La Suisse n’a toujours pas gagné un match dans cette saison internationale très difficile. Sa deuxième année de présence au sein de l’Euro Hockey Tour a été très compliqué face aux grandes nations européennes. Le sélectionneur Patrick Fischer a signé une prolongation de contrat malgré la série en cours de 11 défaites, mais il devient urgent de gagner pour reprendre confiance.
Le début du camp de préparation en est l’occasion. La Nati – qui compte un débutant avec le jeune défenseur de Rapperswil Iñaki Baragano – n’est certes pas au complet sans ses demi-finalistes de championnat, mais ses hôtes sont dans le même cas. Le seul Andres Ambühl compte presque autant de sélections à lui seul que la totalité des attaquants slovaques cumulés !
Les nouveaux visages de l’équipe à la double croix ont parfois des parcours atypiques. Oui, c’est bien Boris Brincko ! Ce défenseur que certains présentaient comme un JFL bouche-trou quand il jouait à Nice en Ligue Magnus, pendant trois saisons avant son retour au pays à la suite de son père entraîneur, est aujourd’hui international slovaque, après avoir été appelé avec une sélection U25 en février.
Curiosité : Rayen Petrovický, dernier rejeton d’une grand famille de hockeyeurs, débute en équipe de Slovaquie contre son pays de naissance. Le défenseur de 22 ans du Dukla Trenčín a en effet vu le jour à Bellinzona quand son père Róbert jouait pour Ambrì-Piotta. Il est d’ailleurs né trois mois avant l’unique titre mondial de la Slovaquie, auquel papa a participé.
Mais c’est bien cette Slovaquie qui fait le jeu devant des tribunes pleines à Hummené. Les billets ont tous été vendus plusieurs jours à l’avance dans cette ville dont le club est monté dans l’élite depuis un an et qui reçoit pour la première fois l’équipe nationale. Soutenus par ce public ravi, les Slovaques impriment le rythme même si l’état de la glace est moyen. Leur première ligne est la plus dangereuse dans l’ensemble, mais elle ne marque aucun but. C’est MartinFaško-Rudas qui ouvre le score sur passe de derrière la cage d’Andrej Kollár.
Ensuite, l’équipe locale défend son avance avec du dévouement défensif, plaçant ça et là des 2 contre 1 (Faško-Rudas et Takáč en deuxième période, Tamáši en fin de match pour le deuxième but. Mais les Suisses, guère précis, se cassent les dents sur Dávid Hrenák. Ce gardien qui avait encaissé beaucoup de buts dans ses deux seules sélections – une entrée en cours de match puis une titularisation en Suède il y a 5 ans – s’offre un blanchissage cinq ans plus tard à l’occasion de sa troisième sélection (3-0 avec un dernier but en cage vide).
La Suisse fera-t-elle mieux le lendemain avec des lignes légèrement modifiées ? Cela part mal avec un but de Faško-Rudáš de près, mais l’égalisation arrive dès la troisième minute par un tir voilé de Samuel Kreis, un défenseur défensif qui n’avait pas mis de but depuis 16 mois (et n’en avait mis aucun en sélection). La Nati transforme son premier avantage numérique par un lancer de la bleue de Simon Le Coultre, là encore grâce au trafic devant la cage gardée cette fois par Samuel Hlavaj (1-2).
Mais dans ce match plus ouvert et offensif, la Slovaquie retourne le score dès le retour sur la glace. Róbert Lantoši voit un trou défensif, s’échappe derrière la paire Loeffel-Kreis et feinte le gardien Charlin. 17 secondes plus tard, Faško-Rudáš marque à bout portant sur assistance de Kollár. L’avance s’accroît au troisième quand Okuliar relance depuis sa zone vers Lantoši, qui profite d’une glissade du malheureux Charlin pour remporter son face-à-face (4-2). La Suisse presse pourtant très fort et domine nettement aux tirs, mais sans réussite, à l’image du poteau trouvé par Valentin Nussbaumer. Une pénalité contre le gardien slovaque permet à Patrick Fischer de sortir le sien et à Tyler Moy de marquer à 6 contre 4. Mais comme la veille, c’est Andrej Kollár qui finit en cage vide, ce qui rend ses stats encore plus flatteuses avec 5 points en deux jours. Une séance de pénaltys finit aussi en faveur des Slovaques et en défaveur des gardiens (4 à 3).
La Suisse en est donc à 13 défaites consécutives, une série de malheur qu’elle espère voir prendre fin… contre la France à Bâle ! Elle aura presque la même équipe. Le blessé Dominik Egli pourrait revenir au jeu et seuls les trois premiers joueurs de Zoug arriveront (Herzog et Simion les rejoindront seulement la semaine prochaine), l’attaquant Sven Senteler, le défenseur Tobias Geisser et le gardien vétéran Leonardo Genoni, qui remplacera Stéphane Charlin renvoyé à la maison après cette piètre performance (69% d’arrêts).
photos A. Galica / SZLH
Commentaires d’après-match :
Peter Frühauf (assistant-coach de la Slovaquie) : « Les Suisses étaient rapides et physiques dans les duels. Nous avons souffert au premier tiers, mais nous nous en sommes sortis. Au deuxième tiers, nous avons commencé à gagner des duels et à jouer droit au but. Nous avons immédiatement marqué des buts sur nos deux premières présences. Les Suisses voulaient renverser le résultat en troisième période et ont pressé. Nous avons tenu et bloqué beaucoup de tirs. Je suis surtout très heureux des pénaltys, où nous avons mis quatre buts. Cela ne nous est pas arrivé depuis longtemps. »
Calvin Thürkauf (attaquant de la Suisse) : « Le momentum était plus de leur côté, nous avons concédé encore une fois trop de pénalités. Nous devons apprendre de cela et retrouver notre jeu rapide. Offensivement il faut devenir plus créatifs. »
Match 1
Slovaquie – Suisse 3-0 (1-0, 0-0, 2-0)
Jeudi 11 avril 2024 à 16h30 au Zimný štadión de Humenné. 3150 spectateurs.
Arbitres : Tomáš Hronský et Marek Žák assistés de Matúš Stanzel et Daniel Konc jr.
Pénalités : Slovaquie 6′ (0′, 4′, 2′) ; Suisse 10′ (4′, 2′, 4′).
Tirs : Slovaquie 20 (14, 2, 4) ; Suisse 24 (7, 9, 8).
Évolution du score :
1-0 à 18’02 : Faško-Rudáš assisté de Kollár et Bačik
2-0 à 55’08 : Tamáši assisté de Kašlík
3-0 à 59’45 : Kollár assisté de Takáč et Faško-Rudas (cage vide)
Match 2
Slovaquie – Suisse 5-3 (1-2, 2-0, 2-1)
Vendredi 12 avril 2024 à 16h30 au Zimný štadión de Humenné. 3150 spectateurs.
Arbitres : Peter Stano et Martin Jobbágy assistés d’Andrej Bogdaň et Peter Jedlička.
Pénalités : Slovaquie 8′ (4′, 0′, 4′) ; Suisse 10′ (2′, 4′, 4′).
Tirs : Slovaquie 14 (4, 6, 4) ; Suisse 34 (11, 5, 16).
Évolution du score :
1-0 à 00’51 : Faško-Rudáš assisté de Golian et Kollár
1-1 à 02’28 : Kreis assisté de Haas
1-2 à 13’39 : Le Coultre assisté de Kessler (sup. num.)
2-2 à 20’48 : Lantoši assisté d’Okuliar
3-2 à 21’05 : Faško-Rudáš assisté de Kollár
4-2 à 43’16 : Lantoši assisté d’Okuliar
4-3 à 57’51 : Moy assisté de Loeffel et Kreis (sup. num.)
5-3 à 59’01 : Kollár assisté de Lantoši (cage vide)
Composition des équipes
Slovaquie
Attaquants :
Oliver Okuliar (+1, 2′) – Lukáš Cingel (+1) – Róbert Lantoši (+2)
Samuel Takáč (+5) – Andrej Kollár (+5) – Martin Faško-Rudáš (+4)
Matej Kašlík (+1) – Alex Tamáši (+1) – Andrej Kukuča (+1)
Marek Hecl – Jozef Baláž (2′) – Silvester Kusko
Défenseurs :
Michal Ivan (+1) – Mário Grman (+2)
Andrej Golian (+4) – David Mudrák [au match 1*, puis Bučko]
Patrik Bačik (+2, 4′) – Martin Bučko (+2) [puis Brincko]
Rayen Petrovický (2′) – Boris Brincko (+3)
* pouce cassé, trois à six semaines d’arrêt
Gardien :
Dávid Hrenák au match 1 (remplaçant : Filip Belányi)
Samuel Hlavaj (4′) au match 2 (remplaçant : Hrenák)
Suisse
Attaquants :
Calvin Thürkauf (-1) – Gaëtan Haas (-1, 2′) – Tyler Moy (-1) [puis Scherwey au match 2]
Anders Ambühl (-2) – Tanner Richard (-1, 2′) [au match 1*, puis Bader] – Tristan Scherwey (-3) [puis Moy au match 2]
Marco Lehmann (-3) – Valentin Nussbaumer (-3) – Tino Kessler (-3, 2′)
Marc Marchon (-1, 2′) – André Heim – Mike Künzle (-2)
Thierry Bader (-2, 2′)
* rentré en Suisse pour raisons personnelles
Défenseurs :
Tim Berni (6′) [puis Kreis au match 2] – Romain Loeffel (-1)
Samuel Kreis (-3) [puis Berni au match 2] – Michael Fora (-3, 2′)
Sven Jung (-1, 2′) – David Aebischer (-1)
Simon Le Coultre (-3) – Iñaki Baragano (-1)
Gardien :
Sandro Aeschlimann au match 1 (remplaçant : Stéphane Charlin)
Stéphane Charlin [sorti de 57’00 à 57’51, de 58’09 à 59’01 et de 59’17 à 60’00] au match 2 (remplaçant : Philip Wüthrich)