
À la faveur d’un changement de lignes à l’avant, Zinetula Bilyaletdinov a réussi à enrayer la mauvaise dynamique déclenchée par la défaite surprise contre la France, suivie par la défaite moins surprenante contre la Finlande, et s’est assuré une place pour le tour suivant en venant à bout de la Slovaquie la veille. En cas de victoire contre les Autrichiens ce soir, la première place est même encore envisageable, bien que peu probable, et les Russes devront probablement batailler contre les Finlandais ou les Américains dès les quarts de finale.

Ils ne démarrent pas mal les premières secondes mais s’inclinent sur le premier tir de la première attaque russe. Alexander Perezhogin, sur une passe latérale, tire entre les jambières de René Swette qui n’avait pas encore joué jusqu’à présent dans le tournoi. 0-1 à 1’25

Les Autrichiens se montrent dangereux, notamment par Thomas Vanek, mais revenus à égalité numérique, Aleksei Tereshenko, Aleksandr Radulov et Ilya Kovalchuk y vont de leur numéro de jeu en triangle, à toi à moi et ce diable du New Jersey que Matthias Iberer n’arrive pas à suivre pour la conclusion en cage ouverte. 0-2 à 8’15
Le joueur de Graz se fait pardonner moins d’une minute plus tard : il prend un rebond laissé par Semyon Varlamov sur un tir de Robert Lukas. 1-2 à 8’53
Michael Raffl le gagne l’engagement suivant, garde le palet, s’en va tout seul la cage entre les deux défenseurs russes. Anisimov est obligé de le retenir irrégulièrement. C’est déjà sa deuxième pénalité dans ce début de match un peu fou.

Quatre buts en moins de dix minutes, un score surprenant, la Russie qui ne domine pas du tout. Voilà qui n’arrange pas du tout les Français qui se retrouveraient au pied du mur (de Berlin) demain face aux Allemands en cas de victoire autrichienne ce soir. D’autant que les joueurs de Manny Viveiros jouent crânement leur chance. Ils prennent beaucoup de tirs, certes pas trop dangereux pour la plupart, mais se créent de vraies occasions, à l’image de Michael Raffl, encore lui, parti en échappée seul face au gardien et qui voit son tir passer au-dessus de la cage.
Yevgeni Kuznetsov laisse traîner sa crosse dans le visage de Thomas Pöck. Deux minutes de goulag pour le joueur de Tchéliabinsk. Thomas Vanek se met à la manœuvre sur le power-play. Il tire devant la cage et Michael Raffl dévie le long du poteau. 3-2 à 15’56 (photo ci-dessus)
Les Russes ne semblent pas très appliqués à leurs tâches défensives, et s’ils regagnent le vestiaire sur un score de parité, c’est grâce à une double supériorité numérique qu’Ilya Nikulin conclut d’un puissant tir en pleine lucarne. 3-3 à 18’32

La deuxième période part d’ailleurs sur les mêmes bases que la première. La défense russe laisse s’installer les Autrichiens en zone offensive beaucoup trop facilement, puis l’Autriche s’en remet à son joueur de NHL pour apporter le danger. Mais elle commet aussi des erreurs, comme Hundertpfund qui prend deux minutes pour avoir dégagé hors de la glace un palet en zone défensive.
Sur le power-play, le talent individuel russe suffit à battre le gardien de MODO fraîchement rentré en jeu : Aleksandr Radulov s’approche feinte le tir, feinte la passe et lance du cercle droit. 3-4 à 24’50

La partie prend des airs de All-star game. Ilya Nikulin tient aussi à se faire pardonner (il sera d’ailleurs élu meilleur joueur côté russe) et sur un bon tir de la bleue, Mario Altmann et Matthias Iberer laissent un peu trop de liberté devant le slot à Sergey Mozyakin qui prend le rebond. 4-5 à 31’07
Même Fedor Tyutin, le défenseur formé à Izhstal en Oudmourtie, pourtant très défensif et très peu pénalisé, se fait prendre pour une faute d’inattention : il laisse Thomas Vanek partir en contre et commet une obstruction pour l’arrêter. Mais sur la supériorité numérique, les Autrichiens laissent Sergei Soin et Denis Kokarev partir en contre-attaque. Denis Kokarev entraîne son défenseur Mario Altmann devant le gardien pour faire écran et permettre au champion de KHL avec le Dynamo de battre Starkbaum masqué. 4-6 à 37’19
Il reste une période aux Autrichiens pour revenir encore et encore dans cette partie incroyable. Mais leurs jambes ne semblent plus trop suivre le rythme de ce hourra-hockey. Le jeune Sibérien Nikita Zaitsev, d’un tir de la bleue dévié dans la lucarne du genou par Robert Lukas ,anéantit les espoirs du promu. 4-7 à 41’36

L’Autriche ne reviendra évidemment plus, malgré un dernier bel effort collectif à 6 contre 5 sur une pénalité différée d’Ilya Nikulin. Semyon Varlamov s’interpose sur une reprise de Florian Iberer, puis sur des tentatives de Michael Raffl et Johannes Reichel.
L’Autriche est reléguée. Comme l’autre promu dans le groupe de Stockholm (la Slovénie). Elle est reléguée avec 5 points, deux victoires contre la Lettonie et la Slovaquie, et une association Vanek-Raffl que Manny Viveiros aurait peut-être dû exploiter plus tôt dans le tournoi. Rarement un relégué aura été aussi fort. Mais il semble écrit que le hockey autrichien subit la même malédiction toutes les années impaires depuis 2005 !

Les Français, enfin, peuvent aussi pousser un grand « ouf ! » de soulagement. Dave Henderson et son groupe, grâce à leurs deux victoires contre les deux équipes qui s’affrontaient ce soir, se maintiennent parmi l’élite mondiale du hockey sur glace.
Désignés joueurs du match : Thomas Vanek pour l’Autriche et Ilya Nikulin pour la Russie.
Commentaires d’après-match :
Manny Viveiros (entraîneur de l’Autriche) : « Nous avons créé beaucoup d’occasions dans la zone offensive. Je suis fier de la manière dont mon équipe a joué ce tournoi. »
Zinetula Bilyaletdinov (entraîneur de la Russie) : « Le résultat est là. Nous étions déjà qualifiés, donc le résultat était moins nécessaire que pour notre adversaire. Nous avons essayé de jouer sérieusement. »
Autriche – Russie 6-3 (3-3, 1-3, 0-2)
Lundi 13 mai 2013 à 20h15 à la Hartwall Areena. 4455 spectateurs. 
Arbitrage de Ian Croft (USA) et Aleksi Rantala (FIN) assistés de Jesse Wilmot (CAN) et Jon Kilian (NOR).
Pénalités : Autriche 18′ (4’+10’, 4′, 0′) ; Russie 12′ (6′, 2′, 4’). 
Tirs : Autriche 36 (15, 11, 10) ; Russie 18 (5, 7, 6).
Évolution du score :
0-1 à 01’25 » : Perezhogin assisté de Mozyakin et Popov
0-2 à 08’15 » : Kovalchuk assisté de Radulov
1-2 à 08’53 » : M. Iberer assisté de Lukas
2-2 à 09’08 » : Vanek assisté de Pöck et Raffl (sup. num.)
3-2 à 15’56 » : Raffl assisté de Vanek et Hundertpfund (sup. num.)
3-3 à 18’32 » : Nikulin assisté de Medvedev et Kovalchuk (double sup. num.)
3-4 à 24’50 » : Radulov assisté de Kovalchuk (sup. num.)
4-4 à 27’51 » : F. Iberer assisté de Baumgartner et Altmann
4-5 à 31’07 » : Mozyakin assisté de Nikulin et Popov
4-6 à 37’19 » : Soin assisté de Kokarev (inf. num.)
4-7 à 41’36″ : Zaitsev assisté de Petrov
4-8 à 49’38″ : Kuznetsov assisté de Petrov et Belov
Autriche
Gardiens : René Swette puis Bernhard Starkbaum à 20’00.
Défenseurs : Thomas Pöck (2’+10’, -1) – André Lakos (A, -1) ; Robert Lukas (-2) – Martin Schumnig (-2) ; Florian Iberer – Mario Altmann (-1) ; Johannes Reichel – Sven Klimbacher.
Attaquants : Michael Raffl (-1) – Thomas Hundertpfund (2’, -1) – Thomas Vanek (C, -2) ; Markus Peintner (2’, -1) – Daniel Oberkofler (-3) – Gregor Baumgartner (2’, -2) ; Andreas Kristler (-1) – Manuel Latusa (-1) – Raphael Herburger (+1) ; Matthias Iberer (-1), David Schuller (-1).
Remplaçants : Mathias Lange (G), Daniel Welser (suspendu), Thomas Koch (blessé), Gerhard Unterluggauer (D).
Russie
Gardien : Semyon Varlamov
Défenseurs : Yevgeni Biryukov (+1) – Ilya Nikulin (C, 2’) ; Fyodor Tyutin (2’, +1) – Yevgeni Medvedev (+1) ; Denis Denisov (+2) – Anton Belov (+2) ; Nikita Zaitsev (+1).
Attaquants : Ilya Kovalchuk (A) – Aleksei Tereshchenko (A) – Aleksandr Radulov ; Sergei Mozyakin (2’, +1) – Aleksandr Popov (+1) – Aleksandr Perezhogin (+1) ; Yevgueni Kuznetsov (2’, +2) – Artyom Anisimov (4’, +2) – Kirill Petrov (+2) ; Denis Kokarev (+1) – Andrei Loktionov – Sergei Soïn (+1).
Remplaçant : Vassili Koshechkin (G). En réserve : Ilya Bryzgalov (G), Yevgeni Ryasenski, Aleksandr Svitov.
 
			 
                                





























 
			










