L’équipe de France est privée cette année de quatre titulaires potentiels en défense (Auvitu, Chakiachvili, Cantagallo et Onno). Des absences qui constituent une opportunité unique pour certains joueurs d’avoir une chance de jouer le championnat du monde. C’est le cas notamment des deux arrières des Spartiates, Yohan Coulaud et Fabien Bourgeois, conservés après les deux rencontres « à domicile » face à la Suisse à Marseille, au contraire d’Axel Prissaint.
Mais l’invité-surprise de la convocation pour cette seconde phase de préparation à Cergy-Pontoise est venue d’un joueur qui ne figurait même pas sur la pré-sélection élargie de 48 joueurs : son équipe junior de Drummondville étant éliminée plus vite que prévu en LHJMQ, Téo Besnier a été appelé pour ce stage. Capitaine des Bleuets et meilleur défenseur du Mondial U20 de D1A, le défenseur briançonnais fait ses grands débuts en équipe de France à 20 ans, lui qui a peu d’expérience du hockey adulte (principalement ses prêts depuis Grenoble en D2 avec Vaujany et en D1 avec Chambéry avant sa saison au Canada).
La France se crée ses premières occasions après à peine une minute de jeu avec un tir d’Anthony Rech dans le petit filet, puis un lancer de la bleue d’Enzo Guebey dévié. La pression tricolore permanente provoque la première pénalité norvégienne (cross-check) dès la quatrième minute. Le jeune Matias Bachelet initie les jeux en supériorité numérique avec un bon travail près de la cage de Perret et Dair, un joli jeu en triangle est même tenté et il manque juste la conclusion. Les Bleus ont étonnamment beaucoup de temps pour jouer devant le but norvégien. Baptiste Bruche peut même tenter quatre tirs – repoussés ou hors care – sur la même action au retour à 5 contre 5. La finition lui fait défaut (photo ci-dessous).
Totalement contre le cours du jeu, la Norvège aurait toutefois pu ouvrir le score pendant que Ritz est en prison : le vieux grognard Andreas Martinsen vole le palet à Vincent Llorca dans le slot et tire à bout portant… juste à côté. Le jeu s’est rééquilibré. Adrian Saxrud Danielsen retient Guillaume Leclerc qui travaille dans le coin de la zone offensive, mais c’est une opportunité ratée par quelques gestes mal maîtrisés, dont un raté de Hugo Gallet à la ligne bleue.
Téo Besnier prend sa première pénalité internationale en faisant trébucher Thomas Olsen, et à 5 contre 4, Jacob Berglund reçoit un centre de Bakke Olsen seul face à la cage : le buteur suédo-norvégien perd son duel face à Julian Junca ! Pas Markus Vikingstad, qui trouve la cible à quatre mètres sur un rebond (0-1).
Autant le score ne reflète pas le début de match, autant l’équipe de France n’arrive pas à retrouver son élan initial. Au deuxième tiers-temps, la Norvège obtient trop de longues séquences installées en zone offensive. Sur l’une d’elles, Mattias Nørstebø trouve Jacob Berglund bien trop seul devant le but. On croit à l’arrêt mais le tir du revers a trouvé un trou dans sa cuirasse (0-2, photo ci-dessus).
La France subit le jeu, mais cela peut donner des ouvertures en contre. La longue passe dans l’axe de Guillaume Leclerc envoie en échappée Baptiste Bruche. Le Bordelais tente de feinter Henrik Haukeland mais le un-contre-un est encore remporté par le gardien de Düsseldorf (photo ci-dessus). Pas de réussite non plus pour Dylan Fabre, au poteau droit sur un service de Baptiste Bruche avec une cage ouverte qui lui tend les bras (photo ci-dessous).
Après ces vingt minutes à l’envers, les Bleus retrouvent de la contenance en troisième période. Ils sollicitent les bons réflexes des bras de Haukeland sur des tirs lointains. La France intercepte des palets en zone neutre – avec son capitaine Pierre-Édouard Bellemare qui montre l’exemple au back-check – mais elle est plus maladroite à l’approche de la cage. Jordann Perret, lui, est à l’aise techniquement. Il l’avait montré en première période sur une percée, il le démontre encore en repiquant dans l’axe pour un beau tir du poignet à mi-distance, en lucarne (1-2).
Une pénalité de Dylan Fabre pour projection contre la bande complique la fin de match. Lorsqu’il sort de prison à l’avant-dernière minute, il se retrouve seul face au but… et le palet capricieux reste collé derrière lui. La séquence finale à 6 contre 5 est moins réussie que face à la Suisse à Marseille.
C’est une troisième défaite dans cette préparation mondiale, mais elle est plus embêtante car l’équipe est maintenant au complet. Seul Antoine Keller doit encore arriver, et éventuellement Alexandre Texier et Jules Boscq quand leurs parcours en play-offs nord-américains seront finis.
Désignés joueurs du match : Yohan Coulaud pour la France et Andreas Martinsen pour la Norvège.
Commentaires d’après-match :
Yorick Treille (entraîneur de la France) : « C’est dur de comparer la Suisse et ici car on a quasiment 50% de turnover dans l’équipe, donc c’est quand même un nouveau départ. On a dû reprendre certaines bases. Évidemment ce sont des vétérans qui sont arrivés mais au final on a changé certaines choses. Aujourd’hui, on a manqué de qualité technique, il y a eu beaucoup de déchets dans les jeux de transition. Pour mettre la Norvège en difficulté, c’est deux-trois jeux qu’il faut enchaîner. On a souvent été bloqués à 1 ou 1-2, mais on n’a pas eu 1-2-3-4 pour imposer ce qu’on voulait faire. Il a encore de la rouille individuellement chez des joueurs qui n’ont pas joué depuis longtempss. On va amener la même intensité demain, mais en réglant la qualité technique. […] Besnier, c’est un défenseur que je connais depuis 5 à 6 ans. Il a amené beaucoup d’énergie. Bien sûr il est en apprentissage, mais c’est bien d’avoir un nouveau défenseur dans le mix. Coulaud et Bourgeois, ils ont encore répondu présents, ils sont forts dans les duels et amènent de la vitesse. »
Pierre-Édouard Bellemare (capitaine de la France) : « C’est une équipe qui patine quand même pas mal, ils mettent des charges, ils jouent, c’est plus ou moins proche de ce qu’on va rencontrer au Mondial. Au niveau du système, de ne pas trop donner de surnombres, on a bien suivi le plan, mais dans le slot, on a un peu pivoté, ça ce n’était pas incroyable. C’était pas loin à Marseille, pas loin ce soir. Moi, j’en ai un peu marre d’entendre qu’on n’est pas loin. Juste aller chercher une victoire, ça peut faire du bien au groupe. »
Téo Besnier (défenseur débutant de la France) : « Beaucoup de plaisir. C’est sûr que c’est un gros changement par rapport à ce dont j’avais l’habitude. C’est la première fois que je joue contre des hommes aussi forts et rapides. La force des joueurs en face, surtout. Cette année en junior, ça allait à peu près aussi vite, mais physiquement, ce sont des gars de mon âge, c’est différent. […] C’est des joueurs que je regarde à la télé depuis que j’ai 5 ans, j’ai des étoiles dans les yeux. Ils m’ont donné des conseils, ils ont aidé mon intégration. »
France – Norvège 1-2 (0-1, 0-1, 1-0)
Vendredi 25 avril 2025 à 20h00 à l’Aren’Ice de Cergy-Pontoise. 2997 spectateurs.
Arbitres : Maxime Laboulais et Cyril Debuche assistés de Pierre Mercier-Landry et Hugo Maillard.
Pénalités : France 6’ (4’, 0’, 2’) ; Norvège 4’ (4’, 0’, 0’).
Tirs : France 14 (6, 1, 7) ; Norvège 28 (14, 10, 4).
Évolution du score :
0-1 à 19’10” : Vikingstad assisté de Martinsen et Nørstebø (sup. num.)
0-2 à 24’03” : Berglund assisté de Nørstebø et E. Salsten
1-2 à 49’50” : Perret assisté de Guebey et Bellemare
France
Attaquants :
Dylan Fabre (2’) – Pierre-Édouard Bellemare (C) – Jordann Perret
Charles Bertrand – Nicolas Ritz (2’) – Anthony Rech
Aurélien Dair – Adel Koudri – Matias Bachelet
Guillaume Leclerc – Fabien Colotti – Baptiste Bruche
Défenseurs :
Vincent Llorca (+1) – Hugo Gallet (A)
Kevin Spinozzi – Enzo Guebey (+1)
Téo Besnier (-1, 2’) – Thomas Thiry (-1)
Yohan Coulaud – Fabien Bourgeois
Gardien :
Julian Junca [sorti à 59’04”]
Remplaçant : Martin Neckar (G). En réserve : Quentin Papillon (G), Pierre Crinon (D), Louis Boudon, Sacha Treille, Kévin Bozon (A).
Norvège
Attaquants :
Jacob Berglund (+1) – Eirik Østrem Salsten (C, +1) – Eskild Bakke Olsen (+1, 2’)
Noah Steen (-1) – Petter Vesterheim (-1) – Thomas Olsen (A, -1)
Simon Andre Edvardsen – Markus Vikingstad – Andreas Martinsen
Patrick Elvsveen – Havard Østrem Salsten – Martin Rønnild
Défenseurs :
Mattias Nørstebø (+1) – Sverre Rønningen
Sander Vold Engebråten (-1) – Isak Hansen (-1)
Adrian Saxrud Danielsen (+1, 2’) – Petter Birkheim
Gardien :
Henrik Haukeland
Remplaçants : Jonas Arntzen (G), Sander Hurrød (D), Martin Johnsen (A). En réserve : Mathias Schjerpen Arnkværn (G), Jonas Myhre (D), Philip Granath, Thomas Berg-Paulsen (A).