Montpellier pour espérer ou Lyon pour terminer ?
Pour cet acte III dans une patinoire Végapolis pleine à craquer (1580 spectateurs), Montpellier pouvait compter sur un effectif enfin au complet avec le retour de Weber, blessé dès les premières minutes du match 1. En face, Lyon devait composer sans Lamothe, suspendu pour la deuxième fois consécutive. Dos au mur, les Vipers n’avaient plus le choix : il fallait s’imposer pour prolonger la série. Mais les Lions, sûrs de leur force, n’avaient aucune intention de laisser filer l’opportunité de boucler la finale en 3 matchs.
Lyon prend l’avantage
Lyon s’illustre dès les premières minutes. Sur une descente à deux contre un, Lucas Chautant manque le cadre, puis Flavien Fondadouze s’infiltre plein axe, obligeant Michael Stiliadis à un arrêt réflexe. Matteo Baravaglio rôde sur le rebond, sans succès. Montpellier réagit dans la foulée : Tigran Petrosian ne cadre pas son revers en contre, et Martin Vojsovic, en pivot, ne trouve pas mieux.
Pas toujours à son avantage lors du week-end précédent, Stiliadis rassure les siens en infériorité. Il frustre Chautant à bout portant, servi sur une transversale millimétrée d’Andreacchi, puis s’impose une nouvelle fois face au Canadien, cette fois en supériorité lyonnaise. Peu inquiété jusque-là, Ginier sort de sa torpeur sur une reprise de Vigor dans le slot, bien servi par Vojsovic après un gros duel le long de la bande avec Andraud.
L’ouverture du score est proche lorsque Vafin saute sur un rebond laissé par Franzino, mais Stiliadis ferme encore la porte. Lyon continue d’appuyer. À force de pression, le verrou montpelliérain finit par céder. Rocco Andreacchi devance Guillaume Leucht dans l’arrondi et parvient à remettre au centre. Sa passe est trop appuyée pour Lucas Chautant, mais pas pour Evan Andraud qui déclenche un tir instantané. Stiliadis, qui avait anticipé un tir de Chautant, est pris à contre-pied (0-1, 15’54”).
Montpellier tente de réagir avant la pause. Čermák intercepte un palet en zone neutre, transperce la défense mais se heurte à Clément Ginier, vigilant sur son poteau. Dans les ultimes secondes, Varjosaari tente un tour de cage, Stiliadis bloque le palet mais perd brièvement sa vision dans le mouvement. Sans conséquence. Lyon a dominé ce tiers, étouffé Montpellier… mais ne mène que d’un but.
Stiliadis entretient l’espoir de Montpellier
Dès le premier shift de la période intermédiaire, les Lions remettent la pression. Fondadouze, derrière la cage, sert en retrait Plantrou dont la tentative est déviée du bout de la botte par Stiliadis. Lyon poursuit sa séquence, et la première ligne parvient à créer un surnombre. Rocco Andreacchi combine avec Lucas Chautant, mais le gardien montpelliérain anticipe parfaitement et coupe la remise d’un coup de crosse salutaire.
Cette domination provoque une nouvelle pénalité contre les Vipers, mais le jeu de puissance lyonnais reste sans solution. Et c’est finalement Montpellier qui se procure la meilleure occasion de la séquence : Konstantin Lavryonov surgit dans le dos de la défense pour récupérer un palet libre derrière Clément Ginier, mais sa passe vers Vojsovic est mal ajustée.
Elabiyev tente d’accélérer le jeu pour les Lions. Son tir puissant frappe la mitaine de Stiliadis, sans franchir la ligne. Dans l’ensemble, Montpellier reste peu dangereux, à l’exception d’une remise en retrait d’Alexandre Vigor pour Marius Cagigos, dont le tir s’envole au-dessus.
À l’autre bout de la glace, Lyon continue de pousser. Čermák commet un revirement en zone neutre, Vafin en profite pour alerter Varjosaari dans l’axe. Le Finlandais se présente seul face à Stiliadis, mais ce dernier remporte une fois encore son duel. Le gardien montpelliérain, impeccable jusqu’ici, permet aux siens de rester en vie.
Fondadouze enfonce le clou, Clément Ginier ferme la porte
Lyon reprend le contrôle dès le début du troisième tiers. La première ligne impose un pressing constant et campe autour de la cage montpelliéraine, mais cela laisse des espaces derrière. Sur un contre, Clément Ginier doit s’interposer du bouclier face à Lobstein pour préserver l’avantage. La lumière va finalement venir non pas des cadres offensifs, mais des lignes de soutien.
Déjà buteur lors des actes I et II, Flavien Fondadouze récidive. Lancé par Andraud, il contourne Nepveu de Villemarceau puis la cage de Stiliadis et en pivot depuis le point d’engagement, loge le palet dans le haut du filet (2-0, 44’34”). Une réalisation pleine de culot qui offre un break décisif aux Lions.
Montpellier tente immédiatement de réagir. Caubet prend sa chance de la ligne bleue, mais son tir file à côté. Les Lyonnais, loin de gérer leur avance, cherchent à sceller définitivement le match. Stiliadis reste cependant impérial : il s’interpose face à une accélération d’Andreacchi puis sur le rebond bien placé d’Enzo Baravaglio.
Le portier montpelliérain, parfois en difficulté lors des deux premiers matchs de la série, réalise cette fois une prestation solide qui maintient les siens dans le match. Le tournant pourrait venir sur une action bien construite par Vafin, qui attire la défense avant de décaler Varjosaari. Le Finlandais, idéalement placé, arme une reprise de volée dans une cage grande ouverte… mais Stiliadis se détend et réalise un arrêt spectaculaire, plongeant pour sauver les siens.
Montpellier jette alors ses dernières forces dans la bataille. Petrosian manque la cage du revers sur une descente à deux contre deux. À 4’35” de la fin, Stiliadis est rappelé au banc pour tenter le tout pour le tout. Les Vipers installent leur jeu, et les Lions, réduits à une rotation de quatre défenseurs (présent sur la feuille de match et en tenue, Tomko n’est pas entré en jeu), plient mais ne rompent pas. À l’image de sa série, Clément Ginier reste impeccable. Aucun rebond, aucune panique. Il multiplie les arrêts clés et scelle la victoire.
Lyon champion : une montée sans appel
L’emprise des Lyonnais sur cette finale aura été totale : trois matchs, trois victoires, douze buts inscrits pour un seul encaissé. À aucun moment, Montpellier n’a réellement semblé en mesure d’inverser la tendance. Programmés pour la montée dès l’entame de la saison, les hommes de Damien Raux ont parfaitement su répondre présents au moment clé, avec une régularité, une intensité et une maîtrise tactique à la hauteur de leurs ambitions.
Au-delà du sportif, cette accession en Division 1 vient récompenser un projet de reconstruction entamé après la liquidation de 2019. Depuis, les dirigeants ont rebâti pierre après pierre un club stable, structuré, et fidèle à son identité et qui remporte par la même son 1e titre (après l’échec au Carré Final de D3 en 2023). Cette montée est aussi celle des joueurs restés fidèles au maillot, pour la plupart présents depuis plusieurs saisons – parfois même depuis la renaissance du club en D3 en 2020 – et qui voient aujourd’hui leur persévérance couronnée de succès. Après seulement 2 saisons en D2, les Lions vont retrouver la D1, onze ans après l’avoir quittée sur un titre de champion.
Illustrations : Mark « Marky » Holdefehr (site internet/instagram) et Camille Guirao
Montpellier – Lyon 0-2 (0-1, 0-0, 0-1)
Samedi 19 avril 2025 à 19h00 à la patinoire Vegapolis. 1580 spectateurs (guichets fermés).
Arbitres : Mickaël Gasnier et David Tchekachev assisté d’Achille Lefevre et Alexandre Donnat-Magnin
Pénalités : Montpellier 6’ (2’, 2’, 2’) ; Lyon 0’ (0’, 0’, 0’)
Évolution du score
0-1 à 15’54” : Andraud assisté d’Andreacchi et Rama*
0-2 à 44’34” : Fondadouze assisté d’Andraud*
*mentions d’assistances non repertoriées sur la feuille de match
Montpellier
Attaquants
Tigran Petrosian – Erik Čermák – Théo Lobstein (2′)
Alexandre Vigor (-1) – Konstantin Lavryonov (-2) – Martin Vojsovic (-2)
Marius Cagigos (A, -1) – Martin Coupard Maxence Dedreux
Théo Perrenoud
Défenseurs
Théo Caubet (C, 2’, -2) – Simon Tagliapietra
Guillaume Leucht (A) – Swann Nepveu de Villemarceau (-2)
Léopold Beckmann – Eliott Weber (2′)
Thibaud Kiener – Kilian Cambon
Gardien :
Michael Stiliadis [sorti de 55’35” à 57’50” puis de 58’18” à 58’39” puis de 59’21” à 60’00”]
Remplaçant : Maxime Loubier (G). Absents : Maksim Khoroshun, Mehdi Mouchrif
Lyon
Attaquants :
Lucas Chautant (A, +1) – Enzo Baravaglio (+1) – Rocco Andreacchi (+2)
Ranel Vafin – Aloïs Franzino – Miska Varjosaari
Matteo Baravaglio – Flavien Fondadouze (+1) – Erwan Plantrou (+1)
Romain Ginier – Rémi Mouret – Benjamin Robert
Défenseurs :
Deni Elabiyev – Clément Guennelon
Joris Rama (A, +1) – Evan Andraud (+2)
Marcell Szélig (+1)
Gardien :
Clément Ginier
Remplaçants : Maxence Barbaret (G), Slavomir Tomko (C). Absents : William Lamothe (suspendu), Sidney David-Thivent, Victor Fournier, Damian Raczka, Xavier Carrichon, Pavel Alexandre Voitik