Dans notre bilan de KHL, nous vous dévoilerons les coulisses du hockey russe (et eurasien) tout en analysant les résultats de la saison.
La première partie de ce bilan est consacrée aux clubs non qualifiés en play-offs, ceux où la situation est parfois la plus mouvementée.
Neftekhimik Nizhnekamsk (17e) : faire le maximum avec le minimum
Le Neftekhimik Nijnekamsk a abordé la saison avec le plus jeune directeur sportif de KHL, Anton Marchinsky, nommé à seulement 31 ans. Cela s’explique par la nouveauté du poste : dernièrement, le club tatar n’avait pas de manager, l’entraîneur faisait le recrutement lui-même. Marchinsky, dont le père travaillait déjà pour le Neftekhimik, avait arrêté sa carrière dans les cages en junior pour devenir entraîneur de jeunes gardiens. Il a déjà eu des expériences variées, notamment en développant les jeunes hockeyeurs – et hockeyeuses – de Pékin pendant un an et demi en Chine, et était revenu au club depuis trois ans comme scout.
Il lui manquait l’expérience des négociations avec les agents, mais elles ne sont pas forcément les plus difficiles. Tout le monde sait que le Neftekhimik colle obstinément au plancher salarial de la KHL, il ne recrute donc que des joueurs qui ont peu d’options. Les anciens attaquants de NHL Jean-Sébastien Dea et Riley Barber sont ainsi devenus abordables après avoir échoué dans des grands clubs (Magnitogorsk et Kazan). Le recrutement de Luka Profaca, qui oscillait entre AHL et ECHL, avait été raillé, mais ce défenseur droitier mobile pour son grand gabarit s’est révélé une bonne affaire.
Avec seulement ces trois Nord-Américains, et malgré le départ à l’automne du défenseur tchèque Lukáš Klok vers Berne, le Neftekhimik a été remarquablement compétitif. Il a malheureusement souffert de la grave blessure dès le début de saison du capitaine Aleksandr Dergachyov, immense pilier de 1m95. Son absence a peut-être aidé à l’éclosion inattendue d’un autre centre, Nikita Khoruzhev, un natif de Nijnekamsk qui a bouclé sa première saison complète en senior avec 34 points – exactement le même total que Dergachyov la saison dernière – et a même totalisé la meilleure fiche de l’équipe avec +9.
Les jeunes ont donc progressé, et le hockey proposé était plutôt beau à voir. Le Neftekhimik a lutté jusqu’à la fin, en ne perdant que deux fois dans le temps réglementaire sur ses 15 derniers matches, et n’a manqué les playoffs que pour 2 points. Pas si mal dans le contexte médical, puisque six joueurs sont partis sur la table d’opération dès la fin de saison. Pour autant, l’entraîneur Oleg Leontiev a été remercié. À Nijnekamsk, les moyens sont au minimum, mais il faut remplir l’objectif quand même ! Or, Leontiev n’a pas réussi à se qualifier pendant ses deux dernières années (contrairement aux deux premières), et en plus il s’est querellé avec les joueurs.
Kunlun Red Star (18e) : le paradis perdu des paresseux
Un paradis pour joueurs indolents : c’est la réputation acquise par Kunlun ces dernières années en KHL. Le tableau idyllique – vu par un sportif professionnel peu impliqué – était brossé ainsi : la franchise offre de bons salaires, la pression du public est inexistante à Mytishchi puisque les tribunes y sont clairsemées, et depuis cette banlieue les quartiers festifs de Moscou sont facilement accessibles. En plus, comme on ne se qualifie pas en play-offs, on peut rentrer chez soi dès le mois de février ! Même plus besoin en effet de représenter l’équipe de Chine puisque celle-ci a cessé de recourir aux naturalisés.
Bien sûr, les entraîneurs n’aiment pas du tout cette image. Désireux de redorer la sienne après avoir été renvoyé par l’Avangard en pleins playoffs, Mikhaïl Kravets a essayé d’imposer son autorité, mais comme ses prédécesseurs, il a été confronté à des cadres du vestiaire qui renâclaient. La différence, c’est que Kravets a su convaincre les dirigeants de remodeler l’équipe en cours de saison. Après tout, si les hockeyeurs ne sont plus internationaux chinois, ils ne sont pas non plus indispensables et peuvent être plus facilement remplacés…
Kunlun a pu donner l’impression de laisser filer ses meilleurs joueurs. L’ancien numéro 1 de draft NHL Nail Yakupov, qui n’a fait illusion que le premier mois de championnat, a été vendu à l’Avangard Omsk en novembre avec un bilan très négatif de -18 en 27 matches. Ryan Merkley, défenseur offensif canadien suspect dans sa zone, a aussi été cédé à Omsk et substitué, pour moins cher, par le plus efficace Joseph Duszak (Américain venu de Severstal). Les droits de Matt Jurusik, un Américain trop gourmand financièrement qui n’avait pas été reconduit, ont été échangés contre l’international slovène Jan Drozg. Sur le papier, l’équipe ainsi remodelée n’avait pas l’air plus forte, mais sur la glace, après la clôture des transferts, elle a enchaîné 7 victoires !
Les joueurs ont pris confiance et pratiqué un hockey plus engagé. On ne se moque donc plus de cette équipe qui a su effacer sa mauvaise réputation. Néanmoins, cela n’a pas suffi pour qu’elle se qualifie en play-offs, ce qui n’est plus arrivé depuis la première du Red Star en Kunlun en KHL (quand il jouait encore en Chine). Les dernières semaines ont été moins bonnes, et l’objectif n’a pas été rempli. Le club n’a donc pas activé l’option pour la seconde année de contrat de Kravets, qui s’est dit surpris et déçu.
Vityaz oblast de Moscou (19e) : l’équipe qui ose et prend des risques
Fin novembre, le top-10 des marqueurs de KHL présentait une particularité remarquable : le club qui y plaçait le plus de joueurs était le « petit » Vityaz. Derek Barach a longtemps été le meilleur buteur de la ligue et a inscrit 15 buts à ses 26 premiers matches. Ce centre américain n’a pourtant jamais eu la réputation d’un buteur, ni en NCAA ni en Liiga finlandaise, où le manager Igor Varitsky qui connaît bien ce marché l’avait déniché. Par la suite, Barach a calé, n’inscrivant que 6 buts lors des 42 rencontres suivantes. Avec 43 points, il a tout juste fini dans le top-50 des compteurs, une place anonyme.
La cassure statistique est très simple à expliquer : c’est la blessure de l’ailier Ivan Chekhovich. Varitsky a réagi aussitôt en faisant venir Aleksei Makeev d’Omsk, et ce remplaçant n’a pas déçu avec 21 points en 38 matches. Néanmoins, la magie du premier trio avait disparu sans Chekhovich, ou lors de ses difficiles tentatives de retour. Le petit gabarit créatif Dmitri Buchelnikov faisait saliver les Red Wings de Détroit (qui l’avaient drafté au deuxième tour en 2022) quand il était cinquième marqueur de KHL à mi-saison, mais a fini 19e. Il a été le joueur de KHL qui a accompli le plus de passes réussies (1759 avec un taux de réussite de plus de 86%).
Buchelnikov est un joueur russe classique, qui excelle dans les combinaisons collectives plus que dans le hockey vertical nord-américain. C’est aussi le cas de Chekhovich (photo ci-dessous), frustré pendant deux ans dans le système corseté du Lokomotiv, mais totalement relancé dans le hockey ouvert et ambitieux pratiqué par l’entraîneur Pavel Desyatkov. Ces ailiers ne pouvaient pas trouver meilleur environnement pour s’épanouir que ce jeu très osé : aucune équipe n’a intercepté autant de passes que le Vityaz (865, presque deux cents de plus que Torpedo deuxième avec 668)… mais aucune équipe n’a autant perdu de palets (913, contre 709 au Spartak deuxième).
Défiant toute prudence, le club de la région de Moscou était malheureusement incapable de protéger une avance. Il a ainsi presque la moitié de ses défaites (18) après avoir mené au score. Même s’il a été bien plus compétitif que la saison passée et s’est montré capable de battre tout le monde, c’était insuffisant pour se rapprocher vraiment des play-offs.
Lada Togliatti (20e) : quand un directeur traite ses propres supporters de fascistes
Après l’euphorie du retour en KHL, la seconde saison fut plus parsemée de nids-de-poule pour le Lada. Le conflit avec un groupe de supporters du club (le « Secteur 7 ») a atteint un point de non-retour lorsque le directeur général Aleksandr Chebotarev a répondu ceci dans un podcast d’octobre 2024 : « Je les ai rencontrés et j’ai réalisé qu’on était très loin d’un compromis. Ces gens étaient habitués à régner, comme ils disent, dans leur secteur avec la précédente direction. Tant qu’ils ont cette attitude consumériste, où on serait à leur service, cela n’arrivera pas. […] Je suis au Lada depuis 1988, quand beaucoup d’entre eux essayaient encore d’agripper le sein de leurs mères avec leurs bouches sans dents. Pour ma part, je ne vais pas tolérer les fascistes. Un de mes grands-pères est mort, l’autre est revenu invalide de la guerre. S’ils sont si indépendants, qu’ils fassent le ménage dans leurs rangs. »
Ce qualificatif de fasciste qui a tant choqué était une allusion à la présence d’un homme avec un tatouage à croix gammée dans la tribune réservée aux visiteurs lors d’un match à Balashikha en… septembre 2023, plus d’un an plus tôt. Les supporters ont expliqué que cet individu n’avait rien à voir avec eux et ne faisait pas partie d’un déplacement organisé, et ont ajouté ne faire aucune déclaration publique (répondant à Chebotarev qui les accusait aussi d’être critiques envers « l’opération spéciale » en Ukraine). Leur grief envers le directeur venait en fait d’une opposition à un formulaire vu comme un projet de fichage des supporters, similaire à celui qui existe dans le football russe pour y combattre le hooliganisme. C’est pour ça qu’ils ont boycotté les matches.
Ces tensions survenaient au moment d’un changement de gouverneur à la tête de la région de Samara. Pour ramener le calme dans le vestiaire, autorisation fut alors donnée de virer l’entraîneur Oleg Bratash, qui tirait un peu trop la couverture à lui en cas de victoire mais critiquait ses joueurs après les défaites. Une condition : que cela ne coûte rien ! Bratash fut donc remplacé par son adjoint Pavel Zubov.
Et pour ramener la paix en tribune, le nouveau gouverneur Vyacheslav Fedorishchev, en bon politique, n’hésita pas à organiser une réunion avec les fans où il leur promit un droit de regard via un « conseil de surveillance »… et leur promit de virer Chebotarev ! Il avait sans doute ses propres raisons pour cela : nommé par le précédent pouvoir, Chebotarev se mêlait un peu trop de donner son opinion sur la tactique, et pas assez de trouver des sponsors.
L’enjeu était là pour le gouverneur qui cherchait à réduire les dépenses liées au sport pro. Il dénonçait ces « gens qui vivent du budget régional » sans rien développer, et ces entreprises locales qui ne financent pas le sport. Les supporters n’ont pas forcément apprécié ce qui allait suivre… La vente au Dynamo Moscou de l’assurance-vie de l’équipe, le gardien Vladislav Podyapolsky (94,1% d’arrêts), pour le transfert le plus cher de la saison de KHL, marquait la fin des ambitions dès le mois de décembre. Et pour assurer le budget des prochaines saisons, le gouverneur se rapprocha de l’AKM de Toula (une région dont Fedorishchev était gouverneur adjoint à son poste précédent). Cet AKM, un des sponsors les plus riches du hockey russe, appartient à Aleksandr Shamsutdinov, qui préside le groupe chimique Polyplast. La patinoire neuve de Toula étant trop petite, il voulait transférer son club à Togliatti – qui vient d’aménager la sienne pour les normes KHL – mais en gardant le nom AKM !
Tous les fans du Lada se sont étouffés, attachés à l’identité d’un club bâti historiquement autour de l’usine automobile de la ville. Plutôt rétrograder en VHL que de vendre son âme et son nom ! Un compromis a été trouvé : AKM sera « juste » un sponsor du Lada, qui gardera son nom intact. Mais il est probable qu’une organisation aussi puissante veut plus de pouvoir que ça… Le Lada est sauvé dans l’immédiat, mais il est fort possible que d’autres conflits surviennent encore entre supporters et dirigeants…
HK Sotchi (21e) : second passage raccourci pour Sergei Zubov
Après avoir laissé la dernière place de la Conférence Ouest au Vityaz la saison dernière, le HK Sotchi y est retombé. La première déconvenue a eu lieu plus tôt. Après le dixième match de la saison (2-4 contre le Vityaz), et alors que le club avait un bilan équilibré de 5 victoires et 5 défaites, Michal Krištof, déçu d’avoir son temps de jeu se réduire par rapport à la saison précédente, annonçait qu’il avait reçu une offre d’un club suisse. Les dirigeants lui répondaient qu’ils n’avaient pas l’intention de le laisser partir. L’attaquant slovaque était alors envoyé s’entraîner avec les remplaçants. Une semaine plus tard, il quittait l’équipe sans autorisation, et Langnau annonçait son arrivée. Le club de KHL, qui disait avait toujours bien traité le joueur, disait examiner les moyens légaux… et n’en avait pas. Comme la KHL était sortie du système IIHF, Sotchi n’avait pas prolongé la « transfer card » du joueur, et ne pouvait donc pas bloquer son recrutement par les SCL Tigers.
Le HK Sotchi était alors porté par Artur Tyanulin, qui battait un record du club avec 10 rencontres consécutives avec au moins un point. Cet attaquant tatar est devenu l’unique meneur offensif après le départ de Michkov l’été dernier. Il a mis 40 points en 49 matches avant de manquer la fin de saison sur blessure. Il n’y avait plus d’espoir au classement depuis longtemps, précisément depuis les huit défaites de suite en décembre. Au moins le club s’est-il refusé à céder Tyanulin même si plusieurs clubs toquaient à la porte.
La dernière qualification en playoffs de l’équipe des rives de la Mer Noire date de 2019, quand l’entraîneur s’appelait Sergei Zubov. Viré quelques mois plus tard, l’ancien défenseur-vedette de KHL est revenu cette saison, et son travail a été perceptible. Il a amélioré la solidité défensive et transformé certains joueurs, notamment l’inattendu deuxième marqueur Daniil Serukh, passé de 11 à 37 points mais aussi de 14 à 95 mises en échec pour sa deuxième saison de KHL. Mais l’attaque a quand même régressé. Zubov a donc été renvoyé une seconde fois, après la fin de saison régulière.
Amur Khabarovsk (22e) : gros budget et record d’inefficacité
Le départ de l’ambitieux gouverneur Mikhaïl Degtyaryov pour le poste du Ministre des Sports – depuis lequel il s’est auto-nommé directeur du comité olympique russe – n’est pas une excuse à la dégradation des résultats de l’Amur Khabarovsk. Le club avait bénéficié quand même d’une hausse de budget, et sa masse salariale (752 millions des roubles) était dans le top-10 de la KHL. Terminer avant-dernier dans ces conditions est donc un désastre.
La pré-saison effectuée entièrement en itinérance, sans que les joueurs ne puissent rejoindre leurs familles pendant les jours de pause avait déjà crispé le vestiaire. Les dirigeants avaient alors pris le parti de l’entraîneur Andrei Martemyanov, mais ils l’ont viré quand les résultats ont commencé à coincer en octobre, après six défaites dont les trois dernières sans inscrire le moindre but. La série n’a fait qu’empirer. Un record de KHL a même été battu avec 358 minutes et 28 secondes sans marquer de but. La série de défaites s’est même étendue à 14 rencontres.
L’adjoint chargé de la défense, Viktor Kostyuchyonak (connu pour son passage comme joueur aux Albatros de Brest au début du siècle), avait été nommé coach par intérim. Curieusement, malgré ses débuts désastreux, l’intérim a duré jusqu’à la fin de la saison. Après avoir connu sa seule expérience comme entraîneur-chef dans son pays au Yunost Minsk, le Biélorusse était revenu en Extrême-Orient cet été comme assistant-coach mais avait peu de qualifications pour diriger l’équipe, sinon une propension au management par la terreur qui n’a pas fonctionné.
Certains joueurs ont fait les frais des performances catastrophique. Après avoir essayé vainement d’échanger le plus gros salaire du club Aleksandr Khokhlachyov, le club a payé en novembre la résiliation du contrat de l’ex-Spartakiste, qui représentait 10% de la masse salariale mais n’avait inscrit que 3 points en 21 matches. Sans la moindre pitié pour un gardien qui revenait de blessure, l’Amur s’est aussi débarrassé en décembre d’Igor Bobkov, solide l’an passé mais aux performances en chute libre. Son remplaçant américain Matt Jurusik n’a fait guère mieux.
Il y a un joueur convoité pour lequel le club de Khabarovsk a refusé toutes les offres, c’est son meilleur marqueur Alex Galchenyuk, dont le père est dans le staff. L’Américain n’a pas échappé à la faillite collective (fiche de -23) mais il a été prolongé deux ans de plus et l’équipe restera bâtie autour de lui. Lorsque l’accord a été trouvé pour qu’il reste, son père a même été embauché comme « entraîneur de développement ».
Barys Astana (23e) : prenez vite une douche avant d’être virés
Après l’équipe nationale, c’est le Barys Astana qui a été concerné par la réorientation stratégique du hockey sur glace au Kazakhstan. Viré après 6 défaites en 7 matches alors qu’il avait eu peu de temps pour préparer l’équipe à cause du tournoi de qualification olympique, l’entraîneur David Nemirovsky ne fut qu’un fusible temporaire. Son successeur Vyacheslav Butsayev n’a tenu qu’un mois avant de prendre la porte dans le chambardement peut-être le plus brutal de l’histoire de la KHL.
Les joueurs étrangers, tous recrutés par Nemirovsky, ne savaient sans doute pas ce qui les attendait. Ils n’avaient pas forcément prêté attention au renvoi du président Boris Ivanishchev trois jours plus tôt. Après l’entraînement, on leur dit de vite se doucher car ils sont attendus en salle vidéo dans un quart d’heure. Le nouveau président entre, leur dit quelques phrases en russe, et un coéquipier kazakh leur traduit : « Tous vos contrats sont résiliés, vous pouvez chercher un nouveau club. » Ils ont alors 2 jours pour quitter le pays car leur visa expire ! L’annonce a été aussi brutale que les décisions pratiquées en Amérique du Nord, mais si les joueurs ont été choqués de la méthode, ils n’ont pas été floués. Les contrats ont été respectés à la lettre, les indemnités et le solde de tout compte ont été versés en un temps record.
Le Barys était déjà passé à autre chose. Revenu pour la troisième fois au club, Nurlan Orazbayev est un manager général qui connaît le marché et les joueurs sur le bout des doigts. Il était chargé d’appliquer une stratégie précise : rebâtir avec les jeunes. Il y aura encore une demi-douzaine de joueurs russes, mais plus de Nord-Américains (que le Barys n’a plus le droit de payer sur l’argent public selon la nouvelle loi sur les sports). C’est pour suivre cette voie que l’ex-sélectionneur national Galym Mambetaliev a été rappelé, c’est exactement ce qu’il avait fait à l’époque en équipe nationale. Il a signé un contrat de trois pour travailler à long terme. Son fils Ruslan Mambetaliev – qui avait dirigé l’école de hockey d’Almaty – a quant à lui été engagé à la tête du centre de formation.
La priorité à l’équipe nationale – inscrite dans la même loi sur les sports – a été claire quand les Jeux asiatiques d’hiver à domicile ont été privilégiés à la KHL, où il n’y avait plus rien à gagner. Que l’on préfère aligner la meilleure pour une compétition de seconde zone plutôt que dans leur ligue chérie a ulcéré les Russes, dont certains observateurs ont réclamé l’exclusion du Barys. Cela signifie-t-il que le Kazakhstan se détourne totalement de la Russie pour regarder vers l’Asie ?
Pas totalement… Le 8 avril, Ozarbayev a été viré. Ce n’est pas en rapport avec la situation de l’équipe pro, mais avec son choix de retirer les équipes du Barys des championnats de jeunes de Russie (voir citations de janvier). Les parents se sont plaints au ministère des sports qui a révoqué sa décision. Puisque les décisions stratégiques se prennent à coups de pétition, les internationaux du Barys ont alors à leur tour écrit au Président de la République pour demander de restituer Ozarbayev dans ses fonctions. En vain.