Après quatre défaites consécutives, on attend un réveil des Tchèques qui sont loin de pouvoir rêver d’une médaille olympique dans quelque hypothèse que ce soit. Devant plus de huit mille spectateurs à Moscou, ils connaissent le pire début qu’on puisse imaginer. Ils perdent l’engagement, Libor Šulák récupère le palet… mais Michael Frolík l’envoie en dégagement interdit. Aleksandr Kadeikin gagne l’engagement dans la zone tchèque face à Jan Kovář et le jeune Arseny Gritsyuk (20 ans) marque son premier but pour son deuxième match en équipe nationale. 1-0 en 14 secondes ! La pénalité rapide de Galimov aurait pu permettre une égalisation mais n’est pas exploitée.
Sept minutes plus tard, c’est au tour de Daniil Vovchenko d’ouvrir son compteur international, trouvé dans le slot par Egor Korshkov. Les Russes ne s’arrêtent pas, ils traversent très vite la zone neutre avec de longues passes vers l’avant. Le bon relais sur la ligne rouge centrale de Nikita Gusev envoie ainsi en breakaway Mikhaïl Grigorenko qui place un tir du poignet au-dessus de la mitaine de Roman Will. On en est déjà à 3-0 mais le capitaine tchèque Jan Kovař montre la voie en fin de tiers en trouvant la lucarne proche au rebond d’un tir de la ligne bleue de Michael Frolík.
À la pause, les Tchèques changent de gardien et Šimon Hrubec prend la place de Will. Les visiteurs semblent retrouver leur hockey. Ils jouent plus haut et mettent de la pression. Bilyulov réussit des arrêts difficiles sur des tirs de Flek ou de Sobotka. La République tchèque tue sa première pénalité (une charge incorrecte de Řepík) mais c’est son propre powerplay qui brise ensuite son élan : aucun tir et trois sorties hors de la zone offensive. La Sbornaïa reprend la main. La première ligne locale déploie un hockey d’école (russe) avec une splendide passe de Gusev pour Grigorenko qui tire dans la lucarne opposée sans que la mitaine de Hrubec ne puise réagir. Frolík commet une faute inutile en fin de tiers et la seconde unité de supériorité marque un but simple, un lancer de la bleue d’Aleksandr Elesin pendant qu’Artyom Anisimov masque le gardien.
À la seconde pause, c’est au tour de la Russie de changer de gardien. Timur Bilyalov n’aura donc toujours pas joué de match complet en équipe nationale mais sa deuxième sélection s’est mieux passée que la première (qui avait duré sept minutes). Le staff russe avait annoncé que les trois gardiens joueraient pendant le week-end. Il n’avait pas dit combien de temps… Aleksandr Samonov, qui avait commencé le dernier championnat du monde mais n’a plus joué un match officiel depuis le 27 octobre, a donc droit à vingt minutes pour se remettre dans le bain. Mais il encaissera un but, n’ayant pas le temps de se déplacer sur la passe transversale de Michael Špaček pour Milan Gulaš en powerplay.
Ce but ne consolera pas des Tchèques qui enchaînent une cinquième défaite d’affilée. Le ton du coach devient cinglant et vraiment énervé et il ne reste plus qu’une chance de sauver la face dimanche contre la Suède…
Meilleurs joueurs du match : Jakub Jeřábek pour la République tchèque et Mikhaïl Grigorenko pour la Russie.
Commentaires d’après-match :
Filip Pešán (entraîneur de la République tchèque) : « Notre départ est tragique. Nous savions qu’ils nous presseraient dès le début, mais ils n’en ont même pas eu besoin. Nous étions confus dans les premières secondes. Le premier tiers a été rempli de palets qui ont sauté par-dessus nos crosses. Nous étions très nerveux, je ne peux pas l’expliquer. Nos adversaires étaient meilleurs physiquement, ils patinaient mieux, ils étaient plus forts dans les duels, ils étaient plus précis devant le but et meilleurs aux engagements. Je suis très déçu. Perdre deux matches de cette façon avant les Jeux olympiques est inacceptable pour ces joueurs. J’ai pris des hommes expérimentés, mais ils étaient nerveux. La grande question est sur qui compter. S’il y a qui que ce soit. »
Jan Kovář (capitaine de la République tchèque) : « Peu importe si le nombre de tirs est équilibré. J’ai l’impression qu’on se ment constamment. Nous ne dirons pas que avons bien joué dans une partie du match, que nous avons été bons pendant un moment. Regardons la vérité en face, nous étions simplement la plus mauvaise équipe. Peu importe si je n’étais pas là (pour les trois défaites de novembre), nous sommes dans le même bateau et dimanche nous avons un autre essai pour faire au moins un bon match. Tant que nous restons dans l’illusion de bien jouer, nous n’irons nulle part. Nous n’avons rien montré jusqu’ici, c’est frustrant de perdre cinq fois de suite. »
Aleksei Zhamnov (entraîneur de la Russie) : « Nous gardons à l’esprit que notre adversaire est dans notre groupe aux Jeux olympiques. Vous savez que c’est une confrontation historique. Pour nous, ce match était important. Comme le score le permettait, on a décidé de donner l’occasion à Samonov de jouer. On a aussi redemandé aux gars de jouer selon les consignes. Des choses impressionnantes arrivent, quand l’équipe a mené de deux ou trois buts, elle a augmenté sa discipline. Les Tchèques sont forts dans les passes courtes, nous avons essayé de les étirer et de les presser en zone neutre. Le trio Gusev-Shipachyov-Grigorenko ? Nous verrons le prototype de la première ligne quand nous serons plus près des JO. Ils ont bien joué, parfois on les a envoyés pour une mise au jeu en zone offensive. Shipachyov et Gusev étaient bien meilleurs qu’au dernier match. Nikita a un défaut, il cherche constamment un partenaire. S’il avait tiré plus souvent, il aurait plus marqué. C’est une charge lourde de jouer quatre matches de suite. Vadim en a déjà joué trois, il se reposera probablement demain. »
Russie – République Tchèque 5-2 (3-1, 2-0, 0-1)
Samedi 18 décembre 2021 à 15h30 à la CSKA Arena de Moscou. 8445 spectateurs.
Arbitres : Maksim Sidorenko (BLR) et Evgeni Romasko (RUS) assistés de Dmitri Golyak (BLR) et Dmitry Shishlo (RUS).
Pénalités : Russie 8′ (2′, 2′, 4′) ; Tchéquie 6′ (0′, 4′, 2′).
Tirs : Russie 21 (8, 11, 2) ; Tchéquie 29 (11, 7, 11).
Évolution du score :
1-0 à 00’14 : Gritsyuk
2-0 à 07’31 : Vovchenko assisté de Korshkov et Anisimov
3-0 à 14’08 : Grigorenko assisté de Gusev et Shipachyov
3-1 à 18’18 : Kovář assisté de Frolík et Klok
4-1 à 37’27 : Grigorenko assisté de Gusev et Shipachyov
5-1 à 39’12 : Anisimov assisté d’Elesin et Marchenko (sup. num.)
5-2 à 47’36 : Gulaš assisté de Špaček et Jeřábek (sup. num.)
Russie (2′ pour surnombre)
Attaquants :
Nikita Gusev (+2) – Vadim Shipachyov (A, +2) – Mikhail Grigorenko (A, +2)
Vladislav Kamenev (+1) – Aleksandr Kadeikin (+1, 4′) – Arseni Gritsyuk (+1)
Daniil Vovchenko – Artyom Anisimov – Egor Korshkov (+1)
Artyom Galimov (2′) – Ivan Morozov – Vladimir Tkachyov (-1)
Artur Kayumov
Défenseurs :
Semyon Chistyakov – Aleksandr Nikishin
Egor Yakovlev (C, +2) – Artyom Minulin (+1)
Sergei Telegin (+1) – Aleksei Marchenko (+1)
Aleksei Elesin (+1)
Gardien :
Timur Bilyalov puis à 40’00 Aleksandr Samonov
En tribune : Ivan Fedotov (G), Nikita Nesterov, Vyacheslav Voinov, Damir Sharipzyanov (D), Kirill Marchenko, Andrei Chibisov, Sergei Tolchinsky, Pavel Karnaukhov, Kirill Semyonov, Sergei Plotnikov (A).
République Tchèque
Attaquants :
Michael Frolík (-1, 2′) – Jan Kovář (C, -1) – Milan Gulaš (A)
Vladimír Sobotka (-1) – Michael Špaček (-1) – Michal Řepík (-1, 2′)
Andrej Nestrašil (-1) – Lukáš Sedlák (-1, 2′) – Tomáš Hyka (-2)
Jakub Flek – Lukáš Jašek – Matěj Blümel
Adam Musil [2 présences]
Défenseurs :
Libor Šulák (-1) – Jakub Jeřábek (A, -1)
David Musil (-1) – Jan Ščotka (-1)
Lukáš Klok (-1) – Jakub Krejčík (-1)
Filip Pyrochta
Gardien :
Roman Will [sorti de 01’46 à 02’16] puis à 40’00 Šimon Hrubec
En tribune : Petr Zámorský (D), Michal Kovařčík (A).