Cette finale de DEL est un véritable défi tant les équipes ont un niveau très proche. Bremerhaven a inscrit 37 buts en séries éliminatoires. Les Berlinois ont marqué 38 buts. Bremerhaven est en tête du classement en avantage numérique avec 27,7%. Les Eisbären dominent le secteur de l’infériorité numérique avec un taux de 84,3%.
Serge Aubin n’est pas fâché de revenir à la maison pour poursuivre la série : « Nous sommes heureux de pouvoir jouer à domicile devant nos partisans. C’est une bonne sensation d’être soutenu comme ça jusqu’à présent, lors de duels très compétitifs et serrés. Nous devons nous assurer de faire de notre mieux. Nous réfléchissons toujours match après match. Le dernier match était bon, mais c’est un nouveau défi. Nous devons continuer à bien performer et espérer ensuite remporter une victoire importante. »
Du côté nordiste, l’accent a été mis sur le repos et la récupération après le match final le plus long de l’histoire de DEL. Thomas Popiesch accuse le coup mais repart à la bataille : « Il y a eu une certaine désillusion après le match, où nous avons encore une fois fait preuve de moral et avons résisté après avoir été menés. C’est dur quand on perd un match comme ça en prolongation. La bagarre était là, mais de l’arrière, on pouvait voir que les deux équipes avaient un ou deux manques de concentration. Et au final, les visiteurs ont eu la victoire. »
Berlin nous propose l’hymne national version guitare électrique, le temps de se lancer à l’assaut. Tobias Eder est le premier assaillant qui efface Lukas Kälble avant d’aller shooter sur Gudlevskis (0’29). Schemitsch propose encore un danger berlinois. Il dribble dans la zone offensive et envoi un palet tendu sur le portier. Le rebond part dans les airs (3’16). De nouveau Berlin se crée un temps fort et multiplie les tirs à la cage. La première véritable occasion des « pêcheurs » intervient à 6’29 avec un débordement sur le côté gauche de Virtanen puis une passe latérale vers la zone du gardien. Le « one timer » de Jensen est dévié par la botte de Hildebrand. C’est l’arbre qui cache la forêt, la domination est bel et bien berlinoise. Bremerhaven tient le choc mais le « conflit » est rude. On sent bien que le pressing des Eisbären perturbe le jeu adverse. Le pressing sur l’homme est intense et rapide et ne laisse pas beaucoup de temps de réaction. Les pertes de palets et mauvais contrôles de la rondelle se multiplient.
Thomas Popiesch est sous pression et sent bien que son équipe accuse le coup avec une succession de dégagements interdits. Il hausse la voix pour relancer son équipe. La pénalité de Cormier pour dureté ne change rien. Les Berlinois sont agressifs, rapides et physiques en infériorité. « Circulez rien ne passe ! ». Pire, c’est même Wiederer qui part seul. Il est poursuivi par Conrad qui lui chipe le palet (14’05). Au retour à égalité numérique, Bremerhaven a bien des opportunités, mais il faut s’employer « sévère » pour arriver à remonter le palet dans de bonnes conditions. De son côté, Berlin transforme la pénalité avec Ty Ronning qui s’avance et ajuste un tir côté bouclier (17’57 : 1-0). Bremerhaven a subi et semble encore digérer les efforts du match précédent.
Au deuxième tiers, Berlin revient dans une forme éblouissante pour une belle séance de patinage. Mais cela ne dure pas. Durant la pénalité de Morgan Ellis, cette fois Bremerhaven multiplie les tirs et la puissance des lancers tend à augmenter. Hildebrand est obligé de produire deux gros arrêts décisifs. Mais l’effort paraît surhumain pour parvenir à s’installer. C’est à la fin de la pénalité que sur un nouveau tir, un missile de Bruggisser traverse le trafic et prend de vitesse Jake Hildebrand (31’41 : 1-1). Bremerhaven est revenu mais au prix d’un effort titanesque. L’équipe poursuit son effort et termine le tiers sur une domination territoriale.
Le troisième tiers est l’occasion d’une sacrée bataille de conquête et de courses au palet. Sur une pénalité de Mauermann, Berlin organise le blocus de la zone et s’approche de plus en plus de Gudlevskis. Dans un petit périmètre les tirs se multiplient. Le portier tient le choc sur des tirs à bout portant. Le groupe tient encore… mais combien de temps ? Cela tourne autour de la cage et Ronning tire dans un angle quasi similaire au précédent but. Côté bouclier, ça rentre (47’23 : 2-1).
Les choses ne s’arrangent pas avec un violent coup de crosse de Vikingstad au visage de Boychuk. Toujours dans les mêmes conditions, le même type de tir est relâché par Gudlevskis. Boychuk se jette au sol mais le palet est nettoyé (50’16). Verlič se jette au sol, dans un geste de sacrifice, pour dégager le palet de la zone, qui s’envole dans les tribunes. Il est pénalisé pour un retard de jeu. Double supériorité, Thomas Popiesch prend son temps mort. Bremerhaven s’en sort et revient à cinq. En solo, Eminger s’échappe et tire. Le palet est envoyé hors cadre (53’46). Bremerhaven donne tout et jette ses dernières forces dans la bataille. C’est à ce moment que Berlin se dégage proprement et envoie en orbite Ty Ronning qui part, contourne facilement Kälble et s’avance. Il feinte la frappe et shoote dans le même angle que les deux précédents buts (55’17 : 3-1).
Le but fait très mal, car les « Nordistes » se sont battus comme des damnés en défense et lors de cette phase offensive. Popiesch sort son gardien pour tenter le tout pour le tout. Fred Tiffels règle le problème avec un but en cage vide (58’01 : 4-1).
Le score final est lourd et dur à encaisse car l’écart des équipes n’était pas aussi important. Par contre, Berlin a fait un match plein et efficace dans tous les secteurs du jeu. Clairement, Bremerhaven a dû s’arracher et jouer à 200% pour tenir le choc et parvenir à inscrire ce but. Un coup de chapeau à Kristers Gudlevskis, déterminant, il a encore été solide. Mais c’était un Berlin taille patron avec une équipe impressionnante dans son jeu physique, et dans l’intensité du jeu produit. Maintenant, les Fischtown Pinguins n’ont plus le choix, il leur faut gagner à domicile pour se relancer et se donner une chance de revenir.
Commentaires d’après-match :
Serge Aubin (entraîneur de Berlin) : « Nous avons fait un bon début de match. Mais nous n’étions pas bons dans le tiers médian. C’est à ce moment-là que nous avons arrêté de patiner. La fatigue du dernier match a peut-être joué un rôle ici. Nous avons su marquer dans les moments clés aujourd’hui. Notre avantage numérique a été très bon et a marqué deux buts importants. Le but de Ty Ronning pour porter le score à 3-1 est arrivé à un moment très important. Nous avons maintenant quelques jours pour récupérer. Nous savons que la quatrième victoire est toujours la plus difficile. Nous aurons besoin à nouveau de notre meilleure performance pour clôturer la série vendredi. »
Thomas Popiesch (entraîneur de Bremerhaven) : « C’est dur. Nous étions clairement la meilleure équipe à partir du deuxième tiers et nous aurions dû marquer un ou deux buts supplémentaires, surtout dans le deuxième tiers. C’est un sport de résultats – nous n’en avons pas assez obtenu. Si nous respectons la structure du jeu et appuyons sur l’accélérateur, alors nous avons de bonnes chances de gagner le match. Il est également vrai que Bremerhaven a reçu trop de pénalités – Berlin a marqué deux fois. »
Berlin – Bremerhaven 4-1 (1-0, 0-1, 3-0)
Mardi 23 avril 2024 à 19h30 à l’Uber Arena de Berlin. 14 200 spectateurs.
Arbitres : Reid Anderson (CAN) et Andre Schrader assistés de Marius Wölzmüller et Andreas Hofer
Pénalités : Berlin 6′ (2’, 4’, 0’) ; Bremerhaven 30’ (2’, 0’, 6’+2’+10’+10’)
Tirs : Berlin 25 (9, 3, 13) ; Bremerhaven 27 (3, 20, 4)
Évolution du score :
1-0 à 17’57 : Ronning assisté de Wissmann et Pföderl (sup. num.)
1-1 à 31’41 : Bruggisser assisté de Kälble et Vikingstad
2-1 à 47’23 : Ronning assisté de Pföderl et Wissmann (sup. num.)
3-1 à 55’17 : Ronning assisté de Pföderl et Boychuk
4-1 à 58’01 : Tiffels assisté de Pföderl (cage vide)
Eisbären Berlin
Attaquants :
Leonhard Pföderl (+1) – Zachary Boychuk (2’) – Ty Ronning
Tobias Eder (+1) – Blaine Byron – Frederik Tiffels (+1)
Erik Hördler – Patrice Cormier (2’) – Yannick Veilleux
Maximilian Heim – Manuel Wiederer – Lean Bergmann
Défenseurs :
Kai Wissmann (+1) – Jonas Müller (+1)
Thomas Schemitsch (+1) – Julian Melchiori
Morgan Ellis (2’) (-1) – Erik Mik
Korbinian Geibel
Gardien :
Jake Hildebrand
Remplaçant : Jonas Stettmer (G). Absents : Marcel Noebels (genou), Marco Nowak, Jaedon Descheneau, Michael Bartuli.
Bremerhaven
Attaquants :
Jan Urbas – Žiga Jeglič (2’+10’) – Miha Verlič (2’+10’)
Ross Mauermann (2’) (+1) – Markus Vikingstad (2’+2’) – Colt Adam Conrad (-2)
Jake Virtanen (+1) – Alexander Friesen (-2) – Dominik Uher (-2)
Justin Büsing – Christian Wejse – Nino Kinder
Défenseurs :
Gregory Kreutzer – Vladimir Eminger
Lukas Kälble (-1) – Phillip Bruggisser (-1)
Nicolas Appendino – Nicholas B. Jensen
Philip Preto – Blaž Gregorc
Gardien
Kristers Gudlevskis
Remplaçant : Maximilian Franzreb (G). Absents : Anders Grönlund, Marat Khaidarov, Skyler McKenzie (blessés), Blaž Gregorc, Felix Maegaard Scheel.