Après sa défaite dans un petit match à Aoste hier, l’équipe de France cherche sa revanche face à l’Italie à Megève. Elle a fait rentrer deux hommes d’expérience, Florian Hardy dans les cages et Antonin Manavian en défense. Il s’agit du tout dernier match – toutes compétitions confondues cette fois – de l’arbitre Jimmy Bergamelli, qui recevra à l’issue du match un maillot de France au numéro 28 (le nombre d’années de sa carrière), dédicacé par l’ensemble des joueurs.
La France aborde le match avec la bonne énergie, et plus de mobilité qu’hier. Elle domine de nouveau le jeu face à une équipe qui se contente de contre-attaquer. La vitesse d’Ivan Deluca est tout de même proche de trouver la lucarne à la sixième minute. Jordann Perret travaille souvent fort derrière la cage, et il y provoque la première faute italienne en gagnant un palet face à Lorenzo Casetti qui le fait trébucher. Jordann Bougro commet un cinglage trente secondes plus tard. À 4 contre 4, un bon travail dans le coin de Jules Boscq permet à Guillaume Leclerc de repiquer à la cage pour un bon tir du revers. Malgré une nouvelle pénalité italienne pour un dégagement en tribune de Marchetti, les Bleus rentrent au vestiaire à 0-0 dans un premier tiers qui ressemble beaucoup à celui d’hier.
L’important est que la suite du match soit différente. À la reprise, la France garde un temps d’avance sur son adversaire sur chaque palet et maintient le même rythme. Elle se fait tout de même une grosse frayeur pendant un changement de joueurs : Florian Hardy n’a qu’un défenseur à ses côtés alors que les Italiens arrivent à deux. Le gardien angevin essaie de dégager dans la balustrade, mais Alex Petan intercepte le palet. Hardy reprend heureusement sa place assez vite pour éviter le pire. Juste après, ce sont les ailiers de la quatrième ligne (ils jouent en rotation avec Correia) qui débloquent enfin le compteur bleu après 86 minutes : une longue relance d’Antonin Manavian lance sur l’aile gauche un Kévin Bozon très en jambes qui centre pour la reprise du revers de Loïc Farnier (1-0).
Une fois que les vannes sont débloquées, tout est plus facile. Moins de deux minutes plus tard, Sacha Treille fait écran sur un tir de la bleue d’Aziz Baazzi puis prend le rebond en cage ouverte (2-0). La France effectue un changement de gardien programmé à la mi-match en remplaçant Hardy par Henri-Corentin Buysse : se partageront-ils le blanchissage comme les portiers italiens hier ? Il faut rester méfiant, et Buysse prend un tir d’Alex Petan dans le masque sur un palet intercepté par Casetti dans la zone française.
La troisième période commence par une charge de Floran Douay à retardement. Daniel Frank, dans le cercle droit, place son tir entre les jambières de Buysse à une seconde de la fin de la pénalité (2-1). C’est le moment de nier farouchement avoir prononcé le mot blanchissage. Une obstruction est ensuite sifflée contre Ivan Deluca, mais Frank s’échappe dès la mise au jeu. Buysse ne se laisse pas avoir deux fois au même endroit et ferme ses bottes. En fin de pénalité, Bougro décale Kévin Bozon dans le cercle droit, mais Fazio s’interpose de la botte gauche. Un surnombre français est compensé par une charge avec la crosse en zone offensive de Deluca, qui prend une méconduite en plus. À 4 contre 4, Kévin Hecquefeuille centre pour la reprise de Rudy Matima. Le palet échoue sur Sacha Treille placé devant la cage, mais celui-ci l’envoie aussitôt au fond du revers (3-1).
Le danger transalpin se nomme toujours Daniel Frank, qui déborde Jules Boscq en puissance le long de la bande. Mais la France domine de plus en plus la possession en soumettant les Italiens à de longues séquences dans leur zone défensive. Greg Ireland sort son gardien en fin de match, mais Julien Correia – aligné à la place de Perret dans ce troisième tiers – rattrape à la ligne bleue une relance lobée de Damien Fleury et marque dans les filets déserts son premier but en bleu (4-1).
Les Bleus ont obtenu une victoire logique et convaincante. Auteur de son premier point en bleu pour son deuxième match, Jordann Bougro a amené du dynamisme dans ce week-end, notamment dans les entrées de zone, et le quatrième trio qu’il menait a joué son rôle de ligne d’énergie. Ses ailiers Kévin Bozon et Loïc Farnier ont en effet pratiqué un forechecking intense en plus d’avoir développé une bonne complicité sur la glace. Ces joueurs ont été utilisés dans toutes les situations de jeu, en infériorité et même en supériorité numérique. Ce dernier secteur a été le moins convaincant et reste encore à travailler. Il peut s’appuyer sur des valeurs sûres pour faire écran devant la cage avec Floran Douay – dont c’est déjà la 50e sélection ce soir – et surtout Sacha Treille, très efficace dans le slot.
L’équipe de France aura un test autrement plus difficile la semaine prochaine en Suisse. Elle aura bien besoin du renfort de Valentin Claireaux, demi-finaliste d’Extraliga tchèque avec Mlada Boleslav, et de Tim Bozon, éliminé en quart de finale avec Lausanne.
Désignés joueurs du match : Daniel Frank pour l’Italie et Sacha Treille pour la France.
Commentaires d’après-match
Philippe Bozon (entraîneur de la France) : « On est satisfaits. La victoire fait du bien. Je pense qu’on l’aurait méritée hier car on avait globalement dominé le premier et le troisième tiers, c’est juste qu’on n’a pas su marquer. Ce soir, on est resté dans notre identité de jeu, on était bien en place, on était agressif. On a su corriger les petits détails pour marquer des buts : un peu plus de pucks à la cage, de trafic, prendre des rebonds. C’est ce qui fait la différence entre la défaite d’hier et la victoire de ce soir. Je suis super content de retrouver l’équipe en stage et d’être à la maison ici. On a des super conditions à Megève, on est à dix mètres de l’hôtel, les salles de sport sont proches. »
Floran Douay (attaquant de la France) : « On a été plus constants tout le match. On a fait trois bons tiers et on a été meilleurs qu’eux aujourd’hui. C’est la patinoire de mes débuts, ça fait toujours plaisir de revenir ici. En plus, gagner un match sous le maillot bleu, c’est super. »
France – Italie 4-1 (0-0, 2-0, 2-1)
Dimanche 2 mai 2021 à 18h05 au Palais des sports de Megève. Huis clos.
Arbitres : Jimmy Bergamelli et Geoffrey Barcelo (FRA) assistés de Nicolas Constantineau et Vincent Zede (FRA).
Pénalités : France 10′ (2′, 4′, 4′) ; Italie 22′ (4′, 4′, 4’+10′).
Tirs : France 34 (12, 13, 9) ; Italie 20 (6, 7, 7).
Évolution du score :
1-0 à 25’52 : Farnier assisté de K. Bozon et Bougro
2-0 à 27’32 : Treille assisté de Baazzi et Colotti
2-1 à 43’51 : Frank assisté de Miglioranzi (sup. num.)
3-1 à 48’35 : Treille assisté de Matima et Hecquefeuille
4-1 à 59’35 : Correia assisté de Fleury et Hecquefeuille (cage vide)
France (2′ pour surnombre)
Attaquants :
Floran Douay (2′) – Nicolas Ritz – Guillaume Leclerc
Jordann Perret – Peter Valier (+1) – Damien Fleury (C, +1, 2′)
Sacha Treille (A, +2) – Fabien Colotti (+1, 2′) – Rudy Matima (+2)
Kevin Bozon (+1) – Jordann Bougro (+1, 2′) – Loïc Farnier (+1)
Julien Correia (+1)
Défenseurs :
Aziz Baazzi (+1) – Maxime Moisand
Vincent Llorca (+2) – Kévin Hecquefeuille (A, +2)
Antonin Manavian (+1) – Romain Bault (+2)
Jules Boscq
Gardien :
Florian Hardy puis à 29’33 Henri-Corentin Buysse
En réserve : Quentin Papillon (G), Florian Chakiachvili, Pierre Crinon.
Italie (2′ de banc mineur)
Attaquants :
Tommaso Traversa (-1, 2′) – Raphael Andergassen (C, -2) – Stefano Giliati (A, -2)
Peter Hochkofler – Alex Petan (-2) – Daniel Frank (-1)
Michele Marchetti (-1, 2′) – Thomas Galimberti – Angelo Miceli (A, -2)
Diego Glück – Simon Pitschieler (-1) – Ivan Deluca (4’+10′)
Jose Antonio Magnabosco (-1)
Défenseurs :
Fabian Dallagiacoma – Daniel Glira
Sebastiano Soracreppa (-1) – Lorenzo Casetti (-1, 2′)
Phil Pietroniro (-2) – Gianluca March (-1)
Enrico Miglioranzi (-1) – Gregorio Gios (-1)
Gardien :
Justin Fazio [sorti à 59’27]
Remplaçant : Damian Clara (G). En réserve : Anton Bernard (G), Enrico Larcher, Anthony Bardaro.