Avant son dernier match de préparation, le Canada a écarté de l’équipe deux de ses jeunes joueurs les plus prometteurs, Macklin Celebrini et Adam Fantilli, en prévision de l’ajout de trois renforts plus expérimentés issus des play-offs NHL (Pierre-Luc Dubois, Brandon Hagel et Nick Paul). Une décision parfois incomprise.
Le staff canadien a fait savoir que les deux espoirs étaient au courant que ce risque existait, et qu’ils ont eu le choix de passer les deux semaines avec l’équipe à Prague ou de repartir. Tous deux sont rentrés outre-Atlantique. Il reste donc toujours deux places libres dans l’effectif canadien pour d’éventuels jokers. Si Macklin Celebrini est rentré si vite, c’est pour assister à la loterie de la draft qui désignerait l’équipe qui choisira en numéro 1 en juin le meilleur talent de la nouvelle génération. Et il est acquis que ce sera Celebrini. Ce sont les Sharks de San José qui ont été chanceux au jeu cette nuit.
Il est peut-être plus étonnant d’avoir évincé Adam Fantilli, champion du monde l’an dernier et entre-temps établi en NHL. Mais il avait manqué la fin de saison régulière avec Columbus sur blessure et n’est peut-être pas dans la meilleure forme. Surtout, le Canada veut amener plus d’expérience à son équipe. Même si Pierre-Luc Dubois est une cible facile des critiques depuis un échange avec Huberdeau qui a suscité des comparaisons défavorables, il a toujours été performant pour le Canada et son déclin statistique est aussi lié à la baisse de son temps de jeu en avantage numérique. Brandon Hagel, qui avait mis zéro point lors de l’improbable conquête du titre mondial 2021, a beaucoup progressé depuis et a pris du galon à Tampa Bay. Son coéquipier Nick Paul amène une densité physique que les jeunes n’ont pas.
Ce Canada reste le favori des bookmakers pour le titre mondial. Ce n’est évidemment pas la Hongrie, qui a va dire le contraire, elle qui a fini sa saison – par une promotion dans l’élite – et l’accueille avant de partir en vacances. Colton Parayko ouvre le score sur un lancer lointain après seulement deux minutes de jeu. Les quinze mille spectateurs s’enthousiasment pour chaque arrêt de Bence Bálizs, mais en deuxième période, Connor Bedard – l’autre grand espoir canadien que personne ne renverra jamais à la maison – envoie le palet fort dans le slot où Bowen Byram le trompe une seconde fois.
Le caractère de gala de ce match s’illustre dans le fait que la Hongrie fait tourner ses… trois gardiens ! Le héros de la remontée Bálizs cède d’abord sa place à Dominik Horváth, et celui-ci s’incline sept minutes après son entrée en jeu. Andrew Mangiapane sert une belle passe à Owen Power, qui n’a pas perdu une occasion de se porter en avant et qui signe le plus beau but de la soirée. À trois minutes de la fin, le numéro 3 Roland Farkas prend place dans les cages… alors qu’un retard de jeu vient d’être sifflé contre Papp ! Ce n’est pas en cadeau d’entrer en jeu en infériorité numérique, le Canada mitraille et Dylan Guenther met un dernier but (0-4).
Seules deux pénalités auront été sifflées dans cette exhibition tranquille. Jordan Binnington, titulaire comme prévu et évident gardien numéro 1 aux Mondiaux, a pu se mettre en confiance avec un blanchissage. Les 21 tirs ont souvent été des envois lointains de défenseurs, mais Binnington a dû s’interposer sur une belle action solitaire de Kristóf Papp à la mi-match et face à István Terbócs qui se présentait seul dans le slot en troisième période.
Désignés joueurs du match : Kristóf Papp pour la Hongrie et Owen Power pour le Canada.
Hongrie – Canada 0-4 (0-1, 0-2, 0-1)
Mardi 7 mai 2024 à 19h00 au MVM Dome de Budapest. 14 925 spectateurs.
Arbitres : Attila Nagy et Dániel Soós assistés de Barna Kis-Király et Dávid Szabó (HON).
Pénalités : Hongrie 4′ (2′, 0′, 2′) ; Canada 0′ (0′, 0′, 0′).
Tirs : Hongrie 21 (11, 4, 6) ; Canada 66 (17, 22, 27).
Évolution du score :
0-1 à 02’13’’ : Parayko assisté de Greig et Mangiapane
0-2 à 26’12’’ : Byram assisté de Bedard et Bunting
0-3 à 38’08’’ : Power assisté de Mangiapane et Guenther
0-4 à 59’06’’ : Guenther assisté de Bedard (sup. num.)
Hongrie
Attaquants :
Balázs Varga (-1) – János Hári (-1) – István Sofron (-1)
Kristóf Papp (-1, 2′) – Balázs Sebők (-1) – Csanád Erdély (C, -1)
Márton Nemes – Tamás Sárpátki – Vilmos Galló
Ákos Mihály (-1) – Kristóf Németh (-1) – István Terbócs (A, -1)
Défenseurs :
Bence Stipsicz (A, -1) – Zétény Hadobás (-1)
Roland Kiss (-1) – Henrik Nilsson (-1, 2′)
Zsombor Garát (-1) – Tamás Ortenszky (-1)
Bence Szabó – Nándor Fejes
Gardien :
Bence Bálizs (26/28) puis à 30’39’’ Dominik Horváth (31/32) puis à 57’41’’ Roland Farkas (5/6)
Canada
Attaquants :
Michael Bunting (+1) – Jared McCann (+1) – Connor Bedard (+1)
Andrew Mangiapane (+2) – Dylan Cozens (+1) – Dylan Guenther (+1)
Brandon Tanev – Jack McBain – Dawson Mercer
[poste tournant] – Ridly Greig (+1) – Kevin Clark (+1)
Défenseurs :
Owen Power (+2) – Colton Parayko (+3)
Bowen Byram (+1) – Jamie Oleksiak
Kaiden Guhle – Damon Severson
Olen Zellweger
Gardien :
Jordan Binnington (21/21)
Remplaçant : Nico Daws (G). En réserve : Joel Hofer (G).