Le rajeunissement a longtemps été un sujet un peu tabou dans l’équipe de Russie. Oleg Znarok y a montré plus de volonté, mais ses formations rajeunies ont montré leurs limites malgré un certain entrain. C’est donc un certain risque d’envoyer au tournoi Karjala une équipe de 22,5 ans de moyenne d’âge.
On compte six débutants (Rafikov, Zub, Barabanov, Kraskovsky, Korshkov et Okulov). Znarok a néanmoins préparé son plan, y compris en tant que coach du SKA Saint-Pétersbourg, puisqu’il a aligné à un match récent le trio Barabanov-Prokhorkin-Gusev dans l’idée de le préparer à être la première ligne ici (Gusev joue normalement avec Shipachyov et Dadonov, qui sont laissés au repos après avoir déjà été sollicités à la Coupe du monde).
La vitesse et l’enthousiasme de ces jeunes battront-ils l’expérience de la Finlande ? Celle-ci a une équipe de 29 ans en moyenne, et beaucoup des joueurs qui ont participé aux plus grandes compétitions. Pour autant, ce n’est pas non plus la meilleure composition, sachant que les participants aux huitièmes de finale de la Ligue des Champions sont dispensés. La Finlande s’est servie dans les deux clubs éliminés (deux joueurs chacun pour Kärpät et Tappara) et compte majoritairement des joueurs de KHL. Rappelons que la ligne junior exceptionnelle (Puljujärvi-Aho-Laine) est partie cet été en NHL…
Sous l’œil d’observateurs aux têtes connues, souvent envoyés par la NHL (Martin Brodeur, Bill Guerin…), le jeu schématique de la Finlande semble céder dès la première période aux contre-attaques rapides des jeunes Russes. Le toujours très engagé Anatoli Golyshev, pile électrique de 173 cm, conclut cette domination.
Juste après la pause, le gardien finlandais du SKA Mikko Koskinen se plaint d’une petite blessure et demande à sortir. Harri Säteri fait son entrée. La Finlande est un peu plus présente et exploite des oublis russes pour se présenter en surnombre devant Ilya Sorokin, qui tient bien le fort. Leur première supériorité numérique permet aux Finlandais d’égaliser. C’est toutefois une faute discrète (Joensuu a retenu la crosse de Mironov) qui a permis à Miro Aaltonen d’être démarqué au second poteau pour recevoir la passe de Sakari Salminen.
On approche des dix dernières minutes quand la Finlande finit par céder. L’étonnant Andrei Svetlakov marque ce qui sera le but décisif grâce au « doyen » de l’équipe – le défenseur Bogdan Kiselevich du haut de ses 26 ans – qui s’est joint partfaitement à l’attaque. Trois minutes plus tard, Valeri Nichushkin bloque un tir, porte le palet sur toute la patinoire et sert une cage vide à Anatoli Golyshev : avec trois assists, Nichushkin – seul Russe à avoir participé aux JO – a tenu son rôle de leader.
Le score devient très lourd pour les Finlandais, passant de 1-3 à 1-5 en toute fin de match à cause d’un palet envoyé en cage vide par Gusev et même d’un dernier but inscrit à quatorze secondes de la fin par Vladimir Tkachyov, auteur d’un très bon match y compris aux mises au jeu (9 sur 10). Mais le plus inquiétant, c’est que la Finlande a été dominée dans tous les compartiments, et surtout en patinage. La motivation et la mobilité ont semblé manquer aux vétérans. C’est la sixième défaite en sept rencontres pour le sélectionneur Lauri Marjamäki, qui n’arrive pas à éveiller l’intérêt.
Surprenante équipe de Russie qui a peut-être des ressources insoupçonnées : la paire défensive de Magnitogorsk (Antipin-Bereglazov) n’a pas été aussi active qu’on l’espérait et n’a pas trouvé la cohésion avec le trio offensif du SKA. Par contre on a découvert des inconnus comme Artyom Zub, joueur de 21 ans venu de l’Extrême-Orient (Amur Khabarovsk).
Russie – Finlande 5-1 (1-0, 0-1, 4-0)
Jeudi 3 novembre 2016 à 18h30 à la Hartwall Arena de Helsinki. 7025 spectateurs.
Arbitrage de Mikael Sjöqvist et Andreas Harnebring (SUE) assistés de Markus Hägerström et Sakari Suominen (FIN).
Pénalités : Russie 4′ (0′, 4′, 0′), Finlande 6′ (0′, 6′, 0′).
Tirs : Russie 34 (9, 12, 13), Finlande 23 (4, 9, 10).
Évolution du score :
1-0 à 13’21 » : Golyshev assisté de Nichushkin et Kiselevich
1-1 à 31’12 » : M. Aaltonen assisté de Salminen et Joensuu (sup. num.)
2-1 à 49’51 » : Svetlakov assisté de Kiselevich et Nichushkin
3-1 à 53’05 » : Golyshev assisté de Nichushkin
4-1 à 58’58 » : Gusev assisté de Barabanov (cage vide)
5-1 à 59’46 » : Tkachyov
Finlande
Attaquants :
Jesse Joensuu (-1, 2′) – Jarmo Koskiranta (-1) – Sakari Salminen (-1)
Veli-Matti Savinainen (-3, 2′) – Ilari Filppula (-1) – Kristian Kuusela (-1)
Mika Pyörälä (-1) – Joonas Kemppainen (-2) – Miro Aaltonen (-2)
Antti Pihlström (-1, 2′) – Tomi Sallinen (-1) – Pekka Jormakka (-1)
Défenseurs :
Jesse Virtanen (-2) – Juuso Hietanen (-2)
Atte Ohtamaa (-2) – Aleksi Elorinne (-1)
Ilari Melart (-1) – Ville Lajunen (-2)
Tommi Kivistö – Lasse Kukkonen
Gardien :
Mikko Koskinen (9-10) puis à 21’52 » Harri Säteri (20/23) [sorti de 58’10 » à 58’58 »].
Russie
Attaquants :
Nikita Gusev (+1) – Nikolaï Prokhorkin (+1) – Aleksandr Barabanov (+1)
Anatoli Golyshev (+3) – Andrei Svetlakov (+3) – Valeri Nichushkin (+3)
Sergei Shumakov (+1) – Vladimir Tkachyov (+1) – Stepan Sannikov (+1)
Vyacheslav Leshchenko – Pavel Kraskovsky – Yegor Korshkov
Konstantin Okulov
Défenseurs :
Aleksei Bereglazov (+1) – Viktor Antipin (+1)
Bogdan Kiselevich (+3) – Igor Ozhiganov (+3, 2′)
Andrei Mironov (+1, 2′) – Artyom Zub (+1)
Rushan Rafikov – Ilya Lyubushkin
Gardien :
Ilya Sorokin
Remplaçants : Igor Shestyorkin (G), Konstantin Okulov.