense qu’ils sont un mélange de Bremerhaven et d’Ingolstadt – ils ont beaucoup de qualités individuelles en attaque et des gars qui marquent des buts. En revanche, ils sont très structurés et exploitent bien toute la surface de la glace. Nous devons atteindre notre limite. Je pense que ce sera une belle série. »
Les champions berlinois ont cravaché mais ont réussi à écarter Straubing en 5 manches et passé le coup de balai face à Mannheim.
L’entraîneur chef Serge Aubin est comme à son habitude est concentré et vigilant : « Le KEC est un très bon club de hockey. Ils ont enfin atteint la finale. Un grand respect pour eux. On sent une bonne structure dans leur style de jeu. L’équipe joue de manière très compacte, exploite les erreurs de l’adversaire et défend extrêmement bien. Nous devons jouer notre jeu. Nous nous battons pour chaque centimètre. Ce sera passionnant. À ce stade de la saison, il faut constamment être sous pression et garder son calme. Quand on est arrivé aussi loin, on trouve toujours l’énergie nécessaire. Nous sommes prêts pour la série finale. Nous sommes prêts à ce que Cologne donne le meilleur de lui-même et nous donnerons tout ce que nous avons. »
Kai Wissmann, capitaine des Eisbären, est déjà prêt : « Nous sommes heureux que ce duel de légende commence maintenant. Les deux équipes ont de grandes arénas, sont des clubs traditionnels et ont des supporters passionnés. La série reprend de zéro. C’est toujours quelque chose de spécial d’être en finale. L’hymne national est joué avant les matchs et l’ambiance est complètement différente. Nous sommes arrivés jusqu’ici et maintenant nous voulons franchir la dernière étape. »
Le décor est planté et la DEL nous propose, encore une fois, une finale alléchante, une finale inédite ! Décidément, les batailles pour le titre sont chaque année différentes. C’est, encore une fois, la preuve que ce championnat est compétitif, passionnant et que chaque équipe peut challenger n’importe quel adversaire. Cette année on retrouve le champion en titre, 2e de la saison régulière, qui affronte le 6e du tour principal.
La Uber Arena est en surchauffe avec une ambiance incroyable ! Le public chante à pleine puissance lors de l’arrivée des joueurs, preuve à nouveau que les fans allemands sont passionnés par la tradition du chant dans les travées des stades du pays ! Après le coup d’envoi, il ne faut pas longtemps pour déclencher l’explosion. Sur la première pression, Yannick Veilleux revient vers la cage, transmet à Gabriel Fontaine qui pousse le puck sur Július Hudáček. Au rebond, Liam Kirk envoi la rondelle dans les filets (0’25 : 1-0). Le public est aux anges.
Les deux équipes patinent à grande vitesse. Le jeu est rapide et Fontaine nous gratifie d’un patinage exceptionnel dans le slot pour se diriger vers la cage tout en faisant protection du palet avec le corps. Un vrai cas d’école qui lui permet d’envoyer le palet sur le portier de Cologne. Lean Bergmann est au rebond (7’30). Clairement, Berlin domine ce début de partie et le portier des Haie laisse quand même quelques palets rebondir. De plus, des espaces sont utilisés par les Berlinois pour se déplacer en vitesse dans l’enclave. Liam Kirk en profite, lance et trouve le poteau (10’23). Il faut un moment pour que les Rhénans trouvent une véritable occasion, une reprise de Gregor MacLeod. Ensuiten Berlin exerce un repli défensif rapide qui annihile les attaques des joueurs de Jalonen. Tout le monde repart aux vestiaires sur cette domination des Eisbären.
En deuxième période, Berlin hisse une muraille défensive hermétique, mais au moment de relancer pour évacuer la zone, Wissmann se rate totalement et envoie le palet directement sur Alex Grenier. Ce dernier contourne Jake Hildebrand et envoie le palet dans la cage (23’56 : 1-1). Merci pour le cadeau ! Le kop de supporters de Cologne qui est venu en grand nombre exulte.
Berlin ne se laisse pas impressionner et impose un temps fort puissant. Ty Ronning prend de la vitesse et décoche un tir (28’35). Le KEC répond avec un temps fort également mais sans pouvoir créer le danger. Les « requins gris » s’installent en zone offensive. Berlin tient le choc et contre-attaque. Korbinian Geibel hérite du palet. Son tir limpide, depuis le cercle d’engagement de zone offensive, traverse le trafic et Noebels dévie devant le gardien (32’20 : 2-1).
Clairement les Eisbären sont redoutables, en infériorité ils produisent un énorme jeu défensif pour évacuer la zone et conserver le palet. Au retour à cinq, Wissmann envoi un flip que Yannick Veilleux récupère pour shooter. En fin de période, Cologne a des fuites à la ligne bleue défensive et subit plusieurs contre assassins et dangereux, mais sans conséquence grâce à Július Hudáček. Bref, Cologne est revenu au score mais a beaucoup subi contre des Berlinois solides.
Cologne attaque dès le coup d’envoi de la troisième période. Maxi Kammerer shoote et Jake Hildebrand capte de la mitaine (43’40). Pour les Berlinois, a nouveau c’est Gabriel Fontaine qui crée le danger mais une crosse adverse bloque le tir (46’10). Les deux équipes se projettent tout en vitesse dans les deux sens de la glace. Les premières pénalités sont sifflées, dans ce match très correct. Justin Schütz est pénalisé pour un retenir et Juhani Tyrväinen le rejoint. Berlin n’en demandait pas tant et le puissant tir de Wissmann fait trembler les filets (49’58 : 3-1).
Retour à cinq et nouveau but pour Berlin avec Liam Kirk, totalement oublié, qui n’a plus qu’à envoyer le puck dans une cage ultra vide. Le shoot comme à l’échauffement (55’32 : 4-1). Les joueurs de Serge Aubin ont parfaitement traité le dossier des supériorités numériques. La partie continue mais Cologne est inefficace. C’est même Leo Pföderl qui apporte l’addition avec un palet venu de la bande par Fred Tiffels, suivi d’un tir de Ty Ronning avec Pföderl au rebond.
Cologne a eu un mauvais passage en troisième période qui a été chèrement payé. Compétitifs tout au long du match, les joueurs de Jalonen ont rivalisé, mais la puissance et l’efficacité offensive des Berlinois ont largement fait la différence. Au match 2 à la Lanxess Arena, Cologne devra rehausser son efficience et éviter les largesses défensives car il y a eu trop de « couloirs de bus » disponibles pour les attaquants des Eisbären.
Réactions d’après match :
Serge Aubin (entraîneur de Berlin) : Je suis évidemment satisfait du résultat. Marquer un but juste après le premier changement nous a redonné de l’énergie. Le début de match était correct, mais on sentait que nous avions eu neuf jours de repos. Il nous fallait du temps pour nous mettre en forme. Mes joueurs étaient un peu nerveux au début, mais ils ont réussi à maîtriser la situation. J’ai apprécié la fin de match. C’était un bon début, mais les matchs deviendront encore plus difficiles à mesure que la série avance. »
Liam Kirk (attaquant de Berlin) : « Une première victoire est toujours importante. Le match contre les Haie a été difficile, comme prévu. Au début, on a senti que nous avions neuf jours de repos. Mais nous avons progressé petit à petit, surtout en dernière période. Nous avons dominé et pris le contrôle. Nous croyons en nous et en notre force. Le spectacle sera au rendez-vous à Cologne. J’ai hâte d’y être. »
Kari Jalonen (entraîneur de Cologne) : « Nous avons eu deux jours positifs pour préparer le match. Mon équipe s’est très bien adaptée au jeu et était dedans. Malheureusement, deux bons tiers ne suffisent pas dans une finale. Il faut regarder ce qui s’est passé différemment en troisième période, éviter les pénalités et en tirer les bonnes conclusions. »
Berlin – Cologne 5-1 (1-0, 1-1, 3-0)
Jeudi 17 avril 2025 à 19h30 à la Uber Arena. 14 200 spectateurs.
Arbitres : Marian Rohatsch et Sean MacFarlane (USA) assistés de Maksim Cepik et Kai Jürgens
Pénalités : Berlin 4’ (0’, 2’, 2’) ; Cologne 4’ (0’, 0’, 4’)
Tirs : Berlin 33 (14, 11, 8) ; Cologne 27 (7, 10, 10)
Évolution du score :
1-0 à 00’25” : Kirk assisté de Fontaine et Veilleux
1-1 à 23’56” : Grenier assisté de MacLeod
2-1 à 32’20” : Noebels assisté de Geibel et Byron
3-1 à 49’58” : Wissmann assisté de Kirk et Pföderl (double sup. num.)
4-1 à 50’49” : Kirk assisté de Veilleux et Byron
5-1 à 55’32” : Pföderl assisté de Ronning et Tiffels
Eisbären Berlin
Attaquants :
Frederik Tiffels (+1) – Leonhard Pföderl (+1) – Ty Ronning (+1)
Liam Kirk (+1) – Gabriel Fontaine – Yannick Veilleux (+1)
Marcel Noebels (+1) – Blaine Byron (+2, 2’) – Lean Bergmann (+1)
Matej Leden – Manuel Wiederer – Eric Hördler
Défenseurs :
Kai Wissmann (+1) – Jonas Müller
Korbinian Geibel (+2) – Adam Smith (+1, 2’)
Olivier Galipeau (+1) – Eric Mik (+1)
Norwin Panocha
Gardien :
Jake Hildebrand
Remplaçant : Jonas Stettmer (G). Absents : Zach Boychuk (suspendu), Markus Niemeläinen (blessé), Marco Nowak (épaule), Mitch Reinke (épaule, saison terminée), Maxim Schäfer (surnuméraire).
Cologne
Attaquants :
Justin Schütz (-1, 2’) – Gregor MacLeod (-1) – Alexandre Grenier (-1)
Maximilian Kammerer (-1) – Juhani Tyrväinen (-1, 2’) – Frederik Storm (-1)
Parker Tuomie (-1) – Josh Currie (-1) – Marco Münzenberger
Robin Van Calster – Louis-Marc Aubry (-1) – Tim Wohlgemuth
Défenseurs :
Veli-Matti Vittasmäki (-1) – Jan Luca Sennhenn (-1)
Brady Austin (-3) – Moritz Müller
Maximilian Glötzl – Adam Almquist (-1)
Kevin Niedenz
Gardien :
Július Hudáček
Remplacant : Tobias Ancicka (G). Absents : Håkon Hänelt (bas du corps), Otso Rantakari (étranger surnuméraire), Elias Lindner (surnuméraire), Andreas Thuresson (jamais remis d’une commotion).