
Entre deux formations qui ont des arguments à faire valoir sur le plan physique, on peut s’attendre à des débats engagés. Mark Thomas écope de la première pénalité du match et le power-play autrichien, si efficace la veille contre le Yunost Minsk fait le reste : après une bonne circulation du palet, un tir de Michaël Schutte à la ligne bleue est dévié par Brett Aubin mais Andrew Verner repousse de la jambière. Kelsey Wilson, présent devant la cage, reprend le rebond, insiste et finit par trouver l’ouverture en deux temps (0-1, 03’40 »). On pense Salzbourg bien lancé mais vingt-cinq secondes plus tard, Matt Hubauer profite de la passivité de la défense autrichienne pour se présenter seul face à David Leneveu et marque en force alors que Michael Gergen arrive trop tard pour s’interposer (1-1, 04’05 »). Salzbourg doit remettre du cœur à l’ouvrage et a l’occasion de doubler la mise sur un nouveau power-play consécutif à une faute de Kevin Bolibruck. Mais cette fois la défense des Steelers tient bon et semble pouvoir contenir l’attaque autrichienne.

Le début de deuxième période est pourtant compliqué pour les hommes de Pierre Pagé : alors que Kelsey Wilson est sanctionné pour un cinglage, Michael Gergen l’est pour dureté en essayant de régler ses comptes. Sheffield va donc évoluer pendant deux minutes en double supériorité numérique : une occasion rêvée de revenir dans le match. Mais malgré une bonne circulation du palet, les Steelers n’arrivent pas à créer de décalage : la défense compacte de Salzbourg et David Leneveu, excellent dans ses cages, parviennent à tenir pendant les deux minutes à trois contre cinq ! Salzbourg sort logiquement renforcé de cet épisode alors que Steelers accusent le coup.
Quelques minutes plus tard, Andrew Verner réaliste un arrêt exceptionnel face à Michael Schiechl parti en échappée : le gardien des Steelers semble battu mais parvient à bloquer in extremis le palet sur la ligne avec sa crosse. Un exploit salué par les supporters des Steelers, mais vain, car une faute a été sifflée contre Robert Farmer sur l’action. L’efficacité du power-play de Salzbourg fait le reste treize secondes plus tard : avec toujours Trattnig à la ligne bleue et cette fois Manual Latusa pour la déviation devant la cage de Verner (1-4, 27’07 »).

L’action suivante est symbolique de l’impuissance des Steelers : Kevin Bolibruck effectue une première charge avec la crosse sur Michael Schiechl, une pénalité est appelée contre lui mais il insiste avec une deuxième charge sur le même Schiechl qui répond de la plus belle manière qui soit : en reprenant un centre le long du but de Pewal et en mettant le palet en lucarne (1-6, 35’35 »). La première pénalité appelée contre Bolibruck est annulée par le but, mais pas la seconde, et Salzbourg évolue pendant deux minutes en supériorité numérique, sans marquer cette fois. Une nouvelle pénalité de l’incorrigible Wilson (sa troisième du tiers !) sera annulée par un faute de Rod Sarich et le tiers se termine sur la très nette supériorité de Salzbourg.
La dernière période se résume à une succession interminable de pénalités pour les Steelers, visiblement atteints physiquement et moralement. Très souvent en retard, les Britanniques sont souvent poussés à la faute par une équipe de Salzbourg qui a toujours un temps d’avance. Brad Cruikshank succède en prison à Joey Talbot. Les Red Bulls campent dans la zone des Steelers mais Verner multiplie les exploits et parvient à repousser les attaques autrichiennes. Lorsque Kevin Bolibruck est envoyé à son tour en prison, Salzbourg bénéficie de nouveau de plus d’une minute en double supériorité numérique ! Le power-play autrichien perd de son efficacité et ne parvient pas à trouver la faille dans une défense britannique efficace et face à un Verner toujours impeccable. Un début de bagarre éclate lorsque Jason Hewitt commet une faute grossière sur Mike Siklenka. Ce dernier tombe les gants et essaie de se faire justice, les arbitres l’en empêchent et tout le monde va se calmer en prison. C’est tout de même Salzbourg qui évolue en supériorité numérique à cause d’une pénalité de banc mineur des Steelers.

Salzbourg s’impose sans discussion possible encore une fois grâce à un power-play très efficace si on fait exception de la troisième période alors que le match était joué. L’organisation quasiment sans faille de Salzbourg a tout d’un rouleau compresseur qui a peu de faiblesses. David Leneveu a répondu présent lorsqu’il était sollicité en première période et au début de la deuxième période avant de passer une soirée tranquille par la suite. L’opportunisme de Manuel Latusa et DanielWelser, auteurs de deux buts chacun, a permis de faire la différence en attaque avec le support de Matthias Trattnig, impliqué directement sur trois buts ce soir et d’un soutien permanent pour ses attaquants.
Sheffield a fait illusion pendant un tiers-temps avant de céder physiquement, son jeu stéréotypé ne permettant pas de tromper une équipe aussi bien organisée que Salzbourg. Sans Andrew Verner, auteur encore une fois d’un grand match, le score aurait pu être bien plus lourd car les Steelers, pris de vitesse, ont multiplié les fautes, jouant presque tout le troisième tiers en infériorité numérique. Le retour sur terre est difficile et il s’agira de ne pas s’effondrer demain contre Minsk.
Avec cette nette victoire, Salzbourg a fait un grand pas vers la victoire finale que ne peuvent désormais plus lui contester ni Minsk ni Sheffield. Tout autre résultat qu’une victoire de Grenoble ce soir en temps réglementaire donnerait la coupe à Salzbourg.
Désignés meilleurs joueurs du match : Matt Hubbauer (Sheffield) et Manuel Latusa (Salzbourg)
(photos www.hockey-passion.com)
Commentaires d’après-match :
Daniel Welser (attaquant de Salzbourg) : « Il était important pour nous de montrer que nous sommes clairement plus forts que Sheffield, exception faite des cinq premières minutes lorsque nous étions endormis. Après la deuxième période, ils ne semblaient pas avoir l’énergie pour rivaliser avec nous. Nous étions toujours un ou deux temps plus rapides et leur seul moyen de réagir était de commettre des fautes. »
Sheffield – Salzbourg 1-6 (1-3, 0-3, 0-0)
Samedi 16 janvier à 16h00 à la patinoire Pôle Sud de Grenoble. 2000 spectateurs.
Arbitrage de Pavel Hodek (TCH) et Owe Luthcke (NOR) assistés de Pierre Dehaen et Benjamin Gremion (FRA).
Pénalités : Sheffield 53′ (6′, 6′, 16’+5’+20′), Salzbourg 26′ (2’+10′, 8′, 6′).
Tirs cadrés : Sheffield 25 (9, 12, 4), Salzbourg 55 (24, 10, 21).
Évolution du score :
0-1 à 03’40 » : Wilson assisté de Aubin et Schutte (sup. num.)
1-1 à 04’05 » : Hubbauer assisté de Sarich
1-2 à 15’21 » : Welser assisté de Trattnig et Rebek (sup. num.)
1-3 à 17’44 » : Latusa assisté de Trattnig
1-4 à 27’07 » : Latusa assisté de Trattnig et Siklenka (sup. num.)
1-5 à 34’15 » : Welser assisté de Latusa
1-6 à 35’35 » : Schiechl assisté de Pewal
Sheffield Steelers
Gardien : Andrew Verner.
Défenseurs : Scott Basiuk – Randy Dagenais ; Rod Sarich (A) – Kevin Bolibruck ; Mark Thomas – Ben Morgan.
Attaquants : Jonathan Phillips (C) – Robert Dowd – Jason Hewitt ; Robert Farmer – Jeff Legue (A) – Joey Talbot ; Brad Cruikshank – Matt Hubbauer – Doug Sheppard.
Remplaçant : Dan Green (G).
Red Bull Salzbourg
Gardien : David Leneveu.
Défenseurs : Douglas Lynch – Matthias Trattnig ; Jason Beckett – Michael Schutte ; Wilhelm Lanz – Mike Siklenka ; Michael Gergen – Jeremy Rebek (A).
Attaquants : Manuel Latusa – Dominique Heinrich – Jonathan Filewich ; Steve Regier – Ryan Duncan – Daniel Welser ; Thomas Koch (C) – Brett Aubin – Kelsey Wilson ; Michael Schiechl – Marco Pewal (A) – Martin Ulmer.
Remplaçant : Reinhard Divis (G).
 
			 
                                





























 
			







