Relancé dans le jeu et sportivement avec deux succès contre Angers (5-4) puis Marseille (7-3) la semaine passée, on pensait Amiens revenir fort sur le devant de la scène. Malheureusement pour la troupe de Mario Richer, le quasi intouchable leader grenoblois est passé par-là et a fait vaciller les plans samariens. Tout d’abord en coupe de France, mercredi soir (2-4), dans un match où ils perdaient la possibilité d’aller à Bercy ainsi que l’ailier finlandais Jesper Larinmaa, puis vendredi, en Ligue Magnus (0-6) où, outre la lourde défaite qui n’en dit que bien peu sur la qualité du match picard, les bagarres étaient légion et coûtaient la place de James Phelan face à Bordeaux, pour suspension.
De quoi compliquer un peu plus la tâche pour se rapprocher des Boxers dans la course à la troisième place, car si l’écart semble important (ndlr : huit points avant la rencontre), les Gothiques ont deux matches de retard et pourraient sérieusement recoller. En face, les joueurs d’Olivier Dimet ne sont pas au mieux physiquement, la faute à plusieurs joueurs malades sur les dernières rencontres, ont connu un revers rageant à Angers (2-3) après un retour au score plein d’abnégation et ont failli vivre une soirée extrêmement frustrante face à Marseille. Fort heureusement pour les Girondins, la fin était plus heureuse qu’en Anjou (4-3 t.a.b). Pour ce dernier choc avant Noël, pas question de cadeaux entre deux prétendants au top 3 dans un véritable “match à six points”.
Festival de transitions
Ce match à enjeu ne laissait que très peu de place au doute quant à l’importance du duel. Pleine d’intensité, cette rencontre basculait presque dès les premières secondes. Pompéi, depuis la gauche, trouvait une passe lumineuse pour Carry au deuxième poteau dont le lancer ne manquait le cadre que pour quelques centimètres (1’). Sauvés par la maladresse adverse, les Gothiques rentraient petit à petit dans la rencontre et commençaient à contrôler le jeu et le rythme.
Mais c’est sur une superbe ouverture à destination de Lavigne qu’ils se procuraient leur première véritable occasion. Le capitaine se présentait devant Papillon, tentait de glisser la rondelle entre les jambières mais perdait son duel (3’). À l’image du premier match au Coliseum d’octobre dernier (1-5), les Bordelais s’appliquaient d’abord à bien défendre pour envoyer par la suite de subtiles piques en contre. C’est de cette manière que Carry obtenait un face-à-face avec Fouquerel, ne l’emportait pas mais provoquait la faute de Cepon (4’). Cette supériorité changeait le cours de la rencontre et installait définitivement les Girondins dans la partie.
Ainsi, sur une jolie entrée en zone, Rambelo héritait du palet et transmettait immédiatement à Guidoux dans le slot qui contraignait Fouquerel à un arrêt de grande classe (6’). L’international français ne tremblait pas non plus devant un lancer à la bleue de Dusseau qui prenait la direction de la lucarne (10). En grande difficulté désormais dans le jeu, de plus en plus étouffé et en difficulté pour sortir de leur zone, les Gothiques subissaient les évènements mais parvenaient tout de même à se créer une situation quand Djemel glissait le palet à Plagnat dont le tir était stoppé par Papillon (11’30). Une rare éclaircie qui n’était toutefois pas unique.
Les peluches prennent le pouvoir
Capables de faire le dos, les joueurs de Mario Richer tentaient de répéter ce schéma par l’intenable Plagnat qui, trouvé au cœur de la défense, armait un bon tir mais manquait le cadre (14’30). Rambelo répondait bien sur un lancer puissant de près (15’30), cela ne transposait que bien peu la mainmise bordelaise sur la rencontre. Pire encore, les protégés d’Olivier Dimet étaient les premiers à céder. Sur un superbe jeu en triangle initié par Matima, relayé par Plagnat, et conclu par Bergeron, les Gothiques allumaient la lampe et permettaient le lancer de peluches depuis les tribunes, l’autre événement de la soirée (1-0, 19’25).
Un premier coup de force pour les Gothiques suivi d’une interruption pour ramasser les centaines de doudous lancés sur la glace… et d’une suite presque parfaite. Sur l’engagement, la zone offensive était trouvée, le palet revenait sur Maïa qui tentait sa chance mais trouvait le poteau (19’35). Les bonnes nouvelles n’étaient que de courte durée pour les Picards. Touché suite à un arrêt compliqué dans le premier acte, Clément Fouquerel – auteur d’une période de très grande qualité – était contraint de céder sa place à Taran Kozun d’entrée de tiers médian.
Si la première situation était pourtant picarde, grâce à une tentative en angle fermé de Svanenbergs (21’30), il fallait un grand Kozun pour maintenir le court avantage des locaux. D’abord après une longue séquence sur son but, conclu par un arrêt fantastique devant Salonen (23’30) puis face à un lourd lancer de Poudrier (26’10).en supériorité numérique. Sorti de prison dans les secondes qui suivaient, Cepon se joignait à l’attaque, donnait à Matima qui envoyait un bon lancer et trouvait une déviation astucieuse de Tessier qui manquait légèrement le cadre (26’30).
Fouquerel touché, Kozun battu
Dans la foulée, Matima repartait de l’avant, prenait un tir de près sur Papillon puis prenait son propre rebond et voyait le palet glissait le long du but sans être repris par un partenaire (26’40). Un coup de chaud sans conséquence pour des Bordelais bousculés à égalité numérique et qui s’en remettaient au jeu de transition pour apporter le danger. À ce petit jeu, idéalement lancé par Prissaint, Guillaume partait en échappée et décochait un lancer qui ne laissait aucune chance à Kozun (1-1, 28’10).
De quoi redonner des ailes aux visiteurs du soir qui retrouvaient de l’allant sans pour autant être réellement dangereux. Certes, Lamarche, sur un tir en ramasse, faisait passer un frisson au Coliseum (32’), mais rien n’était vraiment à se mettre sous la dent. La donne était similaire pour des Picards un peu moins flamboyants mais arrivaient tout de même à se créer une occasion par Lepage, de près, qui perdait son duel (37’). Émoussés physiquement, les Samariens perdaient quelque peu pied et subissaient sérieusement les débats.
Heureusement pour eux, Taran Kozun se montrait à la hauteur de la rencontre, réalisant deux très gros arrêts, à chaque fois en infériorité numérique, devant Gegeris (42’40) puis Pompéi (48’30), profitant tout de même d’une reprise ratée de ce dernier alors que le but semblait tout fait. Et lorsque Valtonen trouvait une impeccable passe vers Poudrier pour une reprise puissante du capitaine bordelais, Kozun se montrait vigilant pour maintenir l’égalité (52’30). Malgré une supériorité numérique à leur avantage, les Gothiques ne parvenaient pas à se mettre en situation de but mais faisait trembler les Boxers quelques secondes après l’expiration de celle-ci.
Les Boxers gâchent le Nöel picard
Trouvé en retrait par Tessier, Matima prenait un bon lancer mais tombait sur un excellent Papillon (55’30). En face, Kozun tenait à bout de bras les siens. À 4 contre 5, il se montrait impeccable devant Poudrier (58’) puis Carry (59’) pour aller chercher la prolongation. Ce temps supplémentaire n’était que de courte durée puisqu’après un rush de Bruche sur l’engagement dans une défense apathique (60’05), Lamarche profitait du marasme de l’arrière-garde pour prendre son temps et ajuster Kozun (1-2, 60’27).
Dans un match marqué par une très grande intensité malgré l’enchaînement des rencontres, les joueurs de Mario Richer étaient donc contraints de céder pour la troisième fois en cinq soirs et voyaient la troisième place s’éloigner encore un petit plus. Désormais, place à quelques jours de repos avant d’enchaîner le derby des plaines puis la réception de Cergy pour finir l’année civile. Les Girondins, quant à eux, prennent à nouveau le dessus sur un concurrent au top 4, malgré la prolongation à chaque rencontre. De quoi souffler et récupérer dans la sérénité avant de recevoir deux très gros morceaux pour finir 2024, Grenoble et Rouen. Un sérieux programme !
Élus meilleurs joueurs du match : Aleksandar Magovac (Amiens) et Maxim Lamarche (Grenoble)
Amiens – Bordeaux 1-2 après prolongation (1-0, 0-1, 0-0, 0-1)
Dimanche 22 décembre 2024 à 18h au Coliséum. 3220 spectateurs.
Arbitres : Pierre Dahaen et Romain Herrault assistés de Pierre Mercier-Landry et Maud Silliard
Pénalités : Amiens 10’ (2′, 2’, 6′, 0’) ; Bordeaux 4′ (0′, 2’, 2′, 0’).
Tirs : Amiens 18 (5, 9, 4, 0) ; Bordeaux 35 (11, 8, 14, 2).
Évolution du score :
1-0 à 19’25’’ : Bergeron assisté de Plagnat et Matima
1-1 à 28’10’’ : Guillaume assisté de Prissaint et Guidoux
1-2 à 60’27’’ : Lamarche assisté de Poudrier et Bruche
Amiens
Attaquants :
Rudy Matima – Janis Svanenbergs (-1) – Bastien Maïa (A, +1)
Zachary Lavigne (C) – Julien Tessier (A) – Gauthier Gibert
Ilies Djemel (-1) – Antonin Plagnat – Guillaume Roussel (-1)
Défenseurs :
Aleksandar Magovac (-1) – Kristjan Cepon (-1)
Josh Brittain – Jordan Lepage (+1)
Justin Bergeron – Mathieu Mony
Gardien :
Clément Fouquerel puis Taran Kozun à 20’00
Remplaçants : Rafaël Duvallon, Evan Duclos. Absents : Noa Besson (main), Jesper Larinmaa (blessé), James Phelan (suspendu).
Bordeaux
Attaquants :
Enzo Carry – Mathieu Pompei (-1) – Julius Valtonen (-1)
Loïk Poudrier (C, +1) – Kaylian Leborgne – Emils Gegeris
Samuel Salonen – Rudolfs Polcs – Baptiste Bruche
Aina Rambelo (+1) – Julien Guillaume (A, +1) – Tom Guidoux (+1)
Défenseurs :
Kevin Dusseau (A, -1) – Kevin Spinozzi
Maxim Lamarche – Axel Prissaint (+1)
Justin Hamonic – Bastien Lemaître (+1)
Gardien
Quentin Papillon
Remplaçant : Victor Bodin. Absents : Tommy Giroux (raison familiale), Nikita Jevpalovs (blessé), Ulysse Tournier.