L’Ukraine n’a jamais été aussi proche de l’élite mondiale depuis sa relégation en 2007. Elle n’a plus qu’un « petit point » à prendre face aux Japonais et les Championnats du monde 2026 en Suisse lui tendent les bras. Le plus facile ? Non. Pas du tout, du tout. Les Ukrainiens ont perdu leurs sept dernières confrontations face au Japon : 2-3 en 2014 et 1-3 en 2015 dans cette même division I A, 1-2 lors d’un tournoi de qualification olympique en 2016, et puis au niveau inférieur, en division I B, des échecs répétés sur les scores de 1-7 en 2018, 2-3 en 2019, 2-8 en 2022 et enfin 3-5 dans le match-clé pour la montée en 2023. Autant de réminiscences négatives qui peuvent revenir. Le Japon a peu à gagner (au maximum une place) mais espère poursuivre cette série.
Difficulté supplémentaire, le gardien titulaire Bohdan Dyachenko s’est blessé. Le remplaçant, Oleksandr Levshin, n’a que 18 ans. Ce natif de Kharkiv a été formé du côté russe de la frontière, au Nevski d’Alekseyevka dans l’oblast de Belgorod. Il a ensuite passé sept ans au Dynamo Moscou. Ce n’est qu’un après le début de la guerre qu’il est parti au Canada, où il évolue en junior A, ce qui lui a permis d’être admis à l’université Clarkson en NCAA pour la saison prochaine. Levshin est un véritable espoir pour l’Ukraine, mais il n’a joué qu’un match avec des adultes : le premier match du tournoi, perdu aux tirs au but contre la Grande-Bretagne (3-4). Dyachenko avait ensuite remporté trois victoires.
Le Japon aussi aligne un jeune gardien (Issa Otsuka, 20 ans) et il a perdu deux défenseurs au cours du tournoi. Cela peut expliquer une certaine fébrilité initiale en zone défensive, où la plus grosse erreur est toutefois commise par des attaquants. Yuto Osawa fait une passe hasardeuse, destinée à Kenta Takagi devant sa cage, mais qui arrive sur Viktor Zakharov. Le centre du Sokol Kyiv traverse devant le but pour faire sortir le gardien et marque dans l’angle ouvert son sixième but du tournoi (0-1).
L’égalisation tient à une succession d’erreurs ukrainiennes : Artem Hrebenyk – le défenseur de Mont-Blanc – laisse échapper le palet à la ligne bleue sur une séquence de jeu installé, puis Zakharov n’arrive pas à bloquer le centre de Yu Sato sur la contre-attaque, puis Levshin croit capter le tir de Teruto Nakajima entre ses jambières mais laisse la rondelle filer dans son dos. Pangelov-Yuldashev tente de dégager mais dans la confusion c’est Nakajima qui conclut (1-1).
Historiquement, un des atouts du Japon face à l’Ukraine est sa discipline. Pourtant, les cinq premières fautes sont asiatiques ! La première pénalité ukrainienne est sifflée contre Denyskin pendant un avantage numérique, qui se renverse donc. Un lancer rasant de la ligne bleue de Kimura est alors dévié dans le slot par Irikura. Une vraie leçon d’efficacité du meilleur powerplay de la compétition. L’Ukraine terminera dernière dans ce secteur avec un terrible 0 sur 17 !
23 secondes après ce but, Fuji Suzuki reprend entre les cercles à ras glace une passe en retrait de Sato Isogai (1-3). En troisième période, après un bon effort de Denyskin pour remonter le palet, Oleksi Vorona reprend entre les cercles le centre de Zakharov, à mi-hauteur côté mitaine (2-3). Mais c’est insuffisant. L’ultime poussée sans gardien sera vaine.
Le Japon est bien la bête noire des Ukrainiens. Pour espérer se rendre à Zurich ou à Fribourg, ils ont maintenant besoin que l’Italie trébuche contre la Roumanie, ou que leurs voisins polonais leur viennent en aide en battant la Grande-Bretagne
Joueurs du match : Taiga Irikura pour le Japon et Denys Borodai pour l’Ukraine.
Japon – Ukraine 3-2 (1-1, 2-0, 0-1)
Samedi 3 mai 2025 à 12h30 à Sfântu Gheorghe (ROU). 2246 spectateurs.
Arbitres : Daniel Eriksson (SUE) et Marcus Wannerstedt (NOR) assistés de Gustav Jonsson (SUE) et John Rey (USA).
Pénalités : Japon 14′ (6′, 6′, 2′) ; Ukraine 4′ (0′, 2′, 2′).
Tirs : Japon 23 (12, 9, 2) ; Ukraine 30 (7, 15, 8).
Évolution du score :
0-1 à 04’58” : Zakharov
1-1 à 13’22” : T. Nakajima
2-1 à 29’38” : Irikura assisté de Kimura et Hanzawa (sup. num.)
3-1 à 30’31” : F. Suzuki assisté d’Isogai
3-2 à 49’40” : Vorona assisté de Zakharov
Japon
Attaquants :
Sato Isogai (+1, 2’) – Taiga Irikura (2’) – Fuji Suzuki (+1)
Yu Sato – Teruto Nakajima (-1) – Chikara Hanzawa
Yushiroh Hirano (+1) – Shogo Nakajima (C, 4’) – Kenta Takagi
Kohei Sato (-1) – Yuto Osawa (A, -1) – Masato Okubo (-1)
Défenseurs :
Yutaka Toko (-1, 2’) – Riku Ishida (A, -1, 2’)
Yusei Otsu (-1) – Shunta Kimura (-1)
Hiroto Sato (+2) – Rin Takada (+2, 2’)
Gardien :
Issa Otsuka
Remplaçant : Eiki Sato (G). En réserve : Yuta Narisawa (G), Seiya Hayata, Jiei Halliday (D)
Ukraine
Attaquants :
Andriy Deniskin (2’) – Viktor Zakharov – Denys Borodai (-1)
Danylo Trakht – Ilarion Kuprianov – Oleksandr Peresunko
Vitaly Lialka (A, 2’) – Evhen Fadeyev – Ilya Korenchuk
Oleksii Vorona (+1) – Stanislav Sadovikov – Oleksii Yanishevskyi
Défenseurs :
Ivan Sysak – Igor Merezhko (C)
Artem Hrebenyk – Filyp Pangelov-Yuldahsev (A)
Evheny Ratushny – Hlib Varava
Gardien :
Oleksandr Levshin [sorti de 58’25” à 59’16” et de à 59’24” à 60’00”]
Remplaçants : Serhyi Pysarenko (G), Oleksi Dakhnovsky (D), Hlib Krivoshapkin (A). En réserve : Bohdan Dyachenko (G, blessé).