Les quarts de finale de la « National League » suisse débutent ce vendredi, après la fin du système compliqué de play-in. Il fut un temps où la première place de saison régulière n’était pas du tout un sésame synonyme de titre. La tête de série numéro 1 avait même été éliminée à trois reprises (Berne en 2008 et 2009, Zurich en 2016) par le huitième et dernier qualifié. Mais depuis cinq éditions, le champion est systématiquement celui qui a fini en première position.
Les regards se tournent donc tout naturellement vers Lausanne, jamais champion au cours de son histoire. Le LHC était destiné à devenir une des puissances de la ligue avec un fort soutien populaire et une grande assise financière, surtout avec le déménagement dans la Vaudoise Aréna (construite pour les championnats du monde 2020 annulés par un certain coronavirus). Pour se tailler une place parmi les meilleurs clubs du pays, il n’avait pas hésité à mettre le prix de gros recrutements, souvent jalousés ou dénoncés par des clubs concurrents l’accusant de déstabiliser le marché par une spirale inflationniste.
Le club lausannois avait perdu tout son crédit sous le mandat de son directeur des opérations Petr Svoboda. L’auteur du but du titre olympique 1998 avait détruit l’âme du club et la confiance du groupe par des décisions managériales à l’américaine qui négligeaient l’aspect humain, éparpillant l’équipe par des échanges et renvois incessants. Le Tchèque a été viré au milieu de la saison 2022/23 pendant que les Lions se traînaient en bas de tableau. Deux ans plus tard, les voilà au sommet, réconciliés avec leur public et leur environnement. Ils sont de nouveau un employeur apprécié des joueurs. Ils ont retrouvé un effectif stable, enrichi cette saison du hockeyeur-cuistot Ahti Oksanen
Avant le départ de deux cadres défensifs (Frick et Glauser), c’est l’année ou jamais pour le LHC, et certainement pour Tim Bozon, qui a révélé mardi qu’il retournerait la saison prochaine à Genève (ce que la rumeur disait depuis des mois). L’international français a tenu à faire cette annonce publique compte tenu de la rivalité entre les deux grands villes francophones de Suisse, mais pour témoigner son attachement à Lausanne, il a commandé pour ces play-offs des patins personnalisés qui affichent le logo du club, une vue de la cité vaudoise, les armoiries de la ville et même le logo de la Section ouest, groupe ultra ainsi « amadoué ». Ce sont généralement les masques des gardiens qui sont ainsi décorés – on voit quand même moins les patins ! – mais Tim Bozon a voulu introduire cette initiative après avoir vu des Canadiens et Américains le faire au tournoi des 4 nations. Il veut être le premier Bozon champion de Suisse (papa a perdu deux finales et lui une).
La révélation de la saison de Lausanne, c’est le gardien natif de la ville Kevin Pasche, âgé de 22 ans. Ce petit portier avec la mitaine à la main droite a chassé le légendaire record de Genoni (10 blanchissages en saison régulière). Ne laissant que des miettes à sa doublure française encore plus jeune (Antoine Keller), Pasche s’est arrêté à 9, ce qui a été suffisant pour battre le record du club détenu par Cristobal Huet, qui n’est autre que l’entraîneur des gardiens du LHC, et donc son mentor attitré.
Signalons enfin qu’il y aura deux autres Français au sein du LHC : Benjamin Bougro sera en effet rejoint par son frère Jordann, déjà brièvement prêté par Sierre en cours de saison et qui a été rappelé pour ces play-offs.
Voici la description complète des évènements de la saison suisse en attendant de vivre son apothéose avec ces play-offs. Hockey Archives vous en fera vivre les finales.