Défaite la veille par la Norvège, l’équipe de France a fait tourner son effectif pour la revanche. Plusieurs anciens sont au repos : Rech, Leclerc et le capitaine Bellemare aussi, remplacé par Louis Boudon en tant que capitaine, et par Ritz sur le premier trio entre Perret et Fabre. Sacha Treille prend place aux côtés de Dair et Koudri, reconstituant le trio qui a abattu un beau travail dans les deux sens de la glace pour le titre de champion de France de Grenoble.
La Norvège a plutôt reposé ses jeunes en attaque pour sa part (la ligne de Vesterheim). Elle fait souffler comme prévu Haukeland et fait entrer Jonas Arntzen dans les cages. L’équipe de France remplace Julian Junca par… Martin Neckar, petite surprise car Papillon soigne une blessure. Le fils de Franta, issu de la formation dijonnaise et parti en Suisse, était rentré pour la troisième période l’an passé à Aoste mais c’est sa première titularisation en bleu. Âgé de seulement 19 ans, Neckar est sous contrat avec le club d’élite suisse Langnau, qui l’a prêté en division inférieure à Coire cette saison.
Martin Neckar a vite du travail car le dernier attaquant ajouté ce soir, Kévin Bozon, est pénalisé sur sa première présence. Le gardien franco-tchèque signe deux belles interventions pendant ces deux minutes, notamment face à Eskild Bakke Olsen trouvé dans l’enclave par Berglund (photo ci-dessus).
Dès le retour à cinq, Fabien Colotti reçoit le palet en zone neutre, s’échappe et trouve un espace sous la mitaine d’Arntzen, que celui-ci porte à la main droite (1-0, photo ci-dessous). Mais à la dixième minute, dans un angle fermé, Andreas Martinsen réussit à placer le palet dans l’espace au-dessus de l’épaule de Neckar (1-1).
L’équipe de France passe une minorité du temps en zone offensive, mais y fait preuve d’une efficacité inédite, avec juste ce qu’il faut de patience. Charles Bertrand sert au bon moment Louis Boudon qui attend le mouvement du gardien et l’ajuste de près (2-1, photo ci-dessous).
Le défenseur norvégien Sander Hurrød, non entré en jeu hier, a du temps de glace ce soir mais ne l’utilise pas pour le mettre en valeur : sa mauvaise relance en zone défensive est un véritable cadeau pour Aurélien Dair, dont le tir à quatre mètres n’arrive à battre Arntzen côté plaque.
Lors de leur deuxième infériorité numérique (Besnier a retenu une crosse), les Français restent compacts et les défenseurs font du bon boulot. Enzo Guebey et Yohan Coulaud contrent chacun deux tirs. Les palets norvégiens arrivent à traverser un peu plus du côté de Crinon, mais il nettoie bien l’enclave par la suite, après les arrêts nécessaires de Neckar.
Les jeunes Français sont indisciplinés dans cette deuxième période puisque Matias Bachelet est sanctionné pour une crosse haute en zone offensive. Boudon, Colotti, Guebey et Llorca passent la quasi-totalité des deux minutes à défendre, mais ne rompent pas et finissent par contrer toutes les combinaisons norvégiennes (la jambe de Vincent Llorca doit sûrement garder la mémoire d’avoir contré un lancer).
La France a donc tenu dans ce tiers-temps qu’elle avait raté hier. Elle n’a toutefois pas concrétisé quand Sander Hurrød est allé en prison. La boîte norvégienne passive a laissé peu d’espaces. Même sur un jeu de transition en mouvement, Aurélien Dair échoue une seconde de fois de près face à Arntzen.
La Norvège se crée la première occasion en troisième période quand Sander Hurrød reprend dans le cercle gauche la passe de derrière la cage d’Edvardsen, mais Neckar capte le palet de la mitaine. Après cette alerte, les Bleus n’en concèdent pas d’autre parce qu’ils élèvent l’intensité et sont premiers dans les duels.
Une obstruction est sifflée contre Yohan Coulaud lors d’un duel dans le coin, mais la Norvège n’obtient qu’un tir du cercle gauche de Vikingstad, droit sur Neckar. Dès le retour au complet, Jordann Perret part en contre, son tir repoussé profite à Dylan Fabre qui conclut en cage ouverte (3-1).
Quarante secondes plus tard, nouveau 2 contre 1. Louis Boudon sert parfaitement Aurélien Dair pour sa puissante reprise instantanée, son arme fatale qui venge ses échecs antérieurs face à Arntzen (4-1, photo ci-dessous).
À cinq minutes de la fin, Havard Salsten fait trébucher Guebey dans la zone française au moment où les tricolores viennent de récupérer le palet. Le powerplay se révèle moins convaincant que le jeu en infériorité numérique. Jordann Perret cherche une bonne déviation de Sacha Treille dans le slot, mais une fois sortie de la zone norvégienne, la France peine à s’y réinstaller. On ne peut pas tout avoir ce soir, mais on a la victoire, nette et sans bavure.
Tout le monde a retrouvé le sourire après ce match, aussi bien les supporters qui quittent les tribunes de Cergy que tous les joueurs. On sent que ce succès fait du bien à tout le monde. Le plus radieux est certainement Martin Neckar, victorieux pour son premier départ en bleu. Compte tenu de l’arrivée d’Antoine Keller, un des gardiens doit être averti dans la soirée qu’il devra quitter le groupe (ce sera aussi le cas d’un attaquant). Sauf tremblement de terre, c’est le jeune Neckar qui sera retranché, mais il l’a prouvé ce soir, l’avenir lui appartient et ce sont sûrement les souvenirs positifs qui prévaudront quand il se remémorera cette soirée.
Désignés joueurs du match : Martin Neckar pour la France et Markus Vikingstad pour la Norvège.
Commentaires d’après-match :
Fabien Colotti (attaquant de la France) : « C’est le dernier match en France, on voulait cette victoire. On a vu que le peuple français répondait au hockey. Deux matches à Marseille et ici, c’était vraiment une bonne ambiance. Sur mon but, je monte sur une ligne qui n’est pas la mienne, il y a eu un problème de changement. Jordann Perret me trouve dans le milieu, je mets le palet à la cage où j’ai l’habitude de shooter. »
Yorick Treille (entraîneur de la France) : « La victoire, c’est toujours important. On veut se présenter à chaque match avec l’intention de le gagner, c’est comme ça qu’on veut construire et chaque équipe nationale raisonne de la même manière. Aujourd’hui, en plus, la victoire est méritée. Hier, on a eu de gros efforts dans l’identité, on a remis ça aujourd’hui. Dans un Mondial, on va devoir faire preuve d’opportunisme et de réalisme devant les gardiens adverses, aujourd’hui il y a eu du positif là-dessus. On a bien géré les unités spéciales, on a eu de gros arrêts de Martin Neckar. Il faut construire là-dessus et avancer, le niveau va monter crescendo. Neckar a un gros potentiel. Ceux qui ne le savaient pas l’ont découvert ce soir. »
France – Norvège 4-1 (2-1, 0-0, 2-0)
Samedi 26 avril 2025 à 19h00 à l’Aren’Ice de Cergy-Pontoise. 2978 spectateurs.
Arbitres : Maxime Laboulais et Cyril Debuche assistés de Leevan Thiebault et Thomas Simon.
Pénalités : France 8’ (2’, 4’, 2’) ; Norvège 4’ (0’, 2’, 2’).
Tirs : France 21 (4, 5, 12) ; Norvège 29 (8, 11, 10).
Évolution du score :
1-0 à 06’35” : Colotti
1-1 à 09’30” : Martinsen
2-1 à 14’21” : Boudon assisté de Bertrand et Bourgeois
3-1 à 51’26” : Fabre assisté de Perret et Guebey
4-1 à 52’06” : Dair assisté de Boudon
France
Attaquants :
Dylan Fabre (+1) – Nicolas Ritz (+2) – Jordann Perret (+2)
Charles Bertrand – Louis Boudon (C, +1) – Matias Bachelet (+1, 2’)
Sacha Treille (A) – Adel Koudri (+1) – Aurélien Dair (+1)
Kévin Bozon (-1, 2’) – Fabien Colotti (+1) – Baptiste Bruche
Défenseurs :
Vincent Llorca (-1) – Hugo Gallet (A)
Kevin Spinozzi (+1) – Enzo Guebey (+1)
Yohan Coulaud (2’) – Fabien Bourgeois (+1)
Téo Besnier (+1, 2’) – Pierre Crinon (+1)
Gardien :
Martin Neckar
Remplaçant : Julian Junca (G). En réserve : Quentin Papillon (G), Thomas Thiry (D), Pierre-Édouard Bellemare, Guillaume Leclerc, Anthony Rech (A).
Norvège
Attaquants :
Jacob Berglund (-2) – Eirik Østrem Salsten (A, -1) – Eskild Bakke Olsen (-2)
Thomas Berg-Paulsen (C, +1) – Markus Vikingstad (+1) – Andreas Martinsen (+1)
Martin Johnsen (-2) – Simon Andre Edvardsen (-1) – Philip Granath (-1)
Patrick Elvsveen (-1) – Havard Østrem Salsten (-1, 2’) – Martin Rønnild (-1)
Défenseurs :
Mattias Nørstebø (-2) – Sverre Rønningen (-2)
Sander Vold Engebråten (-1) – Jonas Myhre (-1)
Adrian Saxrud Danielsen – Sander Hurrød (2’)
Gardien :
Jonas Arntzen
Remplaçants : Mathias Schjerpen Arnkværn (G), Isak Hansen (D), Noah Steen (A). En réserve : Henrik Haukeland (G), Petter Birkheim (D), Petter Vesterheim, Thomas Olsen (A).