C’était une figure indissociable de l’équipe de Suisse. Andres Ambühl a participé à 14 championnats du monde d’affilée, plus quatre Jeux olympiques ! Mais toute série a une fin. Opéré à un pied mi-mars après avoir été coupé par un patin, l’attaquant de 33 ans n’ira pas au Danemark. Le staff de l’équipe nationale lui accorde une pause de régénération après avoir discuté avec son club Davos. C’est donc une Suisse rajeunie et sans leader évident qui commence sa préparation mondiale, car le capitaine Raphael Diaz n’arrivera qu’en deuxième semaine.
Depuis la déconvenue olympique, les deux premiers gardiens suisses, Jonas Hiller et Tobias Stephan, ont tous les deux pris leur retraite internationale. Les jeux sont donc ouverts dans les cages où Joren Van Pottelberg fait ses grands débuts internationaux. Une paire de novices est aussi alignée en défense : Tobias Geisser – Miro Zryd. Les Suisses se déplacent en effectif réduit en attendant les demi-finalistes de LNA.
En face, la République tchèque pourrait capitaliser sur la dernière confrontation aux Jeux olympiques et sur sa place de demi-finaliste, mais l’équipe n’aura plus le même visage. En attaque par exemple, le centre-vedette Jan Kovář s’est excusé pour cause de fatigue. Radil, Zohorna et Sekáč sont blessés. Le sélectionneur a décidé de ne pas prendre Michal Vondrka (35 ans) pour six longues semaines de préparation. Les deux complices de Fribourg-Gottéron (Roman Červenka et Michal Birner) sont présents mais au repos pour ce premier match. Michal Řepík est désigné capitaine pour la première fois de sa carrière internationale.
Peu connus d’habitude pour leur renouvellement, les Tchèques comptent donc cinq débutants. Et hormis Matěj Stránský (Cherepovets, KHL) qui a déjà 24 ans, ce sont de « vrais jeunes ». Jan Ordoš (Liberec) et Adam Musil (San Antonio, AHL) ont 21 ans, Martin Kaut (Pardubice) et le défenseur Jakub Galvas (Olomouc) ont à peine 18 ans !
Justement, la première occasion est pour Ordoš, et le premier but est pour Galvas. Accroché par Albrecht, le gamin se relève et envoie un tir lointain dans le trafic qui surprend Van Pottelberghe. Le jeune gardien suisse ne réussit vraiment pas son entrée, il est aisément contourné par Roman Horák qui se présente devant lui en fin de tiers-temps pour le 2-0. Le malheureux Jakub Galvas ne profite pas longtemps de ses débuts en équipe nationale : blessé au visage au cours de cette première période, il doit partir à l’hôpital pour être soigné.
La Suisse n’a même pas l’excuse de l’inexpérience pour justifier sa contre-peformance : c’est Reto Suri, le vice-champion du monde 2013, qui se rend coupable d’une passe transversale douteuse en zone défensive. David Tomášek intercepte le palet et décale dans l’axe le défenseur Tomáš Pavelka, qui bat Van Pottelberghe à mi-hauteur côté plaque. le gardien helvète, peu à son avantage, se rattrape quand même devant Horák.
Les Tchèques s’endorment et les Suisses gagnent en mouvement. Yannick-Lennart Albrecht réduit le score sur un tir masqué et se crée encore une occasion avec Riat. Puis c’est Suri qui se présente en échappée, butant sur Dominik Furch. Mais une pénalité de Lammer est fatale. Robin Hanzl marque du revers sur un rebond sans opposition. Et quand Killian Mottet (qui a remplacé Lino Martschini pour cette première semaine de stade) marque de derrière la cage, en tirant dans le dos de Furch, on se dit que ce n’est décidément pas la soirée des gardiens. Van Pottelberghe est d’ailleurs fusillé une dernière fois par Roman Horák, côté plaque (5-2).
Une séance d’entraînement aux pénaltys est organisée en fin de match, et la Suisse la remporte 3-2 (buts de Lammer, Corvi et Mottet contre ceux de Hanzl et Kaut), mais c’est une bien maigre consolation. Pour les deux équipes, un mois de préparation ne sera pas superflu pour résorber les erreurs défensives.
Commentaires d’après-match
Martin Kaut (attaquant de la République Tchèque) : « Je pense que les premières présences ont été bonnes pour notre ligne, et les fans étaient vraiment cool. Je pensais qu’il y aurait une différence, mais par rapport à l’Extraliga, ça va trois fois plus vite. Nous étions assez forts en attaque, mais nous avons aussi beaucoup cédé en défense, c’est que le coach nous a dit. Cela ne doit pas arriver, il faut s’améliorer demain. »
République Tchèque – Suisse 5-2 (2-0, 1-0, 2-0)
Mercredi 4 avril 2018 à 17h00 à Příbram. 3856 spectateurs.
Arbitres : Oldřich Hejduk et Robin Šír (TCH) assistés de Daniel Hynek et Josef Špůr (TCH).
Pénalités : République Tchèque 8′ (0′, 2′, 4′) ; Suisse 10′ (2′, 2′, 6′).
Tirs : République Tchèque 27 (8, 13, 6) ; Suisse 27 (4, 11, 12).
Évolution du score :
1-0 à 08’10” : Galvas assisté de Tomášek et Kaut
2-0 à 17’23” : Horák
3-0 à 26’26” : Pavelka assisté de Tomášek
3-1 à 44’21” : Albrecht assisté de Corvi et Genazzi
4-1 à 53’33” : Hanzl assisté de Kaut et Mozik (sup. num.)
4-2 à 53’52” : Mottet
5-2 à 59’26” : Horák assisté de Klok et Hrbas
République Tchèque (2′ pour surnombre)
Attaquants :
Matěj Stránský – Robin Hanzl (-1) – Andrej Nestrašil (-1)
Robert Kousal (+1) – Roman Horák (+2) – Michal Řepík (C, +2)
David Šťastný – Adam Musil – Jakub Orsava
Jan Ordoš (+2) – David Tomášek (+2) – Martin Kaut (+2)
Défenseurs :
Ondřej Vitásek (2′) – Vojtěch Mozík (2′)
Adam Polášek (+1) – Lukáš Klok (+1)
Marek Hrbas (+2) – Tomáš Pavelka (+1)
Jakub Galvas (+1) – Filip Pyrochta
Gardien :
Dominik Furch
Remplaçant : Patrik Bartošák (G). En réserve : Michal Birner, Roman Červenka.
Suisse
Attaquants :
Reto Suri (-1) – Enzo Corvi (-1) – Damien Riat (-1)
Dominic Lammer (-1, 2′) – Joël Vermin (-2) – Matthias Rossi (-2, 2′)
Sven Ryser (-1) – Yannick-Lennart Albrecht – Jeremy Wick (-1)
Killian Mottet (2′) – Dario Simion (+1)
Défenseurs :
Joël Genazzi (-3) – Romain Loeffel (-1)
Claude-Curdin Paschoud (+1, 2′) – Lukas Frick (+1)
Tobias Geisser (-2) – Miro Zryd (-2, 2′)
Gardien :
Joren Van Pottelberghe
Remplaçant : Gilles Senn (G).