La Norvège livre de bonnes performances depuis le début du tournoi mais elle compte toujours 0 point. Elle ne peut plus guère se permettre d’attendre alors que la lutte pour la relégation est incertaine. Malheureusement pour elle, on s’attend à ce qu’elle affronte des Américains vexés et revanchards après leur nette défaite 0-3 contre la Suisse.
Le match n’a pas démarré depuis trois minutes que Sander Vold Engebråten donne un cross-check dans le dos de Shane Pinto à la ligne bleue. Le powerplay américain cherche beaucoup Tage Thompson, que ce soit en déviation ou avec sa puissance de tir dans le cercle gauche, mais il n’y ajoute pas la précision et Tobias Normann est solide des jambières. Six secondes après la fin de la pénalité, néanmoins, Will Smith lance de derrière la cage un jeu en triangle parfaitement joué par Shane Pinto pour décaler Cutter Gauthier qui reprend en lucarne (1-0).
Les Américains font ainsi une entrée de match confortable et prennent leurs aises dans la zone norvégienne. Logan Cooley masque tellement bien le gardien que celui-ci ne peut rien voir du tir de poignet de Clayton Keller en lucarne (2-0). Stian Solberg n’a pas réussi à déloger Cooley sur cette action, mais il se rattrape à sa façon en tombant un peu facilement quand Thompson l’accroche. Le prometteur défenseur exploite lui-même la pénalité ainsi récoltée : Solberg dribble O’Connor à la ligne bleue, s’avance en haut d’enclave et décoche un missile dans la lucarne opposée (2-1)
Tage Thompson, lui, n’a pas dû goûter la plaisanterie et le passage en prison. Quand le défenseur Sander Vold Engebråten lui renvoie la rondelle directement dans la palette, il ne se pose pas de question et la propulse instantément dans le haut du filet à mi-distance (3-1). Les Norvégiens font trop de cadeaux. La relance imprécise de Jonas Myhre ne trouve pas Martinsen en zone neutre, Drew O’Connor fonce sur la gauche du but et centre pour la déviation de près de Mike McCarron (4-1).
En plus de ses trois buts de retard, la Norvège est rentrée aux vestiaires en infériorité après une obstruction d’Elvsveen. Revenant sur la glace à 5 contre 4 Andrew Peeke centre pour Matty Beniers à bout portant, mais Normann réussit un arrêt de justesse du bras gauche. Après deux minutes, Stian Solberg accroche Berniers derrière la cage. Nouvel avantage numérique pour les États-Unis. Thompson a la partie facile dans le cercle gauche car le déplacement de Tobias Normann a été gêné par un contact avec Logan Cooley, en dehors de la zone bleue (5-1). Les arbitres ne bronchent donc pas.
Le match est plié ? Pas encore. Une obstruction de Frank Nazar en zone offensive (pénalité encore obtenue/soulignée par Solberg) et un dégagement raté au-dessus des plexis d’Andrew Peeke laisse les Américains à 3 contre 5 pendant une vingtaine de secondes. C’est suffisant pour que Stian Solberg s’offre un doublé d’un tir lointain du poignet, parfaitement masqué par Martinsen (5-2).
Une perte de palet de Conor Garland en zone offensive offre une échappée à Martin Rønnild, qui bat Jeremy Swayman à mi-hauteur côté plaque (5-3). Nazar a lui aussi un breakaway mais bute sur Normann.
Les espaces sont béants dans la défense américaine, Andreas Martinsen bénéficie d’un palet traînant dans le slot et tire… sur le poteau ! Les Norvégiens ont clairement trouvé un nouvel élan. Brady Skjei fait trébucher Emil Lilleberg, et à 5 contre 4, Solberg décale du revers Markus Vikingstad… qui n’arrive pas à reprendre ce palet qui lui arrive entre les jambes, seul face au but. La pause doit, normalement, permettre aux Américains de resserrer les boulons.
La situation se calme en début de troisième période. Michael Brandsegg-Nygård est sanctionné pour obstruction sur Garland, mais sur l’engagement, Frank Nazar balance Krogdahl – qui retient sa crosse – et prend la même pénalité. On joue à 4 contre 4 et c’est Håvard Salsten qui profite des espaces – laissés notamment par le défenseur-vedette Zach Werenski qui joue son premier match – pour remonter toute la glace. Heureusement pour les Américains que Swayman bloque ce palet entre ses bottes ! De l’autre côté, Krogdahl vient contrer le palet devant Thompson pour annihiler un 2 contre 1.
La Norvège est vraiment dans son match. Quand les deux équipes reviennent à cinq, Alex Vlasic perd le palet à la ligne bleue devant Noah Steen qui part seul et marque entre les jambières de Swayman (5-4). Les rouges y croient, et ils ont bien raison. Stian Solberg dribble à l’intérieur de l’enclave et son tir n’échoue que sous la botte gauche de Swayman. Tobias Johansson sort son gardien… et c’est Solberg, bien sûr, qui s’offre un hat-trick avec un tir à mi-hauteur du haut des cercles (5-5). Il clôt une fantastique remontée de quatre buts.
En prolongation, la Norvège doit suer pour défendre à 3 contre 3 face à la vitesse américaine. Emil Lilleberg, le défenseur de Tampa Bay, finit par se faire pénaliser en retenant Clayton Keller près de sa cage. Le coach Ryan Warsofsky utilise son temps mort pour donner ses consignes à 4 contre 3. Ses mots doivent sans doute être « occupez les défenseurs et servez Tage Thompson dans son cercle gauche quand il sera bien seul ». C’est en tout cas ce que fait Logan Cooley, et le one-timer de l’attaquant de Buffalo enlève la toile d’araignée dans la lucarne proche (6-5).
Hat-trick contre hat-trick, Tage Thompson aura répondu du tac-au-tac, dans un match où on n’aura vu que le défenseur Stian Solberg : 19 ans, 31 minutes de temps de jeu, 3 buts, mais aussi 2 pénalités obtenues avec un peu de cinéma.
Désignés joueurs du match : Stian Solberg pour la Norvège et Tage Thompson pour les États-Unis.
Commentaires d’après-match :
Stian Solberg (défenseur de la Norvège) : « Jouer un match serré contre une grosse équipe de hockey comme les États-Unis et prendre un point, c’est énorme. Je suis heureux pour l’équipe, heureux pour moi-même. Je suis heureux. Je ne pense pas avoir marqué un hat-trick depuis les U10. Les probabilités étaient probablement assez faibles, mais aujourd’hui c’est arrivé ! »
États-Unis – Norvège 6-5 après prolongation (4-1, 1-2, 0-2, 1-0)
Mercredi 14 mai 2025 à 16h20 au Jyske Bank Boxen de Herning. 3149 spectateurs.
Arbitres : Christoffer Holm (SUE) et Christian Ofner (AUT) assistés d’Onni Hautamäki (FIN) et Tarrington Wyonzek (CAN).
Pénalités : États-Unis 10′ (2′, 6′, 2′, 0′) ; Norvège 10′ (4′, 2′, 2′, 2′).
Tirs : États-Unis 39 (20, 7, 10, 2) ; Norvège 18 (5, 4, 9, 0).
Évolution du score :
1-0 à 04’50” : Gauthier assisté de Pinto et Smith
2-0 à 07’18” : Keller assisté de Lacombe et Kesselring
2-1 à 09’59” : Solberg assisté de Berglund et Brandsegg-Nygård
3-1 à 12’34” : Thompson
4-1 à 17’50” : McCarron assisté de O’Connor et Howard
5-1 à 22’55” : Thompson assisté de Keller et Werenski (sup. num.)
5-2 à 26’59” : Solberg assisté de Martinsen (double sup. num.)
5-3 à 32’48” : Rønnild
5-4 à 51’08” : Steen
5-5 à 58’33” : Solberg assisté de Brandsegg-Nygård et Rønnild
6-5 à 64’09” : Thompson assisté de Cooley et Keller (sup. num.)
États-Unis
Attaquants :
Clayton Keller (C, -1) – Logan Cooley (-1) – Conor Garland (-1)
Tage Thompson (A, +1, 2’) – Matty Beniers (+1) – Frank Nazar (+1, 4’)
Cutter Gauthier (+1) – Shane Pinto (+1) – Will Smith (+1)
Drew O’Connor (+1) – Michael McCarron (+1) – Josh Doan
Isaac Howard
Défenseurs :
Brady Skjei (-1, 2’) – Zach Werenski (A, -1)
Alex Vlasic (+2) – Andrew Peeke (+2, 2’)
Jackson LaCombe – Michael Kesselring (+1)
Mason Lohrei (-1)
Gardien :
Jeremy Swayman
Remplaçant : Joey Daccord (G). En réserve : Hampton Slukynsky (G), Zeev Buium (D), Mikey Eyssimont (A).
Norvège
Attaquants :
Jacob Berglund (+1) – Håvard Østrem Salsten – Eirik Salsten
Michael Brandsegg-Nygård (2’) – Markus Vikingstad – Andreas Martinsen (A)
Noah Steen (A) – Petter Vesterheim (-3) – Thomas Olsen (-2)
Patrick Elvsveen (2’) – Simen Andre Edvardsen – Martin Rønnild (+2)
Martin Johnsen
Défenseurs :
Emil Lilleberg (C, -1, 2’) – Sander Vold Engebråten (-2, 2’)
Jonas Myhre (-1) – Max Krogdahl
Isak Hansen – Stian Solberg (2’)
Adrian Saxrud-Danielsen [2 présences]
Gardien :
Tobias Normann [sorti de 57’39” à 58’33”]
Remplaçant : Jonas Arntzen (G). En réserve : Johannes Johannesen (D), Eskild Bakke Olsen (A)