La Slovaquie et l’Allemagne joueront dans trois semaines le match d’ouverture du groupe B du championnat du monde, celui qui tiendra à Ostrava. Trois semaines avant l’échéance, elles se retrouvaient en préparation. Après leurs deux victoires sur la Suisse, les Slovaques ont enregistré des nouvelles positives de tous leurs joueurs-clés de NHL (Šimon Nemec, Tomáš Tatar, Juraj Slafkovský, Martin Pospíšil, Pavol Regenda). Cela devrait leur assurer d’aligner quasiment leur meilleure formation, même s’ils ont une option en moins en défense parce que Martin Marinčin s’est cassé une vertèbre pendant la finale tchèque.
Les Allemands ont reçu pour leur part la confirmation de la venue prochaine de J.J. Peterka, meilleur attaquant des derniers Mondiaux qui a mis 28 buts et 50 points pour sa seconde saison en NHL. Après leurs deux défaites en Tchéquie, ils ont récupéré les deux expatriés suisses (Marc Michaelis et Dominik Kahun) et trois joueurs de Straubing pour recevoir la Slovaquie dans une patinoire de Kaufbeuren à guichets fermés.
Et le moins que l’on puisse dire est que ces joueurs de Straubing font une entrée tonitruante. Dès la deuxième minute, Joshua Samanski marque dans la lucarne opposée son premier but en équipe nationale, du cercle gauche, sur une courte passe de son coéquipier de club Parker Tuomie. Peu après, le troisième larron, le défenseur Mario Zimmermann, n’est pas loin de doubler la mise, mais le gardien slovaque Dávid Hrenák est à la parade. Mais après neuf minutes, ce même Zimmermann perd le palet à la ligne bleue offensive face à Róbert Lantoši qui égalise en échappée. Lukáš Cingeľ, qui avait frappé le poteau lors de la première supériorité numérique, s’illustre lors de la seconde en relayant le palet de Lantoši vers Oliver Okuliar pour une belle combinaison (1-2). La Slovaquie a retourné le score, mais pas pour longtemps. L’Allemagne convertit son premier jeu de puissance sur un rebond face au but de Wojciech Stachowiak, et elle aurait même pu repasser devant sur une collaboration entre deux natifs de Kaufbeuren à domicile : passe du revers de Philipp Krauß pour Daniel Pfaffengut, seul face à Hrenák qui s’impose.
Le festival offensif continue en deuxième période. Les Allemands sont plus efficaces, car Dávid Hrenák couvre mal son poteau sur le tir de Samuel Soramies avant d’encaisser un but de Tuomie en infériorité numérique dans la même minute (4-2). La Slovaquie finit par convertir son powerplay sur un tir du cercle gauche de Lantoši, mais Hrenák lâche un nouveau rebond devant Justin Schütz (5-3). Craig Ramsay change de gardien pour la dernière période, mais le nouvel entrant Matej Tomek encaisse deux buts de plus. Daniel Fischbuch marque après un numéro de l’épatant Wojciech Stachowiak qui repique devant a cage depuis la droite. Et quand la Slovaquie ose un 3 contre 2 en infériorité, le gardien Tobias Ancicka repousse et lance aussitôt une contre-attaque que Michaelis et Schinko convertissent en une-deux. 7-3, le score est lourd.
La revanche deux jours plus tard à Augsbourg se joue aussi dans une patinoire pleine, avec plus de 6000 spectateurs. C’est le 200e match en équipe nationale pour le capitaine Moritz Müller, un caractère franc à la parole forte qui reçoit un hommage très appuyé de la foule.
Un quatrième joueur de Straubing débute, le jeune gardien Florian Bugl, et il arrête un breakaway de Samuel Takáč à la sixième minute. Mais il s’incline finalement sur une belle action collective, conclue par Jozef Baláž sur passe en retrait de Lukáš Cingel. C’est le nouveau premier trio car Craig Ramsay a modifié ses lignes après la défaite cinglante. Boris Brincko est pénalisé pour un cross-check à une seconde de la pause, la Slovaquie tue la pénalité mais pas celle d’Okuliar : Dominik Kahun intercepte un dégagement slovaque et sert Parker Tuomie en haut d’enclave pour un tir rasant dévié par la palette de Marc Michaelis (1-1).
La Slovaquie repasse devant quand Matej Kašlík passe devant Fabio Wagner dans un duel de patinage (1-2), mais l’Allemagne réplique avec le premier but en sélection de Mario Zimmermann, puis une déviation d’Alexander Ehl (3-2). Le chassé-croisé continue. Baláž intercepte une passe de Marcus Weber et sert Lantoši seul devant le slot. Ce dernier élève son compteur à 6 points en 2 matches sur le slap de la bleue du capitaine Michal Ivan en avantage numérique (3-4). L’effort de pressing de Wojciech Stachowiak derrière la cage adverse pendant une infériorité numérique amène un but contre son camp de ce même Ivan (4-4). Le poteau refuse le but gagnant à Plachta. C’est donc Martin Faško-Rudáš qui le marque en prolongation, en angle fermé au-dessus de l’épaule gauche de Bugl (4-5).
Après ces rencontres, l’Allemagne remplace le gardien Arno Tiefensee et les attaquants Luis Schinko et Phil Hungerecker par trois joueurs de Munich, Mathias Niederberger, Yasin Ehliz et Maximilian Kastner.
Côté slovaque, le gardien Dávid Hrenák, après son match raté, est remplacé par Stanislav Škorvánek. Les attaquants Kukuča, Hecl et Kusko cèdent leurs places aux cadres que sont Peter Cehlárik, Andrej Kudrna, Matúš Sukeľ et Marek Hrivík. Ce dernier est toutefois encore convalescent après avoir heurté la balustrade à pleine vitesse avec Leksand en fin de saison en Suède. Confronté à l’hypothèse de l’intégration des prometteurs premiers tours de draft NHL Filip Mešár et Dalibor Dvorský, qui ont fini leur saison en Junior Majeur, le staff a répondu qu’on n’aurait pas le temps de les tester car on ne veut pas enlever un des jeunes qui ont bien joué (Petrovský, Kašlík ou Petrovický) pour les mettre à l’essai à leur place.
photos : DEB
Commentaires d’après-match :
Harold Kreis (entraîneur de l’Allemagne) : « Avec Kahun et Michaelis nous avons gagné en tempo. Ce fut encore un match rapide aujourd’hui, avec parfois huit à neuf minutes sans arrêt de jeu. Nous étions contraint de jouer vite le palet vers l’avant. Les Slovaques se sont bien adaptés aujourd’hui, où nous avons perdu des palets en essayant de les garder en zone offensive. Dans l’ensemble nous avons progressé et trouvé notre identité, c’est ce que nous cherchons. On ne peut pas nier l’engagement des joueurs, parfois trop émotionnel, mais c’est ce qui caractérise l’équipe. Le résultat ne nous satisfait pas, mais la manière, oui. […] Je parle souvent avec Moritz pendant la saison, c’est toujours passionnant, y compris sur le plan personnel et pas seulement du jeu. Il a décidé de venir depuis le premier jour. Je crois que c’est l’anniversaire de sa fille, elle lui manque mais il est avec nous. On ne peut pas exprimer en mots quel meneur d’hommes il est pour nous sur la glace et dans le vestiaire. Et aussi à Cologne. »
Craig Ramsay (entraîneur de la Slovaquie) : « Ce n’est pas que nous avions mal joué pendant tout le premier match, mais nous avons eu des passages terribles. Nous avions eu 5 bonnes minutes et 10 mauvaises, on ne peut pas jouer ainsi. Les Allemands ont essayé d’être encore plus physiques au second match. Mais les joueurs ont bien réagi et tenu dans les duels. C’était difficile à coacher parce qu’il s’est passé beaucoup de choses. Il y a sans doute eu une faute allemande avant le 4-4, ce sont des choses qui arrivent mais quand on se laisse gagner par la frustration on ne réussi pas. Nous attendions que l’équipe réagisse et ramène la victoire. [Lantoši] a le talent, l’habileté, la vitesse, il peut faire beaucoup de choses. Peu de joueurs peuvent rivaliser avec lui en patinage. »
Robert Lantoši (attaquant de la Slovaquie) : « Je me sens bien, c’est propre dans ma tête et je sais ce que je veux faire sur la glace. J’ai beaucoup changé, j’essaie de pousser au but et je crois que le prouve. J’essaie de garder ça de la saison, j’ai beaucoup communiqué avec Peter Cehlárik et il m’a beaucoup aidé mentalement. C’était bien mieux au deuxième match qu’au premier, mais j’ai encore senti que les Allemands nous perdaient en zone défensive, que nous nous regardions les uns les autres et que nous étions en retard. Il y a eu beaucoup de passes dans les patins, c’est mauvais de jouer en regardant ses pieds. C’est peut-être ce qu’on doit améliorer le plus. »
Match 1
Allemagne – Slovaquie 7-3 (2-2, 3-1, 2-0)
Jeudi 18 avril 2024 à 19h30 à l’Energie Schwaben Arena de Kaufbeuren. 3100 spectateurs.
Arbitres : Marian Rohatsch et Aleksander Polaczek assistés de Tim Heffner et Markus Merk (ALL).
Pénalités : Allemagne 10′ (4′, 2′, 4′) ; Slovaquie 8′ (4′, 2′, 2′).
Tirs : Allemagne 30 (9, 13, 8) ; Slovaquie 25 (9, 7, 9).
Évolution du score :
1-0 à 01’29’’ : Samanski assisté de Tuomie et Fischbuch
1-1 à 09’00’’ : Lantoši
1-2 à 11’06’’ : Okuliar assisté de Cingeľ et Lantoši (sup. num.)
2-2 à 15’42’’ : Stachowiak assisté de Plachta et Ugbekile (sup. num.)
3-2 à 26’49’’ : Soramies assisté d’Ugbekile et Pfaffengut
4-2 à 27’35’’ : Tuomie assisté de Stachowiak (inf. num.)
4-3 à 28’26’’ : Lantoši assisté de Kollar et Bučko (sup. num.)
5-3 à 35’51’’ : J. Schütz assisté de Plachta et Ugbekile (sup. num.)
6-3 à 41’18’’ : Fischbuch assisté de Stachowiak et Hüttl
7-3 à 55’16’’ : Michaelis assisté de Schinko (sup. num.)
Match 2
Allemagne – Slovaquie 4-5 après prolongation (0-1, 3-2, 1-1, 0-1)
Samedi 20 avril 2024 à 17h00 au Curt-Frenzel-Stadion d’Augsbourg. 6179 spectateurs.
Arbitres : Christopher Schadewaldt et Benjamin Hoppe assistés de Joshua Römer et Jonas Reinold (ALL).
Pénalités : Allemagne 10′ (0′, 4′, 6′) ; Slovaquie 8′ (2′, 4′, 2′).
Tirs : Allemagne 32 (14, 7, 11) ; Slovaquie 26 (6, 12, 8).
Évolution du score :
0-1 à 12’48’’ : Baláž assisté de Cingeľ et Lantoši
1-1 à 24’23’’ : Michaelis assisté de Kahun et Tuomie (sup. num.)
1-2 à 31’55’’ : Kašlík assisté de Petrovský et Ivan
2-2 à 34’03’’ : Hungerecker assisté de Plachta et Tuomie
3-2 à 34’52’’ : Ehl assisté de Michaelis et Kahun
3-3 à 37’49’’ : Lantoši assisté de Baláž
3-4 à 42’27’’ : Ivan assisté de Lantoši et Cingeľ (sup. num.)
4-4 à 50’40’’ : Stachowiak (inf. num.)
4-5 à 62’03’’ : Faško-Rudáš
Composition des équipes
Allemagne
Attaquants :
Dominik Kahun (A) – Marc Michaelis (-1, 2′) – Alexander Ehl (A, -1)
Justin Schütz (-1, 2′) – Wojtech Stachowiak (+2) – Daniel Fischbuch (+1)
Parker Tuomie (+3) – Joshua Samanski (+2) – Matthias Plachta (2′)
Samuel Soramies – Daniel Pfaffengut (2′) – Luis Schinko (+1) [puis Krauss au match 2]
Philipp Krauss (-1) puis au match 2 Phil Hungerecker (+1)
Défenseurs :
Moritz Müller (C, +3, 4′) – Mario Zimmermann (-1) puis au match 2 Jan Luca Sennhenn (+1)
Fabio Wagner (-3, 2′) – Leon Hüttl (-1, 4′)
Colin Ugbekile (+2) – Tobias Fohrler (+3)
Julius Karrer (2′) [puis au match 2 Zimmermann] – Marcus Weber
Gardien :
Match 1 : Tobias Ancicka
Match 2 : Florian Bugl
Remplaçant : Arno Tiefensee (G).
Slovaquie
Attaquants au match 1 :
Oliver Okuliar (-2, 2′) – Lukáš Cingel – Róbert Lantoši (-2)
Samuel Takáč – Andrej Kollár (-1) – Martin Faško-Rudáš (-1)
Matej Kašlík (-1) – Alex Tamáši (-1) – Andrej Kukuča
Marek Hecl – Jozef Baláž – Silvester Kusko (-1)
Attaquants au match 2 :
Jozef Baláž (+3) – Lukáš Cingel – Róbert Lantoši (+1)
Oliver Okuliar (-1, 2′) – Alex Tamáši (2′) – Martin Faško-Rudáš
Samuel Takáč (-1) – Andrej Kollár (-1) – Andrej Kukuča
Matej Kašlík – Servác Petrovský (+1) – Silvester Kusko
Marek Hecl
Défenseurs :
Michal Ivan (C, -2) – Mário Grman (2′) [puis Bučko]
Andrej Golian (-1, 2′) – Martin Bučko (+3) [puis Gachulinec]
Patrik Bačik (-2) – Daniel Gachulinec (-1) [puis Grman]
Rayen Petrovický (-1, 2′) – Boris Brincko (2′)
Gardien :
match 1 : Dávid Hrenák puis à 40’00’’ Matej Tomek [sorti à 57’24’’]
match 2 : Matej Tomek