Ce premier match n’est pas décalé chez un des protagonistes, comme c’est la coutume dans l’Euro Hockey Tour, mais à Karlskoga, à 65 kilomètres de Karlstad où se déroulera le tournoi principal. C’est parce que cette ville suédoise abrite une minorité finlandaise (10% de la population), nombreuse parmi les 2585 spectateurs.
Aucun des deux sélectionneurs n’a pris de joueurs de Genève-Servette, déjà observés dans les tournois automnaux et qui ont un calendrier chargé avec la prochaine finale de CHL. L’absence des Genevois affaiblit d’ailleurs plus la Finlande que la Nati !
Pour autant, l’effectif helvétique a un peu pâli. La convocation initiale comprenait cinq novices, le gardien Stéphane Charlin (Langnau), les défenseurs Iñaki Baragano (Rapperswil) et Benoît Jecker (Fribourg) ainsi que les attaquants Tino Kessler (Bienne) et Théo Rochette (Lausanne). Entre-temps, Baragano a déclaré forfait, de même que Valentin Nussbauer et surtout que Denis Malgin et Enzo Corvi, deux joueurs-phares. Leurs remplaçants Sandro Schmid et Julian Schmutz n’ont pas la même envergure, et on est passé à six nouveaux avec Dario Wüthrich (Ambrì) et Marc Marchon (Kloten).
Cela fait peut-être beaucoup à ce niveau. Hormis Charlin qui est second gardien, la Nati aligne tous ses bizuths. Sampo Ranta est le seul débutant immédiatement incorporé aux lignes de la Finlande, qui a clairement l’avantage de l’expérience.
Et pourtant… Sur leur première présence, Théo Rochette et Tino Kessler réussissent des débuts internationaux remarquables grâce à leur intensité au forecheck. Mis sous pression par Rochette, le défenseur Tarmo Reunanen voit sa passe pour Friman interceptée par Kesser. C’est alors Théo Rochette (fils d’un ancien arbitre québécois de NHL et d’une Française) qui centre pour Thierry Bader, tout seul pour dribbler le gardien Emil Larmi en face-à-face (0-1). Ces gamins suisses ne craignent rien. Malgré la nervosité de Wüthrich et Kessler qui leur valent deux pénalités (pour accrocher), leurs coéquipiers s’en sortent brillamment et dominent nettement la fin de période avec des occasions de Moy (en avantage numérique), Wüthrich ou Hoffman.
La Finlande attend la deuxième période pour se créer sa première grosse occasion, par Henrik Borgström. Mais c’est quand la Nati semble reprendre le dessus qu’elle se fait avoir en se laissant trop attirer en zone offensive. Le défenseur Andrea Glauser se fait fixer dans la bande par Juha Jääskä qui lance un 2 contre 1. Samuel Kreis fonce sur Artty Hyry qui l’élimine d’un petit centre du revers pour offrir un breakaway à Eemil Erholtz – en photo ci-dessus – qui feinte le gardien Joren Van Pottelberghe et conclut du revers (1-1). Tristan Scherwey met à deux reprises Marchon en bonne position, sans que son futur coéquipier à Berne ne parvienne à conclure.
Le match bascule sur deux actions installées finlandaises au troisième tiers-temps. Le champion olympique Valtteri Kemiläinen feinte le gros slap pour mieux servir une belle passe transversale à destination de Juha Jääskä dans le cercle gauche. Le tir est décoché au moment où Erhotz passe opportunément devant le gardien (1-2). Malgré son effort pour se redresser, le grand « JVP » a encore la vue bouchée – par le travail de Niko Huuhtanen – sur le tir du poignet de l’ancien champion du monde Oliwer Kaski, qui avait été renvoyé du championnat suisse après trois mois décevants à Lugano (1-3).
La Suisse reprend vite espoir quand Andrea Glauser – qui a un but à se faire pardonner – relance dans la bande pour Marc Marchon qui fonce sur l’aile droite et honore sa première sélection par un but en plaçant un tir croisé juste au-dessus de la botte droite de Larmi (2-3). Mais l’espoir ne dure que 66 secondes. Henrik Borgström vient presser et enserrer Tyler Moy qui a reculé dans sa propre zone avec le palet. Patrik Puistola s’en empare et lance au but, où le benjamin de l’effectif finlandais Niko Huuhtanen (20 ans et déjà 95 kg) prend le meilleur au rebond sur le vieux débutant fribourgeois (29 ans) Benoît Jecker pour le 2-4 définitif.
Finlande – Suisse 4-2 (0-1, 1-0, 3-1)
Jeudi 8 février 2024 à 19h00 à la Nobelhallen de Karlskoga. 2585 spectateurs.
Arbitres : Christoffer Holm (SUE) et Jiří Ondráček (TCH) assistés d’Emil Yletyinen et Gustav Jonsson (SUE).
Pénalités : Finlande 4′ (2′, 2′, 0′) ; Suisse 4′ (4′, 0′, 0′).
Tirs : Finlande 23 (3, 10, 10) ; Suisse 28 (11, 7, 10).
Évolution du score :
0-1 à 01’26 : Bader assisté de Rochette et Kessler
1-1 à 29’53 : Erholtz assisté de Hyry et Jääskä
2-1 à 47’31 : Jääskä assisté de Kemiläinen et Vittasmäki
3-1 à 52’16 : Kaski assisté de Sund et Puistola
3-2 à 53’40 : Marchon assisté de Glauser
4-2 à 54’46 : Huuhtanen assisté de Puistola
Finlande
Attaquants :
Eemeli Suomi – Antti Suomela (A) – Sebastian Repo (2′)
Patrik Puistola (+2) – Henrik Borgström (+2) – Niko Huuhtanen (+2)
Sampo Ranta (-2) – Hannes Björninen (C, -2) – Markus Nurmi (-2)
Juha Jääskä (+2) – Arttu Hyry (+2) – Eemil Erholtz (+2, 2′)
Défenseurs :
Veli-Matti Vittasmäki (+1) – Valtteri Kemiläinen (A, +1)
Tony Sund (+2) – Oliwer Kaski (+2)
Tarmo Reunanen (-2) – Niklas Friman (-2)
Rasmus Rissanen (+1) – Jesper Mattila (+1)
Gardien :
Emil Larmi
Remplaçants : Lassi Lehtinen (G), Oliver Kapanen (A). En réserve : Toni Utunen, Elmeri Eronen (D), Joona Luoto, Pekka Jormakka (A).
Suisse
Attaquants :
Tyler Moy (-2) – Sven Senteler (-2) – Grégory Hofmann (-2)
Tino Kessler (+1, 2′) – Théo Rochette (+1) – Thierry Bader (+1)
Marc Marchon – André Heim – Tristan Scherwey
Axel Simic (-1) – Sandro Schmid (-1) – Yannick Zehnder (-1)
Julian Schmutz
Défenseurs :
Andrea Glauser (-1) – Samuel Kreis (-1)
Benoît Jecker – Sven Jung
Michael Fora – Lukas Frick
Dario Wüthrich (-1, 2′) – Livio Stadler (-1)
Gardien :
Joren Van Pottelberghe [sorti de 57’55 à 58’39 et de 59’09 à 60’00]
Remplaçant : Stéphane Charlin (G). En réserve : Connor Hughes (G), Attilio Biasca (A).