Les Russes n’ont pas été satisfaits de leur entrée dans le tournoi, un 1-0 contre la Suisse qui ne correspond pas à leur idéal de jeu offensif. Pas de chance pour eux : le Danemark, qui a déjà piégé les Tchèques dans sa nasse en ouverture (2-1), n’est vraiment pas l’adversaire idéal pour amuser la galerie. Elle fait pourtant face à un très jeune gardien. Frederik Dichow, qui n’a pas encore 21 ans, connaît ses grands débuts en compétition officielle dans un match où son équipe n’a rien à perdre.
Au dernier championnat du monde, la Russie avait mis 39 minutes à trouver la faille face à Dahm. Elle ne se met pas en condition de le faire plus vite contre Dichow… Le système défensif en 1-4 de Heinz Ehlers dresse une muraille qu’elle n’arrive pas à franchir pour entrer en zone offensive. La Sbornaïa n’arrive pas à se faire violence pour pratiquer un jeu plus direct à la cage. En dix minutes, elle ne tire qu’une seule fois ! Elle perd même Artur Kayumov : pour sa première présence en milieu de tiers, le malheureux treizième attaquant retombe sur l’épaule après une mise en échec de Nicholas B. Jensen – impressionnant d’impact physique dans ce début de tournoi olympique – et rentre au vestiaire avec le médecin. C’est le principal évènement d’un premier tiers-temps sans occasion.
Aleksei Zhamnov modifie un peu son alignement pour la deuxième période. Il promeut Vladimir Tkachyov au centre de la deuxième ligne, à la place de Kirill Semyonov. Le duo reconstitué Tkachyov-Galiev (ils avaient évolué deux ans sur la même ligne à Kazan) se trouve tout de suite. La pression russe s’accentue avec deux pénalités presque consécutives, un retard de jeu de Jesper Jensen et une obstruction de Jesper Jensen Aabo. Frederik Dichow arrête tout. C’est à 5 contre 5 que la délivrance arrive grâce à un jeu plus direct. Le défenseur Yakovlev envoie un palet flippé à la cage depuis la zone neutre. Le rebond est saisi par Dmitri Voronkov qui sert en retrait Anton Slepyshev, dont le tir arrive sur son coéquipier Pavel Karnaukhov passant devant la cage. Il oblige d’abord Dichow à un superbe arrêt en grand écart pour repousser le palet du bout du patin… et il prend ensuite le rebond, poteau rentrant. Le gant du portier danois n’a pu qu’effleurer ce palet dans un ultime réflexe.
Ce n’est pas parce que le Danemark est mené au score qu’il sort de sa tactique. Il attend le troisième tiers-temps pour passer un peu plus à l’offensive. Nicklas Jensen prend un bon tir à mi-distance, le rebond lui revient avec la cage grande ouverte mais son revers un peu précipité lui échappe. Le buteur des Jokerit Helsinki est extrêmement frustré car c’était la grosse occasion à ne pas laisser passer. À deux minutes de la fin, Nesterov relance près du banc et provoque un surnombre qui échappe aux arbitres. Heinz Ehlers appelle alors son temps mort pour jouer sans gardien à 6 contre 5. Un engagement perdu par Frans Nielsen, un mauvais contrôle à la bleue de Markus Lauridsen, et l’installation en zone offensive est retardée. Elle est ensuite interrompue quand Chibisov contre le palet. Finalement, Kirill Semyonov intercepte en zone neutre et scelle la rencontre en cage vide (0-2).
Deuxième succès 1-0 (en enlevant le but dans les filets déserts) pour une Russie toujours peu étincelante offensivement. Elle reste quand même solide avec un second blanchissage pour Ivan Fedotov, son gardien qui est rassuré et rassurant pour sa première grande compétition internationale. Les Russes restent bien placés et pourraient même être la première équipe à se qualifier directement en quart de finale si la Suisse prend un point aux Tchèques dans le match suivant.
Commentaires d’après-match :
Peter Regin (attaquant du Danemark) : « Nous avons suivi notre plan de jeu. Je pense que la Russie a le meilleur effectif sur le papier. Ils jouent le type de hockey que leurs entraîneurs veulent voir et leur gardien est phénoménal. Je ne le connaissais pas, il ressemble au gardien qui était à Magnitogorsk [il parle du champion olympique 2018 Koshechkin, qui mesure lui aussi deux mètres]. Au départ je pensais que c’était lui. »
Ivan Fedotov (gardien de la Russie) : « Un blanchissage est très agréable. Peu importe si c’est 1-0, 2-0 ou 5-4, l’important est de gagner. Il n’y a pas eu autant de tirs que contre la Suisse, mais j’ai encore essayé de rester en bonne forme. Pashka [Pavel Karnaukhov] a mis un bon but, très nécessaire. Les buts ne sont pas toujours de belles combinaisons. Tout reste à faire. Nos gars sont des meneurs offensifs dans leurs clubs, je pense que nous jouerons mieux en attaque au prochain match. C’est clair qu’il n’y pas une abondance de buts et les fans attendent de nous des 5-0, 4-0, 10-0. Mais ce sont les Jeux olympiques, chaque équipe joue pour gagner, le hockey défensif est présent sur chaque centimètre. Tout ne fonctionne pas mais les gars mettent beaucoup d’effort et d’émotion. Parfois il faut se relâcher, être plus calme. Les gars ont les moyens de marquer et tout ira bien. »
Vadim Shipachyov (attaquant de la Russie) : « C’est un match difficile, cela ne fonctionne pas encore en attaque. Nous ne nous créons pas beaucoup d’occasions et nous n’arrivons pas à trouver notre jeu. Nous essayons de nouvelles combinaisons en avantage numérique, mais nous ne pouvons pas encore concrétiser. Si je connaissais le problème, j’aurais marqué. »
Aleksei Zhamnov (entraîneur de la Russie) : « Rien de terrible n’est arrivé, c’est juste que les matches suivants seront beaucoup plus difficiles, les équipes auront du talent. Mais il faut donner du crédit au Danemark, c’est un très bon adversaire. Nous avons pratiqué un hockey actif et rapide mais les gars auraient pu être plus doués. Notre première ligne fait beaucoup de passes mais est peu menaçante. Elle arrive à déstabiliser l’adversaire en zone offensive sur certaines présences mais la situation n’aboutit pas au tir final. […] J’ai changé Semyonov par Tkachyov parce que nous avions besoin de puissance au centre. Je pense que Tkachyov y arrivera. »
Danemark – Russie 0-2 (0-0, 0-1, 0-1)
Vendredi 11 février 2022 à 12h10 au Palais national omnisports de Pékin. 907 spectateurs.
Arbitres : Michael Campbell (CAN) et Martin Frano (TCH) assistés de William Hancock II (USA) et Andreas Malmqvist (SUE).
Pénalités : Danemark 10′ (2′, 6′, 2′), Russie 2′ (0′, 0′, 2′).
Tirs : Danemark 16 (3, 5, 8), Russie 33 (6, 18, 9).
Évolution du score :
0-1 à 28’18 : Karnaukhov assisté de Slepyshev et Voronkov
0-2 à 59’54 : Semyonov (cage vide)
Danemark
Attaquants :
Mikkel Bødker (-2) – Frans Nielsen (A, -1) – Nicklas Jensen (-2, 2′)
Frederik Storm (-1) – Peter Regin (C) – Patrick Russell (-1)
Mathias Bau Hansen (-1) – Jesper Jensen (2′) – Morten Madsen
Morten Poulsen – Julian Jakobsen – Mikkel Aagaard
Défenseurs :
Oliver Lauridsen (2′) – Jesper Jensen Aabo (A, 2′)
Markus Lauridsen (-2) – Matias Lassen (-1)
Nicholas B. Jensen (2′) – Oliver Larsen
Emil Kristensen [3 présences]
Gardien :
Frederik Dichow [sorti à 58’08]
Remplaçants : Sebastian Dahm (G), Nicolai Meyer (A). En réserve : Patrick Galbraith (G), Phillip Bruggisser (D), Nick Olesen (à l’isolement, Covid-19), Matthias Asperup (à l’isolement, Covid-19).
Russie
Attaquants :
Mikhaïl Grigorenko – Vadim Shipachyov (C) – Nikita Gusev
Stanislav Galiev – Kirill Semyonov (+1) – Arseni Gritsyuk
Anton Slepyshev (+1) – Pavel Karnaukhov (+2, 2′) – Dmitri Voronkov (+2)
Andrei Chibisov – Sergei Andronov (A) – Vladimir Tkachyov
Artur Kayumov [1 présence]
Défenseurs :
Nikita Nesterov – Aleksandr Nikishin
Egor Yakovlev (A, +2) – Alekandr Elesin (+2)
Sergei Telegin – Vyacheslav Voinov
Damir Sharipzyanov
Gardien :
Ivan Fedotov
Remplaçant : Timur Bilyalov (G). En réserve : Aleksandr Samonov (G), Artyom Minulin (D), Sergei Plotnikov (A).