
Aucune surprise dans les alignements, notons simplement le maintien par Ted Nolan de la confiance en Kristers Gudlevskis, à moins que ce ne soit sa défiance en Masalskis, tandis que Bozon ne s’est pas équipé, Guttig prenant le centre de la quatrième ligne.
Première émotion après un peu plus de trois minutes, un échange d’actions qui permet de constater que les Français ont l’avantage du gardien. Cristobal Huet est très solide sur une tentative de Darzins, oublié à l’entrée du slot et sur le contre, Gudlevskis, mal placé, sauve comme il peut de la botte un lancer d’Hecquefeuille. Le rebond n’est pas exploité par Meunier. Conclusion : il faut lancer et Auvitu s’y applique, Gudlevskis repousse et perd le palet de vue. Pas ses défenseurs, heureusement pour lui. Janis Andersons est encore là pour couper un deux-contre-un mené par Brian Henderson. À première vue, la France est confiante et pas gênée par son costume fraîchement taillé de favorite. Attention, les Lettons n’en sont pas encore devenus des moins que rien. Surtout avec un maintien en jeu. La preuve, à mi-tiers, les lancers sont partagés (cinq partout).

L’avantage n’a rien de scandaleux et réveille les Bleus qui reprennent le forecheck, bataillent dans les coins et lancent dès que possible, dans l’attente du rebond favorable. Sacha Treille, puis Bellemare échouent à quelques centimètres. Janil ensuite, décalé par Desrosiers, teste Gudlevskis sans succès. Bien, mais à la première pause, le bilan français est négatif avec ce but de retard, un désavantage aux tirs et des stats de supériorité (2 sur 17, dixième) et d’infériorité (75% de pénalités tuées, douzième) qui se dégradent encore.

Il faudrait un petit signe du destin pour que les Français relèvent le casque. Un surnombre letton, par exemple, que les arbitres (tiens, ils sont là eux ?) mettent une bonne vingtaine de secondes à repérer. Passé la mi-match, il devient impérieux de réagir. Seule la deuxième ligne de puissance crée du danger. Et encore, un seul tir, Hecquefeuille au milieu de la boîte sur Gudlevskis qui ne cède plus rien. À la fin des deux minutes, Darzins vient encore rôder devant Cristo. Le héros de Lausanne maintient ses partenaires dans le match, eux qui sont surtout dans le dur. Le tiers se finit même sur une supériorité balte, Auvitu ayant pris deux minutes. Le buzzer retentit sur un double avantage letton : deux buts au tableau de marque et un homme sur la glace, pour une minute encore. Certes, même en perdant ici, une victoire contre l’Allemagne, en espérant que la logique soit respectée ailleurs, ouvrirait la porte des quarts aux Français. Mais soyons honnêtes, sur le contenu de ce tiers médian, les Bleus ne méritent pas d’y aller.

On retrouve une équipe conquérante, aidée par la nervosité adverse. Sotnieks prend 2’+10′ pour avoir testé la solidité de la boîte crânienne de Sacha Treille, si surpris d’être en position de recevoir ce qu’il donne si généreusement d’habitude (le cadet des Treille reviendra sur la glace). Bellemare trouve la barre, mais la pénalité meurt. Pas l’espoir. Yorick cherche à venger son frère en prenant un slap puissant à la bleue, Gudlevskis est chaud. Bien lui en prend, car ses partenaires fléchissent franchement, étouffés par le physique français qui passe entre les gouttes de l’indulgence arbitrale. Meunier, notamment, mériterait la prison pour un accrocher en zone offensive, vieil adage de l’équilibre des erreurs.

Bons par éclipses, les Français ont accumulé trop de petites erreurs face à une équipe lettonne certes peu homogène, mais dont la première ligne a été redoutable d’efficacité et doublée par un gardien doucement monté en puissance. Les Lettons n’ont plus qu’à attendre que la Russie fasse le travail face à l’Autriche (victoire en temps règlementaire) pour célébrer le maintien. Les Bleus, eux, espèrent la même chose mais peuvent aussi rêver plus haut en battant l’Allemagne et en pariant sur une défaite slovaque contre les États-Unis. Pour ne pas rentrer frustrés…
Meilleurs joueurs du match : Julien Desrosiers pour la France et Janis Sprukts pour la Lettonie.
Commentaires d’après-match
Ted Nolan (entraîneur de la Lettonie) : « Tous les matches qu’on joue contre la France peuvent basculer dans un sens comme dans l’autre. C’est une équipe très bien coachée, bien organisée, structurée, talentueuse. Heureusement pour nous, on a eu quelques échappées. Le match de qualification aurait pu basculer dans l’autre sens aussi. La qualification pour Sotchi a boosté l’équipe mais parce que nous sommes une petite nation, nous avons beaucoup de joueurs retenus chez eux pour diverses raisons (médicales, personnelles). Cette équipe est déjà largement différente. Cette équipe est plus jeune et ça a eu un impact car certains jeunes ont une chance de jouer aux JO. Girgensons par exemple n’a pas joué au TQO mais il est un choix de première ronde. Kristers, le gardien, est en train de se faire un nom. Lauris Darzins développe beaucoup son leadership. Tout cela grâce à l’impact des JO. Je n’aurai jamais peur jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’espoir. Jusqu’à ce point, j’étais sûr qu’on avait une chance. Pour battre les Russes, il faut que tout soit parfait, que tout soit plus que parfait. Depuis, on a joué de mieux en mieux. »
Zemgus Girgensons (attaquant de la Lettonie) : « On a été meilleurs, mais on aurait pu jouer beaucoup mieux. Les Français auraient pu mieux faire aussi parce qu’on sait qu’ils ont battu la Russie. C’est bien qu’ils nous aient donné l’occasion de les battre. Ils sont revenus avec leur but, mais je ne pense pas qu’ils avaient une chance de revenir. Les arbitres n’ont pas sifflé quelques fautes. On n’a pas été très forts, mais ils n’ont vraiment pas été forts non plus. Je me suis amélioré aussi pendant le tournoi, mais ce n’est pas mon meilleur tournoi non plus. »

Julien Desrosiers (attaquant de la France) : « Déçu car on avait des plus grandes attentes. On manquait de jambes peut-être. Notre jeu, c’est de jouer simple, faire du fore-check, travailler fort dans les coins, gagner nos batailles. Aujourd’hui on a essayé peut-être de jouer un peu à la russe, on va dire. Mais ce n’est pas du tout notre jeu. Et les Lettons sont bons techniquement. Ils ont eu des occasions qu’ils n’ont pas ratées. […] Moi-même je n’étais pas sûr d’avoir marqué. Je ne voyais pas le palet mais le gardien était dans la cage donc je me suis dit que c’était bon. De l’angle où j’étais, le palet était caché derrière comme une bande en plastique. À la reprise, on voyait bien comme tout le monde que c’était rentré. Alors quand l’arbitre a annulé le but la première fois, j’ai pas trop compris. Heureusement ils l’ont accordé. Ça nous donné un peu de jambes. Mais ensuite le 3-1, c’est un revirement qui nous coûte très cher. À l’image du match, au lieu de garder le jeu simple, on essaie de déjouer le gars, ça arrive. Le hockey c’est un jeu d’erreurs. Les Lettons nous font ch… cette année. Avec la qualif (olympique), ça fait beaucoup. Il va falloir simplifier contre les Allemands. Ils ont deux joueurs de NHL, leur championnat est plus reputé que le nôtre. La récupération va être importante. On a toutes nos chances. »
Pierre-Édouard Bellemare (attaquant de la France) : « Si on joue comme ça, c’est sûr qu’on va prendre une raclée contre les Allemands. Ce n’est pas une bonne nouvelle, ce match-là, on n’est pas encore sauvé. Ça reste possible, mais pour l’instant les quarts de finale, je n’y pense pas. On va essayer de se regarder de voir ce qui n’a pas été, moi le premier. Et revenir demain à 150%. C’est notre plus mauvais match du tournoi. »
Antonin Manavian (défenseur de la France) : « Déçu, c’est une équipe qu’on pouvait battre. On a eu du mal à débuter. C’est le sixième match. Mais c’est pareil pour toutes les équipes. Des petites erreurs qu’on a pas fait contre la Russie. J’ai beaucoup appris en Autriche, ça forge le caractère. Mentalement, c’est assez dur. Là j’ai un rôle plus défensif en équipe de France. »
Lettonie – France 3-1 (1-0, 1-0, 1-1)
Lundi 13 mai 2013 à 16h15 à la Hartwall Areena de Helsinki. 2204 spectateurs.
Arbitrage de Vladimir Baluska (SVK) et Felix Brüggemann (ALL) assistés de Johannes Käck (SUE) et Jonathan Morrison (USA).
Pénalités : Lettonie 20′ (2′, 2′, 16′), France 6′ (2′, 2′, 2′).
Tirs : Lettonie 26 (13, 7, 6), France 30 (10, 5, 15).
Évolution du score :
1-0 à 14’52 » : Cipulis assisté de Freibergs et Sprukts (sup. num.)
2-0 à 25’07 » : Sprukts assisté de Cipulis
2-1 à 43’27 » : Desrosiers assisté de Hecquefeuille et Y.Treille (sup. num.)
3-1 à 56’24 » : Darzins assisté de Sprukts
Lettonie
Gardien : Kristers Gudlevskis.
Défenseurs : Kristaps Sotnieks (2+10′) – Krisjanis Redlihs (A, +1) ; Arturs Kulda (2′, +1) – Ralfs Freibergs (+1) ; Agris Saviels – Janis Andersons ; Maris Jass.
Attaquants : Janis Sprukts (A, +2) – Lauris Darzins (C, +2) – Martins Cipulis (+2) ; Ronalds Kenins (4′) – Zemgus Girgensons – Miks Indrasis ; Andris Dzerins – Gints Meija – Roberts Jekimovs ; Vitalijs Pavlovs – Juris Stals – Aleksejs Sirokovs.
Remplaçants : Maris Jucers (G), Armands Berzins. En réserve : Edgars Masalskis (G), Georgijs Pujacs, Koba Jass.
France
Gardien : Cristobal Huet.
Défenseurs : Yohann Auvitu (2′, -1) – Antonin Manavian (2′, -1) ; Vincent Bachet (A, -1) – Kévin Hecquefeuille (-1) ; Jonathan Janil – Nicolas Besch ; Maxime Moisand.
Attaquants : Julien Desrosiers (-1) – Laurent Meunier (C, -1) – Yorick Treille (-1) ; Sacha Treille – Pierre-Édouard Bellemare (A) – Damien Fleury (2′) ; Brian Henderson (-1) – Antoine Roussel (-1) – Teddy Da Costa (-1) ; Damien Raux – Anthony Guttig – Charles Bertrand ; Nicolas Ritz.
Remplaçants : Florian Hardy (G). En réserve : Fabrice Lhenry (G, pied), Thomas Roussel, Tim Bozon.
 
			 
                                





























 
			











