L’Allemagne est en bonne position pour remporter comme l’an passé la Deutschland Cup (ce qui avait lancé une saison internationale conclue par une participation historique à la finale mondiale). Comme les Slovaques ont trébuché face au Danemark, ils ne peuvent plus passer devant que par les confrontations particulières via une égalité à trois. Pour cela, ils doivent battre le pays-hôte par 3 buts d’écart.
Ce genre de matelas supposé confortable est généralement difficile à gérer. Il l’est d’autant plus pour les Allemands qu’ils ont renvoyé comme prévu ans leurs clubs l’expatrié suisse Marc Michaelis et les participants à la CHL. Ils jouent donc ce dernier match, face à l’adversaire en théorie le plus dangereux, avec seulement 11 attaquants et 7 défenseurs. Le calendrier qu’ils ont eux-mêmes organisé ne leur est donc pas forcément favorable.
Le doute naît après à peine plus d’une minute de jeu. Daniel Pfaffengut n’arrive à gagner un engagement dans sa zone défensive, ni à dégager le palet contesté. Matej Kašlík est plus prompt pour le propulser soudainement sous la botte droite de Florian Bugl, surpris (0-1). Le buteur Kašlík est le seul des débutants en équipe slovaque du week-end à avoir marqué un point. Autre débutant, le défenseur Marek Korenčík a failli coûter un but en n’arrivant pas à capter du gant un dégagement dans la bande de Lukas Kälble. Sur le 2 contre 1 qui s’ensuit, Tobias Eder centre pour Luis Üffing seul face au but, mais la passe levée est difficile à reprendre et le tir s’affaisse dans les bottes du gardien. Hormis cette alerte, les principales occasions restent slovaques, notamment un revers de Martin Faško-Rudáš.
Il faut attendre une pénalité pour cinglage de Jakub Minárik en deuxième période pour que l’Allemagne soit enfin dangereuse avec des one-timers de Kammerer dans le cercle droit – son lancer frappe le masque du gardien Samuel Hlavaj – et du capitaine du jour Leo Pföderl dans le cercle gauche. Lorsque Minárik sort de prison, le capitaine Čerešňák l’envoie en échappée d’une belle passe, mais l’attaquant slovaque manque de vitesse d’exécution pour remporter son face-à-face avec Bugl. Les gardiens brillent pendant ces vingt minutes et le score n’évolue pas.
Le troisième tiers-temps débute par un surnombre allemand. En powerplay, Matej Paulovič envoie d’abord sur la barre transversale, puis Lukáš Cingel échange le palet à la bleue avec Čerešňák pour une reprise directe parfaitement placée, à mi-hauteur côté plaque (0-2). Les Slovaques ne se contentent pas de la victoire, ils cherchent un but de plus pour gagner le tournoi. Mais une pénalité de Čerešňák (cinglage) leur fait perdre de temps. Puis une crosse haute involontaire d’Okuliar qui blesse Schinko au visage leur coûte cher, car Leo Pföderl convertit un rebond en cage ouverte sur l’avantage numérique (1-2). Craig Ramsay essaie de sortir son gardien, mais celui-ci doit faire demi-tour quand ses coéquipiers perdent le palet. Puis une nouvelle faute de Bučko gâche presque tout le temps restant. Il ne reste plus qu’une poignée de secondes pour un dernier slap de Čerešňák sur la sirène.
L’Allemagne perd, mais gagne le tournoi. Autre paradoxe : elle a concédé le premier but sur un engagement, mais tous ses centres ont largement dominé leurs homologues slovaques dans ce secteur pour un total cumulé de 39 mises au jeu à 17. La première place de cette Deutschland Cup est fondamentalement logique, et ce tournoi est un succès avec ce dernier match encore joué à guichets fermés.
Commentaires d’après-match :
Craig Ramsay (entraîneur de la Slovaquie) : « Je suis fier des gars. On veut toujours gagner un tournoi quand on en a la chance. Mais j’ai aimé notre prestation contre l’adversaire le plus fort du tournoi. Nous sommes allés sur eux, nous les avons attaqués. Nous n’avons pas reculé même à 2-0. Nous avons tout donné. Les joueurs, en retour, ont appris quelque chose. Tout est dans la vitesse et dans l’attaque. [Hlavaj] a été solide. Il est grand, il couvre une grosse partie du filet. Je n’aime pas vraiment quand un gardien joue le palet et prend des risques, mais il fait quand c’est nécessaire. Oliver [Okuliar] a très bien joué. Nous l’avons utilisé dans toutes les situations, en infériorité comme en supériorité numérique. Il travaille bien avec sa crosse dans le jeu sans palet, il sent bien le jeu. Je suis heureux pour lui. En fin de compte, il s’agit de faire remonter son nom dans la hiérarchie. »
Allemagne – Slovaquie 1-2 (0-1, 0-0, 1-1)
Dimanche 12 novembre 2023 à 14h30 à la Fanatec Arena de Lanshut. 4200 spectateurs.
Arbitres : Marc Iwert et Gordon Schukies (ALL) assistés de Kai Jürgens et Marius Wölzmüller (ALL).
Pénalités : Allemagne 8′ (2′, 2′, 4′) ; Slovaquie 12′ (0′, 4′, 8′).
Tirs : Allemagne 25 (4, 10, 11) ; Slovaquie 26 (9, 8, 9).
Évolution du score :
0-1 à 01’06 : Kašlík assisté de Baláž
0-2 à 42’23 : Cingel assisté de Čerešňák (sup. num.)
1-2 à 55’31 : Pföderl assisté de T. Eder et Zimmermann (sup. num.)
Allemagne
Attaquants :
Leo Pföderl (C) – Josh Samanski – Maximilian Kammerer (2′)
Josef Eham (-1) – Daniel Pfaffengut (-1) – Alexander Ehl (A, -1)
Luis Üffing – Manuel Wiederer (A, 2′) – Tobias Eder
Luis Schinko – Tim Brunnhuber
Défenseurs :
Lukas Kälble – Mario Zimmermann
Colin Ugbekile (-1) – Tobias Fohrler (-1, 2′)
Janik Möser – Mick Köhler
Nicolas Appendino
Gardien :
Florian Bugl
Remplaçant : Leon Hungerecker (G).
Slovaquie
Attaquants :
Martin Faško-Rudáš – Lukáš Cingel (A) – Jakub Minárik (2′)
Patrik Hrehorčák – Miloš Roman (A) – Oliver Okuliar (4′)
Matej Paulovič (+1) – Jozef Baláž (+1) – Matej Kašlík (+1)
Andrej Kukuča – Juraj Šiška – Silvester Kusko
Défenseurs :
Peter Čerešňák (C, 4′) – František Gajdoš
Martin Bučko (2′) – Michal Ivan
Andrej Golian (+1) – Michal Beňo (+1)
Samuel Hain – Marek Korenčík
Gardien :
Samuel Hlavaj [sorti à 59’23]
Remplaçant : Matej Tomek (G). En tribune : Samuel Takáč (A).