Tout est encore possible pour la Norvège dans ce championnat du monde. Pour l’instant, malgré de belles prestations dont une remontée fantastique face aux Américains, elle n’a qu’un point au compteur et est toujours relégable. Mais elle peut aussi encore sérieusement rêver des quarts de finale… si jamais elle bat la Suisse. Un défi très relevé contre une équipe qui impressionne défensivement et offensivement.
La Suisse a néanmoins perdu son capitaine Nico Hischier. Sorti du match hier pour une blessure musculaire, il reste avec l’équipe et suivra des soins sur place mais ne rejouera pas du tournoi. Hischier après Josi : la Nati sera donc privée cette année de ses deux joueurs majeurs. Elle devra démontrer qu’elle peut aller loin par son collectif, avec des lignes remaniées. Même sans le centre de New Jersey, elle ne manque pas d’atouts à l’instar des 4 buts de Sven Andrighetto hier contre l’Allemagne.
Ce n’est pas parce qu’il a signé 3 buts au dernier match que Stian Solberg a abandonné son goût de défi physique. Le défenseur de 19 ans est sur le dos des attaquants suisses qui investissent tout de suite la zone norvégienne. Malheureusement, il insiste un peu trop sur dans un duel avec Ken Jäger et se fait siffler une obstruction. Ce premier avantage numérique est très vite converti par… Andrighetto, encore lui. Son splendide one-timer du cercle droit décroche la toile d’araignée de la lucarne gauche (1-0).
La Norvège se lance à l’attaque et équilibre un peu plus le jeu, mais trouve à qui parler dans les coins. Les transitions suisses rapides sont un risque mais Max Krogdahl se couche pour contrer de justesse la passe de Bertschy en tant que dernier défenseur sur un 2 contre 1. Toutefois, quand Thomas Olsen, Markus Vikingstad et Adrian Saxrud Danielsen échouent successivement à sortir le palet de leur zone et se font contrer tour à tour, cela coûte très cher. Tyler Moy passe en effet en retrait pour le tir soudain de Grégory Hofmann, si soudain d’ailleurs que le palet ressort aussitôt après avoir frappé la caméra au fond du filet. Mais c’est bien un but pour Hofmann, redescendu de la tribune aujourd’hui pour rejouer du fait de l’absence de Hischier (2-0, photo ci-dessous).
Lancé par Håvard Østrem Salsten en profondeur, Andreas Martinsen fonce droit au but et provoque la première faute suisse de Kukan. Cette pénalité entrecoupée au milieu par la pause ne donne rien. Ken Jäger part lui aussi en prison pour avoir fait trébucher Jäger en zone neutre. Cette fois, Michael Brandsegg-Nygård parvient à prendre un bon tir croisé, sur lequel Stéphane Charlin perd sa crosse lors de son arrêt du bouclier. Mais rien de plus. La récolte est maigre face à une Suisse qui concède peu de choses.
Très structurée, très organisée, la Suisse en devient presque injouable. Tyler Moy revient réceptionner une passe de Meier, se présente seul devant Arntzen et décoche son tir quand le gardien déclenche son mouvement (3-0). La seule grosse occasion norvégienne survient quand on s’y attend le moins, en infériorité numérique, mais le breakaway de Noah Steen échoue sur Stéphane Charlin.
Le seul mauvais point dans la copie suisse, c’est l’indiscipline. Kevin Fiala peut être heureux de ne prendre que deux minutes pour sa charge à la tête d’Isak Hansen. Puis c’est Malgin qui finit le deuxième tiers en prison pour une charge avec la crosse sur Krogdahl derrière la cage scandinave. Bien sûr, la Nati se montre solide à 4 contre 5, malgré la qualité des contrôles et des passes de la Norvège, mais il ne faut pas non plus tenter le diable.
Le troisième tiers-temps est une démonstration de maîtrise de la Suisse. Elle ne presse plus vraiment, mais son positionnement reste extrêmement étudié. C’est un mécanisme horloger qui fonctionne à la perfection. Le message est clair pour la Norvège : ne cherchez même pas à trouver une faille ! Malgré leurs efforts, les Scandinaves n’obtiendront aucun tir cadré en vingt minutes, une véritable leçon. Une petite douche froide avant le derby face au Danemark.
Comme face aux Américains en début de semaine, la Suisse s’est vite placée en contrôle total de la situation. Elle a étouffé son adversaire et l’a emporté sur le même score idéal, 3-0, une victoire nette et sans bavure mais n’autorisant aucun relâchement. Deux victoires obtenues avec deux gardiens différents. Stéphane Charlin s’offre donc déjà son premier blanchissage pour sa deuxième titularisation en championnat du monde. Désormais observateur, Nico Hischier peut être fier de ses coéquipiers.
Désignés joueurs du match : Jonas Siegenthaler pour la Suisse et Håvard Østrem Salsten pour la Norvège.
Commentaires d’après-match :
Patrick Fischer (entraîneur de la Suisse) : « Perdre Nico [Hischier] a été difficile pour lui et pour nous. Mais c’est beau qu’il reste avec l’équipe. En tant qu’équipe, nous avons su nous serrer les coudes, nous avions la Norvège sous contrôle et nous avons remporter le match. Nous avons fait preuve de maturité et avons manié le palet avec intelligence. »
Noah Steen (attaquant de la Norvège) : « Nous ne pouvons pas faire les jeux intelligents, les longues présences dans leur zone. Ils nous maintiennent à l’extérieur et c’est vraiment dur pour nous d’obtenir de grosses occasions. Nous avons dû nous sacrifier dur dans notre zone. Pas notre meilleur match. Nous travaillons dur en tant que groupe, aujourd’hui ça n’a pas fonctionné, mais nous avons les deux matchs les plus importants maintenant. Nous devons juste nous récupérer, manger et dormir, et être prêts pour demain. »
Suisse – Norvège 3-0 (2-0, 1-0, 0-0)
Vendedi 16 mai 2025 à 20h20 à la Jyske Bank Boxen de Herning. 3837 spectateurs.
Arbitres : Christoffer Holm (SUE) et Kristian Vikman (FIN) assistés de Daniel Hynek (TCH) et Anders Nyqvist (SUE).
Pénalités : Suisse 8′ (2′, 6′, 0′) ; Norvège 10′ (2′, 4′, 4′).
Tirs : Suisse 28 (12, 9, 7) ; Norvège 12 (5, 7, 0).
Évolution du score :
1-0 à 08’56” : Andrighetto assisté de Kukan et Malgin (sup. num.)
2-0 à 14’15” : Hofmann assisté de Moy et Knak
3-0 à 28’03” : Moy assisté de Meier et Fora
Suisse
Attaquants :
Sven Andrighetto (A) – Denis Malgin (2’) – Damien Riat
Kevin Fiala (+1, 2’) – Sandro Schmid – Timo Meier (+1)
Simon Knak (+1) – Ken Jäger (2’) – Tyler Moy (+2)
Andres Ambühl – Nico Baechler – Christoph Bertschy
Grégory Hofmann (+1)
Défenseurs :
Jonas Siegenthaler (A) – Dean Kukan (2’)
Janis Moser – Andrea Glauser (C)
Tim Berni (+2) – Michael Fora (+2)
Dominik Egli
Gardien :
Stéphane Charlin
Remplaçant : Leonardo Genoni (G). En réserve : Christian Marti (D), Nico Hischier (A)
Norvège
Attaquants :
Jacob Berglund – Simen Andre Edvardsen – Eirik Salsten
Michael Brandsegg-Nygård (-1) – Markus Vikingstad (-2) – Andreas Martinsen (A, -2)
Noah Steen (A) – Petter Vesterheim – Thomas Olsen (-1)
Patrick Elvsveen – Håvard Østrem Salsten – Martin Rønnild (2’)
puis à 20’00” Martin Johnsen (4’)
Défenseurs :
Emil Lilleberg (C, -1) – Sander Vold Engebråten
Stian Solberg (-1, 2’) – Max Krogdahl (2’)
Jonas Myhre (-1) – Isak Hansen
Adrian Saxrud-Danielsen (-1)
Gardien :
Jonas Arntzen
Remplaçant : Tobias Normann (G). En réserve : Mathias Schjerpen Arnkværn (G), Johannes Johannesen (D), Eskild Bakke Olsen (A)