Deux cadres historiques et fidèles de la sélection norvégienne, à plus de 200 sélections chacun, ont tiré leur révérence cette semaine, avant le départ de l’équipe nationale en Lettonie pour ses derniers matches de préparation. L’attaquant défensif de 37 ans Martin Røymark a laissé la porte ouverte, mais ses propos tenus à nitten.no sonnent comme une retraite internationale : « J’étais sur le point d’aller à Riga et j’en étais fier, mais quand j’ai été un peu secoué j’ai senti que c’était une dure série de playoffs avec beaucoup de temps de jeu, une longue saison plus quelques raisons familiales. Alors j’ai senti que c’était peut-être mieux de ne pas y aller. Cela aurait probablement été cool d’aller au championnat du monde, en plus avec Mats (Zuccarello), Patrick (Thoresen) et les jeunes, mais maintenant cela a tourné ainsi et c’est OK. La décision est valable pour le moment, donc espérons que les jeunes se montrent et se mettent au niveau. C’est probablement mieux s’il n’y a plus besoin de Røymark en équipe nationale. Mais nous verrons ! »
Pour Mathis Olimb, sans doute le hockey norvégien le plus talentueux de l’histoire avec Zuccarello, c’est la fin attendue à 38 ans. Le cas de son frère Ken André Olimb était en suspens : il doit passer des examens parce qu’il s’est blessé à l’épaule lors du match de préparation précédent contre Danemark, et en plus l’accouchement de sa femme est programmé ce lundi. La réponse quant à sa participation sera négative, mais ce n’est plus si grave qu’autrefois tant il est vrai qu’il a commencé à décliner.
Une présence de plus de 4 minutes… puis le but gagnant
Adieux aussi pour Eduards Odiņš, un des meilleurs arbitres d’Europe, qui fut « sifflet d’or » de la KHL avant de bifurquer vers la DEL après le déclenchement de la guerre en Ukraine. Pour son dernier match, la Lettonie se fait d’abord dominer pendant 20 minutes par la Norvège (2 tirs à 13) avant de reprendre l’initiative au deuxième tiers. Avec l’éloignement des bancs, le défenseur Stian Solberg passe alors une présence de 4’19’’ sur la glace sans pouvoir changer. Heureusement qu’il n’a que 18 ans, un âge où on peut récupérer !
La Lettonie menace la cage du gardien Jonas Arntzen sans jamais trouver la solution. Oskars Batna prend la dernière pénalité sifflée au cours de la carrière d’Odiņš, pour un retard de jeu, mais les Baltes résistent en infériorité numérique. On passe à la prolongation à 3 contre 3 et Janis Jaks perd le palet face à… Stian Solberg, qui s’en va battre Merzlikins pour le but gagnant (0-1). Il est étonnant, ce Solberg, qui a même été aligné sur la première unité d’avantage numérique avec Thoresen & co.
Mais ce qui a retenu l’attention, ce sont les chants en l’honneur d’Elvis Merzļikins, le gardien qui se disait mal-aimé dans son pays. Il ne parle toujours pas à la presse… mais communique via un sponsor de la fédération (LMT). « Il faisait très très chaud. Qu’est-ce que ça veut dire ? Qu’il y avait beaucoup de fans. Soyons honnête, quand le match a débuté, mes jambes n’avaient pas tremblé comme ça depuis longtemps. C’était follement plaisant de jouer, et l’Arena Riga était très bruyante. J’ai vu que les supporters étaient avec moi, ce pour quoi je les remercie beaucoup. Je sais que les deux dernières années n’ont pas été faciles pour moi, donc j’ai besoin de soutien. J’ai été fatigué pendant le match et les fans m’ont revitalisé. »
L’effet bouteille de ketchup fait une grosse tache sur les maillots norvégiens
Si le sujet des gardiens semble apaisé, il reste que la Lettonie a enchaîné deux rencontres sans inscrire le moindre but. La revanche face aux Norvégiens est donc sa dernière chance de reprendre confiance avant le Mondial. Tout frais champion de Suède, Mārtiņš Dzierkals intègre le cinq de départ… et prend une pénalité après 28 secondes. Cela semble mal démarrer.
Mais à la septième minute, les 132 minutes de disette offensive prennent fin sur un lancer de la ligne bleue de Roberts Mamčics que dévie Rihards Bukarts (1-0). C’est alors le fameux effet bouteille de ketchup. Les buts vont sortir d’un seul coup et les Norvégiens, sur le reculoir dans les duels face à des adversaires au forechecking intense, vont constater les dégâts. Plusieurs joueurs se positionnent dans l’enclave en powerplay et Henrik Haukeland ne voit pas partir le tir à mi-distance de Dzierkals juste avant la pause (2-0).
Trois buts en deuxième période. Miks Indrasis reprend directement la passe de Renārs Krastenbergs. Roberts Kaļķis, le défenseur de Marseille qui n’avait pas disputé le premier match et joue sûrement sa sélection, s’offre un but de la ligne bleue. Et le tiers-temps s’achève encore par un but en supériorité numérique, Rihards Bukarts redirigeant devant le but une passe de son frère Roberts (5-0).
Et trois buts encore en troisième période. Deux pour le capitaine Kaspars Daugaviņš, trouvé dans le slot à trois minutes d’intervalle par les défenseurs Oskars Cibuļskis et Janis Jaks. Il est dépassé par Rihards Bukarts qui s’offre un hat-trick, le seul but vraiment imputable au gardien Henrik Haukeland qui aura été abandonné par une défense en grande difficulté. Le plus dépassé fut Sverre Rønningen : le récent champion avec Storhamar était le seul joueur norvégien absent la veille, qui tenait donc sa seule chance de gagner sa place. Le match a vite tourné au calvaire pour lui avec deux mauvaises pénalités en première période – dont celle qui a provoqué le 2-0 – et il a paru dépassé par le rythme de jeu. Avec l’arrivée de Johannes Johanessen, il sera logiquement évincé de l’effectif, en même temps que le jeune attaquant Anders Tangen-Henriksen.
Seule inquiétude dans le camp letton : le gardien finaliste de DEL Kristers Gudļevskis s’est étiré la jambe droite à quatre minutes de la fin avant de se faire remplacer par sa doublure Vītols. On l’a alors vu échanger quelques mots avec l’entraîneur des gardiens Artūrs Irbe, puis quitter le banc pour aller au vestiaire. Le staff balte nie qu’il y ait le moindre problème de santé avec Gudļevskis, mais ne cache pas qu’il y a quelques blessés dans l’équipe. C’est la raison pour laquelle la conférence de presse qui avait été annoncée pour lundi afin de dévoiler l’effectif final pour les Mondiaux a été reportée d’un ou deux jours…
Désignés joueurs du match 1 : Elvis Merzļikins pour la Lettonie et Sander Dilling Hurrød pour la Norvège.
Désignés joueurs du match 2 : Mārtiņš Dzierkals pour la Lettonie et Havard Østrem Salsten pour la Norvège.
Commentaires après le second match :
Harijs Vītoliņš (entraîneur de la Lettonie) : « Nous devons féliciter toute la Lettonie pour cette fête. Les gars ont bien réagi au match d’hier. Ils ont exécuté le plan. Bukarts était devant le but, Daugaviņš était devant le but, nous avons gagné les duels dans les coins. Hier, il manquait beaucoup d’éléments dans notre jeu, mais aujourd’hui, nous avons montré que si nous jouons bien, nous gagnons. La condition physique devrait s’améliorer, la fraîcheur devrait apparaître. Si nous commençons le championnat du monde avec autant d’enthousiasme, alors ce sera bien. [..] Les gardiens ont leurs propres conversations, ils s’assoient ensemble tous les jours, tous parlent de quelque chose à Artūrs [Irbe]. Je vois que tout le monde est en harmonie. C’est l’essentiel. En équipe nationale, il faut être prêt à jouer à tout moment. Nous avons une semaine pour décider qui va commencer et comment, mais en ce moment, chaque gardien de but est heureux d’être là. Kristers [Gudļevskis] a joué pour l’équipe nationale pendant trois ans, mais il n’avait pas disputé un seul match depuis trois ans, ce match contre la Norvège était le premier pour lui. Il est arrivé tel quel, Goody [son surnom] est arrivé. Je suppose qu’Arturs avait montré cette énergie positive parmi les gardiens l’an dernier. »
Tobias Johansson (entraîneur de la Norvège) : « Aujourd’hui nous n’étions pas du tout au niveau où nous voulons être. Je ne veux rien retirer à la performance de la Lettonie, mais ceci étant dit, la volonté et l’attente de tout le monde est que nous montrions notre bon côté quand le championnat du monde démarrera dans six jours. »
photos : LHF
Match 1
Lettonie – Norvège 0-1 après prolongation (0-0, 0-0, 0-0, 0-1)
Vendredi 3 mai 2024 à 17h30 à l’Arēna Rīga. 10 000 spectateurs.
Arbitres : Andris Ansons et Eduards Odiņš assistés de Dāvis Zunde et Vladislavs Odiņš (LET).
Pénalités : Lettonie 8′ (2′, 4′, 2′, 0′) ; Norvège 6′ (2′, 4′, 0′, 0′).
Tirs : Lettonie 21 (2, 8, 10, 1) ; Norvège 23 (13, 5, 4, 1).
Évolution du score :
0-1 à 60’37’’ : Solberg
Match 2
Lettonie – Norvège 8-0 (2-0, 3-0, 3-0)
Samedi 4 mai 2024 à 16h00 à l’Arēna Rīga. 10 000 spectateurs.
Arbitres : Andris Ansons et Gints Zviedrītis assistés de Dāvis Zunde et Toms Mencis (LET).
Pénalités : Lettonie 6′ (4′, 0′, 2′) ; Norvège 10′ (8′, 2′, 0′).
Tirs : Lettonie 39 (15, 12, 12) ; Norvège 18 (6, 6, 6).
Évolution du score :
1-0 à 06’45’’ : Ri. Bukarts assisté de Freibergs et Mamčics
2-0 à 19’45’’ : Dzierkals assisté de Jaks et Krastenbergs (sup. num.)
3-0 à 25’45’’ : Indrašis assisté de Krastenbergs et Ansons
4-0 à 34’35’’ : Kalkis assisté de Daugaviņš et Bergmanis
5-0 à 39’37’’ : Ri. Bukarts assisté de Ro. Bukarts et Indrašis (sup. num.)
6-0 à 43’49’’ : Daugaviņš assisté de Cibuļskis et Dzierkals
7-0 à 46’03’’ : Daugaviņš assisté de Jaks et Cibuļskis
8-0 à 50’01’’ : Ri. Bukarts assisté de Batna et Ro. Bukarts
Composition des équipes
Lettonie (2′ pour surnombre)
Attaquants au match 1 :
Fēliks Gavars – Haralds Egle – Kaspars Daugaviņš (C, -1)
Roberts Bukarts (A) – Oskars Batna (4′) – Renārs Krastenbergs
Rihards Marenis – Raivis Ansons – Miks Indrašis
Eduards Tralmaks – Andris Džeriņš – Filips Gundars Buncis
Rihards Bukarts
Attaquants au match 2 :
Mārtiņš Dzierkals (+3, 2′) – Dans Ločmelis (+3) – Kaspars Daugaviņš (C, +3)
Roberts Bukarts (A, +2) – Oskars Batna (+2) – Rihards Bukarts (+2)
Renārs Krastenbergs (+1) – Raivis Ansons (+1) – Miks Indrašis (+1)
Fēliks Gavars – Haralds Egle – Eduards Tralmaks
Martins Laviņš
Défenseurs :
Jānis Jaks (A, +2, 2′) – Kristaps Zīle puis au match 2 Oskars Cibuļskis (+3)
Kārlis Čukste (2′) – Ralfs Freibergs (A, +1, 2′)
Roberts Mamčics (+2) – Markuss Komuls (+1)
Arvils Bergmanis (+1) – Oskars Cibuļskis puis au match 2 Roberts Kaļķis (+1)
Gardien :
Match 1 : Elvis Merzļikins
Match 2 : Kristers Gudļevskis puis à 55’57’’ Ēriks Vītols
Norvège
Attaquants :
Mathias Trettenes (-1) – Eirik Østrem Salsten (-2, 2′) – Patrick Thoresen (C, -1)
Thomas Berg-Paulsen (A) – Markus Vikingstad (+1) – Thomas Olsen (-2)
Noah Steen (-2) – Petter Versterheim (-3) – Michael Brandsegg-Nygård (-2)
Martin Rønnild (-1) – Havard Østrem Salsten – Andreas Martinsen (-2, 2′)
Anders Tangen-Henriksen (-1)
Défenseurs :
Mattias Nørstebø (A, -2, 2′) – Isak Hansen (-2)
Sander Dilling Hurrød (-2) – Stian Solberg
Christian Kåsastul (2′) puis au match 2 Sverre Rønningen (-2, 4′) – Max Krogdahl (-3, 2′)
Sander Vold Engebråten
Gardien
Match 1 : Jonas Arntzen (remplaçant : Henrik Haukeland)
Match 2 : Henrik Haukeland (remplaçant : Tobias Normann)
En réserve : Eskild Bakke Olsen (A).