La Lettonie et le Danemark, qui se sont affrontés en préparation, organisent chacun un tournoi de qualification olympique dont ils sont les favoris théoriques. Les Baltes n’ont manqué les Jeux olympiques qu’une fois dans ce millénaire (Vancouver 2018) et ont déjà évincé de la course à la qualification à deux reprises la France… qui sera une fois de plus leur dernier adversaire dimanche. Depuis, la médaille de bronze acquise aux Championnats du monde 2023 a donné un nouveau statut au pays, et des ambitions légitimes. Le défenseur Kārlis Čukste et deux joueurs de NHL – le gardien Elvis Merzļikins et le centre Teodors Bļugers – sont absents pour « raisons personnelles », formulation choisie en accord avec la fédération, qui ne veut pas communiquer à leur place mais assure qu’ils seront là lors de prochains tournois.
Le point fort de la Lettonie reste le poste de gardien, avec Arturs Šilovs, MVP du Mondial 2023 et en vue aussi aux Canucks de Vancouver. Il sera sans aucun doute numéro 1, mais n’a pas joué en préparation. Il a repris l’entraînement depuis le 12 juin à raison de quatre séances par semaine et le staff a jugé qu’il était en bonne condition physique mais à la limite de la surcharge, avec un risque élevé de blessure. On a donc fait le choix de le préserver.
Le Danemark a en revanche aligné son gardien NHL Fredrik Andersen, considéré comme l’atout numéro 1 pour la qualification face aux redoutables attaquants norvégiens. Andersen a démontré sa force dès le premier match à Riga en gagnant ses face-à-face avec Zemgus Girgensons et Rihards Bukarts. Il s’est toutefois incliné en fin de deuxième période en lâchant un rebond dans l’axe sur un lancer en entrée de zone de Kristians Rubins, ce dont a profité Eduards Tralmaks sur le rebond. Mais les Danois se sont quand même imposés en dominant nettement le troisième tiers-temps pour inscrire trois buts, malgré la réduction du score tardive de Roberts Bukarts sur une action restée installée après la fin d’un avantage numérique (2-3). Petit signal d’alerte pour les Baltes, d’autant que leur gardien Kristers Gudlevskis a reçu plus de tirs que son vis-à-vis.
Les Danois ont encore lancé 31 fois et dominé dans ce secteur le lendemain. La différence est que les Lettons ont été plus efficaces – ou que la doublure danoise Mads Søgaard a connu une soirée plus difficile, même s’il a été sauvé par son poteau en première période sur un lancer d’Indrašis. une minute après l’ouverture du score de son équipe (par Blichfeld), Søgaard a concédé l’égalisation de Krastenbergs, bien servi par une passe décisive d’Arvils Bergmanis. Le centre letton Rodrigo Ābols a ensuite fait étalage de sa technique individuelle en déshabillant le défenseur Bruggisser avant de marquer d’un tir du poignet. Eduards Tralmaks a ensuite marqué son second but en deux jours en s’échappant seul en infériorité numérique.
Le Danemark est peu à peu revenu au score, par un lancer de la ligne bleue Bruggisser en powerplay et par un tir précis d’Oscar Mølgaard. Mais la Lettonie a repris les devants par Markus Komuls, puis par un tir du poignet de Rudolfs Balcers – un but en supériorité numérique très attendu tant les Baltes sont en souffrance dans ce secteur depuis le dernier Mondial. En fin de match, la pression danoise sans gardien n’a pas été couronnée de succès car le défenseur local Kristiāns Rubīns a dégagé un palet sur sa ligne.
Une victoire partout, donc. En plus de son gardien Andersen, le Danemark a l’air de compter énormément sur un autre joueur que l’on avait plus vu en équipe nationale depuis cinq ans : Lars Eller, le centre des Pittsburgh Penguins, est envoyé à toutes les mises au jeu importantes, il en a pris 47 en deux rencontres et en a gagné les deux tiers (31).
Meilleurs joueurs du match 1 : Roberts Bukarts pour la Lettonie et Fredrik Andersen pour le Danemark.
Meilleurs joueurs du match 2 : Renārs Krastenbergs pour la Lettonie et Lars Eller pour le Danemark.
Commentaires après le second match :
Harijs Vitolinš (entraîneur de la Lettonie) : « Merci aux spectateurs pour leur soutien et leurs chants. Nous avons montré une meilleure performance qu’hier. Il y a toujours des erreurs, mais ce sont des nuances. Je dis toujours que tout commence par la défense. Si elle est bonne, compacte et solidaire, une attaque se formera toujours. Les contre-attaques étaient bien établies aujourd’hui. Nous avons aussi bien tenu le palet en zone offensive. Nous avons été en mesure de lancer encore plus au but. Le powerplay doit encore s’améliorer. Ce qu’il faut, c’est un joueur capable de tirer de sang-froid depuis sa position comme Rudis Balcers. Il a saisi le moment pour lancer. [Abols] s’est ouvert le menton, mais pour un homme, je suppose que les points de suture sont comme de la chirurgie esthétique. […] Je divise les matches de préparation en deux catégories : les amicaux, dans lesquels on ne veut blesser personne, et ceux dans lesquels on se bat et on se prépare à quelque chose de sérieux. Aujourd’hui, c’était un match physique, des tirs précis, des tirs bloqués. […] Au championnat du monde, si un match se déroule mal, on peut se rattraper sur l’autre. Il faut de l’énergie dans la durée. Ici, avec trois rencontres en quatre jours, l’expérience l’emportera un peu sur l’activité et la jeunesse. »
Kaspars Daugavinš (capitaine de la Lettonie) : « Nous avons joué simplement mais très efficacement, un hockey agressif et rapide. C’était un plaisir de pouvoir changer notre état d’esprit en moins de 24 heures. Aujourd’hui, nous avons dû travailler. À 36 ans, il vaut mieux s’épuiser que rester sur la touche. C’est une chose de s’entraîner, c’en est une autre de jouer, car la vitesse et la précision sont totalement différentes. Il y avait une température extérieure dingue hier, donc la qualité de la glace n’était pas la meilleure. Aujourd’hui, c’était bien mieux, le jeu était plus rapide et plus dynamique. Les Danois ont très bien joué ces dernières années. Avec leur meilleure composition, ce sont des adversaires respectables, une très bonne manière de se tester. Leurs vétérans de NHL volent. La vitesse sera un facteur important dans le tournoi de qualification, où nous aurons trois équipes de force égale [il compte la France et la Slovénie]. »
Lars Eller (capitaine du Danemark) : « Je n’ai pas si souvent représenté le Danemark ces dernières années et c’est rare que nous ayons les meilleurs joueurs disponibles en même temps, donc j’ai hâte de voir ce que nous allons accomplir. Jouer les Jeux Olympiques est une des seules choses que je n’ai pas essayées dans ma carrière. Les JO avec les meilleurs joueurs du monde, cela arrive rarement, c’est une opportunité fantastique et je voudrais en faire partie avec cette équipe nationale. »
Match 1
Lettonie – Danemark 2-3 (0-0, 1-0, 1-3)
Dimanche 25 août 2024 à 16h00 à l’Arēna Rīga.
Arbitres : Andris Ansons et Uldis Bušs assistés de Dāvis Zunde et Agris Ozoliņš (tous LET)
Pénalités : Lettonie 4′ (0′, 2′, 2′) ; Danemark 4′ (0′, 2′, 2′)
Tirs : Lettonie 25 (10, 6, 9) ; Danemark 31 (10, 9, 12)
Évolution du score :
1-0 à 35′24′′ : Tralmaks assisté de Rubīns et Gudļevskis
1-1 à 43′10′′ : Storm assisté de Poulsen et Wejse
1-2 à 44′15′′ : Russell assisté d’Ehlers
1-3 à 51′08′′ : Blichfeld assisté d’Ehlers (sup. num.)
2-3 à 56′43′′ : Ro. Bukarts assisté de Krastenbergs et Ri. Bukarts
Match 2
Lettonie – Danemark 5-3 (0-0, 3-2, 2-1)
Lundi 26 août 2024 à 17h00 à l’Arēna Rīga.
Arbitres : Uldis Bušs et Emīls Druseiks assistés de Dāvids Rozītis et Renārs Davidonis (tous LET)
Pénalités : Lettonie 8′ (2′, 4′, 2′) ; Danemark 10′ (2′, 4′, 4′)
Tirs : Lettonie 21 (8, 7, 6) ; Danemark 31 (8, 10, 13)
Évolution du score :
0-1 à 24′48′′ : Blichfeld assisté de M. Lauridsen et N. Jensen
1-1 à 25′41′′ : Krastenbergs assisté de A. Bergmanis
2-1 à 32′37′′ : Ābols assisté de Hodass et Balcers
3-1 à 36′46′′ : Tralmaks (inf. num.)
3-2 à 37′23′′ : Bruggisser assisté de Mølgaard et Wejse (sup. num.)
3-3 à 45′12′′ : Mølgaard assisté d’Ehlers
4-3 à 49′30′′ : Komuls assisté de Balcers et Daugaviņš
5-3 à 52′18′′ : Balcers assisté de Freibergs et Daugaviņš (sup. num.)
Lettonie (2′ pour surnombre)
Attaquants :
Rūdolfs Balcers – Rodrigo Ābols (A, -1) – Kaspars Daugaviņš (C, -1)
Rihards Bukarts – Dans Ločmelis – Zemgus Girgensons (-1) puis au match 2 Miks Indrašis (2′)
3e ligne au match 1 : Mārtiņš Dzierkals – Oskars Batņa – Roberts Bukarts (A, +1)
3e ligne au match 2 : Sandis Vilmanis – Martins Rodrigo Laviņš – Fēlikss Egils Gavars
Eduards Tralmarks (+1) – Haralds Egle (+1) – Renārs Krastenbergs (+2)
13e attaquant : Laviņš puis au match 2 Raivis Ansons (+2, 2′)
Défenseurs :
Uvis Jānis Balinskis (-1) puis au match 2 Kristiāns Rubīns – Jānis Jaks (A au match 2)
Kristiāns Rubīns (+2, 4′) puis au match 2 Bogdans Hodass – Roberts Mamčics (-1, 2′)
Oskars Cibuļskis puis au match 2 Ralfs Freibergs – Markuss Komuls
Arvils Bergmanis – Kristaps Roberts Zīle puis au match 2 Ralfs Bergmanis (+1)
Gardien au match 1 :
Kristers Gudļevskis
Gardien au match 2 :
Gustavs Dāvis Grigals
Danemark (2′ pour attitude antisportive)
Attaquants :
Alexander True – Christian Wejse (-1) – Joachim Blichfeld (+1)
Jonas Røndbjerg (-1, A au match 2) – Lars Eller (C, -1) – Morten Poulsen (+1) puis au match 2 Phillip Schultz
Oliver Kjær (2′) – Oscar Fisker Mølgaard (-2, 2′) – Nicklas Jensen (-1)
Frederik Storm (+1) puis au match 2 Mathias From – Patrick Russell (A au match 1) – Nikolaj Ehlers (2′)
Mikkel Aagaard (-1)
Défenseurs :
Anders Koch – Jesper Jensen Aabo (-1, 2′, A au match 1)
Oliver Larsen (+1) – Phillip Bruggisser (-2)
Oliver Lauridsen (-1, 4′) – Markus Lauridsen (A au match 2)
Matias Lassen puis au match 2 Kasper Larsen
Gardien au match 1 :
Frederik Andersen
Gardien au match 2 :
Mads Søgaard [sorti à 58′07′′]
Remplaçant : Frederik Dichow (G).