Ils ne sont plus que 16. Les playoffs NHL débutent avec la moitié des équipes de la ligue en vacances prématurées. La sélection s’est faite attendre jusqu’au 82e et dernier match du Canadien de Montréal, dont la victoire sur Carolina lui a offert le dernier sésame, aux dépens de valeureux Blue Jackets de Columbus. À l’Ouest, Minnesota et St. Louis ont eux aussi du cravacher jusqu’au dernier match. Calgary en fait les frais : ils sont l’équipe éliminée avec le plus grand nombre de points de l’histoire de la ligue – plus que New Jersey et Montréal, qualifiés cette année…
Conférence Ouest
Winnipeg Jets – St. Louis Blues
La meilleure équipe de la saison régulière sera la grande favorite de ce premier duel. Winnipeg a dominé la conférence Ouest de bout en bout, à l’aide d’une défense exceptionnelle : seulement 190 buts encaissés. L’équipe excelle à supprimer les chances de marquer, nettoie l’enclave et facilite le travail de Connor Hellebuyck, auteur de l’une des saisons les plus remarquables par un gardien : 49,5 buts anticipés sauvés, un record depuis la mise en place de cette statistique en 2007. À lui tout seul, il compte plus de victoires que 21 équipes de la ligue !
Offensivement, les Jets comptent sur des finisseurs expérimentés, comme Kyle Connor (41 buts, 97 pts) et Mark Scheifele (39 buts, 87 pts). Le sniper Nikolaj Ehlers (24 buts) suit, mais il manquera le début de séries, blessé.
Tous sont lancés par le défenseur offensif Josh Morrissey (62 pts). Mieux, le staff a su dénicher de jeunes joueurs en forte progression, tels Gabriel Vilardi (61 pts) et Cole Perfetti (50 pts). Le banc est solide, entre le jeu défensif d’Adam Lowry et les contributions de Nino Niederreiter, Alex Iafallo ou Vladimir Namestnijov. Winnipeg n’a guère connu de succès en playoffs ces dernières années, et la « malédiction » du trophée du Président reste dans toutes les têtes. Chicago est la dernière équipe à avoir soulevé les deux trophées, en 2013.
Il faudra en effet se méfier des Blues, dont les statistiques témoignent d’une saison en deux parties. 21 matchs de Drew Bannister, puis l’arrivée de Jim Montgomery en tant que coach. Ce dernier a implémenter un bien meilleur schéma défensif, limitant les chances dans l’enclave et en contre-attaque. La défense n’a ainsi concédé que 2,26 buts par 60 minutes par la suite et Colton Parayko a semblé transformé, tout comme Cam Fowler. Les Blues ont fini en feu après le tournoi des Quatre Nations (19-4-3) pour voler une place en playoffs, un peu comme lors de leur victoire en 2022. Mais ce succès doit beaucoup à la performance de Dylan Holloway (23 pts en 20 matchs depuis le tournoi), or il s’est blessé le 4 avril.
Sans lui, l’équipe a peiné offensivement. Ses 26 buts et 63 pts sont une composante importante de l’attaque, aux côtés de Robert Thomas (81 pts) et Jordan Kyrou (36 buts, 70 pts). Le banc semble moins décisif, puisque seuls Pavel Buchnevich (20) et Jake Neighbours (22) ont passé le plateau des 20 buts.
Dallas Stars – Colorado Avalanche
La saison en feu de Winnipeg a rendu ce duel prévisible depuis des mois. Et il sera encore plus scruté avec l’affaire Mikko Rantanen. Echangé à Carolina en cours de saison, le Finlandais a trainé des pieds aux Hurricanes, qui l’ont finalement envoyé à Dallas faute de pouvoir le resigner.
Les Texans restent favoris, mais les blessures de Miro Heiskanen et Jason Robertson rendent le duel plus indécis. Les rumeurs d’un retour en cours de série peuvent faire basculer la décision. La clé des Stars, c’est sa profondeur de banc, avec huit joueurs au delà des 40 pts. Matt Duchene (82), Jason Robertson (80), Wyatt Johnson (71), Roope Hintz (67) mènent la danse, et l’arrière Thomas Harley – impressionnant en joker lors du tournoi des Quatre nations – a franchi un cap (50 pts). Même en troisième ligne, on trouve Mason Marchment et ses 22 buts, ou encore Evgeny Dadonov (20). Quant à Rantanen, il devra prouver qu’il peut être un meneur, et ses 5 buts, 18 pts en 20 matchs sous les couleurs des Stars paraissent un peu maigres. Jake Oettinger complète l’alignement avec plus de 25 buts anticipés sauvés.
Du côté de Colorado, on peut se satisfaire d’une nouvelle saison extraordinaire de Nathan MacKinnon (116 pts), mais il faut chercher loin, bien loin derrière lui pour dénicher un autre attaquant. Artturi Lehkonen (27 buts, 45 pts) et Jonathan Drouin (37 pts) n’ont pas pesé, et le reste du roster guère plus. L’arrivée de Martin Necas dans l’échange Rantanen a finalement été du poste pour poste (28 pts en 30 matchs). L’ajout de Brock Nelson et Charlie Coyle à la deadline visait à densifier l’effectif. L’essentiel de l’attaque vient donc plutôt de la défense, et surtout de Cale Makar, 30 buts et 92 pts. Une défense assez solide globalement – mais un peu en dehors du duo Makar-Toews – qui concède peu d’occasions franches et protège bien un Mackenzie Blackwood qui se classe dans le top-10 des gardiens cette saison dans plusieurs catégories statistiques. Une acquisition décisive, loin de piteuses prestations d’Aleksandr Georgiev.
L’autre nouvelle qui rend cette série attractive, c’est le retour inespéré de Gabriel Landeskog. Le capitaine de l’équipe championne en 2022 n’a plus joué en NHL depuis deux ans, victime d’une grave blessure au genou. Plus de 1000 jours sans jouer, même, avant un retour en AHL la semaine précédent les playoffs, avec un premier but au compteur. De quoi renverser la série ?
Vegas Golden Knights – Minnesota Wild
Le champion 2023 espère remettre le couvert et a des arguments à faire valoir. Malgré de nombreux départs « historiques », Vegas a encore dominé la division Pacifique, porté par une grosse saison de Jack Eichel (94 pts). Pour la finition, Tomas Hertl (32 buts) et l’inattendu Pavel Dorofeyev (35 buts) ont fait le job et plusieurs joueurs de milieu d’alignement ont franchi un palier, tels Ivan Barbashev (50 pts) et Brett Howden (23 buts, 40 pts). On y ajoute le capitaine Mark Stone (67 pts en 66 matchs) et on peut dire que le danger vient de partout. Même la défense contribue, autour de Shea Theodore (57 pts) et Noah Hanifin (39).
Le « x-factor », c’est Adin Hill. Le gardien mène des saisons régulières discrètes et moyennes, mais se transforme en mur infranchissable en phases finales : de 90,9%, il monte à 93,2% d’arrêts en playoffs.
Minnesota affiche une défense tout aussi solide, repoussant souvent les tirs vers l’extérieur. Toutefois, l’équipe n’aligne pas réellement de défenseur relayeur – Jared Spurgeon ne comptait que 32 pts, et Brock Faber n’a pas encore franchi ce cap offensif, en dépit d’un temps de jeu impressionnant à son jeune âge. Quant à sa pépite Zeev Buim, défenseur NCAA au potentiel spectaculaire – son bilan universitaire est même plus impressionnant qu’un Makar – il ne compte aucun match NHL en saison régulière. Peut-il être lui aussi un facteur X ?
Offensivement, le Wild a beaucoup compté sur Matt Boldy (73 pts) et Marco Rossi (60), la faute à une sérieuse blessure de Kirill Kaprizov, limité à 41 matchs (mais auteur de 56 pts). Le vétéran Mats Zuccarello en a pâti, avec tout de même 54 pts en 69 matchs. Le banc est moins dynamique, avec en plus l’absence de Joel Eriksson Ek, limité à 46 matchs. Le Wild devra espérer de gros playoffs de Jonas Gustavsson s’il veut pouvoir donner une retraite magique à Marc-André Fleury.
Los Angeles Kings – Edmonton Oilers
Avec le format d’oppositions de divisions mis en place par la NHL, Oilers et Kings s’affrontent au premier tour pour la quatrième fois de suite. Edmonton a remporté les trois premiers duels, de manière de plus en plus convaincante. Pour autant, cette saison 2024-25 semble plus équilibrée. Los Angeles compte sur l’avantage de la glace et la blessure de Mathias Ekholm pèse lourd dans le jeu défensif d’Edmonton.
Reste à voir si l’attaque des Kings peut en profiter. Les Californiens disposent d’arguments variés, mais pas exceptionnels. Adrian Kempe mène l’équipe avec 35 buts et 73 pts, devant le vétéran Anze Kopitar (67 pts) Sur la deuxième moitié de saison, Quinton Byfield est monté en puissance (23 buts, 54 pts) aux côtés d’Alex Laferrière (42 pts) et du rapide Kevin Fiala (60 pts). Cela offre enfin aux Kings deux lignes dangereuses. Le travail défensif est confié à Philip Danault (43 pts mais seulement 8 buts) et Warren Foegele (46 pts, 24 buts).
Le problème des Kings, c’est l’absence de défenseur relayeur. Brandt Clarke a signé 33 pts, mais reste cantonné en troisième paire, trop friable défensivement. Le staff s’appuie beaucoup plus sur la paire sous-estimée Vladislav Gavrikov – Mikey Anderson, qui aura la lourde tâche de museler les meilleurs attaquants adverses. Derrière eux, Darcy Kuemper a sorti l’une des meilleures saisons de sa carrière (92,2% d’arrêts).
L’absence d’Ekholm est donc un énorme coup dur pour les Oilers, qui devront plus que jamais compenser offensivement. La finale 2024 a apporté une grande expérience à toute l’équipe… et sans doute grand faim pour le duo vedette, Leon Draisaitl (meilleur buteur de la NHL avec 54 buts, 106 pts) et Connor McDavid, « en dedans » cette saison avec une « petite » saison de 100 pts tout rond (mais en 67 matchs). Problème, derrière eux, on ne trouve pas grand chose. Ryan Nugent-Hopkins ne compte que 20 buts et 49 pts, loin de son record personnel à trois chiffres, Zach Hyman a eu une saison compliquée (seulement 27 buts) et le banc est loin (Corey Perry, Connor Brown 30 pts). Jeff Skinner jouera enfin les premiers playoffs de sa carrière après 1078 matchs de saison régulière, après une saison relativement anonyme.
La clé sera le jeu défensif donc, notamment d’Evan Bouchard (67 pts) et de Darnell Nurse (33 pts), propulsé dans les patins de l’absent Ekholm, lui qui a connu des playoffs 2024 délicats. Il y a certes de la densité, mais beaucoup de flottement, et Stuart Skinner n’a pas particulièrement brillé cette saison. La série s’annonce donc plus serrée qu’initialement anticipé.
Conférence Est
Washington Capitals – Montréal Canadiens
Les Capitals ont terminé en tête à l’Est et joué les premiers rôles toute la saison. Il faut dire que le staff a eu la main heureuse à l’intersaison, puisque tous ses paris se sont révélés payants. À commencer par le poste de gardien, où Logan Thompson s’est montré décisif (91%, 2.49 buts encaissés), relayé presque à part égale par Charlie Lindgren.
Le banc a été étoffé en attaque, avec l’arrivée de Pierre-Luc Dubois (20 buts, 66 pts), Andrew Mangiapane (28 pts), Taylor Raddysh (27 pts), une densité qui s’est ajoutée au développement de choix de draft internes : la révélation Aleksei Protas, tout d’abord, le Biélorusse signant 30 buts ; l’ex-premier tour de draft Connor McMichael ensuite, 26 buts et 57 pts. Tout ce petit monde s’est mis au service de la course au record d’Aleksandr Ovechkin. Malgré une jambe cassée, le Russe a éclipsé Wayne Gretzky en signant 44 buts en 65 matchs, à l’âge de 39 ans, bien aidé par les 53 assistances d’un Dylan Strome très régulier (82 pts en 82 matchs).
Les renforts en défense, menés par Rasmus Sandin (30 pts) et Jakob Chychrun (47 pts, 20 buts), ont libéré un poids pour John Carlson, qui a pu s’exprimer au mieux (51 pts). Bref, Washington est ultra-favori de la série…
Car en face, Montréal n’a rien à perdre. Le CH, 31e de la ligue en novembre, a opéré une remontée spectaculaire et profité de la course de tortues à l’Est pour arracher le dernier sésame au 82e et dernier match. La plus jeune équipe de la ligue a joué sans complexe et bénéficié de la progression notable de ses plus grands espoirs. Samuel Montembault a émergé comme un gardien n°1 (90,9% et 2,74 buts encaissés).
Lane Hutson a signé la plus belle saison rookie d’un défenseur de la longue histoire du club, signant la bagatelle de 66 pts, et se posant en favori pour le trophée Calder. Nick Suzuki, avec 30 buts et 89 pts, est le premier joueur à plus d’un point par match depuis Aleksei Kovalev. Cole Caufied, 37 buts et 70 pts, s’est installé parmi les meilleurs snipers de la ligue. L’entente des deux attaquants avec l’ex-n°1 de draft Juraj Slafkovsky (18 buts, 51 pts) a fait merveille dans la dernière ligne droite, et libéré du champ au reste du banc, Brendan Gallagher, Jake Evans, Patrik Laine et Christian Dvorak en tête.
Ce CH n’a aucune pression, ayant déjà dépassé les attentes. La mentalité travailleuse et combative impulsée par Martin St. Louis offre une certitude : Montréal ne lâchera rien et vendra chèrement sa peau.
Carolina Hurricanes – New Jersey Devils
Régulier au haut niveau, Carolina n’arrive pas à franchir le dernier carré depuis plusieurs saisons. Et avec 6 défaites sur les 7 derniers matchs, les joueurs de Rob Brind’Amour arrivent un peu en dedans. Pour autant, ils font figure de favoris face à des Devils décimés par les blessures.
Carolina misera avant tout sur sa défense étouffante menée par l’inoxydable Jaccob Slavin (27 pts), et de gros gabarits solides, tels que Dmitri Orlov, Jalen Chatfield et Sean Walker. La partie relayeur sera confiée à Shayne Gostisbehere (45 pts), alors que Brent Burns a décliné, ne signant que 29 pts à l’âge de 40 ans.
Surtout, ce jeu défensif collectif, basé sur un échec-avant intensif et une grosse possession du palet, réussit par le soutien de toutes les lignes offensives. Du meneur Sebastian Aho (74 pts) et à la progression de Seth Jarvis (32 buts, 67 pts), à une kyrielle de joueurs de soutien, finisseurs comme Andrei Svechnikov ou Jack Roslovic, travailleurs acharnés comme Jordan Martinook, Jordan Staal et le rookie Jackson Blake. Le staff espérait avoir déniché la superstar pour faire basculer les matchs en Mikko Rantanen, mais celui-ci a trainé des pieds, et n’a fait qu’un court passage de 13 matchs sans saveur (6 pts) avant d’être expédié à Dallas. En retour, Logan Stankoven, en vue lors des playoffs 2024 avec Dallas, est sans doute une belle carte cachée. Avantage donc aux Hurricanes pour la profondeur de banc, l’expérience, le physique… mais plus d’incertitudes dans les cages. Frederik Andersen n’a joué que 22 matchs moyens (89,9%) et Pyotr Kochetkov n’a pas plus brillé (89,8%).
En face, New Jersey est la seule équipe à avoir été en position de qualifié du premier au dernier match de la saison. Après trois mois plutôt convaincants, notamment un mois de décembre où la défense a verrouillé le compteur de tirs subis, l’équipe s’est effondrée après les fêtes. Le bilan de la deuxième partie de saison est l’un des pires de la ligue, pas aidé par une cascade de blessures : Jonas Siegenthaler, meilleur défenseur pur de la ligue, puis coup sur coup Jack Hughes, meilleur marqueur de l’équipe – touché à l’épaule, il reviendra en septembre -, et Dougie Hamilton. Privés de leur moteur, les joueurs de Sheldon Keefe ont du s’accrocher et se qualifient finalement de justesse.
Blanchi neuf fois cette saison, New Jersey a été plombé par son bottom-6 anémique, à l’image d’Erik Haula, muet pendant presque trois mois. Seuls deux joueurs ont surnagé : Jesper Bratt, 88 pts, qui a battu le record de franchise avec 67 assistances, et Nico Hischier, capitaine travailleur qui signe son record de carrière avec 35 buts. Timo Meier a été loin de ses standards (26 buts, 53 pts), malchanceux une bonne partie de la saison avant de retrouver des couleurs dans un mois de mars frénétique. Pour les autres, leurs points et buts sont surtout survenus au premier tiers de la saison ; Stefan Noesen a battu son record de carrière (22 buts, 41 pts), précieux en supériorité ; Dawson Mercer et Paul Cotter ont joué sur courant alternatif.
En défense, les acquisitions de l’été ont fait du bien. Brenden Dillon, Johnathan Kovacevic et surtout Brett Pesce – ancien de Carolina – ont apporté du muscle et de la rigueur, permettant aux Devils de se classer parmi les meilleures défenses de la ligue. L’éclosion de Luke Hughes (44 pts), flamboyant pendant la blessure de Hamilton, est prometteuse. Malgré des pépins physiques, Jacob Markström a tenu le fort (90% et 2,50 buts encaissés) autant que l’autre vétéran Jake Allen (90,8% et 2,66). Une arme qui sera importante dans cette série.
Battus en cinq manches par les Hurricanes il y a deux ans, les Devils espèrent faire mieux en dépit des blessures majeures. Les équipes spéciales – power-play et penalty-kill se situent dans le top-5 de la ligue – pourraient jouer un rôle important. Mais sans Jack Hughes, les chances sont maigres.
Toronto Maple Leafs – Ottawa Senators
Première bataille de l’Ontario depuis 21 ans ! Les Leafs n’ont pas tremblé pour se qualifier, portés par un Mitch Marner de gala : 27 buts et 102 pts, première saison au-delà des 100. Son finisseur attitré fut William Nylander, 45 buts et 84 pts. Enfin, le reste du carré magique a répondu présent : 33 buts et 78 pts en 67 matchs pour Auston Matthews, et 38 buts, 74 pts pour John Tavares.
Souvent critiqués pour leurs prestations en playoffs, généralement de manière excessive, les quatre hommes auront besoin des renforts des deux jeunes ailiers en progression : Metthew Knies (29 buts, 58 pts) et Bobby McMann (20 buts, 34 pts). Car le reste du banc a peiné à trouver la cible, à l’image de Max Domi (8 buts seulement).
Fort heureusement, les arrières ont participé. Morgan Rielly (41 pts) et Oliver Ekman-Larsson (29) ont servi de rampes de lancement. La clé du succès des Leafs vient des performances majuscules d’Anthony Stolarz (92,6% et 2,14 buts encaissés en 34 matchs), et dans une moindre mesure de Joseph Woll (90,9% et 2,73). Les joueurs de Craig Berube doivent franchir la malédiction des playoffs, avec un seul premier tour franchi en dix-huit ans.
Poussifs une partie de la saison, les Senators d’Ottawa ont fini fort lorsque le gardien acquis à l’intersaison, Linus Ullmark, a pris ses marques. Avec 91% d’arrêts, le Suédois fut la raison majeure du succès de l’équipe, bien aidé par l’arrière Jake Sanderson, brillant après le tournoi des Quatre nations (57 pts). Les 45 pts de Thomas Chabot ont complété, et permis au reste de la défense de jouer un rôle de verrou, notamment Artyom Zub et Nick Jensen.
L’attaque compte sept joueurs au delà des trente points, menés par Tim Stützle (79) et Drake Batherson (26 buts, 68 pts) sur le trio de Brady Tkachuk (29 buts, 55 pts). Derrière eux, le passeur vétéran Claude Giroux (50 pts), Shane Pinto, Ridley Greig et Josh Norris – limité à 53 matchs – ont apporté leur écot, tout comme le finisseur Adam Gaudette (19 buts). Mais ce sprint final décisif pour la première qualification en playoffs depuis sept ans n’aurait sans doute pas eu lieu sans l’acquisition à la deadline de Dylan Cozens, en provenance des Sabres (16 pts en 21 matchs), qui a permis de rééquilibrer les lignes.
Ottawa ne manquera pas de motivation face à ses rivaux historiques. Les Leafs restent immense favoris, mais leur habitude de passer à côté en playoffs accentue la pression sur leurs épaules.
Tampa Bay Lightning – Florida Panthers
La bataille de Floride s’annonce épique. Chaque série de playoffs entre les deux équipes offre un spectacle rugueux, accroché et spectaculaire, et l’édition 2025 ne devrait pas échapper à la règle.
Le coach Jon Cooper mène encore le Lightning vers des phases finales où personne n’a vraiment envie d’affronter cette équipe. Le staff a pris des décisions radicales à l’intersaison en laissant libre le capitaine historique Steven Stamkos, et son remplaçant Jake Guentzel a parfaitement validé ce choix (41 buts, 80 pts). Il fait partie d’une attaque explosive, lancée par un Nikita Kucherov meilleur pointeur de la NHL pour la 3e fois (37 buts, 84 passes, 121 pts), devant la révélation Brandon Hagel (35 buts, 90 pts, records de carrière) et le toujours décisif Brayden Point (42 buts, 82 pts). Mais la différence avec les années précédentes, c’est la contribution de meilleure qualité du banc : Anthony Cirelli (27 buts, 59 pts) et Nick Paul (22 buts, 41 pts) bien sûr, mais aussi des jeunes sortis d’AHL, tels que Mitchell Chafee, Conor Geekie et Gage Goncalves. Un relais bienvenue, d’autant que le staff a ajouté Yanni Gourde et Oliver Bjorkstrand à la deadline…
L’attaque profite aussi d’une des défenses les plus prolifiques : un Victor Hedman retrouvé (66 pts, 15 buts), l’offensif Darren Raddysh (37 pts) et le solide Ryan McDonagh (31) mènent une escouade défensive qui a surmonté de nombreux pépins physiques, notamment du Suisse JJ Moser. Et que dire de la saison majuscule d’Andrey Vasilevskiy (92,1% et 2,18 buts encaissés) ?
Autant dire que le champion 2024, les Panthers de Floride, en aura plein les bras, dans ce qui apparaît comme une finale avant l’heure. Les hommes de Paul Maurice ont moins brillé dans les cages, avec 90,6% d’arrêts pour Sergei Bobrovsky et 90,7% pour Spencer Knight. L’arrivée de Vitek Vanecek en renfort n’a rien apporté…
Côté défense, Florida a certes bénéficié de la solidité de Gustav Forsling pour museler les attaquants adverses, mais a dû se passer d’Aaron Ekblad toute la fin de saison, suspendu suite à un contrôle antidopage positif. Le reste de la défense s’est montré plus anonyme, ce qui a poussé le staff à transiger pour Seth Jones avec un bilan mitigé (9 pts en 21 matchs).
La force de l’équipe vient de son impact physique et de sa densité offensive. Sam Reinhart, prolongé l’été dernier, a confirmé (39 buts, 81 pts), bonifiant les caviars d’Aleksander Barkov (20 buts, 71 pts). Matthew Tkachuk n’a pu jouer que 52 matchs, signant 57 pts, et son retour fait du bien. Derrière eux, Carter Verhaeghe (53 pts, Sam Bennett (51) et Anton Lundell (45) varient les profils, alors que les lignes 3 et 4 comptent elles aussi sur de nombreux finisseurs (Mackie Samoskevich, Eetu Luostarinen, Jesper Boqvist, Evan Rodrigues). L’arrivée de Brad Marchand à la deadline ajoute un autre attaquant hyper compétitif, la marque de fabrique des Panthers. Une équipe usante le long des bandes, qui joue à haute intensité et a su, l’an passé, trouver son chemin à chaque fois.
Bien malin celui qui saura prédire le vainqueur tant la série semble indécise. Le banc semble favoriser Florida ; la défense, le gardien et les superstars, Tampa Bay…
