Même si la génération 2004 avait terminé sur le podium chez les moins de 18 ans en 2022, une certaine inquiétude régnait autour de l’équipe de France des moins de 20 ans après la lourde défaite en préparation face au Kazakhstan, un pays qui avait pourtant fini derrière les joueurs tricolores il y a deux ans et qui avait lui-même nettement perdu contre la Russie et le Bélarus (les deux pays exclus des compétitions internationales).
L’arrivée du gardien drafté en NHL Antoine Keller changerait-elle les choses ? En tout cas il tenait bon en début de match face à la domination initiale du Danemark hier midi. D’abord timides offensivement, les Bleuets convertissaient leur toute première supériorité numérique grâce à Philéas Perrenoud. L’égalisation danoise juste avant la pause aurait pu faire mal, mais Hugo Raveaud redonnant l’avantage aux juniors français en infériorité numérique. Le match avait changé d’âge, l’entraîneur danois voyait son équipe dominée et appelait son temps mort. Elle revenait encore à hauteur en fin de tiers.
Au troisième tiers-temps, le défenseur Ulysse Tournier donnait le signal d’un déchaînement offensif des jeunes Français. Mathis Chapuis s’y mettait à son tour en convertissant aussi le second powerplay de son équipe. Il était imité ensuite par Valentin Grossetête qui s’était imposé cette saison comme le buteur attendu de l’équipe. Deux buts de Marius Andersen permettait au Danemark de revenir de 2-5 à 4-5 et l’entraîneur Éric Blais (photo de titre) devait demander son temps mort, mais Perrenoud soulageait le camp bleu en cage vide.
Il ne s’agissait pas de se reposer sur ses lauriers car le match de ce midi face au Japon restait crucial pour la relégation. Le jeu de puissance de la France frappait encore d’entrée, par Valentin Grossetête placé au poteau droit. C’est aussi lui qui assistait depuis la prison à l’égalisation asiatique à bout portant de Tyler Maxner, le petit-fils né au Japon de Wayne Maxner (un ancien joueur des Bruins de Boston et entraîneur des Red Wings de Détroit décédé en juin). La France abordait le deuxième tiers à 5 contre 4, Grossetête marquait de nouveau en lucarne… et Maxner égalisait dans la foulée. Pire, Taisetsu Ushio donnait l’avantage au Japon dans la minute qui suivait, toujours depuis le slot.
Menée au score pour la première fois du tournoi, la France pouvait se mettre à douter. Elle s’installait résolument en zone offensive, dominait largement mais voyait douze tirs contrés en vingt minutes par des Japonais bien regroupés et prompts au sacrifice. Et puis, à treize minutes de la fin, enfin, un tir lointain de Raphaël Brites trouvait l’ouverture. Le but vainqueur venait alors en supériorité numérique d’un lancer du cercle droit d’Emil Tavernier, qui finissait le travail en fin de match dans les filets déserts.
Bilan des hommes d’Éric Blais en avantage numérique après deux jours de compétition : 5/7, soit 71% de réussite ! Avec de telles statistiques, les Bleuets ont le sourire. Le maintien est quasi-assuré, ils peuvent aborder avec plus de sérénité la revanche face au Kazakhstan mercredi. Ils n’auront rien à perdre, même si la réussite offensive ne suffira pas. Ils devront surtout s’améliorer défensivement pour rivaliser face aux meilleures équipes.