Le parcours des Allemands augmente de niveau à chaque match et les adversaires se succèdent en montant dans la hiérarchie mondiale. Les États-Unis se présentent ce midi pour un défi majeur. Mais les Américains ont tout de même subi la loi des Suisses (0-3) et ont éprouvé des difficultés contre la Norvège (6-5 en prolongation). La victoire dans ce défi est envisageable pour les Allemands.
Mais, tout de suite, les Américains prennent le jeu en main. Et ça ne tarde pas à performer. Seider est pénalisé pour jeu dur. La décision arbitrale semble un peu sévère, mais en power-play, le shoot de Tage Thompson déflore la lucarne opposée (1-0).
On sent tout de suite que les Allemands ne sont pas sortis du vestiaire car on constate un cruel manque d’énergie et de patinage. C’est même une séquence défensive qui se joue car les Américains cloisonnent les Allemands dans leur zone. Ce temps fort est concrétisé avec Cutter Gauthier qui déborde et envoi le puck dans le slot. Au passage, en traversant la zone du gardien, Nazar dévie du patin (2-0, photo ci-dessous).
Le démarrage du match est catastrophique pour les Allemands et cela ne s’arrange pas, car leurs tirs ne présentent aucun danger pour le gardien américain Joey Daccord. Seul le contre de Justin Schütz crée un danger, mais il est gêné par Lacombe qui l’empêche d’ajuster son tir. Le palet passe à côté (13’01). Dans l’autres sens, Tage Thompson impressionne avec une conduite de palet parfaite et dribble en traversant toute la zone offensive. Son tir puissant rebondit et part dans l’autre sens. Drew O’Connor n’a plus qu’à faire la reprise cage ouverte (3-0).
Pas grand-chose à signaler côté allemand hormis la tentative solitaire de Stützle, qui s’échappe, change de côté et envoie le palet sur le gardien (16’15). Grubauer envoie un tir puissant de Lacombe arrête en deux temps avec une mitaine fébrile (19’30). Clairement, l’Allemagne a totalement raté son début de match.
En deuxième période, les Américains portent de nouveau le jeu à la cage. Par contre, sur une mise au jeu en zone offensive, Dominik Kahun hérite du palet et le propulse sur l’équerre de la cage (21’30). Cela ne résout pas le problème car les Allemands sont incapables de hausser leur niveau et leur rapidité de jeu. Brady Skjei porte un grave danger avec un revers qui frappe la barre.
Les duels et les conquêtes de la rondelle sont américains et pour ne rien arranger les bleus ont également la maîtrise du grattage de pucks dans les bandes. Tout va pour le pire pour les joueurs de Harry Kreis, jusqu’au moment où sur une attaque rapide, Josh Samanski fait le relais de passe à Eric Mik qui fonce à pleine vitesse en zone offensive et tire sous la barre (3-1, photo ci-dessous). Il marque ainsi son premier en but en championnat du monde.
Les joueurs américains réagissent avec Kesselring (un nom d’origine allemande) qui déborde et envoie le puck sur Grubauer, collé au poteau. La partie est en train de changer de physionomie car l’échec-avant allemand devient plus intense. C’est avec une attaque collective de toute beauté, partie depuis la zone défensive avec un jeu de passe magnifique, que Jonas Müller conclut d’un tir qui transperce le portier (3-2).
L’Allemagne a retrouvé son jeu et sa vitesse, la partie a basculé. Les Allemands organisent un jeu de puissance à cinq contre cinq et provoquent la faute. Beniers envoie sa crosse dans le visage de Josh Samanski. Il n’en fallait pas plus pour relancer les blancs. En powerplay, le tir de Marc Michaelis est dévié par le plastron de Joey Daccord et Stachowiak, juste à côté, voit le palet rebondir sur son corps et entrer dans les filets (3-3). C’est de la folie dans le kop allemand qui chante à tue-tête.
La période se termine sur une pénalité allemande mais les blancs parviennent à bloquer les tirs américains et même aller porter la rondelle derrière les buts adverses. L’Allemagne a retourné la situation.
Troisième période. Comme à son habitude, le Team USA envoie le premier tir sur Grubauer, mais sur l’action le gardien semble s’être fait mal. Il retourne au banc, puis revient devant sa cage. Quelques minutes plus tard, il demande à sortir et se fait remplacer par Matthias Niederberger (41’27). Le gardien de Munich est tout de suite mis à contribution lors d’une infériorité numérique. Il exécute son premier arrêt du plastron (43’47). Mais le « one timer » de Connor Garland passe juste au-dessus de la mitaine (4-3).
Les Américains ont tout de suite réagi et reprennent le momentum avec un énorme échec-avant. À la surprise générale, Philipp Grubauer est de retour des vestiaires et reprend sa place devant les filets (47’29). Les Allemands ne se laissent pas dominer et sont bien décidés à revenir au score. Les lancers à la cage se multiplient. Même si les joueurs de Harry Kreis sont intensifs cela ne permet pas de faire vaciller une équipe américaine bien en place, très solide et rapide. Les charges dans la bande se multiplient et les bleus américains ne font aucun voyage à vide. En réponse, Fabio Wagner charge Will Smith qui sent passer « le train ». Mais ce sont bien les États-Unis qui dominent la partie et récidivent avec le même type de reprise que le but précédent, c’est Logan Cooley qui est en réussite (5-3). Les Allemands n’ont plus le choix, ils doivent sortir le gardien et Clayton Keller punit immédiatement cette décision (6-3).
Les Allemands peuvent nourrir des regrets de leur premier tiers anémique. La réponse dans la deuxième période a été foudroyante pour revenir au score, mais les Américains ont démontré des qualités de jeu et de puissance qui ont fait basculer la partie. Sans aucun doute ils ont mérité leur victoire. L’Allemagne devrait normalement de nouveau atteindre les quarts de finale mais elle devra défier les leaders tchèques et les Danois qui joueront à domicile.
Désignés joueurs du match : Philipp Grubauer pour l’Allemagne et Connor Garland pour les États-Unis.
États-Unis – Allemagne 6-3 (3-0, 0-3, 3-0)
Samedi 17 mai 2025 à 16h30 à la Jyske Bank Boxen de Herning. 9595 spectateurs.
Arbitres : Andris Ansons (LET) et Christoffer Holm (SUE) assistés de Danny Beresford (GBR) et Onni Hautamäki (FIN).
Pénalités : États-Unis 4’ (0’, 4’, 0’) ; Allemagne 10’ (2’, 4’, 4’).
Tirs : États-Unis 44 (16, 10, 18) ; Allemagne 21 (8, 6, 7).
Évolution du score :
1-0 à 01’42” : Thompson assisté de Werenski et Garland (sup. num.)
2-0 à 09’43” : Nazar assisté de Gauthier
3-0 à 14’17” : O’Connor assisté de Thompson
3-1 à 28’43” : Mik assisté de Samanski et Hüttl
3-2 à 34’43” : Müller assisté de Kahun et Stachowiak
3-3 à 35’31” : Stachowiak assisté de Michaelis et Hüttl (sup. num.)
4-3 à 44’50” : Garland assisté de Keller et Cooley (sup. num.)
5-3 à 56’31” : Colley assisté de Garland et Keller
6-3 à 58’07” : Keller assisté de Nazar et Garland (cage vide)
États-Unis
Attaquants :
Clayton Keller (+1) – Logan Cooley (2’) – Connor Garland (+2)
Isaac Howard – Matty Beniers (2’, +1) – Tage Thompson (+1)
Cutter Gauthier – Frank Nazar (+1) – Will Smith
Drew O’Connor (+1) – Michael McCarron (-1) – Josh Doan
Mikey Eyssimont
Défenseurs :
Zach Werenski (-1) – Andrew Peeke
Alex Vlasic (+1) – Jackson Lacombe (+1)
Brady Skjei (+2) – Michael Kesselring
Mason Lohrei (+1) [3 présences]
Gardien :
Joey Daccord
Remplaçant : Jeremy Swayman (G). En réserve : Hampton Slukynsky (G), Zeev Buium (D), Shane Pinto (A).
Allemagne
Attaquants :
Dominik Kahun (-1) – Wojciech Stachowiak (+1) – Justin Schütz
Yasin Ehliz (-1) – Tim Stützle (-3) – Marc Michaelis (-3)
Leo Pföderl – Josh Samanski (2’) – Frederik Tiffels (4’)
Maxi Kastner – Patrick Hager (2’) – Alexender Ehl
Manuel Wiederer
Défenseurs :
Jonas Müller (+1) – Moritz Seider (2’)
Korbinian Geibel (-1) – Fabio Wagner (-1)
Eric Mik – Leon Hüttl (-1)
Maksymilian Szuber (-1)
Gardien :
Philipp Grubauer, remplacé de 41’27” à 47’29” par Mathias Niederberger (G).
En réserve : Arno Tiefensee (G), Lukas Kälble (D). Blessé : Lukas Reichel (épaule).