À son retour de France, l’équipe de Norvège a connu successivement trois clashs internes qui ont fait plus ou moins polémiques.
Tout d’abord, le défenseur Sverre Rønningen a exprimé sa déception d’être retranché de l’équipe, lui qui arrivait en grande forme et en pleine confiance après avoir été MVP et meilleur marqueur des playoffs norvégiens alors qu’il joue défenseur. À vrai dire, la décision du sélectionneur suédois Tobias Johansson n’est guère surprenante. Il n’avait appelé Rønningen que pour deux matches depuis le début de son mandat, mais cette fois, il lui a vraiment donné sa chance. Le défenseur de Storhamar a pu jouer trois parties en première paire avec Mattias Nørstebø. Or, sur la glace de Cergy-Pontoise, Sverre Rønningen a paru avide de se mettre en évidence en étant très attiré dans l’avant, mais en laissant parfois des trous derrière lui tant il a peu l’habitude du rythme international.
Sujet beaucoup délicat, Philip Granath. L’entraîneur, qui sait déjà quelle formtion il veut aligner, a eu une conversation en tête-à-tête assez transparente avec chaque joueur sur leur rôle. Granath a compris qu’il fallait qu’il se prépare à peu jouer lors du championnat du monde. Agacé de ne pouvoir montrer sa valeur dans les deux derniers tests contre la Lettonie, l’attaquant de Tappara n’a pas attendu et a annoncé jeudi matin qu’il quittait le rassemblement ! Un nouvel épisode de sa relation tendue avec le sélectionneur.
Le gardien Henrik Haukeland a lui aussi quitté l’équipe – provisoirement ? – à cause d’une opération de l’appendicite. Tobias Normann, qui ne joue presque jamais et a passé deux Mondiaux à regarder évoluer les autres, tient là la chance de sa vie ! Il joue les deux matches de suite, programmées à 20 heures d’intervalle à peine. Force est de constater que le jeune gardien de Frölunda gère bien ce back-to-back, même s’il est un peu malchanceux sur le premier but balte, un rebond de Gleb Prohorenkovs qui ricoche sur sa jambière. Un but marquant à plus d’un titre pour la Lettonie : c’est le premier but pour Prohorenkovs… pendant que le capitaine sorti de sa retraite, Kaspars Daugaviņš, atteint la barre des 100 points en équipe nationale !
Les Lettonis ont inscrit ce but à 6 contre 5 pendant une pénalité différée. En revanche, ils sont très peu convaincants dans la situation classique de supériorité numérique, à 5 contre 4. Ils ne creusent donc pas l’écart au premier match, et la Norvège finit par égaliser par Thomas Olsen. Les Scandinaves regardent toutefois un peu trop le palet sur l’action gagnante balte, un but d’Oskars Batņa servi devant le but par Kristiāns Rubīns. Ces deux joueurs d’Extraliga tchèque – Batna et Rubins – faisaient tous deux leur rentrée alors qu’ils n’avait plus joué depuis un mois et demi pour soigner des blessures.
Cette défaite à domicile agace le vétéran de NHL Andreas Martinsen, qui regrette devant les caméras de TV2 que les joueurs n’aient pas assez été compétiteurs, maintenant qu’ils savent qui sera titulaire ou pas. Est-ce une critique voilée envers le staff ? Martinsen s’énervera aussi dans le vestiaire contre ses coéquipiers… et présentera des excuses le lendemain ! Il expliquera à la télévision avoir parlé à chaud sans réfléchir, et franchi une ligne rouge dans ses propos. « Ce qui se passe dans le vestiaire doit y rester » sera le seul commentaire du sélectionneur Tobias Johansson, pressé d’éteindre cette nouvelle polémique.
Au deuxième match aussi, la Lettonie prend tôt l’avantage. Martins Laviņš récupère un palet dans le coin de la zone offensive, au duel face à Jacob Berglund, et sert à la ligne bleue Oskars Cibulskis, dont le lancer est suivi au rebond par Kristaps Skrastiņš. Prohorenkovs a une chance de doubler la mise en infériorité numérique, mais Tobias Normann remporte son face-à-face et prend une petite revanche de la veille. La domination locale est ensuite nette dans les deux périodes suivantes, mais le gardien letton Gustavs Grigals – qui a déjà blanchi la Norvège en décembre – garde ses cages inviolées… à deux minutes près.
La Norvège avait incorporé le naturalisé Jacob Berglund parce que c’est un finisseur patenté. Le Suédois d’origine, coupable du but encaissé, se rattrape en égalisant. Et lors de la prolongation, Rihards Bukarts perd à deux reprises le palet derrière la cage ! Grigals sauve sa camp sur la première situation, mais pas sur la seconde, encore joliment conclue par Berglund dans un style de buteur.
C’est donc une solide victoire pour la Norvège, qui doit être complétée cette semaine par ses trois meilleurs défenseurs, Stian Solberg, Emil Lilleberg et le jeune papa Johannes Johannesen (alors que Nørstebø est parti pour raisons personnelles).
Le sélectionneur de la Lettonie déclarera que ce dernier match a été le pire. Cela fait un point commun avec la France… qui sera son premier adversaire aux championnats du monde samedi. Elle aura un renfort offensif en plus, Rudolfs Balcers, récent champion de Suisse avec Zurich.
Commentaires d’après-match :
Tobias Johansson (entraîneur de la Norvège) : « J’ai eu une discussion avec Philip [Granath], où je lui ai dit que je ne le considérais pas comme un des 13 attaquants titulaires aux championnats du monde. Je comprends très bien qu’on puisse être déçu par un tel message, c’est parfaitement naturel. Mais je pense aussi que c’est dommage qu’il n’ait pas voulu prendre part à la compétition pour la dernière place disponible lors des championnats du monde. »
Harijs Vītoliņš (entraîneur de la Lettonie) : « Le dernier match dans lequel il fallait prendre confiance a été le pire de la phase préparatoire. La Norvège mérite de gagner. Je pense que c’est mieux de perdre que d’avoir sécurisé le 1-0, car dans ce tout le monde penserait que tout va bien. Il y a matière à réfléchir. Comme je l’ai dit aux gars, on peut dessiner ce qu’on veut, mais si on perd les duels, les schémas n’ont pas de raison d’être. Nous avons perdu pratiquement tous les duels. Nous avons encore le temps de réfléchir sur quoi et comment. Après cela, il n’y a rien de plus à dire. Il y a encore du temps, préparons-nous. »
Match 1
Norvège – Lettonie 1-2 après prolongation (0-1, 0-0, 1-0, 0-1)
Vendredi 2 mai 2025 à 19h00 à la Varner Arena d’Asker. 2001 spectateurs.
Pénalités : Norvège 54’ (2’, 2’, 5’+20’+5’+20’, 0’) ; Lettonie 54’ (0’, 0’, 4’+5’+20’+5’+20’, 0’).
Tirs : Norvège 20 (5, 5, 9, 1) ; Lettonie 27 (10, 8, 8, 1).
Évolution du score :
0-1 à 12’34” : Prohorenkovs assisté de Daugaviņš et Dzierkals
1-1 à 44’18” : T. Olsen assisté de Steen et Krogdahl
1-2 à 61’25” : Batna assisté de Rubīns et Dzierkals
Désignés joueurs du match : Noah Steen pour la Norvège et Kaspars Daugaviņš pour la Lettonie
Match 2
Norvège – Lettonie 2-1 après prolongation (0-1, 0-0, 1-0, 1-0)
Samedi 3 mai 2025 à 15h00 à la Varner Arena d’Asker. 2917 spectateurs.
Pénalités : Norvège 4’ (2’, 0’, 2’, 0’) ; Lettonie 6’ (4’, 0’, 2’, 0’).
Tirs : Norvège 32 (8, 12, 10, 2) ; Lettonie 16 (7, 6, 3, 0).
Évolution du score :
0-1 à 17’54” : Skrastiņš assisté de Cibulskis et Laviņš
1-1 à 59’28” : Berglund assisté de E. Salsten et E. B. Olsen
2-1 à 61’51” : Berglund assisté de E. Salsten et Krogdahl
Désignés joueurs du match : Max Krogdahl pour la Norvège et Gustavs Grigals pour la Lettonie
Composition des équipes
Norvège (2’ pour surnombre)
Attaquants :
Jacob Berglund (+1) – Eirik Østrem Salsten (A, +1, 2’) – Eskild Bakke Olsen
Noah Steen – Martin Johnsen puis au match 2 Simon Andre Edvardsen (+1) – Thomas Olsen
Thomas Berg-Paulsen (C, -1) – Markus Vikingstad – Andreas Martinsen
Patrick Elvsveen (5’+20’) – Håvard Østrem Salsten – Martin Rønnild (2’)
Défenseurs au match 1 :
Mattias Nørstebø (-1) – Isak Hansen (2’)
Max Krogdahl (+1, 5’+20’) – Sander Vold Engebråten (+1)
Petter Birkheim Andersen (-1) – Jonas Myhre (-1)
Adrian Saxrud Danielsen
Défenseurs au match 2 :
Max Krogdahl (+1) – Jonas Myhre
Sander Vold Engebråten – Sander Hurrød
Adrian Saxrud Danielsen (-1) – Isak Hansen (-1)
Petter Birkheim Andersen (+1)
Gardien :
Tobias Normann [sorti de 57’20” à 59’28” au match 2]
Remplaçant : Mathias Schjerpen Arnkværn (G). En réserve : Jonas Arntzen (G), Petter Vesterheim, Henrik Knold (A).
Lettonie (2’ pour surnombre)
Attaquants :
Anrī Ravinskis – Glebs Prohorenkovs [puis Batna] – Kaspars Daugaviņš (C, +1)
Rihards Bukarts (A, -1) – Haralds Egle (-1, 2’) – Eduards Tralmaks (-2)
Toms Andersons – Oskars Batņa (+1, 2’) [puis Prohorenkovs] – Mārtiņš Dzierkals (+2) puis Fēlikss Gavars
Filips Buncis (2’+5’+20’) – Martins Laviņš (+1, 5’+20’) – Fēlikss Gavars (-1) puis au match 2 Kristaps Skrastiņš (+1)
Défenseurs :
Jānis Jaks – Kristaps Zīle (A) puis au match 2 Kristiāns Rubīns (A)
Ralfs Freibergs – Kristiāns Rubīns puis au match 2 Arvils Bergmanis
Roberts Mamčics (-1, 2’) – Markuss Komuls (-1)
Oskars Cibuļskis – Miks Tumānovs puis au match 2 Nauris Sējējs (+1)
Gardien au match 1 :
Kristers Gudļevskis
Gardien au match 2 :
Gustavs Grigals
Remplaçants : Mareks Mitens (G), Rainers Rullers (A). En réserve : Raimonds Vītoliņš (A).