Cologne accueille ce match 2 de la finale et il faut déjà que le KEC réagisse pour ne pas laisser les champions en titre prendre le large. L’attaquant berlinois Olivier Galipeau sent déjà le danger qui se présente pour ce match à Cologne : « Les Haie sont une bonne équipe qui mérite d’être en finale. Cologne mettra la pression dans son aréna. C’est toujours difficile de jouer là-bas. Nous devons être prêts dès le début et jouer notre système. Comme lors du premier match de la série, nous devons rester soudés et respecter notre plan de jeu. L’un des facteurs-clés sera de rester calmes et concentrés. »
Et il ne croit pas si bien dire car le public est en communion et envoie également un puissant message avec ce chant lors de l’hymne du KEC. Les fans sont en transe derrière leur équipe et l’émotion est saisissante ! Les joueurs du KEC attaquent la partie à fond et s’emploient pour bloquer Berlin dans sa zone. La prise d’assaut est intense et Kai Wissmann se retrouve blessé à la main. Il repart au banc pour se faire soigner. A la première sortie de zone des blancs, Galipeau se rate au contrôle du puck à la bleue offensive. Alex Grenier en profite, se jette sur le palet et part seul à la cage. Galipeau est obligé d’accrocher l’attaquant canadien, qui s’effondre au sol, et part au banc des pénalités. À peine installés, les rouges mitraillent la cage et Hildebrand est sévèrement mis à contribution. On sent l’électricité dans l’air et la tension est palpable. D’ailleurs sur un loupé côté rouge, Gabriel Fontaine s’échappe et shoote sur le portier de Cologne. Par la suite sur la poursuite du jeu de puissance des Kölner Haie, le tir est dévié par Hildebrand. Justin Schütz, placé devant lui, transmet le palet à Parker Tuomie qui reprend cage ouverte (3’37” : 1-0).
Les Haie continuent leur pression et le palet glisse juste à côté du poteau des filets berlinois (4’35”). Berlin a subi la tempête mais ressort de sa coquille pour tenter de porter le jeu vers la zone neutre. Ensuite, Münzenberger obtient une nouvelle opportunité, sur une mise au jeu en zone offensive, avec une reprise que Hildebrand, couché au sol, dévie en percutant la rondelle avec sa mitaine (9’25”). Seul Jonas Müller crée le danger de l’autre côté avec un passage derrière la cage. Il remet le palet devant Július Hudáček mais personne ne peut reprendre. La dernière véritable occasion est un jeu à trois, initié par Lean Bergmann et repris par Marcel Noebels du revers, dos à la cage. Pour la fin de période, les deux équipes se tiennent en sécurité.
En deuxième période, Cologne repart une nouvelle fois dans les starting blocks. Un missile de Maxi Kammerer part au-dessus des cages des Eisbären (20’45”). La défense rouge est hermétique et en infériorité numérique, ça tient ! Jusqu’à ce que Leo Pföderl, bien décalé et seul, fasse la reprise parfaite. Le jeu de passe est exécuté à une vitesse improbable (22’56” : 1-1). Pföderl inscrit son 10e but des play-offs.
Dans l’autre sens, Cologne obtient un power play et Gregor MacLeod hérite du palet, juste après la mise en jeu. Le tir est dévié par le manche de la crosse d’Hildebrand. Le gardien américain essuie un feu nourri. Les commentateurs de la télévision allemande le surnomment « le mur de Berlin ». Cologne continue et impose une pression permanente dans le camp des blancs. Les ours blancs savent réagir et portent le danger avec le tour de cage de Yannick Veilleux, mais le palet traîne dans les patins de Július Hudáček. Le travail de sape des rouges continue mais sans parvenir à concrétiser. Jake Hildebrand est parfait. Il dévie le tir de Maxi Kammerer, qui va rebondir sur la barre, et dévie deux tirs à bout portant. Le public pousse et tape dans les mains à tout rompre mais pour le moment Berlin tient le choc et finit la période avec un échec-avant très haut.
Troisième période. Cologne part de l’avant mais Berlin est difficile à bouger. Le contre de Galipeau va vite. Il se dirige dans le slot, dont l’espace s’est ouvert, et laisse le palet devant le gardien. Tout le monde se jette pour l’évacuer de devant la ligne de but ou pour le pousser dans la cage (43’32”). Les attaques sont cinglantes des deux côtés avec une déviation d’une longue passe/tir qui rebondit à côté des buts de Berlin. Si Cologne domine, l’équipe n’arrive pas à s’approcher du slot. Bien au contraire, les blancs ont plus de facilité à rentrer dans l’enclave, à l’image de Yannick Veilleux. Il s’avance juste devant le gardien et Július Hudáček bloque la rondelle. Le KEC insiste et pousse en organisant un jeu de puissance mais l’organisation défensive de Serge Aubin est bien huilée et tout le monde bouge parfaitement pour ne laisser aucun espace. C’est déjà le « money time » et le public pousse encore plus fort, chante à pleine puissance, fait virevolter les écharpes.
C’est là que Korbinian Geibel bloque son adversaire dans la bande et le retient fermement. Cette pénalité prend une importance cruciale à ce moment du match. Et Lean Bergmann, toujours aussi délicat, envoie une charge dans le dos dans la bande. La tête du joueur percute la balustrade. C’est une double supériorité qui se prépare. La pression est intenable, l’ambiance irrespirable. Le palet passe à grande vitesse dans les crosses mais il y a toujours un patin ou une crosse berlinoise pour bloquer les tirs et les passes. Enfin, Hildebrand fait l’arrêt déterminant du bouclier. Cologne ne concrétise pas cette situation d’unités spéciales. Au retour à cinq, Cologne insiste et Justin Schütz s’échappe. Il récupère le palet transmis par Juhani Tyrväinen mais le rebond sur son tir n’est pas exploité. Encore une chance de gaspillée. À noter, tout de même, l’extraordinaire « skill » du Finlandais pour dribbler et traverser cette pression défensive. On assiste à un niveau incroyable de maniement du palet. Des deux côtés, on est dans l’extrême concentration pour ne faire aucune erreur. Fred Tiffels, dans la dernière minute, traverse toute la balustrade gauche et passe deux joueurs à grande vitesse pour envoyer le palet à la cage. Il n’est pas exploitable. Bref, on va directement à la mort subite.
Comme depuis le début de la partie, c’est Cologne qui fait le meilleur départ. Justin Schütz part en contre mais son tir passe à côté des filets (61’25”). La pression est énorme sur la cage de Hildebrand. Mais le gardien n’est pas prêt à lâcher ! Justin Schütz pousse le palet sur le gardien qui fait un rebond. Gregor MacLeod récupère et contourne le portier pour placer le rondelle côté cage ouverte. Mais au dernier moment, Jake Hildebrand se couche et ferme la cage de sa jambière (64’25”). Le public n’en croit pas ses yeux, le palet allait rentrer !
On se demande sincèrement qui va faire l’erreur. Berlin réajuste son jeu, verrouille la défense et reprend le jeu à son compte. Ce sont les joueurs de Serge Aubin qui entament la chevauchée fantastique. Un contre est engagé à une vitesse folle. En deux contre un, Frederik Tiffels transmet à Leo Pföderl qui shoote, mais Július Hudáček dit non ! Lui non plus n’est pas prêt à lâcher. On ne voit pas comment le palet peut rentrer face à deux gardiens qui ont tirés le rideau ! Les rouges, après avoir été privés de palet pendant un moment, remportent un duel à la bleue défensive et partent en contre-attaque. Gregor MacLeod joue avec Justin Schütz, qui lui redonne le puck. Arrivée en zone offensive, il s’avance devant Hildebrand et lève son palet, qui frôle l’épaule du gardien et se loge dans la lucarne (73’06” : 2-1).
C’est de la folie dans la Lanxess arena et la délivrance. On a eu droit à un match extraordinaire avec deux gardiens de très haut niveau. Et s’il n’y a pas eu beaucoup de buts, on a assisté à une vitesse de patinage, une qualité des passes à grande vitesse incroyable. Cologne est allé chercher cette victoire au forceps avec son public. Pourtant Berlin a été très fort, très solide et n’a rien laissé. Cette finale va être intense et il faudra une sacrée solidité pour soulever ce trophée. Match n°3, ce lundi de Pâques à Berlin.
Réactions d’après match :
Kari Jalonen (entraîneur de Cologne) : « Il y a beaucoup de leçons à prendre pendant les séries éliminatoires, notamment celle d’apprendre rapidement. Nous étions prêts physiquement et tactiquement aujourd’hui, mais surtout, nous étions prêts mentalement et affamés. Nous avons des fans incroyables dans l’arène qui nous ont donné un coup de pouce supplémentaire aujourd’hui. Deux belles patinoires en finale qui méritent de tels matchs dans cette série. »
Parker Tuomie (attaquant de Cologne) : « Nous avons fait un très bon début de match, notamment au niveau du jeu. Nous étions plus proches de nos adversaires et travaillions mieux ensemble en forecheck. Nous nous sommes récompensés pour notre solide première période avec un but en avantage numérique. À partir de la deuxième période, Berlin a trouvé de plus en plus sa place dans le jeu, mais nous avons bien défendu. Nous avons réussi à tirer parti de certains points forts des Eisbären. Cela pourrait également être une clé pour le prochain match. »
Serge Aubin (entraîneur de Berlin) : « Ce fut un match très disputé. Cependant, les Haie ont remporté plus de duels que nous. Nous avons eu de bons moments en prolongation, que nous n’avons malheureusement pas su exploiter. Ensuite, nous avons malheureusement perdu un duel, dont Cologne a profité. Nous savons que nous pouvons mieux jouer. C’est maintenant une série au meilleur des cinq manches. Nous allons tirer les leçons de ce match et nous préparer pour le prochain. Nous sommes prêts pour une longue série. »
Cologne – Berlin 2-1 après prolongation (1-0, 0-1, 0-0, 1-0)
Samedi 19 avril 2025 à 19h00 à la Lanxess Arena. 18 600 spectateurs.
Arbitres : Andris Ansons (LET) et Martin Frano (TCH) assistés de Yannik Koziol et Markus Merk
Pénalités : Cologne 2’ (0’, 2’, 0’, 0’) ; Berlin 8’ (2’, 2’, 4’, 0’)
Tirs : Cologne 31 (10, 10, 7, 4) ; Berlin 29 (9, 8, 5, 7)
Évolution du score :
1-0 à 03’37” : Tuomie assisté de Schütz et Aubry (sup. num.)
1-1 à 22’56” : Pföderl assisté de Ronning et Müller (sup. num.)
2-1 à 73’06” : MacLeod assisté de Schütz et Austin
Cologne
Attaquants :
Maximilian Kammerer – Juhani Tyrväinen – Frederik Storm (2’)
Justin Schütz (+1) – Gregor MacLeod (+1) – Alexandre Grenier (+1)
Parker Tuomie – Louis-Marc Aubry – Josh Currie
Robin Van Calster – Tim Wohlgemuth – Marco Münzenberger [3 présences tous les trois]
Défenseurs :
Brady Austin (+1) – Moritz Müller (C, +1)
Veli-Matti Vittasmäki – Jan Luca Sennhenn
Maximilian Glötzl [6 présences] – Adam Almquist
Gardien
Július Hudáček
Remplacants : Tobias Ancicka (G), Kevin Niedenz (D). Absents : Håkon Hänelt (bas du corps), Otso Rantakari (étranger surnuméraire), Elias Lindner (surnuméraire), Andreas Thuresson (jamais remis d’une commotion).
Eisbären Berlin
Attaquants :
Frederik Tiffels – Leonhard Pföderl – Ty Ronning
Liam Kirk – Gabriel Fontaine – Yannick Veilleux
Marcel Noebel (-1) – Blaine Byron (-1) – Lean Bergmann (-1, 2’)
Maxim Schäfer – Manuel Wiederer – Eric Hördler
Défenseurs :
Jonas Müller – Kai Wissmann (C) [blessé à sa première présence]
Korbinian Geibel (-1, 2’) – Adam Smith (-1)
Olivier Galipeau (2’) – Eric Mik
Norwin Panocha (2’)
Gardien :
Jake Hildebrand
Remplaçant : Jonas Stettmer (G). Absents : Zach Boychuk (suspendu), Markus Niemeläinen (blessé), Marco Nowak (épaule), Mitch Reinke (épaule, saison terminée), Matej Leden (surnuméraire).