La Norvège est la seule équipe à avoir perdu face à un adversaire moins bien classé (1-2 contre le Kazakhstan) dans ces premiers jours de compétition. Elle doit se remettre de cette déception en jouant dès le lendemain, et fait logiquement tourner ses gardiens avec l’entrée Jonas Arntzen. En face, les Tchèques, qui ont certes eu un jour de repos, choisissent plus curieusement de refaire confiance à Karel Vejmelka, malgré son mauvais but initial face à la Suisse (5-4 a.p.). Leur staff explique « avoir un plan » et s’y tenir. Plan qui implique apparemment d’aligner plutôt Daniel Vladař face au Danemark.
Il y a tout de même un changement dans l’effectif tchèque, l’intégration en deuxième ligne de Martin Nečas, qui a enfin récupéré son sac. Il prend la place du physique Daniel Voženílek qui se retrouve treizième attaquant. Sa puissance aurait pourtant pu servir car les Tchèques se font vraiment bousculer. À la cinquième minute, le défenseur Tomáš Kundrátek est durement chargé dans la balustrade par Noah Steen et rentre au banc en se tenant la main droite. On ne le reverra plus, son équipe poursuit le jeu à six derrière.
La domination tchèque n’est donc pas si franche. Jonas Arntzen diffuse beaucoup de confiance, tant de la mitaine que des bottes. Il intervient notamment sur deux rebonds du géant Jáchym Kondelík après une infiltration du défenseur Jiří Ticháček. La première pénalité est sifflée pour un croc-en-jambe de Johannesen sur Zadina qui entre dans l’enclave. Sur ce powerplay, Michael Špaček dévie au poteau gauche la passe transversale de Zadina mais Arntzen allonge la jambière pour faire barrage (photo ci-dessous). Le lancer de Roman Červenka du cercle droit provoque ensuite son arrêt le plus compliqué : il touche masque puis l’épaule gauche d’Arntzen !
Au quart d’heure de jeu, sur un engagement gagné en zone offensive par Markus Vikingstad, Andreas Martinsen amène le palet derrière la cage et passe du revers à Thomas Berg-Paulsen pour un tir à bout portant que Vejmelka est tout content de bloquer du gant.
Alors que la Norvège approche de la fin de son premier avantage numérique (pour une crosse haute de Červenka), une obstruction est sifflée contre Andreas Martinsen au passage de la ligne bleue. Alors que les Tchèques jouent à 5 contre 4, une mauvaise passe en retrait de David Špaček offre le palet à Noah Steen qui s’échappe seul. Mais la feinte du jeune attaquant n’est pas aboutie et son tir du revers échoue dans la botte gauche du gardien. Ce premier tiers a été très convaincant de la part de la Norvège, et ce n’est pas un hasard s’il s’achève par un tir de Martinsen au niveau de l’épaule gauche de Vejmelka.
Les Tchèques soufflent un grand coup après deux minutes à la reprise : dans l’axe de la ligne bleue, Jakub Krejčík envoie le palet à la cage et Arntzen lâche un rebond que récupère Jakub Flek pour le contourner dans son élan (0-1, photo ci-dessous).
La Norvège met toujours de la vitesse, il lui faut juste un finisseur. Elle espérait de Jacob Berglund qu’il devienne son buteur, il se fait… passeur. Sa transversale est reprise par Stian Solberg, qui a devancé son vis-à-vis Martin Nečas pour venir en position idéale au second poteau (1-1).
Au métier, la première ligne tchèque se montre décisive. Patient, Roman Červenka se place derrière le filet, voit que David Pastrňák arme déjà son tir dans le cercle droit et le sert dans un timing parfait. Les Norvégiens ont été un peu passifs sur cette action, y compris Krogdahl qui regardait bien Pastrňák et non le palet, mais qui n’a rien fait… hormis masquer le tir qui lui est passé entre les jambes (1-2).
Libor Hájek fait trébucher Håvard Salsten à une minute de la seconde pause, et sur l’avantage numérique, la passe de Johannesen est reprise dans le cercle droit par Berglund : le one-timer frappe l’extérieur du poteau ! Décidément, Jacob Berglund n’est pas en réussite, et cela se conforme au troisième tiers où il échoue à deux reprises sur Vejmelka. Les Tchèques gardent leur but d’avance mais ils ont eu chaud.
Malgré la défaite, la Norvège a livré une des ses meilleures parties sous Tobias Johansson. Le gardien Jonas Arntzen a livré un match très solide, mais il n’a pas été le seul. Après quelques petites erreurs au premier match, le grand espoir de la défense Stian Solberg de nouveau réalisé une prestation de grande classe. Dans le contenu, c’est bon. Au plan comptable, cela fait zéro point.
Désignés joueurs du match : Jonas Arntzen pour la Norvège et David Pastrňák pour la Tchéquie.
Commentaires d’après-match :
Radim Rulík (entraîneur de la Tchéquie) : « Du moment où les fautes des Norvégiens n’étaient pas sifflées, c’était un match très difficile. Nous verrons demain comment se porte Kundrátek. Il y avait clairement faute de Solberg en deuxième période sur Sedlák, je suis content qu’il ait fini le match et qu’il n’y ait rien eu de plus grave. Je suis convaincu qu’il y a eu trois fautes indiscutables non sifflées. C’était la clé pour les frapper. Nous étions clairement l’équipe qui construisait, la Norvège défendait. Si nous n’avons pas la possibilité de faire la différence en powerplay parce que les arbitres ne réagissent pas, nous nous réjouissons finalement de ces trois points. Il y a un système, plutôt bon, où nous pouvons envoyer trois ou quatre actions sur un serveur pour que les arbitres nous disent leur point de vue. La seconde option est de leur demander de venir à une consultation d’avant-match. D’une manière ou d’une autre, ce sera discuté. […] Bien sûr, j’aime la première ligne, elle a de la qualité. Pasta a mis le but décisif, et nous sommes heureux d’avoir ces gars-là. Ils savent comment faire. La deuxième ligne ? Je vais devoir leur parler, je garderai ça pour eux. »
Karel Vejmelka (gardien de la Tchéquie) : « J’ai eu une meilleure lecture de la glace, globalement le match m’a mieux convenu que vendredi. En fait, j’ai plus de tirs que contre la Suisse, et j’en suis content. Bien sûr, j’ai remarqué que les fans tchèques ont scandé mon nom, ça me fait plaisir. [Concernant le portrait du président tchèque pro-Ukraine Petr Pavel sur son masque] Je pense qu’il mérite le respect. Il aime le hockey et nous soutient. C’est un bon lien. Bien sûr, chacun a ses opinions politiques, mais je pense que ce sont mes affaires, ce que j’ai sur mon masque. »
Norvège – République tchèque 1-2 (0-0, 1-2, 0-0)
Dimanche 11 mai 2025 à 20h20 à la Jyske Bank Boxen de Herning. 4791 spectateurs.
Arbitres : Mike Langin (CAN) et Kristian Vikman (FIN) assistés de Nick Briganti (USA) et Oto Durmis (SVK).
Pénalités : Norvège 6’ (6’, 0’, 0’) ; Tchéquie 6’ (4’, 2’, 0’).
Tirs : Norvège 23 (5, 6, 12) ; Tchéquie 33 (11, 15, 7).
Évolution du score :
0-1 à 22’14” : Flek assisté de Kodýtek et Krejčík
1-1 à 28’03” : Solberg assisté de Berglund et E. Salsten
1-2 à 33’20” : Pastrňák assisté de Červenka et Hronek
Norvège
Attaquants :
Jacob Berglund – Eirik Østrem Salsten – Eskild Bakke Olsen (+1)
Thomas Berg-Paulsen (C, -2) puis à 40’00” Simen Andre Edvardsen – Markus Vikingstad (-1) – Andreas Martinsen (-1, 2’)
Noah Steen (A) – Petter Vesterheim – Thomas Olsen
Patrick Elvsveen – Håvard Østrem Salsten (2’) – Martin Rønnild
Défenseurs :
Emil Lilleberg (A) – Sander Vold Engebråten (-1)
Johannes Johannesen (+1, 2’) – Stian Solberg (+1)
Isak Hansen (2’) – Max Krogdahl (-1)
Adrian Saxrud Danielsen (-2)
Gardien :
Jonas Arntzen [sorti de 56’50” à 60’00”]
Remplaçant : Tobias Normann (G). En réserve : Jonas Myhre (D).
Tchéquie
Attaquants :
Roman Červenka (C, +1, 2’) – Lukáš Sedlák (+1) – David Pastrňák (A, +1)
Filip Zadina (-1) – Michael Špaček (-1) – Martin Nečas (-1)
Jakub Lauko – Jáchym Kondelík – Jakub Flek (+1)
Ondřej Beránek (+1) – Petr Kodýtek (+1) – Matěj Stránský (2’)
Daniel Voženílek [1 présence]
Défenseurs :
Jakub Krejčík (+2) – Filip Hronek (A, +2)
Libor Hájek (-1, 2’) – Tomáš Kundrátek [blessé à sa 2e présence]
Filip Pyrochta – David Špaček
Jiří Ticháček (-1)
Gardien :
Karel Vejmelka
Remplaçant : Daniel Vladař (G).