L’équipe de France joue ses derniers matches à domicile avant les championnats du monde cette semaine contre la Slovénie d’Edo Terglav, une équipe en forme dans la dernière ligne droite de sa préparation. Les tribunes de Cergy-Pontoise sont moyennement remplies pour cette rencontre en pleine semaine.
Les gardiens Garnier et Neckar, les défenseurs Vincent Melin et Fabien Bourgeois et les attaquants Jordann Bougro et Téo Sarliève ont été retranchés après les deux défaites en Suisse. L’équipe de France y a aussi perdu Adel Koudri, blessé samedi et qui devra se faire opérer. Philippe Bozon attend les évolutions concernant l’état de santé des autres blessés dont le cas reste en suspens : Dylan Fabre, Jordann Perret et Vincent Llorca.
Les jeunes joueurs qui se sont illustrés en finale de Ligue Magnus arrivent dans le groupe et sont testés dans des rôles importants : Enzo Cantagallo ne joue pas avec son partenaire habituel Chakiachvili (en tribune) mais en première paire défensive avec Yohann Auvitu, et Axel Prissaint prend place sur la deuxième paire avec Thomas Thiry.
En attaque, Quentin Tomasino complète le quatrième trio de Bruche et Colomban. La première ligne d’expérience (celle de Claireaux) et la troisième ligne de travailleurs (celle de Ritz) n’ont pas bougé. La nouveauté vient de la formation d’un trio inédit autour de Louis Boudon, rentré de sa saison en AHL et ECHL : Anthony Rech, le champion de France avec Rouen, y côtoie celui que le Courrier Picard a déjà présenté depuis un mois comme son futur coéquipier, l’ailier droit Tomas Simonsen, de retour dans le camp bleu après avoir soigné une blessure pendant une semaine.
Quentin Papillon prend place devant les filets sur la lancée de ses play-offs, et il doit être vigilant car l’équipe de France passe pas mal de séquences à subir le jeu. Mais c’est justement dans la zone française que la Slovénie concède sa première pénalité, un cinglage de Nik Simšič qui enlève la crosse de Coulaud. La première unité de powerplay composée par Philippe Bozon comprend beaucoup de jeunes autour de Rech (Dair, Bruche et Simonsen). Et parmi eux, c’est Baptiste Bruche qui va se placer devant le gardien Žan Us et fait un écran parfait « à la Sacha Treille » pendant les tirs de Simonsen – du cercle droit – puis de Yohann Auvitu – depuis la ligne bleue. Ce dernier lancer va au fond, Us n’y a vu que du feu (1-0).
L’équipe de France s’appuie sur ses transitions. Kévin Bozon travaille fort le long de la bande dans sa zone puis contre Rok Tičar à la ligne bleue pour filer en échappée. Jan Ćosić l’accroche et est sanctionné d’un tir de pénalité. Simonsen est envoyé pour le tirer, il tente une feinte à droite mais elle est bien lue par le gardien Zan Us, sûr dans ses placements.
En avance sans avoir dominé, les Bleus repartent plus fort au deuxième tiers-temps. Dès la première présence, Sacha Treille met a pression en fond de zone et permet deux tirs consécutifs à bout portant de Charles Bertrand. Mais les Slovènes savent eux aussi jouer en contre-attaques rapides, ils le prouvent sur un lancer du cercle droit de Rok Macuh, capté de la mitaine par Quentin Papillon. Peu à peu, la domination française s’estompe. La Slovénie reprend la main et égalise alors que la défense française semble un peu désorganisée sur une transition : le défenseur de 21 ans Bine Mašič, très en vue ce soir pour son apport offensif, trouve la lucarne depuis le haut de l’enclave (1-1).
L’unique pénalité française est sifflée en troisième période quand Rech accroche Mahkovec. Elle est tuée sans dommage. Les Slovènes prennent leur deuxième pénalité – comme la première – en zone offensive. Ils y perdent le palet après l’engagement et Aleksandar Magovac fait un croc-en-jambe à Aurélien Dair – qu’il a vu débuter en Ligue Magnus à Grenoble quand il y jouait – pour l’empêcher de partir en contre-attaque. Ce second avantage numérique est moins concluant pour les Bleus, parce que Matic Podlipnik coupe bien de la crosse la passe transversale de Bruche pour son ex-complice amiénois Simonsen. La France semble bien finir mais à 30 secondes de la fin, Jan Drozg bat Crinon en patinage à la poursuite d’un palet et réussi un tir surprenant en angle qui n’est pas loin de surprendre Papillon : la barre transversale résonne !
La prolongation à 3 contre 3 dure seulement onze secondes : Valentin Claireaux – qui n’a pourtant remporté que 4 engagements sur 15 dans le temps réglementaire – gagne la mise au jeu à destination du défenseur Yohan Coulaud, qui réussit à se défaire de la pression de Drozg, accélère en zone neutre et lance Claireaux dans le dos de Tičar pour un lancer en force qui transperce Jan Us entre les bottes, même s’il semble avoir fait l’arrêt (2-1, photo ci-dessous). L’équipe de France arrache la victoire.
Désignés joueurs du match : Yohann Auvitu pour la France et Bine Mašič pour la Slovénie.
Commentaires d’après-match :
Yohann Auvitu (défenseur de la France) : « C’est toujours plaisant de marquer un but. En plus on gagne au bout, c’est gagnant-gagnant si je puis dire, mais passé un certain âge on passe outre ces statistiques. Le plus important dans la préparation, c’est de prendre des step up comme on dit à chaque match. On a eu du mal en Suisse, on a quand même progressé presque dans chaque compartiment du jeu. La Slovénie est une équipe de hockey, elle ne va pas passer 60 minutes sans rien faire, il faut faire le dos rond quand ils ont leurs temps forts, je crois que c’est ce qu’on a fait. L’équipe de France s’est beaucoup rajeunie. Toutes les équipes sportives se rajeunissent, même quand je joie dans mon club. L’effet domino, c’est qu’en équipe de France ça se rajeunit aussi. Tant mieux, ça amène de la vitesse, de la fougue. Nous, les plus anciens pour rester poli, on en a peut-être un peu moins maintenant, espérons que ça fasse un bon mix. »
Baptiste Bruche (attaquant de la France) : « Je n’avais pas fait la première semaine, mais la semaine dernière on a eu deux défaites, du coup ça fait du bien de gagner. C’est toujours un plaisir de porter le maillot bleu, c’est toujours une fierté. L’équipe qui ira au Mondial devra tout donner, on ne sait pas encore qui y sera. Tout le monde est très gentil : les gars qui jouent à l’étranger, les gars qui jouent en France, ça se passe très bien, le groupe vit vraiment bien. On est toujours motivé, après il faut rester lucide, on sait qu’il y a des gars qui vont arriver, donc c’est des places à aller chercher. Mais on se bat pour le maillot, pour le collectif, le reste on verra bien. »
photos : Emmanuel Giraudeaux
France – Slovénie 2-1 après prolongation (1-0, 0-1, 0-0, 1-0)
Mercredi 24 avril 2024 à 20h00 à l’Aren’Ice de Cergy. 2200 spectateurs.
Arbitres : Jérémy Rauline et Yann Furet assistés de Maxime Laboulais et Quentin Cady (FRA).
Pénaités : France 35′ (6′, 2′, 2’+25′) ; Slovénie 37′ (6′, 4′, 2’+5’+20′).
Tirs : France 27 (9, 12, 5, 1) ; Slovénie 26 (11, 10, 5, 0).
Évolution du score :
1-0 à 11’18’’ : Auvitu assisté de Rech et Simonsen (sup. num.)
1-1 à 36’24’’ : Mašič assisté de Jezovšek et Beričič
2-1 à 60’11’’ : Claireaux assisté de Bertrand et Coulaud
France
Attaquants :
Sacha Treille (C) – Valentin Claireaux (+1) – Charles Bertrand (+1)
Anthony Rech (-1, 2′) – Louis Boudon (-1) – Tomas Simonsen (-1)
Kévin Bozon – Nicolas Ritz (A) – Aurélien Dair
Baptiste Bruche – Robin Colomban – Quentin Tomasino
Peter Valier
Défenseurs :
Yohann Auvitu – Enzo Cantagallo
Axel Prissaint – Thomas Thiry (A, -1)
Yohan Coulaud (+1) – Lucien Onno (-1)
Pierre Crinon – [Prissaint ou Thiry]
Gardien :
Quentin Papillon
Remplaçants : Antoine Keller (G), Loïc Farnier (A). En réserve : Sebastian Ylönen (G), Florian Chakiachvili (D).
Slovénie
Attaquants :
Robert Sabolič (C) – Rok Tičar (-1) – Matic Török
Jan Drozg (-1) – Rok Macuh – Anže Kuralt
Luka Maver – Nik Simšič (2′) – Marcel Mahkovec (+1)
Žan Jezovšek (+1) – Miha Beričič (+1) – Blaž Tomaževič
Défenseurs :
Bine Mašič – Aleksandar Magovac (+1, 2′)
Jan Ćosić – Aljoša Crnovič
Miha Štebih – Matic Podlipnik
Rožle Bohinc
Gardien :
Žan Us
Remplaçants : Matija Pintarič (G), Jaka Sodja (A). En réserve : Gašper Krošelj (G, malade), Kristjan Čepon, Urban Podrekar (D), Žiga Mehle (A), Ken Ograjenšek (genou).