La Russie a été exclue de l’Euro Hockey Tour, mais elle a maintenu son tournoi de Noël quand même ! Le reste du temps, elle concentre toute son attention sur le calendrier densifié de la KHL, où l’on a joué tous les jours pendant 99 jours sans s’autoriser la moindre distraction. Mais elle tient à perpétrer la tradition de son rendez-vous international de décembre, créé il y a 55 ans avant les Jeux olympiques de Grenoble.
Faute de relations avec « l’ouest », les Russes n’ont comme adversaires que les pays qui participent (encore) à la KHL. Elle ne joue donc que face au Bélarus et au Kazakhstan, dans un tournoi réduit à trois équipes. Elle a aussi invité la Chine à un tournoi à 3 contre 3 – la nouvelle forme de hockey promue par l’IIHF – organisé en un seul soir le vendredi. Mais ce tournoi inaugural n’a pas été un grand succès. D’une part, tout le monde n’a pas été convaincu par l’intérêt du jeu à 3 contre 3 sur grande glace. D’autre part, les Russes ont dû se contenter du match pour la troisième place (gagné 9-2 contre les Chinois) après une élimination aux tirs au but contre le Kazakhstan (qui a ensuite perdu la finale 1-7 contre le Bélarus)
La Russie espère donc se rattraper pendant le week-end dans le « vrai » hockey, à 5 contre 5. Le Kazakhstan ne doit pas être un obstacle cette fois, d’autant qu’il n’a sélectionné aucun de ses joueurs naturalisés. Les Russes ne peuvent pas se plaindre de cette attitude : eux-mêmes n’ont sélectionné aucune des grandes stars de la KHL (Voinov, Shipachyov, Gusev ou Radulov). Tant pis pour les fans de hockey, l’important est que le grand public russe voit la Sbornaïa gagner contre « les autres », même si ceux-ci sont des voisins complaisants. Les nouveaux visages se débrouillent bien : connu comme un attaquant défensif au Dynamo Moscou, le débutant en équipe nationale Maksim Dzhioshvili (26 ans) est aligné en première ligne avec le duo de Kazan Safonov-Voronkov. Les trois hommes contribuent largement à la victoire sur le Kazakhstan (6-2) avec un but et une assist de Dzhioshvili.
Un public familial de plus de onze mille Moscovites attend donc de célébrer joyeusement une victoire identique face au Bélarus dans la « finale » du tournoi. Mais la Sbornaïa tombe sur un os : le jeune gardien Aleksei Kolosov. Il réussit deux arrêts décisifs dès le début du match et permet donc à son équipe de marquer la première, par Maksim Sushko. Mais ce même Sushko prend aussi la première pénalité, pour un cinglage. Après une combinaison parfaite en avantage numérique, le capitaine Aleksandr Kadeikin sert Maksim Mamin pour un tir imparable.
La Russie a toujours le contrôle du jeu, mais est frustrée par un Kolosov mobile et spectaculaire. Il faut attendre la mi-match pour qu’Ilya Safonov permettent enfin à la Sbornaïa de mener au score. Un avantage qui a mis du temps à se dessiner… et qui est tout de suite jeté à la poubelle ! Aleksandr Nikishin (cross-check) et Maksim Mamin (faire trébucher) partent tour à tour en prison. Le Bélarus réussit un 2 sur 2 en powerplay sur des schémas conçus par Woodcroft avec le Dynamo Minsk. Il inscrira même un but en infériorité numérique en dernière période, et seuls les efforts de Kadeikin – auteur de deux égalisations – évitent la défaite.
L’échéance n’est que retardée. Même une pénalité de Gorbunov pendant la prolongation ne permet pas à la Russie de conclure à 4 contre 3. Aux tirs au but, Kolosov arrête toutes les tentatives locales. Contrairement au Kazakhstan, le Bélarus aligne un Nord-Américain naturalisé (et un seul), Shane Prince… et c’est lui qui lui donne la victoire. Suprême humiliation, la Russie réussit à perdre un tournoi qu’elle devait gagner comme une évidence.
Le conseil des entraîneurs de la FHR, composé de vétérans comme Vladimir Yurzinov, Boris Mayorov, Boris Mikhaïlov et Valery Bragin, crée la surprise avec un communiqué officiel qui ne mâche pas ces mots. Il émet un verdict « insatisfaisant » pour évaluer le travail du sélectionneur lors de ce tournoi. Il note des faiblesses dans la préparation et le système de jeu, et recommande à Zhamnov de changer d’adjoints…
Commentaires après le tournoi :
Aleksei Zhamnov (entraîneur de la Russie) : « La critique existe toujours. C’est OK. Il y en a pour tout entraîneur. Nous attendions nous-mêmes un autre résultat. Aujourd’hui, nous avons un peu changé la composition. Nous avons aligné des gars qui n’avaient pas participé à de tels tournois. Nos propres erreurs ont conduit à ce résultat. Tous les gars dans l’effectif jouent très bien en KHL. Nous voulions les voir à un autre différent. Le hockey de club et l’équipe nationale sont un peu différents. Nous attendions un peu mieux de certains, mais je ne fais pas de reproches aux joueurs. Nous avons dû revenir trois fois au score, c’est une dépense d’énergie superflue. Les passes transversales ont commencé, il fallait jouer plus simplement en attaque. »
Craig Woodcroft (entraîneur du Bélarus) : « J’ai dit aux joueurs que j’étais fier d’eux. En vrais professionnels, ils se sont toujours tenus au plan de jeu, à chaque moment du match. Leurs qualités ont donné du plaisir à notre staff. Ils ont fait un bon match contre un adversaire fort. Nous voulions être inconfortables pour la Russie, jouer le pressing. Nous avons accompli notre plan. Nous avons fait un super travail défensivement, il y a eu beaucoup de tirs bloqués. Un grand match, un résultat dont tout le pays devrait être fier. »
Kirill Gotovets (défenseur du Bélarus) : « Nous avions envie de gagner chaque match et le tournoi. Grâce à cette conviction, la chance nous a souri. Tout le monde a travaillé pour l’équipe, les tâches assignées par le coach ont été exécutées avec précision. Notre supériorité numérique a été excellente et nous avions une grande volonté de battre une des meilleures équipes du monde. Ils n’avaient pas du tout un effectif expérimental, les meilleurs joueurs de KHL était réunis. Aleksei Kolosov nous a aidés à de nombreuses reprises et cela nous a donné confiance. Ce tournoi a une telle histoire, c’est prestigieux d’y participer. L’organisation était excellente, comme l’intérêt du public. C’est un plaisir d’avoir pris la première place dans un tournoi aussi significatif. On peut dire que nous avons écrit l’histoire. »
Andrei Skabelka (entraîneur du Kazakhstan) : « Le Bélarus était plus rapide que nous pendant deux tiers-temps et nous n’avons pas su convertir nos occasions pour revenir en troisième période. Tout n’a pas fonctionné pour nous en défense contre une équipe russe assez jeune et talentueuse. C’est le seul tournoi pour l’équipe nationale pendant la saison, l’information acquise sera utile pour nous. Nous avons vu des candidats à qui on peut donner des notes positives. Il est clair qu’il y aura une équipe un peu différente aux championnats du monde. »
(photos FHR)
Bélarus – Kazakhstan 4-1 (1-1, 2-0, 1-0)
Jeudi 15 décembre 2022 à 19h30 à la CSKA Arena de Moscou. 2018 spectateurs.
Arbitres : Aleksandr Soïn et Aleksandr Samarin assistés de Vladimir Generalov et Ilya Kolesnikov (RUS).
Pénalités : Bélarus 12′ (2′, 4′, 6′) ; Kazakhstan 6′ (6′, 0′, 0′).
Tirs : Bélarus 20 (11, 4, 5) ; Kazakhstan 23 (6, 8, 9).
Évolution du score :
1-0 à 03’29 : Alistrov assisté de Sapego (sup. num.)
1-1 à 14’20 : Starchenko assisté de Borisevich (sup. num.)
2-1 à 20’47 : Gorbunov assisté de Prince et Chezganov
3-1 à 33’28 : Alistrov
4-1 à 58’38 : Alistrov assisté de Gorbunov (cage vide)
Bélarus
Attaquants :
Shane Prince (A, +1) – Egor Chezganov (+2) – Vadim Moroz (+1)
Vladimir Alistrov* (+2) – Vitaly Pinchuk (+1, 2′) – Roman Gorbunov (A, +2)
Maksil Sushko – Vladislav Kodola (+1) – Aleksandr Skorenov (2′)
Valentin Demchenko – Nikita Pyshkaïlo – Arseny Kovgorenya (2′)
Défenseurs :
Sergei Sapego (+1, 2′) – Vladislav Eryomenko (+1)
Kirill Gotovets (C, +1) – Pavel Voronov
Pavel Denisov (+1) – Dmitry Deryabin (4′)
Sergei Kuznetsov – Oleg Pozhigan (+1)
Gardien :
Aleksei Kolosov
Remplaçant : Aleksei Snytko (G). En réserve : Nikita Mytnik (G), Konstantin Volochko (D), Egor Klavdiev, Vasily Filyaev, Timofei Kovgorenya (A).
Kazakhstan (2′ pour surnombre)
Attaquants :
Kirill Panyukov – Arkady Shestakov (-1) – Roman Starchenko (C, -1)
Nikita Mikhailis (A, -2) – Ansar Shaykhmeddenov (-1) – Kirill Savitsky (-2)
Pavel Akolzin (-1, 2′) – Aleksandr Borisevich* (-1) – Dmitry Shevchenko (-1)
Egor Petukhov (-1) – Anton Sagadeev – Mikhaïl Rakhmanov
Défenseurs :
Valeri Orekhov (2′) – Aleksei Maklyukov
Tamirlan Gaytamirov (-1) – Adil Beketayev (A, -2)
Egor Shalapov (-1) – Kirill Polokhov (-1)
Samat Daniyar (-1) – Emil Nurgaliyev
Gardien :
Nikita Boyarkin [sorti de 50’15 à 50’23, de 52’09 à 53’39 et de 57’35 à 58’38]
Remplaçant : Denis Karataev (G). En réserve : Maksim Mukhametov, Artyom Likhotnikov
Russie – Kazakhstan 6-2 (2-1, 3-0, 1-1)
Samedi 17 décembre à 14h30 à la CSKA Arena de Moscou. 8987 spectateurs.
Arbitres : Yuri Oskirko et Vyacheslav Shuvalov assistés de Yaroslav Parikov et Egor Sedov (RUS).
Pénalités : Russie 6′ (2′, 2′, 2′) ; Kazakhstan 2′ (2′, 0′, 0′).
Tirs : Russie 33 (14, 14, 5) ; Kazakhstan 17 (6, 6, 5).
Évolution du score :
0-1 à 02’10 : Savitsky assisté de Mikhailis et Petukhov (sup. num.)
1-1 à 11’33 : Okulov assisté de Nesterov (sup. num.)
2-1 à 14’45 : Dzhioshvili assisté de Safonov et Nikishin
3-1 à 27’44 : Kadeikin assisté d’Elesin
4-1 à 32’34 : Voronkov assisté de Nesterov et Safonov
5-1 à 36’41 : Semyonov assisté de Karnaukhov
5-2 à 42’16 : Starchenko assisté de Mikhailis et Polokhov
6-2 à 51’48 : Voronkov assisté de Dzhioshvili
Russie (2′ pour surnombre)
Attaquants :
Dmitri Voronkov* (+3) – Ilya Safonov (+4) – Maksim Dzhioshvili (+3)
Arseny Gritsyuk – Kirill Semyonov (+1, 2′) – Sergei Tolchinsky
Maksim Mamin (-1) – Mikhaïl Grigorenko (-1) – Konstantin Okulov (-1)
Pavel Karnaukhov (+2) – Aleksandr Kadeikin (A, +1) – Vladimir A. Tkachyov (+1)
Défenseurs :
Aleksandr Nikishin (+2) – Vladislav Provolnev (+2)
Aleksandr Elesin – Egor Yakovlev (C)
Nikita Nesterov (A, +2, 2′) – Grigory Dronov (+2)
Semyon Chistyakov
Gardien :
Maksim Dorozhko
Remplaçant : Ilya Konovalov (G). En réserve : Nikita Serebryakov (G), Damir Sharipzyanov, Sergei Telegin, Yaroslav Likhachyov, Egor Savikov (D), Dmitri Rashevsky, Mikhaïl Vorobyov (A).
Kazakhstan
Attaquants :
Nikita Mikhailis* (A) – Arkady Shestakov (-1) – Roman Starchenko (C, -1)
Egor Petukhov – Anton Sagadeev – Kirill Savitsky
Kirill Panyukov (-3) – Ansar Shaykhmeddenov (-2) – Artyom Likhotnikov (-1)
Pavel Akolzin (-1) – Aleksandr Borisevich (-1) – Dmitry Shevchenko (-1)
Maksim Mukhametov (-1) [1 présence]
Défenseurs :
Egor Shalapov (-1) [sorti au 1er tiers] – Tamirlan Gaytamirov (-2)
Aleksei Maklyukov (+1) – Valeri Orekhov (-3) [sorti au 2e tiers]
Samat Daniyar (A, -1) – Emil Nurgaliyev
Kirill Polokhov (-1, 2′) – Adil Beketayev (-1)
Gardien :
Nikita Boyarkin
Remplaçant : Denis Karataev (G). En réserve : Mikhaïl Rakhmanov.
Russie – Bélarus 4-4 (1-1, 1-2, 2-1, 0-0) / 0-1 aux tirs au but
Dimanche 18 décembre à 14h30 à la CSKA Arena de Moscou. 11 092 spectateurs.
Arbitres : Gleb Lazarev et Aleksandr Sergeev assistés de Roman Slavikovsky et Maksim Stroganov (RUS).
Pénalités : Russie 4′ (0′, 4′, 0′, 0′) ; Bélarus 10′ (2′, 2′, 4′, 2′).
Tirs : Russie 45 (12, 13, 17, 3) ; Bélarus 17 (5, 6, 4, 2).
Évolution du score :
0-1 à 09’01 : Sushko assisté de Kodola
1-1 à 13’26 : Mamin assisté d’Okulov et Kadeikin (sup. num.)
2-1 à 31’23 : Safonov assisté de Dzhioshvili et Voronkov
2-2 à 32’26 : Prince assisté d’Eremenko (sup. num.)
2-3 à 38’43 : Gorbunov assisté de Chezganov et Sapego (sup. num.)
3-3 à 47’13 : Kadeikin assisté de Rashevsky et Savikov
3-4 à 51’24 : Kodola (inf. num.)
4-4 à 54’20 : Kadeikin assisté de Mamin et Okulov
Tirs au but :
Russie : Rashevsky (manqué), Tolchinsky (manqué), Vorobyov (manqué), Gritsyuk (manqué), Okulov (manqué).
Bélarus : Chezganov (manqué), Skorenov (manqué), Prince (réussi), Kodola (manqué).
Russie
Attaquants :
Maksim Mamin (2′) – Aleksandr Kadeikin* (C, +1) – Konstantin Okulov
Arseny Gritsyuk (-1) – Kirill Semyonov (-1) – Sergei Tolchinsky (-1)
Dmitri Voronkov (+1) – Ilya Safonov (+1) – Maksim Dzhioshvili (+1)
Dmitri Rashevsky (+1) – Mikhaïl Vorobyov (-1) – Pavel Karnaukhov (A, +1)
Défenseurs :
Aleksandr Nikishin (2′) – Grigory Dronov (-1)
Damir Sharipzyanov (+1) – Semyon Chistyakov
Aleksandr Elesin (A, +1) – Sergei Telegin (+1)
Yaroslav Likhachyov – Egor Savikov (+1)
Gardien :
Nikita Serebryakov puis Maksim Dorozhko pour la séance de tirs au but
En réserve : Ilya Konovalov (G), Vladislav Provolnev, Egor Yakovlev, Nikita Nesterov (D), Mikhaïl Grigorenko, Vladimir A. Tkachyov (A).
Bélarus
Attaquants :
Shane Prince (A, -1) – Roman Gorbunov (A, -1, 2′) – Egor Chezganov (-1)
Vladimir Alistrov (-1) – Vitaly Pinchuk – Vadim Moroz
Maksil Sushko (2′) – Vladislav Kodola (+1) – Aleksandr Skorenov (-1)
Egor Klavdiev – Vasily Filyaev – Valentin Demchenko
Timofei Kovgorenya
Défenseurs :
Vladislav Eryomenko (+1) – Sergei Sapego (+1)
Oleg Pozhigan (2′) – Kirill Gotovets (C)
Pavel Denisov (-1, 2′) – Dmitry Deryabin (-1, 2′)
Konstantin Volochko (-1) – Pavel Voronov (-1)
Gardien :
Aleksei Kolosov*
Remplaçant : Nikita Mytnik (G). En réserve : Aleksei Snytko (G), Sergei Kuznetsov (D), Nikita Pyshkaïlo, Arseny Kovgorenya (A).
* désignés joueurs du match