Les équipes nord-américaines sont annoncées fortes aux championnats du monde de Prague. Le Canada a déjà annoncé de la puissance défensive (Owen Power et Colton Parayko) et le talent offensif de Connor Bedard, et le fait que Sidney Crosby ait signalé sa possible présence a de quoi motiver tous ses compatriotes à venir. Les États-Unis, bien lotis en défense (Seth Jones, Jake Sanderson, Zach Werenski), auront cette année de nouveaux noms intéressants en attaque avec l’ultra-spectaculaire Trevor Zegras et le très physique Brady Tkachuk.
De leur côté, les Finlandais font pâle figure. Jukka Jalonen attend sans doute bien moins de renforts d’outre-Atlantique. Il a certes l’habitude de faire sans mais ses soldats les plus loyaux – et récents champions d’Europe avec Genève-Servette – l’ont abandonné. Sakari Manninen privilégie la naissance de son enfant et son éternel compère Teemu Hartikainen a dit avoir besoin de recharger ses batteries. Deux ans après le doublé JO/Mondiaux, une page semble se tourner pour cette génération rassasiée de trophées. Jalonen, qui est un des candidats pour devenir le futur entraîneur de Bienne, n’a plus que quelques semaines de mandat et cela peut expliquer cette ambiance de fin de règne.
Jukka Jalonen fait ses adieux au sol finlandais en y jouant ses deux dernières rencontres aux commandes des Lions. L’adversaire de toujours, la Suède, a encore peu de réponses définitives de NHL mais la seule information reçue est très positive, la venue de l’ancien premier tour de draft Rasmus Dahlin. Cela augure comme souvent d’une belle défense suédoise, d’autant que le vétéran Erik Karlsson a déclaré qu’il a « très envie de venir »… non sans avoir d’abord « bu quelques bières pour se relâcher les prochains jours. »
En attendant, l’évènement de la semaine est le grand début de Jonathan Lekkerimäki (en plus de Myrenberg, Unger-Sörum et Vejdemo). Si son patronyme trahit des origines finlandaises, le junior Lekkerimäki représente bien la Suède. Après une belle saison avec Örebro, l’ancien champion du monde U18 a fait un passage-éclair à Vancouver – qui l’attend dès que possible – et est revenu pour montrer son talent pour la première fois la grande Tre Kronor.
Pour la Finlande, le premier derby a donné lieu à une claque mémorable (0-4). Elle a pourtant dominé pendant deux périodes et eu des occasions, dont quelques 2 contre 1 et des powerplays pas encore au point. Mais elle a encaissé l’ouverture du score d’Oscar Fantenberg 14 secondes avant la première pause. En deuxième période, Lukas Vejdemo – marquant un but dès son premier mach international sur un rebond – et Tim Heed – à 5 contre 3 – ont creusé un avantage définitif, confirmé par un ultime but en cage vide.
À domicile, la Finlande avait l’avantage d’un effectif plus large de pouvoir effectuer beaucoup plus de changements que ses adversaires. Le seul qui n’aura pas joué pendant ces deux jours, c’est le gardien Markus Ruusu, un peu malheureux de rester sur le banc dans cette patinoire de Mikkeli où il a passé toute la saison sous les couleurs des Jukurit.
C’est Lassi Lehtinen qui lui a été préféré, et le jeune gardien a contribué à une revanche des Leijonat (alors que le champion olympique Säteri avait encaissé 3 buts en 17 tirs hier). Ils ont cette fois pris les commandes rapidement par une déviation de Markus Nurmi. Le défenseur offensif d’Ambrì, Tim Heed, a encore marqué en avantage numérique, d’un lancer puissant de la ligne bleue, pour égaliser à dix minutes de la fin. Lors de la prolongation à 3 contre 3, le tir du poignet d’Ahti Oksanen a apporté la victoire finlandaise (2-1).
Avec 2 buts en 124 minutes, l’efficacité des éléments offensifs de cette Finlande pose tout de même question. Après ses premiers pas prometteurs en Lettonie, le jeune espoir de 17 ans Konsta Helenius était sans doute un peu tendre pour mener une première ligne contre un adversaire de plus haut niveau. Pour les deux « matches retour » en Suède, la Finlande pourra compter sur un joueur pas beaucoup moins jeune mais déjà très efficace : Oliver Kapanen, meilleur marqueur des play-offs de Liiga (avant la finale) avec 14 points en 12 matches, rejoindra les Leijonat après avoir disputé le match pour la médaille de bronze.
photos Mika Kylmäniemi / leijonat.fi
Commentaires d’après-match :
Jukka Jalonen (entraîneur de la Finlande) : « Nous avions eu assez de supériorités numériques pour marquer quelques buts hier, mais nous étions inefficaces. La Suède a tiré avantage de ses opportunités. La précision finale nous manquait. Si nous avions mis le 1-0, cela aurait été un match complètement différent. C’est souvent l’équipe qui ouvre le score qui gagne. Ce soir, c’était une bataille serrée, comme toujours contre la Suède, mais on sentait que nous étions un peu meilleurs. Je pense que notre défense avait déjà l’air prometteuse hier et je suis heureux de notre approche de ces rencontres. »
Match 1
Finlande – Suède 0-4 (0-1, 0-2, 0-1)
Jeudi 18 avril 2024 à 18h30 à Jyväskylä. 4437 spectateurs.
Arbitres : Kristian Wikman et Riku Brander assistés de Luka Mäkinen et Jussi Thomann.
Pénalités : Finlande 4′ (0′, 4′, 0′) ; Suède 8′ (2′, 4′, 2′).
Tirs : Finlande 25 (7, 7, 11) ; Suède 18 (5, 6, 5).
Évolution du score :
0-1 à 19’46 : Fantenberg assisté de Johannesson et Vejdemo
0-2 à 32’47 : Vejdemo assisté de Wingerli et Unger Sörum
0-3 à 39’46 : Heed assisté de Lekkerimäki et Unger Sörum (double sup. num.)
0-4 à 57’39 : Andreasson assisté de Lang (cage vide)
Match 2
Finlande – Suède 2-1 après prolongation (1-0, 0-0, 0-1, 1-0)
Vendredi 19 avril 2024 à 18h30 à la Ikioma Arena de Mikkeli. 3492 spectateurs.
Arbitres : Mikko Kaukokari et Lassi Heikkinen assistés de Joni Pekkala et Tommi Niitylä.
Pénalités : Finlande 6′ (2′, 2′, 2′, 0′) ; Suède 6′ (0′, 4′, 2′, 0′).
Tirs : Finlande 24 (7, 8, 6, 3) ; Suède 14 (6, 4, 4, 0).
Évolution du score :
1-0 à 05’02 : Nurmi assisté de Rindell et Winberg
1-1 à 50’21 : Heed assisté d’Unger Sörum et Andreasson (sup. num.)
2-1 à 64’09 : Oksanen assisté de Riikola et Puistola
Composition des équipes
Finlande
Attaquants au match 1 :
Ahti Oksanen (-2) – Konsta Helenius (-1) – Lauri Pajuniemi (-2)
Sampo Ranta – Janne Kuokkanen (-1) – Markus Nurmi
Joona Luoto (-1) – Julius Mattila (-1) – Sebastian Repo (-2, 2′)
Juha Jääskä – Hannes Björninen (C, -1) – Iiro Pakarinen (A)
Attaquants au match 2 :
Patrik Puistola – Konsta Helenius – Pekka Jormakka (A)
Ahti Oksanen (+1, 2′) – Janne Kuokkanen – Markus Nurmi (+1)
Joona Luoto (+1, 4′) – Viljami Marjala (+1) – Sampo Ranta (+1)
Saku Mäenalanen – Hannes Björninen (C) – Eemil Erholtz
Défenseurs :
Juuso Riikola (+1, 2′) – Vili Saarijärvi
Rasmus Rissanen (A au match 2) – Oliwer Kaski (-1, A au match 1)
Atro Leppänen (-1) – Otto Latvala (-1) puis au match 2 Aleksi Matinmikko
Tobias Winberg – Axel Rindell
Gardien :
Harri Säteri au match 1 [sorti de 56’55 à 57’39] (remplaçant : Lehtinen)
Lassi Lehtinen au match 2 (remplaçant : Markus Ruusu)
Suède (2′ pour surnombre)
Attaquants :
Leon Bristedt (-1, 2′) – Linus Johansson (C, -1, 2′) – Jonathan Lekkerimäki (-1)
Joakim Nygård (2′) – Christoffer Ehn – Victor Ejdsell (2′)
Andreas Wingerli (+1) – Lukas Vejdemo (+2, 2′) – Felix Unger Sörum (+1)
Oskar Lang (+1) – Milton Oscarson (+1) [puis Andreasson au match 2] – Pontus Andreasson (+1) [puis Eklind au match 2]
Oscar Eklind [puis Oscarson au match 2]
Défenseurs :
Oscar Fantenberg (A, +2) – Samuel Johannesson (+1)
Olle Alsing (-1) – Tim Heed (A, -1, 2′)
Jesper Sellgren (+1) – Filip Berglund (+1)
Marcus Hardegård – Jonathan Myrenberg
Gardien :
Carl Lindbom au match 1
Filip Larsson au match 2