Battus 5-3 par les Américains lors du dernier match, les Russes doivent donc se déplacer à Paris pour les quarts de finale, dans ce qu’ils espèrent être un simple voyage aller-retour.
Et le voyage aura été mouvementé. Le Thalys – sponsor du tournoi – qui devait les mener dans la capitale française a connu un problème technique au départ, qui a obligé à attendre trois heures de plus. Agacé, le staff a dû prendre son mal en patience en gare, refusant un avion proposé par l’IIHF qui n’aurait pas forcément gagné du temps avec les bouchons vers les aéroports. La séance d’entraînement de 18h à l’AccorHotels Arena a donc été décalée et les joueurs ne sont montés sur la glace que vers 21h. La séance du jeudi matin a pour sa part été purement et simplement annulée. Côté tactique, Nichushkin et Plotnikov inversent leurs rôles. Mozyakin définitivement forfait, Anton Belov reçoit le « C » de capitaine.

La semaine dernière, à propos du risque de se déplacer, le staff russe avait déclaré : « mieux vaut affronter la France à Paris que les Tchèques à Cologne ». Et les Tchèques à Paris ?
Le froid réalisme russe
Les Tchèques entament pied au plancher et s’installent d’entrée. Vasilevskiy sort deux tirs de la bleue, un essai de Voráček et bloque un dernier tir. Plekanec enchaîne avec un tir en bas du cercle sur une passe en retrait.

Le jeu ne change pas de schéma. Pastrnak, Kempny tentent leur chance sans réussite, à la recherche de déviations. L’ailier de Boston est alors puni pour obstruction.
La Russie obtient sa première grosse occasion à six secondes de la fin, lorsque Francouz laisse échapper le palet derrière lui. La défense se jette sur la ligne et les officiels font signe qu’il n’y a pas de but dans la confusion. Sur la présence suivante, au moment où le puni revient au jeu, Plotnikov ouvre vers Orlov, seul plein axe. Le défenseur des Capitals, patient, ajuste Francouz côté mitaine, juste au-dessus de la botte (1-0).
Gusev sort à son tour et les Tchèques tentent de revenir immédiatement. Vasilevskiy reste solide, et la Russie obtient même un contre par le duo Nichushkin-Tkachyov, qui s’échangent trop de passes.

La Russie, réaliste, contrôle mais concède un faire trébucher de Barabanov. Voráček trouve la barre au cercle droit, Vasilevskiy repousse un tir de Zohorna et son rebond… le gardien russe réalise une solide prestation et permet à son équipe de virer en tête après vingt minutes d’un froid réalisme.

Le tiers repart sans Jeřábek, qui s’est cassé le doigt en première période. La Russie a clairement décidé de jouer plus haut et gêne la relance adverse.
Ce qui nous donne un match plus fermé et avec bien moins d’occasions. Le jeu de puissance tchèque gaspille ainsi une faute de Provorov, faute de réussir à franchir le rideau défensif bien placé. Ce sont même les Russes qui obtiennent les meilleures chances.
Au retour au complet, Hanzl tente l’exploit individuel et Vasilevskiy sauve avec sérénité. Les Tchèques n’arrivent vraiment pas à approcher la cage.
Même si les deux équipes patinent fort et que le rythme reste élevé, les occasions se font rares. La meilleure occasion revient à Panarin, qui fait parler sa vitesse, lance à la cage et voit Francouz dévier le palet sur sa transversale.
En confiance, les hommes d’Oleg Znarok insistent et Francouz sort la botte devant Andronov à bout portant, servi à travers le slot.

Le début de dernier tiers reste dans la lignée avec une formation russe guère menacée par le jeu adverse. Lorsque Voráček est puni en zone offensive, le jeu de puissance s’installe et cherche Kucherov dans son jardin au cercle droit. L’ailier du Lightning ne cadre pas, puis voit son tir dévié. Au retour au complet, la Russie essaie de l’autre côté et Panarin envoie une belle volée à la cage.
Le temps fort s’annule lorsque Kucherov se rend coupable d’un faire trébucher dans la neutre. Vasilevskiy, serein, capte un tir de la bleue et se permet même de relancer en se décalant sur le côté de son but…

Les Tchèques tentent bien de revenir mais ils perdent le palet. Kucherov part dans le dos, récupère le long de la bande et initie un deux-contre-un. La passe est parfaite et Panarin, servi à l’opposée, ne manque pas le duel contre Francouz (3-0).
En pleine forme, Panarin élimine la défense avec aisance et frôle le doublé de près. Une longue passe envoie ensuite Dadonov au duel mais il ne parvient pas à lancer à la cage.
La Russie s’impose donc avec aisance dans une rencontre parfaitement maîtrisée. Efficace sur les équipes spéciales, elle a survécu à son indiscipline en muselant complètement une attaque tchèque sans idée.
Désignés joueurs du match : Andrei Vasilevskiy (Russie) et Jan Rutta (Rép. Tchèque)
Commentaires d’après-match

Oleg Znarok (entraîneur de la Russie) : « C’était un match difficile que nous avons bien préparé. Le début de premier tiers n’était pas bon, mais les Tchèques n’ont pas marqué. Nous avons mis deux buts et les deux tiers ont été maîtrisé. La glace n’était pas très bonne et c’était difficile à jouer. Maintenant, nous nous préparons pour les demi-finales. »
Jakub Voráček (attaquant de la République Tchèque) : « C’était dur d’atteindre leur cage, ils ont pu se permettre de jouer plus défensif. Mais nous avons bien patiné, nous étions meilleurs qu’eux pendant le premier quart d’heure. Si le palet avait bien ricoché sur ma crosse en powerplay en fin de première période, le match aurait pu être différent. Quand je vois la pression qu’il y a eu sur David Pastrňák… Il a 21 ans, il doit encore signer un contrat lucratif en NHL. Et tout le monde attend de lui qu’il mettre deux buts par match. Je pense qu’il a joué du bon hockey. Quand je lis certaines discussions… Tout le monde le critique, c’est typiquement tchèque. Pasta a fait des sacrifices pour son pays, il voulait la médaille. Au total, j’ai joué à peu près 105 matches cette saison, c’était difficile. Mais je ne dirais pas que je n’avais pas d’énergie pour ce tournoi. Je vais aller avec ma famille en Bohême pour me reposer du hockey. Je ne regarderai que les résultats de la fin du championnat du monde. »
Russie – République Tchèque 3-0 (2-0, 0-0, 1-0)
Jeudi 18 mai 2017 à 16h15 à l’AccorHotels Arena de Paris. 6209 spectateurs.
Arbitrage de Mark Lemelin (AUT) et Tobias Wehrli (SUI) assistés de Brian Oliver (USA) et Nathan Vanoosten (CAN)
Pénalités : Russie 10′ (6′, 2′, 2′), République Tchèque 6′ (4′, 0′, 2′).
Tirs : Russie 26 (8, 6, 12), République Tchèque 27 (13, 9, 5).
Évolution du score :
1-0 à 08’45 » : Orlov assisté de Plotnikov et Antipin
2-0 à 13’36 » : Kucherov assisté de Kuznetsov et Antipin (sup. num.)
3-0 à 53’55 » : Panarin assisté de Kucherov et Kuznetsov
Russie
Attaquants :
Ivan Telegin – Sergei Andronov (A, 2′) – Valeri Nichushkin
Nikita Gusev (2′) – Vadim Shipachyov (A) – Evgeni Dadonov
Artemi Panarin (+1) – Vladislav Namestnikov – Nikita Kucherov (+2)
Sergei Plotnikov (+1) – Evgeni Kuznetsov (2′, +2) – Aleksandr Barabanov (2′)
Vladimir Tkachyov
Défenseurs :
Bogdan Kiselevich (+1) – Vladislav Gavrikov (+1)
Viktor Antipin – Anton Belov (C)
Artyom Zub – Dmitri Orlov (+1)
Ivan Provorov (2′)
Gardien :
Andrei Vassilevskiy
Remplaçant : Ilya Sorokin (G). En réserve : Igor Shestyorkin (G), Andrei Mironov (D). Blessé : Sergei Mozyakin (A, commotion).
République Tchèque
Attaquants
Vladimir Sobotka (-1) – Jan Kovář (A, -1) – Jakub Voráček (C, 2′)
Roman Červenka (-1) – Robin Hanzl (-1) – David Pastrnak (2′, -2)
Muchal Birner – Petr Vrána – Michal Řepík
Roman Horák – Tomas Plekanec (A) – Tomas Zohorna
Défenseurs
Radim Šimek (-2) – Radko Gudas (-1)
Jakub Jeřábek (2′), blessé et remplacé par Tomas Kundratek après 20’00 » – Libor Šulák
Michal Kempny – Jan Rutta (-1)
Gardien
Pavel Francouz
Remplaçants : Petr Mrazek (C), Lukas Radil (A). Réservistes : Tomas Hyka (A), Jakub Krejcik (D).
 
			 
                                





























 
			 
					










